Chapitre vingt-sept : "Je suis désolé de ne pas t'avoir sauvée."

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Point de vue d'Harry :

J'explose les portes de l'hôpital et je cours dans les couloirs. La dame de la réception crie après moi en disant quelque chose sur le fait dont je n'ai pas le droit de passer les doubles portes. Mais je m'en moque, je passe quand même par là.

Je peux entendre les garçons parler à la dame de loin derrière moi, mais je sais qu'elle ne sera pas utile. Je peux la trouver plus rapidement.

J'ai besoin de la trouver.

J'ai besoin de comprendre ce qui lui est arrivé.

Je cours à travers les urgences en regardant chaque patient couché sur un brancard ou sur un lit d'hôpital.

"Cailin !" Je crie désespérément.

Les médecins passent devant moi sans un seul regard. Je continue à chercher derrière chaque rideau et je m'arrête quand je vois une agitation dans le coin de la salle d'urgence.

"Elle est en état de choc." fit l'un des médecins à haute voix.

Mon cœur ne fait que s'accélérer. Je cours jusqu'à l'endroit où se trouvent les médecins et je vois Cailin allongée sur la civière. Je perds mon souffle en voyant du sang sur son visage et son corps.

Ses lèvres sont casées. Le côté de sa tête saigne. Elle a des cernes sous les yeux. La scène me rappelle mon pire cauchemar dont j'ai été témoin il y a des années et que je ne voulais plus jamais revoir. Mais elle est là, allongée sur le brancard.

La joyeuse Cailin que je voyais tous les jours a été remplacée par une Cailin méconnaissable battue devant moi.

"Cailin." murmuré-je.

Ses bras volent partout pour qu'elle puisse se protéger. Elle ne réalise simplement pas que c'est les médecins qui tentent de l'aider.

"Tu as besoin de sortir mon grand." me dit l'un des médecins en voyant mon visage horrifié.

"Je ne peux pas la quitter." Je lui réponds en regardant toujours Cailin.

"Nous devons l'opérer !" crie un autre médecin. Tous les médecins font de la place et commencent à pousser son corps vers moi. Ils font rouler la civière devant moi, me permettant de la voir d'encore plus près.

Ses yeux sont ouverts, mais sans vie. L'éclat que ses yeux portaient toujours a disparu.

"Cailin.." Je crie, mais cela sonne plus comme un chuchotement alors que je tends la main vers elle, les médecins cessent rapidement de me donner envie de les frapper au visage parce qu'ils me laissent être avec elle quelques instants.

La seconde d'après, ses yeux se tournent vers moi. Cailin laisse sortir un souffle qui me semble être un soulagement.

Elle est soulagée de me voir...

Quoi qu'il se soit passé, c'est mauvais et je peux le voir dans le regard terrifié qu'elle porte sur son visage.

Elle est roulée loin de ma vue et je commence à paniquer. J'ai besoin d'être avec elle. Elle a besoin de moi.

J'ai besoin d'elle..

Très vite, James, Zayn et Louis font irruption dans la salle d'urgence.

"Où est-elle ?!" crie James en regardant dans toutes les directions.

"Elle est au bloc." Je lui réponds dans un murmure.

"Harry.." J'entends Louis dire à côté de moi.

"Quoi ?" Je lui demande en le regardant.

"Tu pleures.." murmure-t-il.

Je mets rapidement ma main sur mon visage en essuyant tout ce qui est visible. Louis peut dire pourquoi je réagis ainsi. Cailin est dans un sale état..

"Qu'est-ce qui lui est arrivé ? Un accident de voiture ?" demande James.

"Non.." Je lui réponds tout en réalisant ce qui lui est réellement arrivé.

C'est tellement évident. Pourquoi je n'ai pas fait le lien avant ? J'aurais dû le savoir. J'avais déjà tout vu.

"Est-ce que Cailin a quitté la fête avec Carter ?" J'aboie sur les garçons.

"Il me semble. Certaines personnes ont dit qu'elle avait quitté la fête en pleurant.." Zayn hausse les épaules.

"C'est tout ce que j'avais besoin de savoir." Je réponds avant de me précipiter hors de l'hôpital.

"Harry !" Je les entends tous m'appeler.

Mais lentement, leurs voix se noient. Les cris de Cailin sont remplacés. La douleur dans ses yeux me hante. Tout ce à quoi je peux penser est le sang et les bleus sur tout son corps. Jamais de ma vie je n'aurais pensé que je verrais Cailin dans une telle souffrance et si terrifiée qu'elle doit à peine se rendre compte de ce qui se passe autour d'elle.

