Chapitre 23

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L'agitation régnait dans le château, les murmures se faisaient bruyants devenant presque un chahut qui se propagea de couloir en couloir tout en titillant les oreilles de tous les servants et soldats du palais : les rumeurs se diffusaient à une vitesse faramineuse dans l'enceinte de pierres. Certains étaient sonnés par les nouvelles, d'autres fous de joie tandis que les derniers niés la chose comme s'il était impossible que cela puisse se produire. Des sourires se dessinèrent, des visages devinrent sérieux tandis que d'autres roulaient des yeux tout en soupirant avant de reprendre les poussières des divers meubles. Les potins n'étaient que des propos infondés après tout ?

« - Quand le Roi va apprendre que tu es rentré et que tu n'es même pas allé le saluer...

- J'ai des choses plus importantes à faire que de saluer ce... Cette personne.

- Dongju ! Il reste ton père, sermonna Keonhee tout en attrapant le bras de son ami. Il a vraiment tenté de te protéger, d'éviter ce mariage. Heechul me l'a confirmé, il était présent et...

- Et il protège mon père comme tu le fais avec moi. Monsieur Kim est le bras droit du Roi, normal qu'il couvre ses arrières.

- Tu es dur avec lui.

- Il l'a été tout autant avec moi en m'annonçant le mariage de la sorte. Peut-être que s'il avait fait cela d'une manière plus adéquate je ne l'aurais pas aussi mal pris. Cela me concerne directement, je méritais de le savoir avant les Tokësor, il se devait de me le dire en privé afin de me préparer au choc ! »

Avec hargne, le fils du Lotus frappa dans l'un des murs de granite avec son poing. La colère bouillonnait en lui, elle se mêlait à la rancœur et l'incompréhension. Le jeune prince se doutait qu'il mettrait un temps indéfini à pardonner ses parents pour leur geste « maladroit ».

« - Yah ! Cesse de faire l'enfant. Tu vas te faire mal en tapant un mur porteur de la sorte et ce n'est pas le moment de te blesser, tête de nœud. »

Keonhee s'approcha de son camarade puis il attrapa avec douceur la main que Dongju avait utilisé pour frapper le granite. Les longs doigts de l'Amiral vinrent frôler les phalanges du plus petit qui grimaça légèrement tandis que la pulpe de son pouce se tâchait de sang : le prince avait réussi à s'égratigner dans son geste colérique. Soupirant de désespoir, l'aîné le guida vers ses appartements tandis que le Son fixait son épiderme éraflé avec stupeur : il ne sentait aucune douleur.

« - Tu es exactement comme avant Dongju... Ne replonge pas dans toutes ses émotions négatives, je t'en prie. Hwanwoong s'inquiète beaucoup pour toi, tout comme ton frère et tes parents. Il est vrai qu'ils ont agi de la pire des manières, tu aurais dû être au courant bien avant la cérémonie mais ce qui est fait et fait. Tu n'y peux rien maintenant. Certes tu as le droit de leur en vouloir mais est-ce que cela en vaut la peine ? Qu'est-ce que cela t'apporte de bouder comme un adolescent en pleine crise existentielle ?

- Tu es dur avec moi là.

- Je suis réaliste. Tu ne gagnes rien, au contraire, tu es perdant actuellement.

- Comment ça ?

- Du temps, Dongju. Tu perds un précieux temps avec ta famille, tes proches à cause de tes caprices. Dans quelques semaines à peine tu vas t'en aller loin d'ici. Tu vas devoir laisser tout derrière toi, dont ton entourage. Vois-tu où je veux en venir ? »

Le prince s'arrêta, sa moue devint fermée tandis qu'il baissait son menton tout en esquivant du regard Keonhee qui se retournait vers son cadet. Le soldat attrapa les mains de son ami puis il se mit à fortement les serrer tout en continuant son discours.

« - Tu ne sais pas quand tu vas revoir tes parents, tu ne sais pas ce qui va se passer. Qui te dis qu'un drame ne va pas se produire ? Que ton père n'aura pas un accident ? Qu'une faille dans la sécurité se produise ou je ne sais quoi ? Veux-tu avoir comme ultime souvenir avec tes parents une dispute puérile ?

- Non...

- Alors pardonne-leur. Arrête de fuir, de te trouver des excuses et affrontes la réalité en face. Ne commets pas l'erreur que j'ai fait avec Hyeonhee. C'est horrible de perdre un proche mais la souffrance est d'autant plus intense lorsque tes dernières paroles pour cette personne c'est un « je te déteste ».

- Keonhee... Je...

- T'en fais pas pour moi. Va les voir tant que tu en as encore la chance. Ta mère est dans le patio, ton père sûrement dans son bureau avec ses associés à crouler sous le travail.

- Merci. »

Le prince lança un regard à son ami qui lui signala d'un simple coup de tête de courir vers l'un des deux lieux désignés et le noble ne se fit pas prier. Poussant sur ses jambes, il slaloma dans les couloirs tout en abandonnant ses effets personnels avec Keonhee qui s'en alla déposer le tout dans la chambre de son ami avant de rejoindre Heechul qui devait faire les cent pas dans son bureau. Dongju, le cœur empli d'émotions après avoir ouïe les paroles de son ami, se sentait affreusement coupable et gamin d'être parti de la sorte en laissant ses parents derrière lui. Une simple discussion aurait pu atténuer son animosité, cela aurait peut-être empêché les kilogrammes de dégringoler de la balance : tout aurait pu être si différent si l'enfant du Lotus était un peu plus mature.

