Chapitre 41

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Mes inquiétudes étaient inutiles : cela fait presque dix heures que Rona est plongée dans un profond sommeil. Installée dans une des chambres du palais, dans un grand lit confortable, toujours vêtue de son accoutrement noir, on pourrait croire qu'elle est morte. Elasia n'a pas quitté son chevet plus d'une demi-heure et j'ai fait de même, de peur que Rona se réveille pendant mon absence.

— C'est étrange que le bruit des travaux ne la réveille pas, fait remarquer Elasia distraitement.

Elle est assise à l'envers sur une chaise, les coudes posés sur le dossier. Elle laisse de temps en temps sa tête tomber lourdement sur ses bras, mais garde toujours le regard rivé sur Rona, comme si elle ne supportait pas de perdre une seconde sans examiner sa fille.

— Les médecins ont affirmé qu'elle n'était pas dans le coma, je réponds par-dessus le bruit lointain d'une perceuse. Elle devait juste être très fatiguée.

Je dois bien avouer que les travaux pour réparer les quelques dommages causés au palais font un bruit assourdissant. Je m'apprête à engager un autre sujet de conversation avec Elasia pour faire passer le temps quand enfin, Rona commence à se remuer sur son lit. Elasia se redresse brusquement et je remarque que ses mains restent crispées sur le dos de sa chaise. Deux gardes se tiennent à l'entrée de la pièce "au cas où" comme dit Elasia, et je sais que d'autres sont dans le couloir.

Quelques instants plus tard, Rona ouvre enfin les yeux, fixant le plafond. Dans un premier temps, elle paraît complètement perdue et désorientée, mais elle ne tarde pas à retrouver ses esprits. Brutalement, elle se redresse sur son lit, son regard vif allant alternativement d'Elasia à moi. Elle ne grimace même pas sous l'effet de la douleur qu'elle doit ressentir au niveau de ses plaies.

— Si vous comptez me garder prisonnière, commence-t-elle d'une voix tranchante sans aucun tremblement, sachez que je peux parfaitement me battre.

J'ouvre la bouche pour lui sortir une remarque déplaisante mais Elasia me devance :

— Tu n'es pas notre prisonnière, déclare-t-elle doucement mais avec fermeté. Tu étais gravement blessée alors des médecins t'ont soignée. On t'a transportée dans cette chambre et pas dans un cachot.

Rona fronce le nez tout en gardant sa posture tendue, prête à se défendre en cas d'attaque.

— Une prison peut avoir bien des allures, rétorque-t-elle. Ce n'est pas parce que tu dors dans des draps brodés avec du fil d'or que tu es libre.

— C'est vrai, admet Elasia. Mais nous aurions pu te mettre un des bracelets de Darwin, or ce n'est pas le cas.

Rona lève les yeux au ciel mais ne fait aucun commentaire. Elle se laisse un peu aller en arrière dans son lit, puis passe les mains sur ses bras, ses jambes, son visage et son ventre, là où elle était transpercée d'éclats de verre.

— Vous m'avez soignée, constate-t-elle d'un ton bourru avant de lever ses yeux perçants vers moi. Tu aurais dû me laisser mourir.

— Oh crois-moi j'y ai pensé, je réplique. Mais ça aurait été trop facile, non ?

Elle me jette un regard noir et se met à triturer une mèche de ses cheveux.

— Qu'attendez-vous de moi, au juste ? lance-t-elle avec son air suffisant. Vous comptez me torturer sur la place publique et accrocher ma tête à l'entrée du palais ? Si c'est le cas, prévenez-moi, je ferais venir une maquilleuse.

— Luna-Rose, commence Elasia après avoir pris une inspiration tremblante, je sais que tu ne peux pas encore nous faire confiance et il en est de même pour moi. Mais je peux t'assurer que nous ne te voulons aucun mal. Au contraire, je... Je voudrais que tu fasses partie de la famille.

Rona s'esclaffe d'un rire fou mais qui sonne étrangement faux.

