Joyeux Noël!! Voici une mini histoire pour l'occasion. Je vous averti, j'ai seulement vu l'anime, donc désolée si je ne respecte pas tout ce qui est écrit dans le manga ^^. D'ailleurs, comme dans l'anime, j'ai fais Grell parler d'elle au féminin, mais les autres en parle au masculin. Donc ne vous offusquez pas.

Mes talons hauts s'enfoncent désagréablement dans la neige à chacun de mes pas alors qu'un froid bestial frappe ma peau si délicate. Je ressers un peu ma magnifique veste rouge autour de mes épaules, essayant de conserver le peu de chaleur qu'il me reste. Même un Dieu de la mort peut détester le froid.

Un groupe d'adultes chantent en harmonie des cantiques de Noël, quêtant aux pauvres passants un peu de monnaie en cette soirée du 24 décembre. Ils savent bien que les âmes charitables s'arrêteront, incapables de continuer leur chemin sans vider leur poche dans ce chapeau renversé qui sert à recevoir les dons. Les gentils ne veulent pas vraiment donner. Ils s'y sentent obligés à cause du regard de chien battu que leur portent les chanteurs pas si doués. Le : « que Dieu vous bénisse » qui accompagne chaque pièce tombée aide les donneurs à se sentir un peu mieux, créant en eux un faux sentiment d'avoir participé au bonheur de cette fête.

Les humains sont si prévisibles.

Je n'ai jamais aimé cette fête censée représenter la joie et l'amour. Comment en profiter lorsqu'on est seul? Les gens se forcent à sourire et à s'offrir une multitude de présents dénués d'intérêt, mais le reste de l'année, où sont ces personnes soi-disant généreuses? Ils s'en fichent, voilà tout.

Ce nouveau Noël anglais, popularisé par le romancier Charles Dickens à travers son œuvre « un conte de Noël » me déplait. Contrairement à ce qu'il avait espéré en écrivant l'histoire d'un homme avide et cupide recevant la visite de trois fantômes, certains se sentent encore plus seuls... Les gens partout se réunissent, s'aiment et célèbrent, alors que moi, je n'ai rien.

Même les Dieux de la mort ont moins de travail le soir du réveillon. Les seules âmes que nous avons à cueillir sont celles de pauvres dépressifs qui mettent fin à leur jour.

Mes pieds m'ont finalement amené dans un parc près du London Bridge où je me laisse tomber sur un banc enneigé. C'est froid pour les fesses... La vue sur le célèbre pont m'a toujours fasciné. D'aussi loin que je me souvienne, il a toujours existé à Londres, même si le temps l'a changé.

-Vous semblez bien triste.

Je sursaute à cette phrase, me levant d'un bond. Qui a parlé? Près de moi, une vieille dame me sourit. Ses cheveux d'un argent presque brillant tombent en boucle de chaque côté de son visage ridé alors que ses grands yeux dorés me fixent. Une canne à la main, elle attend patiemment ma réaction. Je croyais pourtant être seule, dans ce parc...

-Pardonnez-moi si je vous ai effrayé, reprend l'étrangère, mais une personne aussi éblouissante que vous ne devrait pas être triste un jour de festivité. N'avez-vous pas une famille à visiter? Quelqu'un dont vous êtes amoureux?

Lorsqu'elle prononce sa dernière phrase, le beau visage sérieux de William me monte à la tête. Will... Nous nous connaissons depuis si longtemps et pourtant, je n'ai jamais réussi à faire évoluer notre relation. Au fond, je reste convaincu que tous ses rejets restent une preuve de son amour flamboyant qu'il ressent à mon égard!

-Quelqu'un comme moi n'est pas obligé de célébrer Noël, répondis-je, ça ne m'intéresse pas.

-Oh que si, ça vous intéresse. Vous aimeriez être aimé, que quelqu'un voit enfin à quel point vous avez de l'amour à offrir. Je peux régler ça.

La vieille fouille dans son petit sac à main couleur moutarde. Je devrais surement partir, mais la curiosité prend le dessus. J'ai envie de voir ce qu'elle cherche. Avec un petit sourire satisfait, la femme sort une petite fiole d'un magnifique magenta qu'elle me tend. Je l'agrippe sans comprendre, fixant curieusement ce liquide qui semble briller.