Mes mains tremblent rien qu'à l'évocation de ce souvenir. Ma tête tourne. Je n'arrive pas à penser correctement. Bon sang, je peux à peine respirer.

Je saute dans notre van et j'ordonne au chauffeur de se rendre à l'adresse que je lui donne. Il me regarde comme si j'étais fou, et peut-être que je le suis. Le chauffeur met une demi-heure pour atteindre la maison que j'ai l'intention d'envahir, puis il se rend jusqu'à l'allée derrière le portail et gare le van.

Je saute hors du van noir et je cours jusqu'à la porte où se tient un gardien de sécurité.

"Je dois entrer à l'intérieur maintenant !" Je lui hurle dessus.

"Non, mon pote. J'ai reçu l'ordre strict de ne laisser entrer personne." Il hausse les épaules.

"Dans ce cas, tu peux dire à ton lâche de salopard de patron de venir ici et d'être un homme." J'aboie contre l'homme qui n'a rien à voir avec toute cette situation.

"Monsieur Dane ne veut personne sur sa propriété pour le moment." me prévient l'homme.

"Vraiment ? Qu'est-ce qu'il va faire, hein ?" Je le toise du regard en secouant les barres métalliques.

Cette fois, le gars en costume m'ignore, ce qui me met encore plus en colère. Mes mains s'accrochent plus fermement sur les barrières. Je les secoue avec tout ce que j'ai en moi. Tout ce que je veux, c'est casser les grilles même si je sais que c'est impossible.

"OUVRE LA PUTAIN DE PORTE !" Je hurle.

Ils continuent à m'ignorer, alors je crie seulement plus fort. Je ne fais que claquer les barres métalliques plus fort. Il faut quelques minutes avant que la sécurité ne me regarde à nouveau.

"Hé gamin, tu vas devoir arrêter, ou j'appelle les flics." me prévient-il.

"Appelle qui tu veux, putain ! Je ne partirai pas avant d'avoir vu ce lâche." Je lui crie, pour que tout le monde m'entende. L'homme dit alors quelque chose dans la radio attachée à son épaule. Quelque chose à propos d'appeler la police pour moi.

"Qu'ils viennent." Je pense.

Rien ne peut être pire que de voir la situation de Cailin.

"Tu ne penses pas qu'il est temps de partir, Styles ?" J'entends sa voix m'appeler.

Lentement, il commence à sortir de l'ombre. Son apparence faciale est bien, mais il est évident que sur ses jointures il a fait quelque chose. Il a fait à Cailin tout ce que j'ai imaginé en venant ici. Les bleus sur ses mains disent tout.

"Putain de salaud." Je gémis sous mon souffle.

"Rentre chez toi, Styles, tu ne peux pas gagner ici." me nargue-t-il.

La colère que j'ai pour lui ne fait qu'empirer ici. Je veux l'écraser. Faire de lui le néant qu'il est déjà. Il a trompé tout le monde et c'est Cailin qui en a subi les conséquences. J'aurais dû la tenir à l'écart de ce type, mais je l'ai finalement poussée vers lui à la fin.

"Tu es un putain de lâche !" Je lui hurle dessus.

"Je ne sais pas de quoi tu parles." Carter hausse les épaules.

"Tu l'as battue ! Comment tu as pu lui faire ça ?!" Je crie en claquant à nouveau les barrières métalliques en tentant de mettre ma colère contre lui, mais il est encore à quelques mètres de la porte.

"Quoi ? Elle t'a dit ça ?" se moque-t-il.

Il n'est pas conscient de ce qu'il lui a fait. Carter Dane est soit psychotique, soit délirant. Je dirais même un peu des deux. La façon dont il me regarde crie à la folie.

"Elle n'a rien pu dire... au lieu de ça, elle a été emmenée au bloc à cause de ce que tu lui as fait, espèce de salaud !" Je crie encore plus fort.

Tout à coup, une voiture de police se rend là où je suis avec les sirènes de police allumées et se gare à côté de mon chauffeur. Je regarde Carter et je vois son putain de sourire, comme s'il avait gagné cette fois.

La colère m'alimente encore plus. Je veux lui mettre les mains autour du cou presque autant que je veux que Cailin soit à nouveau à mes côtés. Soudain, je sens mon bras être tiré en arrière et lorsque je lève les yeux je vois que c'est l'un des policiers.

