Chapitre neuf : "J'en ai marre de tous ces mensonges."

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Depuis deux jours, les choses sont devenues folles. Je n'ai pas quitté l'appartement durant tout ce temps et je deviens folle.

James et l'autre homme de la maison de disque ont prévu ce que je dirais aux médias et comment je le dirais. La vérité est que je ne voulais prononcer aucun discours. Je n'aurais pas été bonne à ça.

Nous avons donc décidé de mettre en ligne sur Youtube une vidéo qui explique tout, en mentant.

"Prête Cailin ?" me demande James en installant une caméra sur un trépied.

J'acquiesce.

"Tout ira bien." Louis hoche la tête pendant qu'il s'assoit devant moi.

Les garçons m'ont aidée à traverser toutes ces rumeurs, même Harry.

Quand j'ai quitté l'appartement de Willow ce soir-là, Harry était toujours dans la voiture et m'attendait. Durant tout le trajet de retour, je n'ai fait que pleurer à cause de toute la situation. Je m'attendais presque à ce que Harry me dise de me taire, mais il ne l'a pas fait. Je sais que j'ai fini par m'endormir, parce que la prochaine chose que j'aie su, c'est que c'était le matin et que je m'étais réveillée dans mon propre lit.

"Trois..deux .. un." James fait un compte à rebours et il appuie ensuite sur la touche d'enregistrement de la caméra.

"Tout d'abord, bonjour à tous. Il y a beaucoup de photos et de rumeurs qui circulent autour de moi et je souhaite en clarifier certaines." Je commence en regardant la caméra.

Je jette un coup d'œil à Louis et je le vois me lever un pouce.

"Donc, quelques photos ont été divulguées. La plupart d'entre elles proviennent de fêtes et de toutes sortes d'évènements. Je ne suis pas ce genre de fille. J'avais une amitié qui m'a conduit sur cette voie et je ne savais pas comment me sortir de cette situation." Je commence à expliquer.

Même si mon amitié avec Willow est terminée, tout lui mettre dessus n'est pas la bonne chose à faire, mais je n'ai pas le choix.

"Et en tant que modèle, nous avons parfois été manipulés pour faire certains types de séances photos dont je ne suis pas fière." Je poursuis.

À ce moment-là, j'ai déjà les larmes aux yeux, mais pas à cause des informations. Elles sont là à cause des mensonges qui sortent de mes lèvres.

"Je suis maintenant libérée de ce genre de personnes qui me manipulaient et m'utilisaient. Et je m'excuse de vous avoir déçu." Je conclus alors que des larmes coulent sur mon visage.

James cesse d'enregistrer et des larmes coulent davantage sur mon visage.

"Ça devrait être téléchargé dans quelques minutes." nous informe James avant de quitter la pièce.

Louis se lève de sa chaise et s'assoit à côté de moi, enroulant ses bras autour de moi.

"J'en ai marre de tous ces mensonges." Je pleure sur son épaule.

"Je suis désolé." s'excuse Louis.

Après quelques minutes de pleurs supplémentaires, je me relève du canapé.

"Je vais sortir un moment." Je lui dis avant de passer la porte.

Heureusement, mon chauffeur est garé sur le parking de l'immeuble pour que je n'aie pas à faire face aux paparazzis.

"Où allez-vous Mademoiselle Reed ?" me demande-t-il en sortant du parking.

"À l'hôpital "Mary Jane"." Je lui réponds en essuyant mes larmes.

Il arrête la voiture devant la porte principale une demi-heure plus tard. J'entre dans l'hôpital et je me rends à la réception.

"Je suis un visiteur de la chambre 302." Je dis à la réceptionniste.

"Et vous êtes ?" Elle me demande tout en gardant les yeux sur l'écran de l'ordinateur.

"Cailin !" J'entends mon prénom être appelé de l'autre côté du hall.

Je me retourne pour voir Cathy, l'infirmière que je connais depuis des années.

"Cathy." Je lui souris.

"Liliane, elle fait partie de la famille du patient." Cathy fait un signe de tête à la réceptionniste. La réceptionniste me donne rapidement un laissez-passer et Cathy commence à me faire marcher dans le hall.

"Je ne t'avais pas vu depuis des mois." me dit Cathy.

"J'étais occupée." Je lui dis, honteuse de ne pas être venue pendant tout ce temps.

"Ma fille m'a montré un article sur toi." Elle me sourit.

"Sur ?" Je lui demande inquiète que l'article en question soit sur mes photos.

"Tu as rejoint un groupe britannique et tu ne me l'as même pas dit." Elle me lance un regard taquin.

"Ça a été beaucoup à encaisser." Je lui souris.

"Je parie que tu manques à ton père." Cathy hoche la tête au moment où nous arrivons devant sa chambre.

