Chapitre 11

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Assise à même le sol, je fais face à Candace qui évite obstinément mon regard. Les jambes repliées contre sa poitrine, elle tremble légèrement. Bien que plus calme depuis le départ d'Ulrik, elle reste nerveuse. En jetant un coup d'œil autour de la chambre, je remarque qu'elle n'a pas touché à la nourriture qu'il lui a apportée.

Je me lève pour récupérer l'assiette et la dépose doucement près d'elle. Candace l'ignore et la repousse d'un geste brusque.

— Il faut que tu manges, sinon tu manqueras d'énergie et tu seras trop faible pour courir quand le moment viendra, dis-je en ajustant une mèche de cheveux derrière son oreille.

Je m'assois près d'elle, gardant une certaine distance. Elle détourne les yeux et serre ses genoux plus fort contre sa poitrine.

— On ne pourra jamais s'échapper d'ici, murmure-t-elle, sa voix à peine audible.

Je soupire et tente de poser une main réconfortante sur son bras, mais elle me repousse brusquement.

— J'ai déjà réussi à m'en sortir une fois, dans des circonstances bien plus terribles qu'aujourd'hui. Tu dois me faire confiance. Je vais nous sauver toutes les deux.

Elle secoue lentement la tête, ses iris, sont dissimulés derrière ses cheveux en désordre.

— Il a dit que tu allais me tuer.

Ses yeux vitreux, larmoyants et rougis finissent par se lever vers moi, emplis de douleur et de confusion. Je prends une profonde inspiration et encadre son visage de mes mains.

— On se connaît depuis nos quatre ans. Tu es l'une des rares personnes qui m'aiment vraiment. Comment peux-tu même imaginer que je puisse te faire du mal ?

— Comment as-tu fait la dernière fois ? réplique-t-elle d'une voix tremblante, mais pressante.

Mes lèvres s'entrouvrent, mais aucun son n'en sort. Tous les souvenirs que j'essaie tant bien que mal d'enfouir au plus profond de ma mémoire resurgissent, m'assaillant de leur poids insupportable. Je ferme les yeux un instant, luttant contre l'envie de fuir ces images terrifiantes.

— Parle-moi, insiste Candace, ses doigts maintiennent mon poignet avec une force inattendue. Qu'est-ce que tu caches ?

Mon cœur bat la chamade, et je sens une sueur froide perler sur ma nuque.

— Candace, soufflé-je, s'il te plaît ne m'oblige pas...

— Non ! s'énerve-t-elle en me repoussant brutalement, tu me dois la vérité. C'est ta faute si je me retrouve ici ! Qu'est-ce qui s'est passé durant ses quatre-vingt-dix jours, Peyton ?

Je baisse les yeux, incapables de soutenir son regard. Mon cœur se serre, comme pris dans un étau, rendant chaque respiration douloureuse. Ma poitrine semble sur le point d'éclater sous cette pression écrasante, et l'air refuse de circuler correctement dans ma gorge nouée. La pulpe de mes doigts effleure les fines lignes blanches laissées par l'entaille que je me suis faite sur l'avant-bras.

— Il y avait ce garçon, Cédric Lawrence, c'était le fils d'un magnat de l'immobilier. Toujours derrière moi, envahissant chaque recoin de ma vie. Il s'amuse à me harceler. Il a débarqué un soir dans le strip club où j'avais réussi à obtenir un emploi de barman. Cédric était ivre et violent. Il m'a attaquée... Ulrik est intervenu et l'a fait fuir. Le lendemain, ils ont retrouvé son corps dans l'amphithéâtre où j'avais cours. Il avait était massacré. Ulrik m'a enlevé peu après.

Mon regard se tourne sur celui de Candace que j'emplis d'incompréhension.

— On était des centaines, toutes enfermé dans des cages, prononcé-je le cœur lourd, rien que le dire à voix haute me replonge dans cet enfer. Les gardes ne perdaient pas un instant pour nous frapper et malmener. Au début, j'étais avec une autre fille, Cyriane... Elle ça faisant des semaines qu'elle était ici et n'avait plus d'espoir. Elle a fini par m'attaquer, j'ai essayé de la redonner, mais je n'ai rien pu faire...

Ma voix se brise, les mots s'accrochent à chaque souffle, et des larmes brûlantes roulent sur mes joues.

