Prologue

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        Caché dans les ténèbres, j'observe sa peau laiteuse sévèrement abîmée. Ses yeux de biche apeurée bougent dans tous les sens. Ils cherchent une échappatoire. Ses articulations sont maintenues par des liens souillés de son sang. Seuls ses pleurs perturbent le silence ambiant. Impatient de pouvoir commencer, j'avance vers elle. Mes chaussures résonnent dans sa direction, son misérable corps se met à trembler de tout son soûl.

D'un geste délicat, je dégage les quelques mèches collées sur son front perlé de sueur. Mes doigts l'effleurent à peine et un gémissement de terreur sort du fond de sa gorge. Si elle pouvait se douter de l'impact que ce son a sur moi, sur l'éveil de cette pulsion exquise et incomparable dans mes veines, alors, elle se tairait.

Je relève le bout de tissu qui camoufle sa poitrine. Derrière son bâillon, elle se lance dans de vaines supplications.

Je scrute son visage bouffi par les larmes avant de m'écarter pour prendre la paire de ciseaux posée près d'elle. Je ne prête aucune attention à ses cris étouffés lorsqu'elle les découvre. La voir remuer dans tous les sens pour tenter de se libérer est un spectacle lamentable. Mon geste est vif et précis lorsque je coupe le peu de vêtements qui la couvrent encore.

Bercé par ses pleurs, je m'approche de mes instruments. Ils sont si impeccables que je peux admirer mon reflet dedans. Ce sont mes jouets à moi. Je caresse la lame de vingt centimètres en acier inoxydable avant de saisir le manche du couperet. Après un regard amusé vers ma victime, je constate qu'elle est sur le point de s'évanouir.

— Je n'ai pas encore commencé lille ting, tu ne vas pas me faire faux bond tout de suite.

Je repose le couteau et attrape le bistouri chirurgical pour enfin commencer mon œuvre. Je suis la courbe de ses seins, l'amplitude de ses inspirations est courte, effrénée. Sa peau rosée est un appel à débuter mon parcours sans attendre. Je remarque un grain de beauté sur son thorax. Il serait un point de départ idéal. J'avale l'air à petite goulée et enfonce le scalpel. Un sillon carmin se répand sur sa peau. Je frémis tandis qu'elle hurle. Elle crie comme une damnée qui cherche la porte de sortie de l'Enfer. Mon geste est arrêté par ses soubresauts. Je grogne.

— Je te jure que si tu continues de bouger ainsi, je n'hésiterai pas à te briser les doigts.

Ma menace n'a aucun effet sur elle. Ses beuglements ne s'interrompent pas. Il faut que je retire la camisole de sa bouche, au risque d'écourter notre jeu. La quinte de toux qui en résulte apporte une nouvelle salve de tremblements dans son corps meurtri. Je pose la paume de mes mains sur le bord de la table, attendant qu'elle cesse sa comédie.

— Pitié, je ne dirai rien, balbutie-t-elle les dents serrées par la douleur.

Mon regard impassible observe le flot s'échapper de sa poitrine à chaque respiration. Cela en est presque hypnotisant. Je fais glisser mon index dessus, avant de le porter à mes lèvres. Le goût du fer imprègne ma bouche, il éveille mes papilles. Rien n'est aussi délicieux.

— Je vous salue Marie, pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni.

Un rictus étire mes lèvres en l'entendant prier. Elles sont toutes les mêmes. À l'heure fatidique, elles en appellent toutes à Dieu, espérant un pauvre miracle. Elles peuvent émettre autant de suppliques qu'elles le veulent, elles sont dans mon enfer et personne n'en ressort. L'être humain est fait d'une chair faible et d'un esprit pitoyable. Pour s'en sortir, il en est à espérer l'intervention illusoire d'un créateur invisible.

— Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen.

Le tremblement de sa voix est si fort que je peine à distinguer la fin de sa phrase. Je fais le tour, laissant mes doigts effleurer la table glacée. Il me tarde qu'elle soit réchauffée par le liquide visqueux qui coule dans ses veines. Je place mes mains de chaque côté de sa tête avant de m'abaisser pour lui susurrer à l'oreille :

— Il n'y a que toi et moi dans cette pièce, tu es seule et personne ne va te sauver, Jade. Jeg vil spise ditt fremdeles varme hjerte.

Sa peau frémit en entendant ma langue natale. Bien qu'elle ne comprenne pas, je suis persuadé qu'elle sait que sa fin est proche. Bientôt, j'arracherai son cœur de sa cavité. Las, je me relève. J'ai assez perdu de temps.

— Notre Père, qui es aux cieux que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour...

