CHAPITRE 31

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng




AXEL


J'actionne la poignée.

C'est fermé.

Merde !

Elle ne va pas me faciliter la tache. La plupart des étudiants n'ont pas peur, ici. Les portes restent souvent ouvertes. Il a fallu que je tombe sur l'une des seules qui prête attention à sa sécurité. C'est peut-être aussi pour ça qu'elle a été désignée comme ma cible. Je ne sais pas qui a commandité son meurtre, ni les raisons pour lesquelles il l'a fait. Je ne sais pas quelle somme a été versée.

Ces informations sont transmises au guide de la confrérie qui ne le redistribue pas. Il coordonne l'ensemble de nos missions et nous nous contentons d'exécuter. Cela maximise notre efficacité. Pas de détail, pas d'élément concret.

Rien qu'une vie à prendre. Une vie sans importance. Une vie qu'on peut oublier, parce qu'on ne sait rien d'elle.

Je n'ai pas le choix : je dois toquer. Je saisis le mouchoir dans la poche de mon pantalon en cuir en veillant à le tenir loin de mon visage. Il est imbibé de chloroforme. Une pression appuyée de plusieurs secondes suffit à faire partir mes victimes au pays des songes.

L'os de mes phalanges retentit contre la porte.

Une seconde.

Deux secondes.

— J'arrive.

Cinq secondes.

Huit secondes.

Un bruit de clef dans la serrure. Les gonds pivotent. Les informations m'assaillent dans le désordre.

1m60.

Châtain.

Pyjama Mickey.

Plaid sur les épaules.

Odeur de myrtille.

Surprise sur les traits.

— Axel ?

Je marque un temps d'arrêt. Elle connaît Axel ? Pourtant, Axel ne la connaît pas. J'ai cherché dans ses souvenirs avant de faire surface sous les traits d'Obsidienne. Serait-il possible que sa réputation le précède au point que même des gens dont il n'a pas connaissance savent qui il est ?

Objectif : ne pas faire le moindre bruit qui donne l'alerte. Si je me jette sur elle, je prends le risque qu'elle ait le temps de crier.

Alors je pose mon regard à côté d'elle, loin derrière. Puis j'entrouvre les lèvres, comme si j'avais vu une chose effrayante. Elle suit ma trajectoire et se retourne, rien qu'une seconde.

Une seconde de trop.

Une seconde dans l'eau.

Noyée sous les flots.

Je suis dans son dos.

Je plaque le mouchoir de chloroforme contre son visage. Elle se débat mais je la maîtrise sans la moindre difficulté. Du pied, je referme la porte dans mon dos au cas où quelqu'un passerait pendant que je l'endors.

Les secondes défilent. Ses mouvements sont de plus en plus irréguliers. Puis ils gagnent en mollesse. Puis son corps s'affaisse. Je le dépose au sol. Une larme a roulé sur sa joue. Elle a eu peur. Mais elle n'a pas eu mal.

La souffrance n'est pas un plaisir. Je ne suis pas un sadique. Je tue proprement, sans cri et sans barbarie. J'endors toujours mes victimes pour qu'elles ne sentent pas ce qui leur arrive.

Tuer ne me fait pas jouir. C'est ma mission. Mon rôle.

C'est tout.

De mon autre poche, je sors un cutter dont je déploie la lame, puis je la verrouille pour qu'elle ne puisse pas rentrer dans son armature de plastique. Je m'agenouille sur le corps de ma victime, mes genoux contre ses flancs.

On dirait qu'elle dort. Et bientôt, elle dormira pour l'éternité.

Avec une précision chirurgicale, je place ma lame de cutter sur sa gorge dont la peau fine se déchire aussitôt. Puis je l'enfonce comme dans du beurre. Une marée sanglante fait surface et dégouline des deux côtés de son cou. La tache s'étend sur la moquette bleu marine, prenant une temps noirâtre.

Comme mon âme.

Lorsque ma lame atteint l'autre rive, je la ressors. Le sang ne coule plus par le haut : il coule par le bas. Je n'aime pas non plus quand il gicle, alors j'agis avec propreté. Hypnotisé par la vague écarlate qui se répand autour du cadavre, j'oublie qui je suis et d'où je viens. Je me contente de penser à la mort.

Je l'ai convoquée ici ce soir, comme une vieille amie à qui on donne rendez-vous. La bile me remonte le long de l'œsophage, comme à chaque fois. J'ai envie de vomir. Mais je me retiens. Ce n'est pas digne de ma position.

Kill Bill n'a jamais dû vomir, lui.

Je me dois d'être à son niveau même si je ne deviendrai jamais le pervers sadique qu'il est. Depuis le temps, il ne doit pas se rappeler le nombre de personnes qu'il a tuées. Tout ce qu'il garde comme trophée, c'est l'orgasme qui le gagne quand il prend une vie. Je suis sûr qu'il aime ça. Se sentir puissant. Se sentir grand. Plus fort que tout le monde.

Je m'évertue à le rattraper sans jamais devenir un monstre comme lui.

Je me relève et contemple mon œuvre. Mes mains tremblent. Mes jambes aussi. Mon cœur tambourine.

On croit que ça devient plus facile au bout d'un moment mais c'est faut. J'ai beau déshumaniser mes victimes autant que je le peux, ma conscience n'est pas sotte. Je sais que je viens de prendre une vie humaine. De tuer une femme innocente.

J'ai besoin de me shooter pour oublier. Et pour ça, il n'existe qu'une drogue assez puissante.

Le sexe.


______

INSTAGRAM : @kentinjarno

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro