Rohan Kishibe

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MAJOR SPOIL JJBA PARTIE 4 : DIAMOND IS UNBREAKABLE (que je vais renommer : Trois cinnamons rolls, leur garde du corps (fatigué et dépressif depuis 10 ans souffrant de survivor guilt et de ptsd) et leurs ami.es mènent l'enquête sur un furry serial killer qui est en fait un fétichiste des mains) (moi aussi je me demande ce que je regarde parfois mais je vous jure que c'est génial hein)

Si vous lisez mais que vous ne connaissez pas l'univers (j'ai essayé de détailler le plus possible) n'hésitez pas à me poser des questions je vous y répondrais avec plaisir ^^

(Si vous ne savez pas, sachez qu'un stand c'est une manifestation physique de votre âme, une espèce de protecteur ou d'ange gardien avec un pouvoir précis, très souvent wtf ce qui fait que le plus puissant est celui qui l'utilise le mieux et non celui avec le plus de puissance brut. Seul certaines personnes (ceux qui en ont) peuvent voir. Ouais je simplifie bien :))

Heaven's Door est le stand de Rohan est (basiquement) il s'en sert pour lire la vie des gens (une partie de votre corps se change en pages d'un livre) et il peut également écrire sur ces mêmes pages (traduction : s'il écrit que vous vous jetterez d'un pont un samedi matin vous vous jetterez d'un pont un samedi matin. Bon après il s'en sert pour lire la vie des gens au début de DIU pour trouver l'inspiration (oui cet homme est creepy) mais finalement il ne s'en sert plus que pour la bonne cause (à savoir trouver Yoshikage Kira, aka le serial killer de la ville de Morioh)

Je me suis amusée sur les refs jpp

Je tiens juste à préciser que je n'ai absolument pas lu/vu les OAV sur Rohan même si j'aimerais beaucoup le faire et que le fait qu'il soit aro-ace n'est que mon headcanon, libre à vous de le voir autrement :33





Fin août 1999, ville de Morioh, Japon :

Le soleil se levait lentement sur la petite ville de Morioh, inconsciente de l'ombre mortelle qui planait encore dans une ruelle coincée entre deux mondes. Ici et là, les salariés quittaient leurs foyers, se rendant à leur lieu de travail en train ou en voiture. Les pigeons d'un parc s'envolèrent d'un coup, dérangé par un courant d'air tandis qu'un miaulement fatigué résonnait dans une vieille maison anciennement abandonnée. Dans un hôtel éloigné, les pleurs d'un bébé affamé se firent entendre, suivi du soupir d'un dormeur fatigué qui pouvait dire adieu à sa grâce mâtinée pourtant bien méritée. Quelques kilomètres plus loin, une bonne odeur de pâte à pain fraîchement sortie du four envahissait un petit restaurant italien et la ruelle où il se situait. Quelques pâtés de maisons plus loin, le claquement d'une bâche qui bouchait une porte à moitié brûlée se fit entendre. La maison était silencieuse, seul le bruit du vent et le chant des oiseaux troublait la quiétude des lieux. Le bureau remplit de matériel de dessin était désert et les volets des pièces encore fermés. Peu importe qui habitait là, il devait encore dormir paisiblement se dit la factrice en déposant le courrier dans la boîte aux lettres fraîchement repeinte d'un rouge vif. Enfourchant sa bicyclette jaune, la jeune femme se remit à pédaler et continua tranquillement sa tournée, sans se douter qu'elle était loin d'avoir raison. Une dizaine de minutes après son passage, un cri de douleur traversait la maison.

Assis sur son lit, un jeune homme décoiffé et terrorisé tentait de se calmer, la main crispée sur sa poitrine. Les battements affolés de son cœur et sa respiration haletante lui firent cependant très vite comprendre que cela serait plus facile à dire qu'à faire. Avalant sa salive difficilement, Rohan Kishibe se redressa complètement, intérieurement ravi que personne ne puisse assister à son réveil douloureux. Inspirant et expirant profondément pendant une dizaine de minutes, le mangaka réussit enfin à se calmer et essuya les larmes qui coulaient le long de ses joues. Soupirant en passant la main sur son visage, le japonais décida de rester dans sa chambre quelques minutes de plus, profitant du calme environnant pour se reposer. Se remémorant son cauchemar, il sentit sa bouche se tordre en une grimace emplie de douleur et serra les dents, furieux contre lui-même.