Je saisis une scie chirurgicale et tranche son sternum sans attendre. La symphonie de sa voix monte dans des aigus criminels pour mes oreilles initiées. Autour de moi, l'air vicié est remplacé par l'odeur ferreuse du sang chaud. Son corps stoïque, crispé sur la table, relâche son dernier souffle de vie. Son visage est amoncellement de douleur et de supplications. Elle est belle. Son regard figé me fixe, sans me voir. Il est ailleurs, voilé par ces derniers instants. Ceux qu'elle m'a offerts et dont le manque se fait déjà sentir déjà.

Je place l'écarteur entre ses côtes, le craquement de ses os est exquis. Je me penche sur elle et lèche ses lèvres maculées de carmin avant de l'embrasser. Elle ne réagit pas à mon baiser, mais cela ne m'empêche pas de prendre du plaisir.

Mes doigts effleurent sa clavicule et sa poitrine ferme avant de s'aventurer en elle. Rien n'est plus jouissif que de sentir ma main rentrer entièrement. Ma paume chaude se recueille contre les membranes de son cœur à l'agonie. Je ferme les paupières, je profite de cet instant délectable, jusqu'à ce que ses battements cessent.

J'ouvre les yeux, agacé que cela soit si vite terminé. Il n'a tenu que quelques secondes cette fois. J'en veux plus, beaucoup plus ! Je sectionne les artères avant de l'arracher de son écrin.

Hors de sa cavité, il refroidit déjà. Il devient inintéressant. Je le laisse négligemment tomber sur un plateau en acier avant de m'emparer d'un couperet. Je fends avec aisance son cou. La lame est si tranchante que ses muscles et cartilages sont aussi malléables que du beurre. Il me suffit de donner quelques coups de plus pour que ses cervicales finissent par lâcher.

Tâché au visage par son sang, je m'essuie grossièrement avec mon avant-bras. Mes doigts emmêlés dans sa tignasse de jais, je lève sa face jusqu'à croiser ses yeux morts, je la trouve encore plus belle.

Je pensais qu'elle me donnerait plus de plaisir. Mes doigts lâchent ses cheveux, faisant s'écraser la tête sur le sol. Je retire mon tee-shirt pour essuyer le sang, frustré. J'ai besoin de repartir en chasse tout de suite, mes veines me brûlent. Je ne vais pas suivre les règles absurdes que Balder essaie de m'imposer, comme si j'allais écouter un homme avec si peu de potentiel.

Je jette un ultime coup d'œil au corps inerte, la mort commence déjà à imprégner la pièce. Je passe un tee-shirt propre et ma veste en cuir avant de prendre une grande inspiration pour humer ce parfum délicat une dernière fois.

Je roule jusqu'à Tulsa, si je veux trouver de quoi me satisfaire je dois viser les grandes villes. Caché derrière les vitres teintées de la voiture, j'observe toutes les femmes qui se promènent aux alentours. Néanmoins, à cette heure-ci, les seules qui osent sortir le font pour offrir leurs corps. Rien de bien intéressant, je n'ai pas envie d'une fille facile, prête à sucer n'importe quoi pour un pauvre billet. J'ai besoin d'un vrai défi, pas d'un jouet qui va se fracturer en deux secondes.

Si cela continue, je vais devoir me défouler sur une de ces jeunes femmes qui sortent des boîtes de nuit, ivres. Elles ont la vingtaine, sont imprudentes et très naïves. Des proies faciles pour un prédateur tel que moi, toutefois, cela n'a rien de bien jouissif. Elles ne me durent jamais assez longtemps.

Je m'éloigne de ce quartier pour me rapprocher de lieux moins fréquentés. Mes yeux se posent sur un délicat animal sans défense. Je me gare le long du trottoir et l'observe. Elle sort de ce qui s'apparente à un bar miteux, le néon au-dessus de la porte a rendu l'âme. Cette jeune gazelle détone par rapport au reste, néanmoins elle paraît dans son élément.

Elle parle avec le videur. Il est plus petit qu'elle alors qu'elle ne doit pas mesurer plus d'un mètre soixante-cinq, pourtant il est six fois plus massif qu'elle. Si gros que je suis persuadé qu'il est incapable de voir sa queue. Dans la pénombre dérangée par les faibles lueurs qui se dégagent des lampadaires au-dessus d'eux, je remarque avec aisance l'œil lubrique qu'il pose sur elle. Cependant, elle n'a pas l'air de s'en soucier, ou peut-être est-elle assez stupide pour ne pas l'avoir remarqué. Comme si elle sentait mon regard brûlant sur elle, son visage rond se tourne dans ma direction. Ses cheveux foncés se retrouvent bloqués dans l'écharpe enroulée autour de son cou, une mèche ou deux voltigent au gré de la brise.

