Face à face

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« - Viens me chercher ! »
Sur ces mots, je sortis mes trois sabres, attendant calmement mon père . Sans hésiter, mon père sortit sa propre épée de son fourreau en affichant un sourire cruel . Soudainement, il fonça sur moi, brandissant son arme . Je parrai le coup . Une onde de choc traversa les lieus . Les spectateurs, qui avaient regardés l'action depuis le début sans rien dire, reculèrent de quelques pas, impressionnés par la force de l'impact .
Un instant après, je me déplaçais de façon tellement rapide à côté de mon père, qu'il réagit presque trop tard à mon assaut .
Les coups se perdaient, autour de nous, le sol était creusé de profondes entailles . Les maisons les plus proches s'étaient effondrées et le public reculait de plus en plus, de peur de se faire blesser . Je prenais rapidement le dessus . Mon père commençai à s'en rendre compte, mais il était déjà trop tard . Son visage commençait à exprimer sa détresse, ses coups étaient de plus en plus faibles, ses gestes de moins en moins rapide, alors que moi, j'avais l'impression de me renforcer à chaque attaque .
Enfin, après avoir assez joué avec lui, je lui assénais le coup final . Il s'écroula, baignant dans son propre sang . Je l'avais tué . Je rangeai mes armes, sans aucun regret . Les villageois me regardaient ébétés . Pour eux, mon père avait été un héros . Ils le respectaient beaucoup, et le croyaient très puissant, presque invincible . Le fait que je l'avait vaincu si facilement les effrayaient . Je m'avançai vers eux, étant donné que ma route se poursuivait après le village . Ils s'écartèrent sur mon passage . Je passais devant mon frère, l'ignorant royalement . Je quittais enfin cet endroit, m'enfonçant dans les bois .
Je remarquai alors qu'on me suivait . Une voix retentit .

« - Zoro, attend ! C'est moi, Sahanis !
- Qu'est-ce qu'il y a ? rétorquais-je froidement .
- Toujours aussi aimable, à ce que je vois ! plaisanta-elle .
- Désolé . Pourquoi tu m'as suivi ?
- Je voulais t'inviter chez moi . Juste pour une nuit . Ce n'est pas loin du village, à la campagne . Et puis c'est toujours mieux que de dormir dehors !
- Je suis pas sûr ...
- Aller, viens ! Ça faisait tellement longtemps qu'on ne s'était pas vus .
- Ok, mais dès l'aube, je pars .
- Merci ! »
Elle se jeta à mon cou, puis nous marchions ensemble jusqu'à chez elle, comme avant . La soirée fut très agréable . Nous plaisantions et nous racontions nos aventures . Je profitais d'une bonne douche, puis nous allions nous coucher . J'étais dans le même lit qu'elle ( elle n'en avait qu'un seul ) . Elle se blottit contre moi, puis elle s'endormit . Je la considérait comme ma sœur et elle me considérait comme son frère . J'étais heureux de constater qu'après toutes ces années, notre relation n'avait pas faibli . Et tandis que je la regardai dormir, je cédai peu à peu à la fatigue et m'assoupis à mon tour .
Le lendemain, quand je me réveillai, Sahanis était levée et préparait le déjeuner . Elle m'accueillir avec un sourire chaleureux, que je lui rendis .
Après avoir mangé son délicieux repas, elle m'accompagnait dehors . Elle m'avait même glissé de la nourriture dans mon sac .
Je remarquai alors qu'elle aussi portai des bagages .
« - Qu'est-ce que tu comptes faire, avec tes sacs ?
- Je t'accompagne jusqu'à Oréo ! s'exclama-elle joyeusement . »
Je soupirai, exaspéré . Ça lui ressemblait vraiment, de me prévenir au dernier moment des choses qu'elle allait faire .
« - Et pourquoi ?
- Je vais aller vendre du fromage au marché de la ville ! dit-elle comme si c'était une évidence .
- Tu cherches juste un prétexte pour rester plus longtemps avec moi .
- Peut-être ... »
Vaincu, je me retrouvai une nouvelle fois sur les routes en sa compagnie . Elle était vraiment têtue . Mais d'un certain côté, j'étais heureux qu'elle soit là . Même si je ne lui dirait pas .
Le voyage avec elle paraissait beaucoup moins long . Nos discussions étaient animées, et nos nuits beaucoup plus rassurante, à l'idée que tu pouvais dormir tranquille pendant que l'autre veillait .
Cinq jours plus tard, nous atteignons Oréo . Enfin .

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