— Ulrik l'a poignardée... je n'ai rien pu faire pour l'arrêter. Peu après, ils m'ont affecté une nouvelle codétenue, Salina... Elle était innocente, c'était encore qu'une enfant.

— J'ai déjà entendu ce prénom, intervient Candace doucement. Tu le cries souvent dans tes cauchemars.

— Je lui avais promis de la protéger, de la sortir de là...

— Elle est décédée ? s'inquiète Candace alors qu'elle se rapproche de moi.

— Elle a tenté de me sauver... Elle s'est sacrifiée pour moi. Mais elle était si jeune, Candace, trop jeune pour mourir ainsi.

Je détourne les yeux, l'image de son visage me hantant.

— Moi aussi je suis trop jeune pour mourir, ma fille n'a que quatre ans.

Candace croise les bras, sa voix tremble sous le poids de sa propre peur.

— Je le sais, mais... pourquoi me dis-tu ça ?

Tout à coup, elle se lève, manquant de renverser l'assiette de nourriture. Son visage, auparavant empreint de compassion, se durcit. Je me redresse à mon tour, alarmée par son changement d'attitude si soudain.

— Cyriane Salina, elles sont mortes à cause de toi.

— Non, c'est faux ! Cyriane a essayé de m'assassiner.

Je secoue la tête, refusant d'accepter sa version des faits.

— Et il l'a tuée, tout comme Salina qui est morte pour toi. Je ne me ferai pas liquider pour te sauver.

— Candace, ce n'est pas...

Je commence à répondre, mais elle m'interrompt brusquement.

— Tu couches avec l'homme qui t'a séquestrée, ils avaient tous raison, tu es folle.

Sa voix s'élève, chaque mot comme un coup de poignard.

— J'ai fait ce qu'il fallait pour survivre !

— Ah, je vois, quitte à tuer pour y arriver.

Elle hoche la tête, sarcastique.

— Ulrik m'a sauvé la vie, alors que toi, ma prétendue amie, tu étais prête à me vendre à Chester pour une dose. Et maintenant, tu oses me juger.

— Et alors ? Moi aussi j'ai le droit de donner mon cul pour vivre. Tu as peur qu'Ulrik puisse te délaisser pour moi. Ne pense pas que tu es la seule qui l'intéresse. Avec moi, il pourrait bien plus s'amuser qu'avec toi.

Je m'approche de son visage qui n'est qu'à quelques centimètres du mien désormais.

— Va te faire foutre !

Elle recule d'un pas, choquée par ma hardiesse.

— J'ai remarqué ta jalousie quand il était avec moi, lance-t-elle craintivement si rapidement qu'elle en bafouille.

— Tu racontes n'importe quoi, la drogue te fait délirer.

Je secoue la tête, essayant de me convaincre autant qu'elle, pourtant tout à l'heure quand je l'ai c'est vu tous les deux, le regard d'Ulrik porté sur elle...

— Non, tu ne peux rien me cacher à moi, je te connais par cœur. C'était comme à l'école primaire quand Joshua voulait sortir avec moi et que c'était toi qui étais éprise de lui. Elle plante ses yeux dans les miens, cherchant à observer ma réaction.

— Mais qu'est-ce que tu racontes ? Ma voix monte, un mélange de rage et de désespoir.

— Tu es amoureuse de lui, prononce avec dégoût Candace.

Ces mots me frappent comme un coup dans le ventre.

— N-n-n'importe quoi, bégayé-je, essayant de paraître convaincante.

— Pauvre conne, moi qui pendant tout ce temps te croyais intelligente. Heureusement que ta mère...

Avant que je puisse m'en empêcher, mon poing serré heurte la joue de Candace. Elle s'effondre lourdement sur le sol, son visage marqué par l'impact. Ses pleurs déchirent le silence pesant de la pièce alors que je retrouve peu à peu mon calme. Horrifiée par mon geste impulsif, je me sauve de la maison.

Sans réfléchir, je me lance vers la forêt, ressentant un besoin de solitude. Je continue de courir jusqu'à atteindre un immense lac, où je m'arrête, haletante. L'endroit semble si paisible. Il n'y a que le chant des oiseaux pour rompre la tranquillité du lieu. Je m'assois près d'un arbre reprenant mon souffle.

