Chapitre 9

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    Assise sur le matelas, je fixe les grilles faisant abstraction de Cyriane. Depuis que les gardes m'ont ramenée dans la cellule, pas un seul mot n'est sorti de sa bouche, pourtant son regard noir ne me lâche pas.

— Tu peux arrêter de me jeter ce regard, maugréé-je.

— Je peux sentir son odeur sur toi, peste-t-elle.

Je préfère ne pas faire attention à ses dires et lui tourne le dos. Je me concentre sur les grilles, examinant chaque recoin. La rouille a pris place à de nombreux endroits, il suffirait de pas grand-chose pour qu'elles cèdent. J'appuie sur l'un des points, une vis bouge. Je commence à jouer avec elle, j'arrête mon ouvrage lorsque j'entends quelqu'un arriver.

Je me retourne précipitamment alors que Balder apparait. Son sourire sadique me glace le sang. À peine est-il entré dans la cellule que Cyriane se prosterne devant lui. Avec une douceur que je ne lui connais pas, il glisse ses doigts sous le menton de ma codétenue pour lui relever la tête et dépose un baiser sur ses lèvres. Je contemple avec sidération la scène qui se déroule face à moi.

— Tu vois, tu pourrais avoir les mêmes privilèges que notre belle Cyriane, articule Balder en jetant un regard vers moi, il suffit d'être une bonne fille.

— Quel privilège ! L'obliger à avoir des rapports pour qu'elle ne se fasse pas frapper. C'est une autre forme de torture !

— Pourtant ça n'a pas l'air de la déranger, prononce-t-il en venant caresser sa mâchoire avant d'ajouter, ouvre la bouche.

Aussitôt, celle-ci s'exécute tandis que Balder touche de manière salace son sexe par-dessus son jeans.

— Ne te laisse pas faire, Cyriane !

— Oh, ne soit pas si pressée, tu es la prochaine.

— Tout ce que tu mettras entre mes dents sera déchiqueté !

J'ai des sueurs froides en entendant son rire cynique envahir la pièce. Il s'écarte de Cyriane pour s'avancer vers moi, lentement.

— Tu n'es pas une survivante, contrairement à elle qui a tout compris, rétorque-t-il en s'abaissant devant moi, obéir à mes moindres désirs signifie respirer un jour de plus. Toi, tu n'es pas assez futée pour saisir cela.

Apercevant sa main s'approcher de mon visage, je recule.

— Je préfère tenter ma chance avec Ulrik, riposté-je en le regardant droit dans les yeux.

Son sourire disparait aussitôt. Sans prévenir, il m'attrape brusquement le bras, me forçant à me relever si rapidement que je vacille. Je n'ai pas le temps de comprendre ce qui se passe qu'il me traîne de force hors de ma cage. Je peux ressentir toute sa haine dans sa prise. Il tire avec une telle force que mes jambes arrivent à peine à suivre sa cadence.

Avançant dans un couloir exigu mal éclairé, j'ai une subite envie de vomir en sentant une odeur âcre. Cette puanteur s'intensifie lorsqu'il me pousse dans la pièce. Cette fois, c'est trop pour moi et mon estomac se vide de lui-même sur le sol en béton.

Les larmes roulent toutes seules sur mes joues dues à la scène macabre devant laquelle je fais face. Un homme parsemé de sang de la tête aux pieds se trouve derrière une sorte de table. Sans même faire attention à nous, il continue à frapper avec un couteau de boucher un pauvre corps inerte décapité. Il ne reste plus grand-chose de ce qui semble être une femme. Son ventre est ouvert de part et d'autre laissant apparaitre ses intestins. À chacun de ses coups, le bruit des os se fracassant retentit dans la pièce. La couleur écarlate est dispersée partout tandis que des sacs poubelles envahissent chaque recoin.

— Je te présente les protégées d'Ulrik, jubile Balder, moi je te fais écarter les cuisses, lui te dissèque les entrailles.