— De la famille ? répète-t-elle avec incrédulité. Tu sais aussi bien que moi que tu m'as bannie à tout jamais de "ta famille" à partir du moment où tu n'as engagé aucune recherche pour me retrouver après qu'Alma m'ait enlevée.

— Luna-Rose, je...

— Épargne-moi tes "Luna-Rose", l'interrompt Rona d'un ton cassant. Quels arguments peuvent excuser le fait de laisser sa propre fille aux mains de la personne la plus affreuse du monde ? Ne me sort pas que tu avais des responsabilités, je t'en prie. Si tu m'avais vraiment aimée, tu serais devenue une servante en haillons, peu importe, du moment que tu me retrouverais.

Rona a prononcé ces mots avec la colère et la rage qu'elle a gardées en elle pendant toutes ces années. Je vois même des larmes perler aux coins de ses yeux, mais elles se dissipent rapidement.

— Et je ne parle pas seulement pour moi, reprend-elle après s'être quelque peu calmée. Ta princesse Isaluna chérie aussi, tu aurais pu venir la chercher chez les humains, quitte à défier Alma. Mais tu as préféré nous laisser et vivre ta vie de reine parfaite. Assister à des réceptions et boire du champagne avec de jolis garçons, n'est-ce pas ?

Elasia semble complètement dévastée. Elle n'a pas la force de répondre et je ne prends pas non plus sa défense, les paroles de Rona ne pouvant être niées, bien que les choses n'aient pas dû être aussi faciles pour Elasia.

— Tu as raison, déclare ma mère d'une voix enrouée au bout d'un long moment. Je sais que rien de ce que je pourrais faire, même si j'y consacrais ma vie entière, ne pourra suffire à me faire pardonner. Je pourrais sortir toutes les excuses du monde, aucune ne viendrait compenser le fait que j'ai été la pire mère que des enfants puissent avoir.

Sa voix se casse et je m'apprête à intervenir mais elle me fait signe de garder le silence.

— Tous les jours, je paie le prix de mes erreurs, continue-t-elle alors qu'une larme coule sur ses joues délicates. Je ressentirai toute ma vie cette culpabilité. Rien ne la fera changer, ni ne l'effacera. Isaluna, je devrai toujours faire face au fait que tu ne me considéreras jamais complètement comme ta vraie mère. Quant à toi Luna-Rose, j'affronterai ta haine et ta colère. Et jamais je ne vous en voudrais pour cela... Parce que c'est le moins que vous puissiez faire, après tout ce qui vous est arrivé.

Rona et moi baissons les yeux, et même ma soeur n'a pas le courage de dire quelque chose.

— Nous ne serons jamais une famille parfaite, reconnaît Elasia. Mais ça ne m'empêchera pas de vous aimer, toutes les deux, inconditionnellement.

Le visage d'Elasia est baigné de larmes, mais elle sourit. Pas de l'un de ses faux sourires étincelants qu'elle réserve aux photographes, mais d'un sourire empli d'espoir, d'amour. Je tends la main vers elle et elle l'attrape avec douceur. Rona fixe un instant nos mains jointes, le regard trouble, puis se frotte légèrement un oeil.

— Excusez-moi, fait-elle en essayant de se donner une contenance bien qu'elle soit autant touchée que nous, mais l'image de nous trois nous tenant la main est beaucoup trop... guimauve pour que je la concrétise.

Sous ses airs d'inébranlable, il est clair qu'elle ne compte pas une nouvelle fois déchaîner ses foudres sur Elasia.

— Ces jolis discours sont bien beaux, reprend-elle néanmoins, ils ne me disent pas pour autant ce que vous allez faire de moi, ainsi que des Malfaçons. Vous escomptez vraiment que Malfaçons, Obscurs, Lumineux et Lunatiques fassent la ronde en se tenant tous par la main ? Excusez-moi, mais je crois qu'il est plus probable d'imaginer que cet abruti de Wren va épouser cette demeurée de Phoebe...

Je retiens une remarque cinglante et me contente de la mitrailler d'un regard glacial.

