Aujourd'hui, c'est mon anniversaire, mes parents m'ont offert un carnet. Un carnet ?! Ils pensent peut-être que je vais écrire des histoires et devenir une écrivaine ? Ou peut-être que je vais tenir un carnet intime comme ces petites filles de huit ans... Mais j'ai quand même pris, il y a quelques minutes, sous une impulsions soudaine mon stylo, et j'ai écrit ces quelques lignes...

Je me présente :

Moi c'est Thalia, je déteste mon prénom. Je ne comprends pas le manque d'inspiration qui a saisi mes parents au moment de ma naissance.

J'ai aujourd'hui 14 ans. Je suis née, le 29 septembre, trois semaines après la rentrée, 271e jour de l'année. Bref.
Je suis en 3e, l'année du brevet, et dernière année du collège. La Joie s'empare de moi à ce moment du récit.
Je suis brune aux yeux marron. Visage rond, des lunettes et des boutons d'acné, c'est le profil typique d'une ado de 14 ans. Bon, j'ai quelques particularités physiques, mais j'en parle plus tard.

Je suis aracnophobe et je dois avouer que j'en ai un peu honte. D'ailleurs une fois j'ai... Stop. Ce n'est pas le sujet.

J'ai une sœur, plus jeune de deux ans, Candide. Elle est pas vraiment candide (dommage que ce soit un journal intime, personne ne pourra observer ce magnifique jeu de mot...), je la considère presque plus comme un tigre, ou un fauve très dangereux que comme un être humain.
Et c'est pas fini ! Mais parents ont décidé 7 ans après ma naissance de mettre au monde un petit être prénommée Raphaëlle.

Je suis actuellement amoureuse de mon meilleur ami (Cliché agence, j'écoute ?).
Comment je l'ai rencontré ? En maternelle, il m'est tombé dessus dans un parc. Au sens propre du terme. Il était dans un arbre et la branche a craqué, j'ai dû aller à l'hôpital.

Au moins, on se parle, je le connais... Malheureusement, lui est amoureux d'une fille à qui il n'a jamais parlé. Ça me déçoit. Mais je comprends qu'il ne veuille pas d'une fille comme moi.

Parce que je suis grosse, pas grosse comme ces midinettes dans les romans qui ont trois ou quatre kilos en trop... Non, moi je suis grosse, "obèse" pour les gens méchants, "en surpoids" pour les médecins, "mal dans ma peau" pour mon prof de sport... C'est toujours la première choses que les gens voient, si vous êtes beau, belle, gros, mince, grand ou petit. Le physique, quoi. Mes amies trouvent que je me dévalorise trop. Mais je ne me dévalorise pas, je décris mon physique tel je le vois. Les autres, c'est pas mon problème.

La société est un monde cruel qui ne laisse pas de place aux personnes qui s'éloignent trop de la norme. Comme moi par exemple.

Je ne vais pas donner de nom à ce journal, je ne vais pas faire de petits dessins, je vais juste raconter ma vie, telle qu'elle est, dans toute sa splendeur.