Avant même que je puisse réagir, il plaque son corps contre le mien. Je sens son membre dur contre mes fesses me donnant une nouvelle fois envie de vomir. Mes paupières se ferment au moment où il parsème des baisers sur ma nuque. La chair de poule parcourt l'ensemble de ma peau à l'instant où ses doigts se glissent sous le tee-shirt. Sa main monte jusqu'à ma poitrine où il l'attrape fermement.

— Bonne fille, souffle-t-il au creux de mon oreille.

Aussitôt, je lui mets un coup de coude dans le ventre de toutes mes forces avant de frapper sur son tibia. Je profite de cet instant pour m'éloigner de lui.

— Je préfère me faire éventrer plutôt que tu me touches.

J'ai à peine le temps de reculer qu'il saisit mon haut. Du revers de sa main, il me gifle avec une telle force que mes jambes flageolent. Avant que je puisse comprendre ce qu'il se passe, je suis brutalement propulsée sur les restes du cadavre, dont la froideur me glace l'échine. Le sang coagulé colle à ma peau, une sensation visqueuse et nauséabonde accentue mon sentiment de terreur. Le boucher me toise d'un regard d'une noirceur inquiétante, chargé de menaces sourdes.

Je me relève avec difficulté, mais Balder me contre et plaque mon corps. Mon crâne percute violemment la table. Les bourdonnements l'envahissent, m'embrouillent l'esprit.

— Comme tu le voudras !

Du coin de l'œil, je remarque le brillant d'une lame, mais encore sonnée, je ne parviens pas à empêcher l'acier de s'enfoncer en moi. Rapidement, la brûlure du coup laisse place à une douleur ardente. Je ne sais pas si je le dois à la chance, mais l'arme a seulement entaillé ma peau. Son tranchant est en partie dans mon flanc tandis que l'autre côté est à l'air libre.

Sans réfléchir, j'attrape le manche et tire d'un coup sec, non sans laisser échapper un cri de souffrance. Je n'ai pas le temps de m'en servir qu'un craquement résonne. Balder vient de mettre un coup de poing sur ma joue. Ma pommette me lance avec férocité au point que je suis persuadée qu'il a brisé l'os. Je peux déjà sentir ma peau enfler sous mes doigts.

— La prochaine fois, je n'hésiterai pas à t'arracher les ovaires, crache-t-il en me fusillant du regard, maintenant, retourne pourrir dans ta cage.

N'ayant plus de force, je me laisse traîner sans aucune résistance. Je n'arrive même pas à empêcher le saignement de la plaie de s'écouler. Jetée au centre de la cellule, mon corps ne m'obéit plus. Trempée de sueur et affaiblie.

J'ai de plus en plus de mal à garder les paupières ouvertes, elles sont si lourdes. Entre deux battements de sourcil, un objet violet posé sur ma couchette attire mon intention. Malgré la fatigue, je me traîne jusqu'au matelas.

Je touche du bout du doigt l'appareil, persuadée que je suis en train d'avoir une hallucination. Mon pouce caresse les lettres inscrites sur le plastique coloré, avant de mettre les écouteurs. À l'instant où j'appuie sur le bouton, la chanson Glitter & Gold de Barns Courtney résonne dans mes oreilles. C'est mon baladeur numérique, le mien. J'avais gravé mes initiales dessus en première année de lycée, après que Becky Cooper ait essayé de me le voler.

Quand il m'a enlevée, je ne l'avais pas sur moi, je l'avais laissé dans la voiture. Je me souviens de l'avoir rangé derrière le siège conducteur. Il a fouillé dans mes affaires. Il détient sûrement ma vieille Ford quelque part. La police doit penser que j'ai pris la fuite. Je dois certainement être recherchée. J'ai peut-être encore une infime chance. Si seulement je pouvais savoir où je suis. Je dois tenir aussi longtemps que je le peux. Balder a raison, je dois être plus futée. Si je veux survivre, je dois me rapprocher d'Ulrik. Je ne finirai pas comme les autres. 

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