Il savait bien que rien ne pourrait lui arriver désormais, mais le simple fait de savoir qu'il était mort explosé deux fois lui donnait des cauchemars. C'était ridicule il le savait mais il n'avait pas pu s'empêcher de demander à Hayato s'il pouvait utiliser Heaven's Door sur lui pour mieux comprendre ce qui avait bien pu se passer. Le garçon avait accepté à reculons, toujours traumatisé par ce qui c'était passé la dernière fois. Le plus âgé avait cependant réussi à le faire céder en échange d'une aide dans ses devoirs d'art sur lequel le collégien bloquait. Le mangaka avait alors lu la scène contenue dans sa mémoire et frémit devant sa lecture, tellement détaillé qu'il était désormais persuadé que le garçon de onze ans était bien plus marqué par ses évènements qu'il ne voulait le laisser penser. Secoué après sa soudaine réalisation que sans le gamin il serait mort, le jeune homme décida de garder un œil sur ce dernier et lui paya une glace pour le réconforter.

Se maudissant pour sa faiblesse, le dessinateur se releva violemment, jetant sa couverture sur son lit et se dirigeant vers sa salle de bain, bien décidé à se recoiffer et à finir ses planches quotidiennes. Une vingtaine de minutes plus tard, Rohan s'enferma dans son bureau, bien décidé à se vider la tête de la seule manière qu'il connaissait, en travaillant. Se saisissant d'une feuille de papier et brandissant un stylo plume, il inspira un bon coup avant de rapprocher la plume du papier, prêt à créer une nouvelle page de son histoire et offrir ainsi une suite digne de ce nom à son œuvre. Retenant sa respiration, le mangaka observa la feuille sous toutes ses coutures, repérant les creux et les bosses à éviter pour que l'encre ne coule pas, analysant la pureté du blanc étincelant à la lumière du soleil qui traversait déjà les volets et visualisant déjà les lignes à tracer. L'encre commença à s'accumuler dangereusement le long de la pointe et la première goutte du liquide sombre se mit à trembler quand soudain un cri de colère traversa la pièce :

« Raaaah c'est pas vrai ! »

Ploc

La goutte s'écrasa sur la feuille, s'étalant lentement entre les fibres du papier. Rohan reposa son stylo et plongea sa tête dans ses mains, enragé. Il savait en se levant que cette journée serait mauvaise, il le savait pourtant ! Alors pourquoi n'avait-il pas prévu cela ? Pourquoi n'avait-il pas prévu que sa pire crainte d'artiste se réalise ? Soupirant, il prit la feuille désormais inutilisable et la plaça dans sa pile de brouillon, se maudissant intérieurement et réitérant malgré lui le constat fatidique. Il n'avait aucune inspiration.

Refusant de passer plus de temps à se lamenter sur son sort, le jeune homme décida que si l'inspiration ne venait pas à lui, il viendrait à elle. Empoignant sa veste qui reposait sur un porte manteau accroché au mur, le brun repassa une dernière fois dans sa salle de bain, vérifiant sa coiffure, impeccable comme toujours, puis après un instant d'hésitation rebroussa chemin et se saisit de sa pochette de dessin avant de descendre les marches de l'escalier en courant presque. Une fois sur le pas de sa porte, il se retourna et ferma cette dernière à double tour avant de remettre l'objet métallique dans la poche de son pantalon. Remarquant le regard mauvais que lui lançait une vieille voisine qui l'observait depuis son jardin en murmurant à quel point il était indécent pour un jeune homme de porter un croc top, il lui fallu tout son self contrôle pour se contenter de lui renvoyer un regard noir et non lui crier dessus qu'il avait déjà fait bien plus pour cette ville qu'elle n'en ferait jamais et que de toute manière il portait ce qui lui plaisait là et quand il voulait et que si ça lui posait un quelconque problème elle n'avait qu'à pas le regarder.