"Ce n'est pas moi qui ai besoin d'être arrêté ! C'est ce salaud ! C'est lui qui l'a tabassée !" Je crie en faisant référence à Cailin.

"Nous avons besoin que tu quittes cette propriété." fit-il en continuant de me tirer par le bras.

Carter croise ses bras et garde son sourire narquois même avec le regard des policiers dirigés vers lui.

Il ne semble pas vraiment savoir ce qu'il a fait à Cailin. Il ne réalise pas les dommages émotionnels qu'il lui a causés et ne semble pas vouloir s'en soucier. Pour lui, elle n'est qu'une fille de plus qui a subi sa colère.

Mais Cailin est bien plus que ça.  

"Lâchez-moi !" Je crie aux policiers.

L'emprise du flic ne fait que se resserrer et assez vite l'autre flic me met les menottes. Puis je les entends. J'entends des flashs et je vois les lumières. Les paparazzis sont là. D'habitude, je déteste les avoir autour de moi, mais c'est peut-être ma chance de dire au monde qui il est vraiment avant qu'il ne trouve une excuse.

"Il a battu Cailin ! Elle est à l'hôpital à cause de lui !" Je hurle alors que les flics m'emmènent vers la voiture de police. Le rythme des clics sur leurs caméras accélère pendant qu'ils entendent tout sortir de ma bouche. Le flic me pousse à l'intérieur de la voiture et ferme la portière avant que je ne puisse dire autre chose.

Lorsque que la voiture de police sort de l'allée de Carter, j'essaie de lui jeter un coup de œil de plus, mais il n'est plus là.

Le salaud est parti.

...

Point de vue de Cailin :

Bip.Bip.Bip.

Lorsque je reprends conscience, la première chose que je ressens, c'est que mon corps est douloureux. Je sens la douleur se propager sur mon corps, mais pas trop. Ma bouche est sèche. Ma respiration est beaucoup plus lente que d'habitude. Il fait froid. Je peux sentir la chair de poule sur tout mon corps et pourtant je ne veux pas bouger ni ouvrir les yeux.

Je veux rester immobile et ne pas avoir à ouvrir les yeux sur la réalité. Je me sens en paix, comme si personne ne pouvait me déranger en ce moment.   

Ce moment est rapidement interrompu par des voix chuchotées autour de moi.

"Je veux savoir ce qui s'est vraiment passé." chuchote Zayn alors que je l'entends marcher autour de moi.

Puis une paire de mains s'enroule autour de l'une des miennes, me faisant me sentir encore plus calme.

"Moi aussi." chuchote Louis dans ma main.

Qu'est-ce qui se passe ?

Zayn et Louis semblent un peu trop inquiets, je ne fais que dormir... non ? Peut-être qu'il est temps pour moi d'ouvrir les yeux sur la réalité après tout. J'ai besoin que Zayn et Louis arrêtent d'agir bizarrement avant que je ne puisse commencer à paniquer.

J'ouvre les yeux pour les sentir extrêmement lourds. L'un d'eux ne s'ouvre même pas complètement, ce qui ne fait que me rendre encore plus confuse. Au début, tout ce que je vois, c'est le blanc. Une chambre blanche, avec des meubles légers. Je ne reconnais pas du tout cette pièce, mais après quelques secondes, je réalise que je suis dans une chambre d'hôpital. Je regarde Louis qui a sa main enroulée de la mienne et je le vois soupirer de soulagement. Mes yeux jettent un coup d'oeil sur ma main et voient une aiguille enfoncée dans ma veine, ce qui me fait me grimacer à cette vue. Sur cette main, il y a une attelle noire repliée pour la position de l'aiguille.

Zayn se rend à côté de Louis et attend avec lui que je dise quelque chose, n'importe quoi. Mais ma gorge est trop sèche pour ça. Je jette un coup d'œil au comptoir à côté de moi et j'y vois un verre d'eau. J'essaie de bouger mon bras pour le saisir, mais j'ai l'impression de trop travailler, tout mon corps commence à ressentir encore plus de douleur.

Au lieu de ça, je concentre mes yeux sur le verre et je hoche la tête en espérant que Louis ou Zayn comprendraient l'allusion. En se piétinant, pas littéralement, Louis est celui qui réussit à atteindre l'eau en premier. Il s'incline pour porter le verre à ma bouche et j'en prends quelques gorgées avant de m'éloigner de l'eau.

Il me faut un moment avant de pouvoir dire quoi que ce soit.