-Tous les hommes que vous trouvez beaux seront à vos pieds, explique-t-elle, mais attention. Si avant minuit, vous n'avez pas reçu un véritable baiser d'amour, l'effet sera permanent. Joyeux Noël.

-Attendez, comment vous savez que je préfère les ho... Madame?

Quand je relève les yeux vers l'étrangère, elle a disparu, me laissant à nouveau seul dans ce parc. Quelle dame bizarre... Me prend-elle pour une princesse de conte de fées avec son explication théâtrale? Il est vrai que j'en ai l'apparence, mais tout cela reste atrocement étrange.

« Tous les hommes que vous trouvez beaux seront à vos pieds ».

Cette phrase joue en boucle dans ma tête alors que j'hésite à avaler cette mystérieuse mixture. Qu'est-ce qu'une personne déjà morte a à perdre? D'ailleurs, dans le cas où ce qu'elle m'a dit fonctionne vraiment, ce n'est pas moi qui vais me plaindre d'avoir tous les beaux hommes à mes pieds éternellement.

Avec un sourire, je retire le petit bouchon de liège de la fiole. Le liquide a une petite odeur fruitée plutôt agréable. Sans hésiter davantage, j'avale d'un trait la potion. En effet, ça goute les fraises. Ce n'est pas du tout mauvais. Je m'attends à ressentir un changement dans mon corps, mais rien... Visiblement, cette vieille dame m'a arnaqué. C'est méchant de se moquer d'un pauvre Dieu de la mort esseulé.

Dans un soupir déçu, je range la fiole vide dans ma poche et je reprends ma marche, les mains dans les poches de ma magnifique veste. Peut-être que je pourrais rendre visite au beau Sébastian? Je me demande s'ils célèbrent Noël au manoir Phantomhive. Ma présence serait surement digne d'un cadeau pour eux.

C'est avec un sourire que je pars vers le manoir, impatient de voir son visage si parfait. Comment un démon peut-il être si attirant? Ça devrait être illégal d'avoir un corps pareil et ne pas en faire profiter les autres! J'aimerais bien poser mes mains dessus et enfin recevoir ce langoureux baiser que j'attends depuis si longtemps. Peut-être que si je mettais un ruban autour de mon ventre, ça lui donnerait envie de me déballer?

La lune éclaire agréablement mon chemin jusqu'à ma destination. J'adore la nuit, surtout quand les étoiles mettent en vedette l'éclat de ma chevelure rougeoyante. La bâtisse se dresse devant moi de toute sa grandeur et avec habitude, je cogne à la porte, prête à me faire accueillir par le majordome de mes rêves.

Alors que je replace mes cheveux, quelque chose me projette au sol. Je me retrouve sur le dos, écrasée par un homme aux longs cheveux argentés et au corps nu. Il lèche joyeusement mes joues, me faisant grimacer de dégout. Qu'est-ce qui arrive à ce cabot ?! Même si à première vue, j'avais trouvé Pluto fort séduisant, savoir qu'il est un chien des enfers suffit à me refroidir.

-Mais lâche-moi! Grognai-je en essayant de le repousser, tu me couvres de ta bave!

J'essaie de le repousser, mais la créature est plus forte que moi. Battue par un pauvre chien... La porte de la maison s'ouvre enfin, me laissant apercevoir sa lumière. Ces souliers parfaitement cirés, ce sont ceux de Sebastian? Un large sourire se dessine sur mes fines lèvres.

-Oh Sebastian! M'exclamai-je, mon héros, tu vas pouvoir me libérer de cette vile créature!

Sans un mot, le majordome repousse brusquement le chien, me libérant enfin. Je m'assois dans le but de reprendre mes esprits, mais des bras viennent se glisser sous moi pour me soulever. Mes joues rougissent en réalisant que c'est Sébastian qui me soulève. Lui qui ne supporte habituellement pas d'être touché par mes mains, que lui prend-il? Le démon s'empresse de nous rentrer dans la maison en refermant la porte sur notre passage.

-Sébastian, je savais que tu finirais par tomber sous mon charme, affirmai-je en me blottissant dans ses bras chauds, tel un chevalier, tu viens de me sauver!

-En effet et maintenant, tu m'appartiens, répond-il, plus personne ne pourra t'approcher, excepté moi. Ta beauté est telle, que d'autres pourraient tenter de te voler.