Reprenant sa route, le jeune homme avança sans prêter attention à l'endroit où ses pas le menaient, s'assurant simplement de ne pas rentrer dans des piétons pressés ou des travailleurs retardataires. Un étranger aurait pu croire que les rues de Morioh se ressemblaient toutes mais l'œil avisé du dessinateur ne tombait pas dans ce piège grossier. Comme toutes les villes, les rues semblaient identiques certes mais chacune avait sa propre identité, ses souvenirs personnels. Ici un couple s'était demandé en mariage, là un homme s'était effondré tandis que vingt mètres plus loin un bébé se mettait à pleurer. Chaque jour ces étendues de bitume se différenciaient un peu plus des autres et gagnaient en vécus songea t-il, l'esprit réfléchissant à toute vitesse. Pour les habitants aussi chaque rue renfermait son lot d'expérience. Cette petite fille ressortant de ce magasin avec une peluche se rappellerait de la joie qu'elle ressentit quand son père céda enfin à sa demande, cet homme en costume qui court pour attraper son bus s'est souvenu de la bosse qui se trouvait à cet endroit précis du trottoir et qui l'avait déjà fait trébuché deux jours plus tôt...

Le brun sourit en voyant un petit garçon le regarder avec de grands yeux émerveillés et dire à sa mère que plus tard il voudrait s'habiller comme le « monsieur avec des bottes rigolotes et un joli tee-shirt ». Soudain, un détail attira son attention et surpris, il s'arrêta. Ses pas l'avaient conduit à un endroit de Morioh où il avait pour habitude de retrouver une personne qu'il aimait énormément et qui lui manquait, même s'il ne l'avouerait jamais à personne. Au fond de l'allée en face de lui, une boite aux lettres rouge bordeaux semblait l'appeler de toute ses forces. Résistant à la tentation en se rappelant le terrible sort qui l'attendait s'il se retrouvait coincé dans cet endroit hanté, Rohan soupira. Le sourire communicatif qu'affichait Reimi à chaque fois qu'il venait la voir lui manquait atrocement. Il savait qu'elle lisait à travers lui comme dans un livre ouvert et détestait cette sensation, mais le fait de savoir qu'il n'avait pas besoin de cacher ses sentiments lui manquait même s'il avait Koichi. La jeune fille était peut-être morte depuis quinze ans, elle n'en restait pas moins la même jeune femme qu'il appelait affectueusement « grande sœur » et qui lui avait sauvé la vie lors de cette nuit fatidique. Un instant, il se demanda si elle le voyait et si elle et son chien avait enfin trouvé la paix qu'ils méritaient après tant d'années passées à guider les rares passants qui s'aventuraient dans leur allée.

Reprenant ses esprits, le jeune homme continua sa route, un air mélancolique sur le visage. Décidant de prendre un bus pour se rendre dans une ville voisine faire quelques courses, Rohan frémit en repassant dans le tunnel où il avait failli mourir sous le joug de Highway Star. Il passait sa main sur sa nuque et se rappela l'angoisse ressentie en attendant le retour du stand ennemi qui lui aurait sûrement ramené le corps inanimé de Josuke qu'il n'aurait pas réussi à sauver malgré son audace. Secouant la tête en se remémorant la stupidité dont avait fait preuve le jeune homme qui était entré dans la pièce malgré le fait que le mangaka lui ait crié de s'enfuir au mépris de sa propre vie, le brun se retint de soupirer de soulagement quand le véhicule ressortit du tunnel. Après tout, Yuya était devenu un allié et Jotaro l'avait ramené à la sortie du tunnel en attendant le retour de Josuke qui l'avait soigné. Une pointe de culpabilité étreint le cœur du brun qui avait plus invectivé le plus jeune qu'autre chose (même si c'était lui qui s'était mis dans le pétrin tout seul).

Descendant du bus, le jeune homme lança un regard derrière lui, les ombres emplissant le tunnel encore visible au loin. Il avait laissé les autres croire qu'il était resté inconscient pendant toute la course poursuite entre Josuke et Highway Star mais la vérité était toute autre et il remerciait intérieurement Jotaro de s'être toujours abstenu de tout commentaire à ce sujet. En effet, bien que terriblement affaibli, le brun était resté conscient pendant près d'une heure, luttant pour rester éveillé, terrorisé à l'idée de mourir avant d'avoir pu faire quelque chose d'utile dans sa vie grâce auquel on se serait souvenu de lui. Il lui avait d'ailleurs était compliqué de rester dans une petite pièce sombre et humide pendant deux semaines après ça. Durant tout ce temps il avait réfléchi, espéré et surtout fait une bonne crise de panique ou deux en entendant ce qui lui semblai être des bruits de pas revenant vers lui. Et pourtant, au moment où il allait abandonner, où ses yeux allaient se fermer contre son gré, Jotaro était apparu et s'était dépêché de le ramener à la sortie du tunnel, lui disant de tenir bon, que Josuke allait arriver, qu'il l'avait appelé et qu'il revenait avec sa moto. Rohan était persuadé d'avoir souri dans sa demie-conscience mais comme ni Jotaro ni le lycéen n'avait fait de commentaire le jeune homme se demandait si la fatigue ne lui avait pas donné des hallucinations.