Qu'est-ce qui m'a prise de frappe Candace ? C'était impossible de me retenir, sachant ce qu'elle allait dire. Je ne veux pas, je ne peux pas entendre ça. Comment Candace peut-elle lancer de telles horreurs, j'ai toujours été là pour elle ? Lorsque ça n'allait pas avec sa tante, nous l'avons accueillie. Je l'ai soutenue, aidée financièrement pour Sadie.

Je n'arrive pas à chasser l'idée que Candace pourrait se donner à Ulrik et la perspective qu'il cède me hante. Après ce que j'ai observé tout à l'heure, cela pourrait être à son goût. Cela me dérange plus que je ne veuille l'admettre. Bien, je refuse d'éprouver de la jalousie, elle ne peut pas s'empêcher de me ronger. Imaginer qu'une autre soit dans ses bras, qu'il l'embrasse, la toucher comme il me le fait m'insupporte. Dans un élan de colère, je saisis une grosse branche et la lance de toutes mes forces loin devant moi en hurlant de rage.

Elle rebondit plusieurs fois, soulevant des feuilles à chaque impact, avant de finalement s'arrêter près d'un tas de terre. Je fronce les sourcils, intriguée par l'aspect inhabituel du monticule devant moi. Je me redresse et m'approche pour mieux observer. La terre semble avoir été récemment retourner, comme si quelqu'un avait creusé puis rebouché un trou. Je remarque du coin de l'œil, un objet doré en partie enseveli sous les déchets de la nature. Je le récupère et vois que c'est une alliance. Je frotte doucement avec la pulpe de mon pouce l'intérieur de la bague pour la nettoyer. Mes jambes semblent se dérober sous moi alors que je déchiffre gravée sur le métal : « Pour Charlie, à tout jamais » Cette alliance ne peut qu'appartenir au propriétaire de la maison et si je l'ai trouvé ici cela veut dire...

Ils sont enterrés là.

Je m'effondre à genoux, la rage bouillonnant en moi, et je commence à creuser frénétiquement dans la terre. Mes cris de colère se mêlent au bruit sourd de mes mains, percutant le sol, indifférent aux cailloux et au bout de bois qui lacèrent ma peau. Je perds le contrôle, quand brusquement, on m'agrippe le tee-shirt par l'épaule et me tire en arrière. Je me débats violemment, frappant et griffant, jusqu'à ce que je réalise soudain que ce n'est pas Ulrik qui me retient. Mon regard se pose sur un vieil homme qui me toise. Aux vues de ses habits de camouflage terreux et du fusil qu'il porte en bandoulière, je comprends qu'il est là pour chasser. Si Ulrik le trouve...

— Qu'est-ce que... bafouille-t-il péniblement.

— Partez ! Allez-vous-en tout de suite ! m'écrié-je, la panique s'emparant de moi.

Mes mots semblent ne pas l'atteindre. Ses yeux vitreux me fixent, et je remarque alors qu'il titube sérieusement. Il est ivre. Soudain, il m'attrape le bras si fermement que la douleur irradie.

— Non ! Que faites-vous ?!

Je me débats pour échapper à sa prise alors qu'il tente de m'entraîner avec lui. L'effluve d'alcool qui se dégage de lui est écœurant. D'un mouvement rapide, je lui donne un coup de pied derrière le genou, le déstabilisant. Il finit par me lâcher et manque de chuter.

— Vous ne comprenez...

Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase, interrompue brusquement par la claque violente qu'il m'assène. Il me pousse avec une force brutale, me faisant reculer d'un pas. Déséquilibrée, mes pieds s'emmêlent dans la butte de terre et je tombe lourdement à la renverse.

— Sale catin, d'où tu me touches, vocifère-t-il d'une voix pâteuse, avant de me cracher dessus. Tu vas voir ce que tu vas voir.

Paniquée en l'apercevant déboutonner son pantalon, j'empoigne la branche que j'avais jetée précédemment et, avec un cri de désespoir, je l'abats de toutes mes forces sur son visage en me relevant.

Le coup a été si violent qu'une longue entaille se dessine désormais sur sa joue. La fureur qui éclate dans son regard ne fait qu'attiser la mienne. Cependant, l'individu se saisit de son fusil, je lâche tout et me prépare à fuir. Soudain, Ulrik surgit. Son expression est froide, imperturbable. L'homme, tout aussi surpris que moi de ne pas l'avoir entendu arriver, n'a pas le temps de réagir qu'Ulrik lui arrache son arme des mains.