"Qu'est-ce qui se passe ?" Je croasse.

Zayn et Louis se jettent des regards l'un à l'autre, puis ils me regardent à nouveau. Je fronce les sourcils, confuse.

"Quelle est la dernière chose dont tu te souviens Cai ?" me demande Louis en me serrant légèrement la main.

Même avec mon léger mal de tête, j'essaie de faire l'effort de tenter de me souvenir de la dernière chose. La première chose qui me vient à l'esprit est le flash des arènes de concert avec les fans. Puis notre performance à "The Voice".

"C'était Halloween ... nous avions fait une apparition à "The Voice". Ensuite, nous nous sommes tous habillés pour la fête d'Halloween." Je secoue la tête en me souvenant de mon costume qu'Olivia avait décidé en cinq minutes.

Je regarde les garçons et je les vois hocher la tête comme une façon de m'encourager à continuer.

"Hum... Je me souviens de petits bouts de la fête et puis..." Je commence en m'arrêtant en réalisant que Carter est la cause de ma venue dans cet hôpital.

"S'il te plaît continue Cailin." me supplie Zayn.

Je le regarde, puis mes yeux s'enfoncent dans mes genoux. Tout ce que j'avais caché pendant si longtemps, c'est les réponses à leurs questions.

"Carter et moi nous nous sommes disputés ... et puis j'ai couru après lui quand il a quitté la fête... nous roulions à travers Los Angeles." Je murmure en fermant les yeux au maximum pour revivre tout ça.

"Puis j'ai commencé à sentir du sang dans ma bouche et j'ai vu du sang partout." Je chuchote alors que des larmes coulent sur mon visage.

Les garçons ne me demandent plus de continuer, ils savent que c'est déjà trop pour moi.

Heureusement, un médecin entre et m'enlève l'attention des garçons, même si ce n'est que pour un moment. Il porte une blouse blanche et il a un bloc-notes dans la main ainsi qu'un stylo dans l'autre.

"Je suis content que vous vous soyez finalement réveillée Mademoiselle Reed." me dit-il avec un sourire.

Il m'examine rapidement pour voir si tout se passe comme prévu, mais je peux pas m'empêcher de me sentir impuissante. Je me sens fragile, la pire position à laquelle je peux penser.

"Vous avez donc beaucoup de bleus mais heureusement aucun os cassé. Vous avez une entorse au poignet qui devrait s'améliorer dans environ une semaine. Nous avons dû vous faire opérer parce que votre cœur était défaillant en raison de la quantité de battements et l'anxiété que vous subissiez. Nous voulons garder un œil sur cela. Les ecchymoses sur votre visage devraient guérir rapidement, mais je ne veux pas que vous soyez sur scène pendant un certain temps, évitez une trop grande activité." m'avertit le médecin.

J'acquiesce simplement.

Ils le savent tous. Ils savent que Carter me battait et je ne peux rien faire pour le cacher.

"La police veut vous poser quelques questions." m'informe le médecin en pointant la porte. Je regarde derrière lui et je vois deux officiers à la porte, dos à moi.

"Est-ce que je dois faire ça maintenant ?" Je gémis.

"Bien sûr que non." me répond Louis.

Le médecin me fait savoir qu'il reviendrait dans quelques heures pour me revoir et il quitte ensuite ma chambre d'hôpital.

Louis et Zayn se regardent encore et encore, en tentant de décider qui va parler en premier, mais je les devance rapidement.

"Où est Harry ?" murmuré-je.

Louis jette un autre coup d'œil à Zayn avant de me regarder à nouveau.

"Il a été arrêté Cai." me répond Louis.

"Quoi ? Pourquoi ?" Je leur demande alors que l'anxiété commence à me frapper.

"Il est devenu fou devant la maison de Carter et les flics l'ont embarqué." me dit Zayn en me faisant grincer des dents à la mention du nom de Carter.

Harry est allé après Carter ? Et a fini par se faire arrêter pour ça ? Ma tête tourne et le mal de tête ne fait qu'empirer. J'éloigne doucement la main de Louis de la mienne et je lève lentement ma main vers ma propre tête. À l'arrière de ma tête, je peux sentir un bandage et je soupçonne que des points de suture se trouvent en dessous. Le souvenir de Carter m'écrasant la tête contre la vitre de la voiture me revient à l'esprit et mes yeux commencent à devenir humides.

Je ne veux pas pleurer maintenant, du moins pas devant Zayn et Louis. Je ne veux pas qu'ils me voient m'effondrer. C'est beaucoup trop personnel, même s'ils sont comme ma famille.