Reprenant sa route, le brun finit par rentrer dans un magasin non loin de l'arrêt de bus et en profita pour examiner le matériel de dessin. Saluant le vendeur d'un signe de la tête comme à son habitude, le brun accepta de dédicacer son manga à une jeune fille surexcitée même si au fond il n'était pas vraiment d'humeur. Si quelqu'un avait demandé à un de ses voisins ce qu'il pensait de Rohan Kishibe, ce dernier lui aurait sûrement répondu qu'il n'était qu'un gamin mal élevé et égoïste qui gagnait sa vie beaucoup trop bien pour travailler honnêtement. Un autre aurait sûrement approuvé et la vieille voisine aurait rajouter qu'il n'était rien d'autre qu'un petit fouineur et qu'il valait mieux en rester éloigné. Josuke vous répondrait sans aucun doute que le mangaka avait un égo monstrueux et un caractère de cochon alors que Koichi l'aurait défendu en lui rappelant qu'il était avant tout un artiste à la recherche de nouvelles expériences et qu'il avait fait preuve d'un courage exemplaire contre Kira. Mais le jeune homme se moquait royalement de l'avis des autres. S'il avait envie de signer un autographe à une gamine qui le regardait comme s'il était un ange descendu du ciel alors il le faisait, même à contrecœur, car après tout, qui se souciait de ses états d'âmes ? Oui il passait une mauvaise journée mais au moins cette rencontre lui rappela pourquoi il était venu ici, pour trouver l'inspiration. Reprenant le chemin de sa maison, il décida de faire le chemin à pied, juste lui, ses pinceaux et ses pensées.

La cloche de la boutique sonna tandis qu'il quittait les lieux sans un mot, le pas lourd. Le soleil continuait lentement sa course dans le ciel, les oiseaux volaient gracieusement d'un poteau électrique à l'autre et les rats se faufilaient entre les herbes hautes à la recherche de graines. Marchant le long de la route, Rohan se maudit de ne pas avoir simplement pris sa moto mais finit par se dire qu'au moins il pourrait profiter du silence et de la solitude un peu plus longtemps. Pestant contre les conducteurs inconscients qui le frôlait, le mangaka se décala de quelques pas, foulant l'herbe encore humide de la rosée du matin de ses bottes. S'égarant de nouveau dans ses pensées, il sourit en apercevant un couple de merles batifoler dans les airs. S'arrêtant pour les admirer, le jeune homme ne put s'empêcher de penser à toutes les remarques que lui faisait ses parents sur le fait qu'il était toujours célibataire.

Après tout, il était un bon profil : beau, jeune, artiste à succès...mais non, toujours rien. Son père lui avait demandé à reculons si c'est parce qu'il aimait les garçons mais son fils l'avait rassuré d'un petit mensonge en lui certifiant qu'il attendait la bonne personne. La réalité était toute autre bien sûre. Car aussi féru de nouvelles expériences qu'il était il n'arrivait pas à satisfaire sa soif de connaissance dans un domaine : l'amour. Charnel ou non, les seuls choses qu'il en savait étaient celles qu'il avait lu en utilisant Heaven's Door sur des passants ou des fans un peu trop curieux. Mais malgré tous les conseils se voulant rassurant tel que « ne t'inquiète pas ça arrivera bien un jour » ou encore « tu n'as pas encore trouvé la bonne c'est tout » il savait au fond de lui que non, il ne trouverait jamais l'amour. Non pas que personne ne veuille de lui au contraire, mais c'était lui qui ne voulait personne. Il ne savait pas pourquoi ni comment il s'en était rendu compte mais c'était ainsi, il ne ressentait aucune attraction pour qui que ce soit. Pas d'envie de coucher avec cette fille au lycée, pas envie d'aller au restaurant avec le voisin au bout de la rue... Il n'en ressentait pas le besoin tout simplement et il savait que cela ne changerait jamais.