— Rien ne sera facile, avoue Elasia. Cela prendra des années avant que tout soit à peu près vivable mais... Si les Malfaçons acceptent toutes de porter les bracelets permettant de réduire leurs pouvoirs au niveau de ceux des Obscurs et des Lumineux, alors il n'y aura plus aucun problème à ce que les Malfaçons puissent vivre parmi les autres membres du Peuple des Astres.

— Et les Lunatiques ? rétorque Rona en me désignant du regard. Eux aussi devront porter un bracelet dans l'éventualité, je dis bien dans l'éventualité, fait-elle en appuyant sur chaque mot, où les Malfaçons accepteraient d'en porter un.

— Dois-je vraiment te rappeler que je suis la seule Lunatique au monde ? je réplique. Je veux bien porter un bracelet si cela peut te faire plaisir mais je maîtrise...

— Tu crois vraiment que tu vas rester l'unique Lunatique jusqu'à la fin des temps ? me coupe-t-elle en levant les yeux au ciel. J'imagine que toi et le Nightsun que tu choisiras avez prévu d'avoir des enfants, non ? Non pas que cette idée m'enchante, rien que d'imaginer des "mini-toi" en liberté, ça me file des cauchemars...

Je décide de faire l'impasse sur le "toi et le Nightsun que tu choisiras", ne sachant pas vraiment comment me défendre, mais je ne compte pas non plus me laisser abattre :

— Comment veux-tu que je parle au nom d'enfants qui ne sont même pas nés ? je lui demande, quelque peu gênée par la tournure prise par la conversation. Je ne...

— Parce que ça arrivera, affirme-t-elle en plongeant ses yeux dans les miens. Et tu ne voudrais pas que ce soit le début d'une nouvelle guerre, n'est-ce pas ?

Perdue, je ne sais que penser. Je sais qu'une histoire de prophétie circule autour d'Alma qui aurait soi-disant prédit qu'Elasia allait avoir des jumelles, mais Rona pourrait-elle réellement avoir eu une vision de... mes futurs enfants ? Ou alors je délire complètement et elle a juste lancé ça comme ça parce qu'il est logique que j'aie éventuellement des enfants un jour... Tout cela me donne mal à la tête.

— Bref, je soupire pour m'extraire de ces pensées dérangeantes, s'il ne faut que ça pour te contenter, je peux t'assurer que les Lunatiques porteront un bracelet. Mais intéressons-nous à d'autres détails, s'il vous plaît.

Rona sourit malicieusement mais se tait. Elasia semble aussi déconcertée que moi mais secoue la tête pour se ressaisir.

— Les relations entre Obscurs et Lumineux ne seront donc plus interdites ? je les questionne avec intérêt, cette question étant égoïstement celle qui me préoccupe le plus. Ils n'auront plus à s'en faire que leurs enfants soient des Malfaçons puisqu'elles seront intégrées à la société.

— Ça, c'est encore dans vos théories de monde parfait, fait observer Rona d'un air sombre. Les gens ont l'esprit étriqué. Les Malfaçons seront mises à l'écart pendant des années avant qu'elles ne soient vraiment intégrées.

— Eh bien nous n'aurons qu'à mettre des sanctions à ceux qui font preuve de discriminations envers les Malfaçons, déclare Elasia en haussant les épaules. Je suis d'accord, il faudra de très longues années avant que tout soit "vivable" mais... Ce n'est pas impossible.

Rona ne semble guère convaincue et chiffonne nerveusement un bout du drap de son lit entre ses mains.

— Je pense que nous devrions attribuer un autre nom aux Malfaçons, suggère Elasia. C'est un nom un peu péjoratif, non ?

Rona la dévisage avec scepticisme et j'en fais de même. Ce serait plus de la mascarade qu'autre chose, les gens continueront sans doute à désigner les Malfaçons comme bon leur semblera...

— Et tu veux nous appeler comment ? s'agace Rona. Les "Superfaçons" ? ironise-t-elle. Je veux bien croire que certaines choses peuvent changer, mais on ne modifie pas un nom si facilement, surtout quand il est employé depuis des siècles.