"Willow est dehors ?..." me dit Zayn, mais ça ressemble plus à une question, il semble vouloir me demander si elle peut entrer. Je soupçonne qu'il se demande si ça va pour elle d'être ici. Je hoche la tête pour lui dire qu'elle peut venir alors qu'une larme s'échappe de mes yeux.

Zayn sort rapidement de la pièce et revient avec sa main enroulée autour de celle de Willow. Dès qu'elle me voit allongée sur cette chambre d'hôpital, des larmes coulent sur son visage.

"Je suis tellement désolée." Elle se met à pleurer en s'asseyant à côté de moi.

Je sais pourquoi elle s'excuse, contrairement aux garçons qui ont une expression confuse sur le visage.

"Tu n'as pas à t'excuser Willow." J'essaie de sourire pour faire cesser ses pleurs.

"Mais si ! J'aurais dû dire quelque chose, faire quelque chose." m'explique-t-elle.

Je jette un coup d'œil à Zayn et je vois son expression complètement changer. Il a l'air furieux... pas déçu. Il a compris de quoi elle parle.

"Tu étais au courant de tout ça, Willow ?" lui demande-t-il sur un ton plus bas.

Les yeux de Willow s'élargissent et le regardent.

"Tu savais que Carter l'avait déjà frappée et tu n'as rien fait ?!" Zayn lui lance un regard noir.

Je reste assise là, voulant protester, mais mon corps ne me laisse pas faire.   

"Lorsque je l'ai découvert, Cailin m'a suppliée de ne rien dire Zayn !" fit-elle en se levant de mon côté, se retournant vers Zayn. Je ne l'ai pas suppliée, je l'ai menacée et pourtant elle n'a rien dit de tel.

"Elle aurait pu mourir, Willow !" lui crie Zayn. Willow se recule un peu à cause de la réaction de Zayn. Elle me jette un rapide coup d'œil puis se retourne vers Zayn qui est furieux.

Willow ne mérite pas ça. Je l'ai menacée et elle n'avait pas d'autre choix que de m'écouter.

"Zayn.." Je commence à lui dire en secouant la tête.

"N'essaie pas de la couvrir Cailin. Elle a fait le choix de te mettre en danger ! Quel genre d'ami fait ça ?" dit Zayn directement à Willow.

Même si elle est dos à moi, je peux dire que Willow a les larmes aux yeux. Elle n'aime pas la confrontation, surtout avec les personnes qu'elle aime vraiment. La façon dont Zayn regarde Willow me rend triste pour elle. Au fond de moi, je sais ce qui va se passer, même si je ne l'avouerai jamais à Willow.

"Sortez tous les deux dehors, vous allez encore plus bouleverser Cailin." Louis secoue la tête en reprenant son siège à côté de moi.

Zayn soupire en secouant la tête et sort de la chambre d'hôpital, tandis que Willow le poursuit en versant des larmes sur ses joues. Tout en moi veut aller après elle lui dire que tout va bien se passer et que je vais tenter de tout arranger entre eux.

La culpabilité me ronge.

"Quand est-ce que je pourrai quitter cet hôpital ?" Je demande à Louis après quelques minutes de pur silence.

"Le docteur a dit peut-être dans deux jours." me répond Louis.

Je sais que la plupart des gens aimeraient quitter un hôpital immédiatement, mais en vérité, j'appréhende ma sortie. Je sais ce qui va m'attendre à l'extérieur. Je pense déjà que la nouvelle s'est répandue et que les paparazzis ont hâte de me photographier avec mes bleus. Les gens ne peuvent pas attendre qu'une de mes interviews dévoile tous mes secrets. Ce sont tous des vautours qui attendent que je m'effondre.

Tout ce que je veux, c'est rester cachée jusqu'à ce que je puisse me remettre complètement des dommages physiques et émotionnels. Je n'ai besoin de personne qui ne se soucie pas vraiment de mon bien-être autour de moi. Je veux que mes amis m'entourent. Je veux Zayn, Louis, Jess ... Liam. Je veux vraiment que Liam et Jess soient ici avec moi.

Ils sont mes repères et ce sont les seuls qui peuvent me faire me garder mon calme et m'aider à traverser tous les problèmes futurs que je vais traverser. Mais ils sont les personnes que je veux ici avec moi, pas celles dont j'ai besoin.

J'ai besoin d'Harry.

"Il ira bien." m'assure Louis, ce qui me pousse à le regarder.