Cela faisait bien longtemps qu'il avait arrêté de se questionner et de se prendre la tête à ce sujet. L'humain est peut-être une créature sociable, lui se contentait de la compagnie de Koichi de temps à autre, ne voyant pas l'utilité d'une relation quelconque avec un autre être humain. Surtout s'il devait se forcer à être aimable ou pire, sincère dans l'expression de ses sentiments et ne plus se contenter de sous entendus que son égo imposant et sa fierté lui faisait utiliser auprès des gens qu'il appréciait vraiment. Le jeune homme reprit sa marche en ricanant, sa vie de solitaire lui convenait très bien n'en déplaise à ces héros de fiction seuls et renfermés qui remplissaient les mangas et autres livres et qui désespérait secrètement de ne pas trouver l'amour. Il était bien comme il était et de toute manière il n'était jamais seul, il avait Heaven's Door à ses côtés.

Dépassant enfin le panneau indiquant la ville de Morioh après une bonne heure de marche et trois croquis d'oiseaux, le jeune homme décida de rentrer chez lui. Décidant d'éviter le centre, Rohan emprunta les petites rues de sa ville, nettement moins fréquentées bien que tout aussi chaleureuse. Pourtant, plus il avançait, plus un étrange malaise s'emparait de lui. Sans qu'il ne sache pourquoi, il se sentait observé. Refusant de se démonter, il bifurqua brusquement dans une ruelle et se plaqua contre un mur, attendant que son suiveur se montre. Apercevant une ombre mouvante, le mangaka s'élança sur la chaussée sans hésiter une seconde en hurlant :

« Heaven's Door ! »

Le petit stand apparut devant son propriétaire, prêt à changer en livre la personne en face de lui pour protéger Rohan. À leur grande surprise, la silhouette n'était que l'ombre d'un chat qui feula de frayeur avant de lancer un regard haineux envers le jeune homme. Soupirant, ce dernier rappela son stand à ses côtés, l'air contrarié. Le jeudi 15 juillet était passé depuis longtemps et pourtant tous les chats et les chiens de la ville semblait s'être passé le mot en ce qui concernait le mensonge que leur avait raconté Cheap Trick à son sujet. Lui qui aimait pourtant les chats était désormais devenu leur bête noire ! Le brun se retourna une dernière fois pour voir l'animal disparaître dans un jardin voisin et reprit sa route en relevant la tête, jetant un regard méprisant aux animaux du voisinage qui s'étaient rapprochés.

Sortant enfin du dédale devenu sinistre, le mangaka passa nerveusement sa main sur son épaule, là où le stand maléfique s'était posé durant cet après-midi là. Être forcé à rester le dos caché sous peine de mourir avait déjà été suffisamment pénible mais entendre la voix mielleuse du monstre lui susurré de brûler les photos prises pour son enquête avait mis son mental à rude épreuve. Et le refus de Koichi de croire en l'existence du stand n'avait pas aidé le jeune homme qui avait dût utiliser toute son ingéniosité et son sang froid pour ne pas mourir ou pire, détruire toutes chances de retrouver Kira et de stopper ses meurtres. Le jeune homme sourit en se souvenant de sa joie quand Koichi l'avait finalement retrouvé, désolé de ne pas avoir cru en lui et de la disparition du poids sur ses épaules quand l'entité avait été emporté vers un sort pire que la mort.

Sans qu'il ne sache pourquoi, les souvenirs affluaient dans sa mémoire et le brun réalisa qu'il n'avait pas vraiment repensé à ce qu'il s'était passé ce jour fatidique où ils avaient enfin battu Kira. Il s'en voulait de ne pas avoir pu lui porter un seul coup mais même Heaven's Door n'aurait pas pu l'empêcher d'utiliser Bites the Dust et de tous les tuer. C'était avec l'énergie du désespoir qu'il s'était jeté vers lui en même temps que Jotaro, restant derrière le manieur de Star Platinum pour le couvrir et écrire sur le visage de Kira qu'il ne pouvait plus toucher à un seul habitant de Morioh s'il le fallait. Heureusement, il n'avait pas eu besoin de recourir à une telle extrémité et le bruit mat de la tête du serial killer heurtant le sol sous la roue crissante de l'ambulance avait scellé leurs destins à tout jamais.