Sans un mot, il le frappe brutalement avec la crosse. Celui-ci s'effondre sous l'impact, mais cela n'arrête pas, Ulrik continue avec une force presque bestiale. Malgré les supplications et les cris, les coups d'Ulrik sont de plus en plus violents.

Le sang du chasseur se répand par jet sur Ulrik et le sol. Je suis figée, ne pouvant que regarder la scène macabre qui se joue sous mes yeux. Son visage n'est plus reconnaissable, il ne bouge plus, pourtant Ulrik ne cesse de continuer à le marteler. Sa respiration est haletante, ses muscles tellement tendus que les veines de ses bras ressortent nettement. Les jambes flageolantes je m'avance vers lui et pose ma main sur son épaule.

— Il est mort, Ulrik, prononcé-je d'une voix vacillante.

Néanmoins, il ne semble pas m'entendre ni même me voir. J'essaie une nouvelle tentative, mais aussitôt je suis projetée contre un arbre. Ulrik me maintient contre celui-ci, agrippant mon haut avec une telle poigne qu'il appuie sur mon thorax, me faisant vraiment mal. La lueur qui se dégage de ses yeux me terrifie. Du sang a giclé sur son visage, parsème des gouttes un peu partout. Son souffle est lourd, saccadé.

— Je t'avais prévenu que je te retrouverais.

Les doigts d'Ulrik lâchent finalement le fusil, qui s'écrase avec fracas au sol.

— S'il te plaît, arrête, tu me fais mal, murmuré-je alors qu'une larme roule sur ma joue.

Il desserre enfin sa prise, mais reste tout près. Sa main se glisse sur l'arrière de ma tête et me fait avancer jusqu'à ses lèvres où il dépose un baiser tendre, mais rapide.

— Rentre ! Je m'occupe de ça.

Alors qu'il se dirige vers le cadavre de l'homme, une question brûlante m'échappe :

— C'est comme ça que tu t'es « occupé » du couple de cette maison ?

Il s'arrête net, tournant le dos, puis tourne lentement son visage vers moi. Je me sens livide en apercevant son sourire narquois.

— Si tu le souhaites tant, tu n'as qu'à rester avec moi. Je te baiserais sur sa dépouille encore chaud, je te ferai jouir si fort que je t'obligerai à te taire en mordant sa chair.

Je déglutis alors que mon regard est attiré sur la bosse qui s'est formée sur son entre-jambes. Un frisson d'horreur m'envahit en me rendant compte que ce qu'il vient de me dire l'excite.

— Alors, que choisis-tu ?

Je refuse de lui rentrer dans son jeu et préfère tourner les talons. Les jambes vacillantes, je m'avance vers la maison quand la voix d'Ulrik s'élève, me faisant m'arrêter net.

— J'espère que tu seras plus souriante quand Jørgen et Håkon seront là.

L'entente de ces prénoms envoie un frisson le long de mon échine. Je peux gérer Ulrik, mais ses frères... Ils vont tuer Candace sans hésiter, comme ils l'ont fait avec Kathryn. Ulrik ne pourra ni la protéger ni me protéger. Nous allons nous faire massacrer. Il faut partir avant leur arrivée, et vite. 

Me revoilà après des semaines de disparition et je m'en excuse. J'ai eu des mois très chargé (Je me suis mariée entre autres), mais je vais rapidement poster la suite. Je voulais également remercier ceux qui m'ont envoyer un message sur wattpad ou sur Instagram pour m'encourager ou juste prendre de mes nouvelles, car il s'inquiéter, même si je n'ai pas pu vous répondre à tous, mais cela m'as beaucoup toucher.

Je compte me dépêcher d'écrire la suite pour pouvoir le sortir en format papier en début d'année et je compte bien vous réserver quelques surprises et cadeaux. Pour cela, il vous suffit de suivre ma page Instagram "Enumera_auteur". J'espère sortir deux autres chapitres durant la semaine. Vous allez pouvoir revoir les deux adorables frères d'Ulrik. Mais si, souvenez-vous, vous les avez un peu côtoyés durant le tome 1, cette fois-ci ils vont faire les choses bien. Ils sont dérangés, dangereux, sanglants, tout comme Ulrik, mais eux sont deux et sont bien moins attachés à notre chère Peyton, bien au contraire. Préparez-vous Jørgen et Håkon arrive pour semer le chaos. ♥♥♥









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