Chapitre 5

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Je me réveille doucement, mais je n'ouvre pas les yeux quand j'entends des voix. Je me retiens de grimacer quand une douleur au ventre survient.
"Elle rejette la transformation, dit une voix. Il faut qu'elle se transforme. Il le faut, si elle tient à vivre." Une autre voix, celle de Stiles, je crois, prend la parole : "Ouais ? Et comment vous voulez qu'elle accepte sa transformation après avoir vu le monstre qui lui a infligé ces blessures ? Putain, mais réfléchissez un peu ! Je connais ma cousine, elle voudra pas se transformer, elle aurait peur de devenir comme cette bête. Elle se réveillera pas. Elle va se laisser crever." Je songe à son malheur si je ne me réveille pas, alors j'ouvre les yeux. Scott m'aperçoit et se précipite vers moi :
- Comment tu te sens ?
Je ne réponds pas et observe autour de moi. J'ai mal au ventre et du mal à respirer.
- On est chez Deaton, répond-il à ma question silencieuse.
- Deaton ? Mais... C'est un vétérinaire !... articulé-je faiblement.
- Oui et non, répond un homme à la peau mate. Certainement Deaton. Je suis un vétérinaire pour les animaux et les surnaturels, poursuit-il. Et il se trouve que... tu rejettes la transformation. Ton cousin ici présent (Stiles me fait coucou : quel idiot... je me retiens de sourire) pense que tu as peur de devenir comme cette... bête qui t'a poursuivie et plutôt gravement blessée.
Je me fige et baisse les yeux en chuchotant :
- Ça dépend... Je vais devenir comme ça ?
- Non.
- Et comme... Derek ? On peut pas dire que ce soit la joie pour moi de devenir comme lui. Rassurez-moi, je garderai ma "joie de vivre", ma gaieté, tout ça tout ça ? Parce que si je dois devenir comme Derek, j'ai pas vraiment hâte... du tout, soupiré-je.
- Merci, dit une voix froide derrière moi. Je le prends comme un compliment.
Je tourne la tête et découvre Derek dans un coin.
- De rien, rétorqué-je.
Soudain Scott me dit :
- Sarah...
- Quoi ?
- Ta morsure...
Je la regarde sauf que... Il n'y a plus rien ! Je regarde mon ventre : les griffures ont disparues.
Je bondis sur mes jambes et demande :
- Mais comment...
- T'as accepté la transformation. T'es un loup-garou, me coupe Derek.
La colère m'envahit : il aurait pas pu me le dire plus doucement ? C'est trop dur pour lui ?
Sans me contrôler, je bondis par-dessus la table et attrape Derek par le col de son tee-shirt, en le plaquant contre le mur. Je place mon visage à quelques millimètres du sien et grogne :
- Tu n'aurais pas pu le dire plus doucement ? C'est trop dur pour toi ? Bordel c'est quoi ton problème, à toujours être froid et brute ?
Je suis surprise par ma voix, qui est un poil plus grave que d'habitude. Et aussi par mes canines qui se sont allongées.... Et par mes griffes... Oh mon Dieu ! Je lâche Derek et recule, fixant mes griffes avec horreur.
- C'est quoi ce bordel ? On est pas censés se transformer à la pleine lune uniquement ?
C'est  Scott qui prend la parole cette fois :
- La pleine lune ne fait qu'augmenter notre force et notre instinct... Mais on peut se transformer n'importe quand.
L'autre con n'a toujours pas dit un mot et me fixe d'une telle intensité que je me sens rougir.
- Pourquoi tu me fixes ?
- Tes yeux étaient violets, répond Derek d'un ton neutre.
Deaton intervient :
- Ce n'est pas possible. Les loups-garous peuvent avoir les yeux soit bleus, jaunes ou rouges. Pas violets.
- Mais ses yeux étaient violets. Je sais ce que que je dis.
Je roule des yeux et lui lance :
- P't'être que t'as fumé. Ça m'étonnerait pas, d'ailleurs.
- Sarah. On peut pas être bourrés ou défoncés. Je sais ce que j'ai vu, et ce n'était apparemment pas normal, rétorque Derek.
Et il s'en va, mais Scott le rattrape et lui demande :
- Hé, Derek, tu peux pas la garder chez toi cette nuit ? Elle ne se contrôle pas, et le père de Stiles est une cible plutôt facile...
Mr. Con et moi crions en même temps :
- Non !
Stiles et Scott lèvent les yeux aux ciels et ce dernier rétorque :
- Ok, Sarah. Tu veux bouffer ton oncle cette nuit ? Pas de problème. Derek, j'te pensais plus mature que ça. T'as quel âge, sérieusement ? 20 ans ou 14 ans ? S'il te plaît, Derek.
Derek lui lance un regard avant de me dire :
- Viens. Et par pitié, dépêche-toi.
- Non. Je ne viendrais pas avec toi.
Il souffle, puis me prend violemment le bras en m'entraînant vers sa voiture. Je proteste mais plus j'essaie de me dégager, plus il resserre sa prise. Je soupire puis marmonne un "tu me fais mal, Derek. Relâche mon bras." Il desserre un peu, puis il sort ses clés de voiture, un expression renfrognée sur le visage. Je m'installe à contrecoeur côté passager et on roule vers le bout de la ville.