Tournant dans une petite ruelle servant de raccourci, le jeune homme déboucha sur un carrefour animé et décida qu'il était temps de rentrer chez lui. Traversant rapidement la route alors que le feu changeait de nouveau de couleur, Rohan s'arrêta un instant sur le trottoir pour observer le ciel sans nuage et sourit en constatant que la journée s'annonçait magnifique. Sentant qu'une fois dans sa maison il serait enfin inspiré pour dessiner à nouveau, le mangaka repris sa route en souriant, sans faire attention aux passants qui le dévisageaient avec mépris. Serrant sa pochette à dessin contre lui, il descendit l'une des artères principales de Morioh en observant distraitement les passants, s'amusant à imaginer leur vie à la manière de Sherlock Holmes déduisant leurs journées d'un simple coup d'œil.

« Rohan-sensei ! S'exclama une voix bien connue du mangaka qui se retourna en souriant.

- Koichi-kun ! Lui répondit-il, en se rapprochant du lycéen avant de réaliser que Josuke et Okuyasu se trouvait derrière lui et râlait en marmonnant, visiblement peu ravi de croiser la route du dessinateur.

- Comment allez vous Rohan-sensei ? Vous travailliez sur votre manga ? Demanda le plus petit, des étoiles pleins les yeux comme à chaque fois qu'il voyait son idole et ami.

- Je vais bien merci, je suis juste sorti me balader pour trouver l'inspiration et j'ai un peu perdu la notion du temps ! Lui répondit l'artiste, un léger sourire aux lèvres.

- Oh mais c'est super ça ! Se réjouit l'adolescent, j'ai hâte de lire vos prochaines pages et-

- Oi Koichi ! Dépêches-toi, on va être en retard ! L'interrompit une voix bien connue des deux hommes d'un ton ennuyé.

- Aah ! J'arrive Josuke, au revoir Rohan-sensei à la prochaine fois ! Le salua Koichi, un grand sourire aux lèvres,lui faisant un signe de la main en repartant en courant vers ses amis.

- Humm oui au revoir Koichi-kun... » Fit-il, d'un ton pensif en passant sa main dans ses cheveux bruns.

Troublé par ce soudain effort de sociabilisation, le jeune homme s'arrêta un instant. La rue s'était étrangement vidée malgré l'heure tardive de la matinée et le seul bruit se faisant entendre était celui des feuilles mortes emportées par le vent. Apercevant un éclat rosé à sa gauche, Rohan se retourna, surpris de ne pas être seul alors qu'il avait constaté le contraire. Il ne connaissait qu'une seule personne s'habillant de cette couleur. Une seule, pourtant morte quinze ans plus tôt et qui avait enfin trouvé la paix cet été. Une seule, dont le rire résonnait encore dans le cœur du mangaka qui chérissait son souvenir depuis qu'il l'avait revu dans la rue maudite. Une seule qui portait si bien ce rose pâle, assorti à son teint pêche et à ses cheveux qu'elle avait l'habitude de teindre de la même couleur. Une seule personne qui avait l'habitude de promener son chien dans cette même rue en ramenant son jeune voisin chez lui après l'école.

« Re-Reimi ? » Appela Rohan d'une voix blanche, brusquement terrifié par le silence ambiant.

Bien sûr, personne ne répondit. Évidemment que sa peur était irrationnelle, le manque de sommeil lui pesait sur les nerfs, il le savait mais pour une obscure raison il avait espéré revoir la jeune fille une dernière fois, même si cela signifiait le retour de Yoshikage Kira et de son stand, Killer Queen. Et soudain, une évidence lui sauta aux yeux. Elle était là. Il était incapable de la voir mais elle était là. Il le savait, il ne savait pas comment mais il le savait et cette certitude était inscrite au plus profond de son cœur. Et il comprit pourquoi elle était revenue. Parce qu'il voulait la revoir. Mais il avait déjà eu cette chance, là où d'autre n'avait pu en profiter. Et en un instant, le mangaka sut quoi faire. Il sut pourquoi il n'avait pas pu trouvé l'inspiration. Parce qu'il se trompait de projet. Sans même se retourner, il courut à en perdre haleine vers sa maison.

Heureusement pour l'artiste elle ne se situait qu'à quelques centaines mètres de là où il se trouvait. Les mains tremblantes, le jeune homme faillit faire tomber la clé de la porte plusieurs fois mais parvint enfin à l'ouvrir. Se ruant dans son bureau, le brun se jeta sur son téléphone et composa un numéro appris par cœur dans le cadre de leur enquête. Reprenant son souffle en entendant les bips réguliers de l'appareil, le jeune homme se surprit à supplier son interlocuteur de lui répondre.