"Je sais." Je lui dis en entrant dans la chambre 302.

Mon père est couché sur le lit exactement de la même manière que la dernière fois que je l'ai vu. Dans la même chambre depuis sept ans.

"Bonjour papa." Je lui dis sans attendre de réponse.

Il a eu un accident qui l'a plongé dans le coma. Les médecins auraient normalement dû retirer ses tubes au bout d'un certain temps, mais ils pensent qu'il pourrait se réveiller un jour.

J'espère juste que ce jour viendra au plus vite. La présence de mon meilleur ami à mes côtés me manque.

"Désolée de ne pas être venue plus tôt, mais j'ai de très bonnes nouvelles pour toi." Je souris en prenant place sur une chaise à côté de son lit tout en lui tenant la main.

"On peut dire que mes rêves sont devenus réalité. Je suis signée en tant qu'artiste. Je suis dans un groupe, mais ça rend tout ça bien meilleur. Tout est super." Je fais semblant de sourire.

Honnêtement, je ne veux pas lui annoncer de mauvaises nouvelles. Il y a une possibilité qu'il m'entende et il ne mérite que de bonnes nouvelles.

"Maman est encore dans l'illusion. Elle m'a dit qu'elle allait épouser un gars riche de chez nous, mais nous savons tous les deux comment elle est, elle n'ira jamais jusqu'au bout avec lui. Honnêtement, je pense qu'elle attend toujours que tu te réveilles et que tu l'enlèves de ses hommes, comme moi." Je lui avoue.

Je souhaite que ma mère redevienne la femme qu'elle était quand mon père n'était pas dans le coma. Après l'accident, elle est devenue cette femme obsédée par elle-même. Avant, je me mettais en colère, mais maintenant ça ne m'atteint plus. Je sais qu'elle n'ira pas jusqu'au bout avec eux.

"Je viendrai plus souvent, papa." Je lui promets.

Dès que ces mots quittent mes lèvres, un grincement de chaussure se fait entendre de la porte. Je m'attendais à ce que ce soit Cathy, mais dès que j'ai levé les yeux, il était clair que ce n'est pas elle.

"Qu'est-ce que tu fais ici ?" Je lui demande alors que je me relève de la chaise.

"Je t'ai suivi jusqu'ici." me répond Harry en regardant mon père.

"Pourquoi ?" Je lui demande.

"Je ne sais pas." Il hausse les épaules.

Puis une prise de conscience soudaine me frappe.

"Tu t'inquiétais pour moi, c'est ça ?" Un sourire se glisse sur mes lèvres.

"Je voulais juste m'assurer que tu ne fasses rien de stupide." Il me toise du regard.

"On devrait y aller." Je lui dis avant de me retourner vers mon père.

Je lui dépose un léger baiser sur son front et je sors de la chambre d'hôpital avec Harry.

"C'était ton père ?" Il me demande pendant que nous traversons le hall.

Je hoche simplement la tête.

"Je ne veux pas en parler." Je hausse les épaules.

Alors que nous sortons, je vois que la voiture avec mon chauffeur n'est nulle part en vue.

"Où est le chauffeur ?" Je demande, pas spécialement à Harry.

"Je l'ai renvoyé en ville." Harry hausse les épaules.

"Pourquoi tu as fais ça ?" Je lui crie dessus.

"Je pensais qu'une marche pour rentrer à l'appartement serait bonne pour toi." Harry me sourit.

"Tu plaisantes ?"

Harry secoue la tête et commence à s'éloigner de moi.

"Espèce d'idiot !" Je lui hurle dessus.

Harry s'approche d'une moto et monde dessus. Depuis quand il a une moto ? Je ne l'avais jamais vu dessus avant.

"C'est des heures de marche Harry." Je le foudroie du regard.

"À bientôt." Il me sourit narquoisement avant de mettre le casque et de démarrer la moto.

Je pensais qu'il ne pouvait pas me laisser, qu'il ne le voulait pas, mais j'ai eu tort. Harry est parti avec sa moto et m'a laissée en plan.

"Imbécile !" Je lui crie en jetant ma chaussure vers lui. Mais bien sûr, il est déjà loin et mon tir était horrible.

Comme j'ai laissé mon téléphone dans la voiture, la seule option que j'ai est celle de marcher. Je pourrais prendre un bus s'il passe par là.

Comment Harry a-t-il pu me faire ça ? Là encore, j'aurais dû m'attendre à ça de sa part.

Le bruit d'une moto attire mon attention. Je lève les yeux et je vois Harry se diriger vers moi.

"Tu pensais vraiment que je te laisserais ici ?" me fit-il narquoisement en s'arrêtant juste à côté de moi.

Il ôte son casque et me le tend.