Je suis bien obligée d'admettre que pour une fois, je suis assez d'accord avec elle. Elasia se résigne dans un soupir.

— Il y a une question plus importante que nous devons régler, commence Rona d'un ton grave en me regardant. Qui sera la prochaine reine du Peuple des Astres ? Vous croyez vraiment que je vais "m'assagir" en sachant qu'un jour, ma chère soeur me sera supérieure ? N'oubliez pas que malgré vos beaux discours, mes Malfaçons peuvent encore faire tomber le palais sur vos têtes.

— Où sont-elles, d'ailleurs, tes Malfaçons ? je réplique. Elles se sont volatilisées à l'instant où elles ont entendu la verrière se briser.

Depuis que Rona est tombée inconsciente, nous n'avons aucune nouvelle de la meute. Les Malfaçons n'ont tenté aucune offensive pour venir délivrer leur chef. 

— Tout le monde devait partir dès que je décidais de faire exploser la salle du trône, explique-t-elle d'un air mauvais. Je n'avais pas envisagé que tu serais capable de créer un bouclier plus puissant que le mien... C'est toi qui devais te retrouver criblée d'éclats de verre, pas moi.

— Et à ce moment-là, qu'aurais-tu fait ? je rétorque. Tu m'aurais laissée me vider de mon sang, n'est-ce pas ?

— Oh non, s'amuse-t-elle avec un sourire insupportable. Je n'aurais pas voulu que mon premier ordre en tant que reine soit d'amener des serpillères pour nettoyer le parquet...

— Et pourquoi tes Malfaçons ne viennent-elles pas te chercher ? je demande en me retenant de toutes mes forces pour ne pas lui sauter dessus et la tailler en pièces.

Elle ne répond pas et perd son sourire. Je crois d'abord que c'est parce qu'elle pense que sa meute l'a abandonnée avant qu'elle ne déclare enfin :

— J'espérais que les choses puissent se passer comme ça, fait-elle en esquissant un vague signe de la main pour désigner sa chambre. Sans que je sois transformée en gruyère, bien sûr... Si tu avais décidé de me tuer, alors les Malfaçons avaient pour ordre de faire s'écrouler le palais ainsi que de provoquer un incendie dévastateur dans Astriad. Si je me retrouvais en position de faiblesse mais que tu me laissais en vie, alors elles devaient attendre au moins trois jours avant de lancer un assaut. Donc si vous ne comptez pas me trancher la tête, vous feriez bien que prouver au monde que je suis vivante...

— On... On va se débrouiller, hésite Elasia.

Rona m'a l'air sincère dans tout ce qu'elle dit, bien que les serpents sachent aussi charmer leurs proies avant de leur sauter à la gorge...

— Ça ne règle toujours pas le problème, reprend Rona avec force. Comment ferons-nous quand toi, ma chère Elasia, tu rendras ton dernier souffle ?

— Eh bien ça peut être très simple, rétorque la reine avec une vivacité et une assurance qui me surprennent. Vous êtes toutes les deux nées sans que je sois mariée à votre père...

— D'ailleurs, il faudra bien que tu te décides à te rappeler de qui il s'agit, l'interrompt Rona. Quand on manque clairement de chasteté, voilà ce...

— Laisse-moi finir, s'énerve Elasia. Comme vous êtes nées hors mariage, vous ne serez pas prioritaires si j'ai un autre enfant avec une personne à laquelle je serais mariée.

— Quoi ?! nous nous exclamons Rona et moi, en même temps.

Elasia hausse les épaules, l'air de rien.

— Je ne suis pas si vieille, nous rappelle-t-elle avec dignité. Si les choses deviennent encore plus sérieuses entre Lorenzo et moi...

— Oh pitié ! fait Rona en se rallongeant dans son lit et en rabattant son drap sur sa tête. C'est qui ce Lorenzo encore ? 