« Allez, allez, décroches bon sang...

- Moshi moshi ? L'interrompit une voix grave qu'il reconnu immédiatement.

- JOTARO-SAN J'AI BESOIN DE VOTRE AIDE ! Cria le jeune homme à bout de souffle.

- Rohan ?! Que se passe t-il ? Pourquoi êtes-vous essoufflé ? Vous êtes attaqué ? S'inquiéta Jotaro Kujo, de douloureux souvenirs affluant dans sa mémoire.

- Non ça-ça va merci je suis juste... essoufflé, j'ai... couru pour... rentrer chez... moi, le rassura le mangaka en attrapant la bouteille d'eau que lui tendait Heaven's Door qui le regardait d'un air attentif.

- Bien, de quoi vouliez-vous me parler ? Souffla le plus âgé, intérieurement soulagé de ne pas avoir à se battre à nouveau.

- J'ai eu une idée en me promenant et j'aurais besoin de votre aide pour la réaliser, commença le brun, un peu gêné après avoir vidé la moitié de la bouteille.

- Une idée ? S'enquit le biologiste, intrigué sous le regard amusé de Star Platinum.

- Je veux écrire sur Reimi. Sur elle et sur Shigechi et sur toutes ses femmes que Kira a assassiné. En cachant nos identités, celles de nos stands et des autres manieurs bien sûr...

- ... c'est un très beau projet mais pourquoi ? Demanda t-il, chassant son stand qui s'était collé à lui pour mieux entendre la voix sortant du combiné d'un regard réprobateur.

- Je veux qu'on se souvienne d'eux, et que leurs familles connaissant la vérité, je trouve injuste que la famille de Reimi, les parents de Shigechi ou la mère d'Hayato attendent désespérément une version des faits que la police ne leur donnera jamais ! Mais ni vous ni moi ne sommes des policiers, juste un biologiste marin et un magaka... mais j'ai un talent que Reimi m'a encouragé à cultiver et je veux m'en servir pour lui rendre hommage ! Mais pour cela j'ai besoin de votre aide Jotaro-san..., lui expliqua l'artiste, priant pour que ce dernier lui donne son aval, vital pour sa nouvelle source d'inspiration.

- ... je comprends. Il y a une dizaine d'années j'aurais aimé pouvoir faire quelque chose de similaire pour un ami... Je vous aiderais et je pense que Josuke et Jiji vous diront la même chose. Sachant que Koichi est un de vos fans et qu'Okuyasu suivra Josuke je pense que votre projet est tout à fait réalisable... c'est très louable de votre part Rohan-sensei, lui confia t-il en soupirant. La mélancolie l'envahit de nouveau comme à chaque fois qu'il repensait à ces cinquante jours qui avait changé sa vie à tout jamais. Sans un bruit, Star Platinum fondit sur Jotaro et l'entoura de ses bras musclés, le serrant doucement, ses cheveux violets chatouillant le nez de son manieur qui y plongea volontiers la tête, relaxant ses muscles tendus.

- Merci infiniment Jotaro-san, je vous laisse prévenir votre grand-père et Josuke et je vous retrouverais tous vendredi midi chez Tonio pour en parler, cela vous va ? Sourit Rohan, ravi de la tournure que prenait les évènements.

- Vendredi midi chez Tonio, parfait je note merci beaucoup Rohan-sensei, marmonna le scientifique avant de poser sa tête contre le torse de Star Platinum et un bras dans son dos, lui rendant son étreinte tandis que le visage du stand s'ouvrait d'un incontrôlable sourire qui fit fondre Joseph Joestar qui rentrait dans la pièce, Shizuka à moitié endormie dans ses bras.

- Non c'est moi qui vous remercie Jotaro-san » Lâcha le mangaka, étonnamment sincère, avant de raccrocher en souriant.

Il y arriverait il le savait, même s'il devrait sûrement y sacrifier de nombreuses heures de sommeil il finirait son nouveau manga. Et dans le meilleur des cas, des manieurs de stands bien intentionné finirait par comprendre ce qui se cachait derrière cette histoire et atterrirait à Morioh. Car après tout, les manieurs de stands s'attirent entre eux tels des aimants non ? Rohan sourit et s'arrêta un instant pour observer le vol des oiseaux dans le ciel. Enfin apaisé, le jeune homme quitta le rebord de sa fenêtre et s'assit à son bureau, fin prêt à commencer sa journée de travail.

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