Prologue

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Tout est calme.

Seul le bruit de la pluie qui bat contre les carreaux rompt la sérénité de ce moment. Tout le monde le sait : lorsque je tire les cartes, il me faut un silence absolu. Certains sont méfiants, d'autres rient. Personne ne me prend au sérieux. Pourtant la vérité est formelle : je ne me suis jamais trompée. Chacune de mes prédictions s'est réalisée avec une précision si troublante que parfois, j'ai peur de moi.

La partie cartésienne de mon esprit me rappelle sans cesse à l'ordre. Tout cela n'est peut-être que pure coïncidence. Le fruit du hasard qui s'est répété à plusieurs reprises sans fausses notes. J'en ai croisé des prétendues voyantes, énergéticiennes et autres magnétiseuses. Des charlatans qui s'appuient sur l'effet placebo d'esprits désespérés prêts à s'accrocher à n'importe quel espoir.

L'autre partie ne peut s'empêcher de croire que j'ai une sorte de don qui ne s'explique pas. Lorsque les cartes défilent entre mes doigts puis s'abattent sur la table, les dés du destin sont jetés. Quelle que soit l'annonce que je ferai, elle se réalisera.

— Tu hésites encore ?

Je relève la tête. Un regard assuré me fixe.

— Je te l'ai dit : je ne me fais jamais de tirage à moi-même. Ça a toujours été une règle d'or.

— Les règles sont faites pour être brisées.

Je me mords l'intérieur de la joue. Si la peur me broie les tripes, la curiosité explose en milliers de bulles dans ma poitrine. L'attrait de la transgression me grise.

Une fois les cartes battues, je prends une grande inspiration. Ma méthode a toujours été la même : passé, présent et avenir. Je retourne la première lame.

— Le diable.

Un frisson remonte le long de mon échine. D'une main tremblante, je fais pivoter la deuxième lame.

— Le jugement dernier.

Mon cœur rate un battement. Tout en moi me hurle de laisser l'ultime carte face cachée. Tant que l'information n'est pas révélée, le destin ne peut pas la prendre en compte... si ?

Pour la première fois de ma vie, je me prends à espérer que mon don ne soit qu'une vaste supercherie. Une « belle connerie » comme le répètent les gens à tour de bras.

Pourtant, je sais qu'il est réel. Et c'est précisément ce qui me retourne l'estomac lorsque je découvre ce qui se cache sous la dernière lame.

— Le pendu.


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