Le trajet s'est effectué en silence, chacun ruminant à quel point il était contennnnnt de passer la nuit avec l'autre. Puis il s'arrête devant un loft isolé du reste de la ville. Très rassurant. Moi, je reste dans la voiture cette nuit.
- Bon, tu viens ou quoi ? S'exaspère Derek.
- Nan. J'ai dit que je venais avec toi, pas que je dormais avec toi, nuance. Je reste dans cette voiture.
Il souffle. Décidément, il aime bien souffler. Mais ça changera pas le fait que je resterai là.
Soudain, il me tire hors de la voiture et me porte en sac à patates. Je hurle :
- Derek, lâche-moi ! LÂCHE-MOI TOUT DE SUITE ! DEREK !
Je martèle son dos à coups de poings et lui donne des coups de pieds dans le ventre. Je lui hurle dessus et il me lâche d'un coup. J'atteris sur un canapé et croise les bras en le fusillant du regard. Il me regarde d'un ton neutre avant de partir dans une autre pièce. Quand à moi, je regarde autour : le loft n'est pas beaucoup décoré, à l'exception d'une table et, dans un coin, un grand lit deux places. Heu... Je dormirai pas avec lui hein. Pas question. Derrière le canapé j'aperçois un escalier en colimaçon, je me lève et vais pour monter à l'étage quand Derek revient et me dit :
- T'es pas chez toi. Ne monte pas.
Pour le provoquer, je monte une marche, puis une deuxième... Quand il m'attrape par le bras et me tire d'un coup sec. Je tombe sur les fesses, ce qui fait un mal de chien quand même. Mais surtout c'est humiliant.
- Nan mais ça va ouais ? Tranquille, j'te dérange pas ? Crié-je en me relevant.
Je me frotte les fesses en grognant, l'oeil noir.
- Je te déteste, dis-je d'un ton froid.
- C'est réciproque. Viens m'aider à mettre la table.
Je m'apprête à refuser mais... On va passer la nuit dans la même pièce, et j'ai envie d'être vivante en me réveillant, alors je le suis et on arrive dans une cuisine tout simple. Des meubles noirs et des murs blancs. Il me met deux assiettes, deux couteaux, deux fourchettes, deux cuillères et deux verres dans les mains. Je mets donc la table sur... ben sur la table. Puis je m'assois et l'attend. Il arrive quelques minutes après avec une casserole de pâtes au beurre. Sauf que... J'en prends la moitié mais j'ai toujours faim après...
- T'as pas autre chose ? J'ai toujours faim, avoué-je. S'il te plaît, ajouté-je en le voyant hausser les sourcils. Il quitte la table et reviens avec... un yaourt. Un yaourt ? Sérieusement ? Je le remercie quand il me le passe, mais uniquement parce que je ne suis pas chez moi.
- Bon, on est condamnés à passer la soirée ensemble, dis-je après quelques minutes de silence, alors autant parler.
Comme il ne répond pas, je le pique :
- Mais si, tu sais ? Ouvrir la bouche et dire des mots, avec ses cordes vocales. T'as déjà essayer ?
Derek sourit... Attendez... quoi ?
- Oh mon Dieu ! M'écrié-je gaiement. Derek a souri ! Il a sourit ! Fais gaffe, tu vas devenir joyeux après, gloussé-je.
- Ah ouais, rétorque-t-il. Tu parles vraiment autant que ton cousin.
- Et ça t'énerve ?
- Beaucoup.
- Tant mieux, ça me fait une bonne raison pour continuer. Bon, je dors où ? J'suis fatiguée, enchaîné-je.
Il pointe le lit deux places du doigt.
- Et heu... Toi tu dors où ?
Repointement vers le lit deux places.
- ...Je vais dormir avec toi ? Mon Dieu, ayez pitié de moi, râlé-je.
- Parce que tu crois que ça m'enchante de dormir avec toi ?
Je me dirige vers le canapé, sauf qu'une fois allongée je me rends compte que les ressorts font mal au dos. Je grogne et m'affale sur le lit.
Raaah, je me hais. J'ai pas pris mon pyjama.
- Derek...
- Quoi encore ? Grogne-t-il.
- J'ai pas de pyjama...
Il souffle, ouvre une commode et me jette un jogging et un tee-shirt à lui. Puis il débarrasse la table et va dans la cuisine. J'en profite pour me changer rapidement et je respire son odeur. Il sent bon... Mon coeur s'accélère légèrement. Merde, il peut entendre les battements de mon coeur ! Je m'empresse d'essayer de me contrôler. Avec un soupir, je m'allonge d'un côté du lit.
Derek me rejoins quelques minutes après, torse nu...
- Derek, comment t'es devenu loup-garou ? Chuchoté-je dans le noir.
- Je suis né comme ça.
- J'ai du mal à croire que j'en suis un... Et si... Et si j'étais du mauvais côté ?
- Une fille joyeuse comme toi ? Impossible d'être du mauvais côté, me rassure-t-il.
- Je rêve ou tu viens de me complimenter ?
Il souffle. C'est vraiment une passion chez lui !
- Dors, Sarah. Demain sera une longue journée.
Heu... J'ai peur. Je me tourne sur le côté gauche, pour pouvoir le regarder dans le peu de lumière qu'il y a, et je finis par m'endormir, totale épuisée.
La soirée n'était pas si nulle que ça, en fin de compte.

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