Il passa devant de nombreux servants qui ne surent quoi faire lorsque la chevelure blonde de leur maître passait sous leur nez. Beaucoup furent surpris de découvrir le creux de ses joues, la maigreur de ses jambes déjà naturellement fines mais le plus surprenant fut lorsqu'il dérapa devant le patio central où fleurissait des dizaines de Lotus. Au milieu des plantes était agenouillé une femme à la chevelure rousse, sa robe était d'un taupe terne et fade, ses mains semblaient fragiles et les traces du temps défilant étaient amplement visibles sur sa peau vitiligo : la Reine Son semblait avoir pris vingt ans de chagrin en deux semaines.

« - Mère... »

Coupable, la voix de Dongju s'emplissait de trémolo tandis que la femme redressa vivement la tête en direction de ce timbre si familier. La domestique qui s'occupait de la Reine eut une frayeur en la voyant se redresser de la sorte, tanguant légèrement avant d'accourir vers son enfant qu'elle serra avec amour dans ses bras : elle semblait si mal. Le prince passa timidement ses mains autour de la taille de sa génitrice qui enfouit ses longs doigts dépigmentés dans la chevelure de son petit et des reniflements se firent ouïr dans les oreilles du garçon qui sentit son cœur se serrer horriblement : il faisait pleurer sa mère. Il était la cause de ses sanglots. Il était monstrueusement égoïste.

« - Je suis désolé d'être immature, confessa-t-il tout en renforçant sa prise sur la robe taupe malgré ses mains tressautant de culpabilité.

- Ce n'est pas grave mon chéri. Ce n'est pas ta faute, o-on... On a mal fait les choses avec ton père. On était trop lâche pour te dire en face la nouvelle : on avait honte de te faire vivre cela. C'est nous qui devons te demander pardon Dongju. Excuse-nous d'être de mauvais parents.

- Ne dis pas ça ! J-je... »

Dongju commença à son tour à sangloter tandis qu'il s'éloigna de la chaleureuse poitrine de sa mère. Son visage inondé de traîtresses vint faire face à celui empli de tristesse de celle qui l'avait porté, lui et son jumeau, durant neuf long mois. Comment pouvait-elle se considérer comme une mauvaise mère ? Elle qui devait à la fois gérer son statut de Reine et de maman : elle était l'héroïne des deux princes. La Reine avait tant fait pour ses enfants, tant donné d'Amour et d'encouragements.

« - Vous êtes des bons parents, confessa en pleurs Dongju. Vous m'avez apporté tant de choses ! Tu n'as pas le droit de dire que vous n'avez pas été à la hauteur ! Je ne peux pas te laisser dire ça, maman ! »

Le jeune prince était pris d'un hoquet à cause de ses lamentations incessantes mais il n'abandonnait pas son discours car il voulait prouver à cette femme, cette Reine, cette mère, qu'elle était la personne la plus incroyable sur Terre.

« - Ce n'est pas votre faute. J-je... J'avais juste peur ! Je suis juste parti car j'étais terrorisé à l'idée de partir, de quitter le château, vous et Dongmyeong ! Je voulais fuir, abandonner mes responsabilités dans l'espoir que le mariage soit oublié et que je puisse revenir quand tout sera fini... J-je... Je ne veux pas partir, maman ! »

S'effondrant dans les bras de celle qui le portait encore aujourd'hui, le prince camoufla son visage dans la draperie de cette femme qui sentait son cœur se brisait en apprenant que son petit était plongé dans la terreur. La Reine entoura les épaules de Dongju qui tressautait et, à cet instant, son regard capta celui d'une autre personne à la chevelure grisonnante qui s'ajouta à l'enlacement. Le fils du Lotus pleurait, non, il hurlait de chagrin. Son cœur semblait briser, son esprit effritait et son corps ne serait pas debout si les deux adultes ne le soutenaient pas.

« - Tout va bien se passer, je m'assurerais que tu puisses revenir ici quand tu le souhaites Dongju. »

Tout en déposant sa grande paume sur le haut de la tête de son fils, le Roi Son effectua une promesse à son enfant qu'il se jura de garder, jamais il ne la briserait. Il avait déjà déçu son enfant une fois, il ne recommencerait plus. Les couloirs du château, emplis précédemment de chuchotements, étaient maintenant secoués par les sanglots d'un petit prince terrorisé à l'idée de s'envoler loin de son nid en direction de terres inconnues.

Dans le patio, les Lotus étaient tous éclos et ils diffusaient une étrange lueur pêche dans l'endroit. Les étincelles montèrent avec élégance en direction du ciel donnant la sensation que des milliers de fées microscopiques virevoltaient dans le jardin d'intérieur tout en encerclant le trio familial. Les pétales des végétaux étaient iridescents, une odeur de Lotus plus accrue se propagea dans l'entièreté du palais diffusant un étrange sentiment de bienveillance dans le cœur de tous ceux qui humaient cette fragrance particulière. Leurs iris devinrent constellés d'éclats roses tandis que Dongju confessa entre deux sanglots douloureux ses quelques paroles.

« - Je vous aime. »

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