Je sais exactement ce qu'il veut dire par là. Il sait que je pense à Harry. Je ne veux pas qu'il aille en prison. Je veux qu'il soit en sécurité et loin de tout endroit comme ça. Je veux qu'il soit là pour me réconforter.

Des cris forts viennent soudainement de l'extérieur de ma chambre, ce qui nous fait à Louis et moi regarder vers la fenêtre menant au couloir. Je vois d'abord James passer devant la chambre, en agitant les bras pour avertir quelqu'un de quelque chose. Dès que je vois ces boucles sombres, je laisse échapper un souffle que je n'avais pas réalisé que je retenais. Ses yeux se tournent dans ma direction et il semble avoir la même réaction que moi parce que ses lèvres s'entrouvent. Harry passe rapidement devant les policiers qui se tiennent devant ma chambre et il finit par pénétrer dans celle-ci. Jess arrive rapidement derrière lui.

D'habitude, après une nuit passée dans une cellule de prison, les gens ont l'air horrible, mais Harry a réussi à s'en sortir. Il passe ses doigts dans son fouillis de boucles et soupire de soulagement, je suppose. Jess sourit en mettant sa main sur sa bouche.

Par la vitre, je peux voir James discuter de quelque chose avec les officiers, mais je n'entends rien. Harry regarde en arrière dans la direction que je regarde, puis son regard revient à nouveau sur moi.

"Vous pouvez nous laisser une minute, juste Cailin et moi ?" fit Harry à Jess et Louis tout en gardant son regard fixé sur moi.

En continuant à regarder Harry, je peux voir Louis et Jess sortir en arrière-plan. Mes yeux les suivent comme si je dois être certaine qu'ils sont vraiment partis. Il se dirige vers les stores vénitiens pour que personne à l'extérieur ne puisse plus rien voir.

Harry se dirige ensuite lentement vers la chaise à côté de mon lit. Il s'assoit et regarde ses genoux. Je me demande s'il va dire quelque chose ou simplement rester assis là en silence. Puis je vois quelque chose qui me surprend.

Harry prend sa main et se frotte la joue supérieure.

"Harry.." Je murmure.

Il me regarde lentement avec des yeux larmoyants. Il y a des larmes dans ses yeux. Éberluée, je reste silencieuse. Les personnes qui sont émotives ne sont pas une surprise pour moi, mais voir Harry comme ça est une première. Je n'avais jamais vu Harry devenir aussi émotif. Il n'est tout simplement pas un garçon émotif pour commencer. Le voir comme ça me rend juste émotive avec lui. Je peux voir ma vision devenir floue à cause de mes larmes.

"J'aurais dû dire quelque chose." Je secoue lentement la tête tandis que des larmes s'échappent de mes yeux.

Harry reste silencieux. Les larmes continuent à inonder sa vision tandis que les miennes commencent à empirer.

"Il te l'avait déjà fait avant, hein ?" me demande-t-il sur un ton plus bas. Je hoche la tête en tentant de retenir mes larmes. Je vois une seule larme s'échapper de l'œil d'Harry, mais il l'essuie rapidement.

Les regrets me submergent. J'aurais dû écouter Harry quand il m'a mis en garde contre Carter. Il ne savait pas que Carter irait aussi loin, mais il savait que quelque chose n'allait pas chez lui et pourtant je l'ai ignoré.

Chaque fois que Carter me frappait, je me disais que c'était la dernière fois ou que ça ne pouvait tout simplement pas être pire et pourtant je suis là, allongée sur un lit d'hôpital. Carter avait tort, je mérite mieux et j'y vois enfin clair.

Je sens la main d'Harry atteindre la mienne, me faisant regarder vers le bas, puis de nouveau dans ses yeux.

"Pourquoi est-ce que ça devait m'arriver ? Pourquoi j'ai laissé durer ça aussi longtemps ?" Je pleure en versant plus de larmes.

Harry passe sa main sur ma joue meurtrie, essuyant mes larmes. Je grimace au toucher et ses sourcils se froncent. Rien qu'à son contact, je peux sentir mon visage entier meurtri. Voyant ma réaction, Harry prend sa main et trace une ligne imaginaire le long de mon bras et s'arrête lorsqu'il atteint ma main. Il la prend dans la sienne et la garde là.

"Je suis désolé de ne pas t'avoir sauvée." murmure-t-il.

"Je suis désolée de ne pas t'avoir laissé le faire." Je murmure en retour.

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