Je dois avouer que stupidement, je n'avais jamais vraiment envisagé qu'Elasia puisse avoir un nouvel enfant. Mais si c'était le cas, cela simplifierait tellement de choses... Je me trouve alors horrible de placer tous mes espoirs en un pauvre bébé qui n'est même pas en route et qui devrait se retrouver avec la lourde tâche de prendre la tête du Peuple des Astres.

— Si cela ne se produit pas, continue Elasia, alors Luna-Rose sera en charge du gouvernement des Malfaçons, Isaluna de celui des Lunatiques, et vous vous partagerez toutes les deux celui des Obscurs et des Lumineux.

— Finalement, je crois que c'est encore pire que la possibilité de voir une "mini-Elasia" se pavaner dans les couloirs du palais, grommelle Rona. Quoi qu'il arrive, je veux rester la dirigeante de la communauté Malfaçon.

— Très bien, accepte Elasia dans un soupir. Maintenant, je crois que nous avons réglé les problèmes les plus importants. Nous nous occuperons des détails plus tard.

— Une dernière chose, lance Rona avec précipitation alors qu'Elasia s'apprête à se lever. Je veux que tu fasses des recherches pour retrouver l'identité de notre père. Tu n'as qu'à demander à cet idiot de Wren de te prêter sa boisson qui fait remonter les souvenirs enfouis.

— Tu crois vraiment qu'à l'heure actuelle, c'est notre plus grande préoccupation ? s'agace Elasia. Je ne suis pas sûre de vouloir me souvenir en détail de cette période de ma vie...

— Pourtant il le faut, tranche ma jumelle. Excuse-moi mais si cet homme a eu d'autres enfants, il serait fâcheux que je sorte avec l'un d'eux, non ? Isaluna n'a pas tellement à s'inquiéter pour ce genre de problème puisque je doute que tu aies couché avec le mari de Donnatella, mais sait-on jamais...

Elasia pousse un énorme soupir puis lève exagérément les yeux au ciel, excédée.

— En fait... je crois savoir de qui il s'agit.

Choquées, ma soeur et moi ne trouvons rien à dire.

— J'ai trouvé, dans des registres du palais, qu'un ambassadeur d'Astrialle m'avait fait de très fréquentes visites lors d'une période qui correspondrait à peu près à votre... conception. J'ai trouvé des photos de lui dans des archives et il est tout à fait mon genre alors...

— Il est toujours en vie ? je demande, outrée qu'Elasia ne m'en ait pas parlé juste après avoir découvert ces informations.

— Il vit à Astrialle, confirme-t-elle, horriblement gênée. Il a trois enfants, mais qui ont au moins dix ans de moins que vous étant donné qu'il n'avait que deux ans de plus que moi lorsque nous nous sommes rencontrés mais bref... Pourrons-nous parler de tout cela plus tard ? J'ai un affreux mal de tête.

Elle se lève, les épaules voutées comme si elle venait de traverser une épreuve longue et fatigante, puis se dirige vers la porte.

— Reposes-toi bien, Luna-Rose, lui indique-t-elle avant de partir.

L'intéressée marmonne une remarque déplaisante mais se tait dès que le battant se referme. Un lourd silence tombe alors entre nous, et je décide de m'éloigner à mon tour. Je suis à quelques pas de la sortie de la pièce lorsqu'elle me lance :

— Je ne t'aurais pas tuée.

Je me retourne doucement pour lui faire face. Elle a parlé à toute vitesse et elle garde les yeux rivés vers la fenêtre.

— Et pourquoi cela ? je lui demande en restant sur mes gardes.

Elle se décide enfin à croiser mon regard et triture plus que jamais le drap entre ses doigts.

— Parce que j'ai besoin de toi pour retrouver Alec.

Je ne réponds rien et fais mine de me retourner lorsqu'elle ajoute :

— Je peux t'aider, si tu as besoin. Je pourrais ajouter mon énergie à la tienne.

Surprise par une telle proposition, je reste un moment muette.

— J'imagine que cela pourrait contribuer à prouver ta bonne foi, je déclare enfin.

Elle hoche doucement la tête et je prends enfin congés, la laissant seule avec les gardes.

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