Dissimulé derrière les vitres, je sais qu'elle ne peut pas me voir. Pourtant ses yeux flamboyants me fixent. Ils sont d'une telle intensité que je m'imagine déjà jouer avec elle. Visualiser mes couteaux lacérer sa peau de porcelaine, je bande ! Je ferai verser son sang le long de sa clavicule, je l'étalerai avec ma langue sur sa poitrine et son ventre. La voir sanglée à ma table, incapable de bouger, m'excite à tel point que je pourrais traverser la rue maintenant et lui injecter un tranquillisant avant même qu'elle réalise ce qui lui arrive.

Il suffirait d'un simple coup de couteau dans la carotide du gros porc pour qu'il ne s'interpose pas. Je fantasme à l'idée de la traîner dans mon coffre, de lui attacher les poignets et les chevilles ensemble avant de la bâillonner. Je prendrais mon temps avec elle, en faisant attention à ne pas la casser trop vite, je ferais durer le plaisir. Cette gazelle est à moi.

Remarquant qu'elle s'éloigne de ce taudis, je sors ma pochette à seringues de la boîte à gants pour m'en emparer d'une. Je jette un regard prudent aux alentours avant de sortir. Je relève le col de mon manteau et commence à la suivre, laissant quelques mètres de distance entre nous. Elle marche droit devant elle, d'un pas mesuré. On est en pleine nuit, il n'y a pas un chat dans les environs, n'importe quelle femme serait anxieuse, pas elle. Elle ne semble même pas avoir senti le prédateur prêt à bondir. Au moment où elle s'approche d'une Ford verdâtre qui a fait son temps, je saisis la seringue dans ma poche et accélère le pas. Je ne compte pas la laisser m'échapper. Lorsqu'elle déverrouille sa portière, un groupe d'hipsters alcoolisés et beaucoup trop bruyants jaillit de l'immeuble à proximité de ma proie.

Je m'arrête dans ma lancée, irrité d'avoir été interrompu dans ma chasse. Je devrais étriper à main nue cette bande d'abrutis, ce n'est pas l'envie qui me manque. Je pourrais enfoncer ma lame dans la moelle épinière du premier homme. Paralysé, il serait obligé de ramper sur le sol tel un ver cherchant pitoyablement de l'aide. Cela me laisserait le temps d'éventrer l'autre, quant à la femme, je prendrais le temps de lacérer son beau visage après lui avoir sectionné la langue pour ne pas qu'elle me brise les tympans. Peut-être même que je la laisserais en vie, mais avant je prendrais soin de lui crever les yeux. Aveugle et muette, le reste de sa vie ne serait que cauchemar.

Le bruit de souffrance d'un moteur me fait revenir à moi, rapidement la voiture sort de son stationnement pour emprunter la route. Si elle croit qu'elle va pouvoir si aisément m'échapper, elle rêve ! Je me dépêche de transmettre son numéro d'immatriculation à l'un de mes hackers avant de rejoindre mon véhicule. Il ne faut que quelques secondes pour que je reçoive un message avec toutes les informations sur elle. Peyton Watkins, née dans une petite ville, Gravemeadow dans le Dakota du Sud. Il n'y a pas grand-chose de passionnant à part qu'elle est étudiante en criminologie. Intéressant. Cependant, je ne trouve aucune adresse. Même dans son dossier scolaire, celle qu'elle a donnée est fausse. Néanmoins, après plusieurs secondes, je reçois une vidéo me montrant sa Lexus se garer sur le parking du Parc Greenwood.

Sa voiture est bien là, stationnée sous un réverbère. Je me gare plus loin pour ne pas attirer l'attention. Alors comme ça, elle dort dans sa voiture. Je m'approche d'un pas prudent pour l'épier. Elle est allongée sur ses sièges arrière, les paupières fermées et des écouteurs sur ses oreilles. Je la trouve sublime. Être si près d'elle sans pouvoir la toucher est un supplice. Une simple vitre me sépare d'elle. Je pourrais aisément me glisser à ses côtés, passer mes mains sur ses courbes avant de les promener sur son joli cou et l'étrangler jusqu'à ce qu'elle s'évanouisse. Alors là, je la réanimerais et recommencerais une nouvelle fois. Je dois lutter pour ne pas céder face à cette pulsion, j'ai envie de m'amuser avec elle. Ce soir, ma gazelle, je te laisse libre, profites-en tant que tu le peux. Demain, je ne pourrai pas te faire la même promesse.   

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