"Tu es incorrigible." Je le toise du regard avant de me mettre derrière lui.

Quand Harry redémarre la moto, j'enroule mes bras autour de sa taille et je le sens se raidir. Peut-être qu'il ne veut pas que l'on s'accroche autant à lui.

Je desserre mon emprise et je le tiens uniquement sur ses côtés. Immédiatement, il attrape mes bras un par un et les enroule de nouveau autour de sa taille.

"Tu ne veux pas tomber." marmonne-t-il.

J'ai le sentiment soudain qu'il ne s'agit pas simplement de la chute, mais peut-être qu'il veut juste que je m'accroche à lui.

Mon esprit commence à me jouer des tours et je me déteste pour ça.

"Tu veux aller où ?" me demande-t-il.

"Je meurs de faim." Je lui avoue.

Harry hoche la tête et commence à rouler. Je suis montée sur des motos que quelques fois dans ma vie. Pour être honnête, c'était la plupart du temps pour des séances de photos.

Mais il y a eu une ruée que j'ai eue quand Harry est monté avec moi sur la moto que je ne peux tout simplement pas expliquer. J'aime le vent contre moi et la vitesse pour l'accompagner.

Quelques minutes plus tard, Harry se gare devant un café. Je descends de la moto et je lui tends le casque.

"Callie's Café ?" Je lui dis en regardant le panneau.

"C'est un bel endroit." Harry hausse les épaules.

L'extérieur est mignon. Il a seulement deux tables à l'extérieur et quelques chaises. C'est décoré avec du lys, ma fleur préférée.

Ce n'est pas un endroit où j'imaginais qu'Harry allait. Je l'imaginais aller dans un Starbucks ou un Dunkin' Donuts, mais pas dans à un joli petit café.

"Que puis-je vous servir aujourd'hui ?" demande le cassier lorsque nous sommes devant le comptoir.

"Comme d'habitude." lui répond Harry en regardant son téléphone.

La caissier tape quelque chose sur son écran, puis il me regarde ensuite. J'ai aucune idée de ce qu'il faut que je prenne. Je regarde le tableau mais je n'arrive pas à me décider.

"Elle prendra la même chose." fit Harry agacé.

À ce moment-là, je sais que son humeur a déjà changé, pour le pire.

Harry paye nos commandes et je ne peux pas aller à l'encontre de ça puisque je n'ai pas mon portefeuille sur moi. Harry a fini par me commander un café glacé avec un sandwich. Le café glacé n'est pas mon préféré car il est uniquement fait avec de la crème et du sucre et je le commande habituellement avec du lait et des biscuits tourbillons.

Je ne veux pas empirer l'humeur d'Harry alors je reste tranquillement à manger mon sandwich.

"Excusez-moi ?" J'entends une petite voix dire.

Je lève les yeux pour voir deux filles souriantes avec les yeux brillants.

"Est-ce qu'on peut prendre une photo avec vous deux ?" nous demande l'autre fille.

Harry se lève de son siège et il prend délicatement le téléphone des mains de l'une des filles, en leur faisant signe de se rapprocher de moi. Je me lève et je leur souris. Nous sommes prêtes à poser pour la photo, mais pour une raison quelconque, Harry met un certain temps à prendre le cliché.

"Tu as un petit problème Harry ?" Je le taquine.

Les filles à côté de moi rient.

"Tu n'as plus de batterie." dit Harry à la fille à qui appartient le téléphone.

"Pas question." lui répond-elle. "Donne-lui ton téléphone Stacy."

"J'ai oublié le mien à la maison." gémit-elle.

Harry sort son téléphone et lève les yeux de nouveau vers nous.

"Je vais faire les photos avec mon téléphone et je les posterai ensuite sur mon compte Instagram pour que vous puissiez les prendre." Harry hoche la tête.

"Vous feriez ça ?" Elles sourient.

Il acquiesce et positionne son téléphone et prend la photo. Harry me tend son téléphone et je prends ensuite une photo de lui et des filles.

"Merci beaucoup." dit l'une d'elles avant de le serrer dans ses bras pour lui dire au revoir.

Elles partent toutes les deux en riant et en sautant joyeusement.

"C'était gentil de ta part." Je lui souris.

Du coin de l'œil, je peux voir des flashs d'appareils photo. Je regarde par les fenêtres et je vois des paparazzis qui font clignoter leurs appareils photo vers nous.

"Nous devrions y aller." me dit Harry en regardant les caméras.

"S'enfuir pour ça ?" Je lui souris narquoisement.

"Définitivement." me répond-il narquoisement.

Il me tend son casque et nous sortons du café avant de courir en direction de sa moto. Avant que je ne m'en rende compte, nous roulions vers nulle part et c'est exactement ce que j'aime.

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