Chapitre 52

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Vingt-quatre heures. Cela faisait vingt-quatre heures que Dongju dormait de son lit à la suite de sa crise d'angoisse soudaine à cause du fait qu'il avait laissé les preuves incriminant le Roi Kim sur sa table à manger. Wooseok ne savait pas quoi faire, il n'arrivait pas à raisonner car cet état comateux soudain n'était pas normal. Comment, si soudainement, la santé du prince aurait-elle pu se détériorer ? Le domestique avait vérifié tous les plats mangés par son maître afin de s'assurer qu'aucun ne fut contaminé, il analysa aussi tous les produits mit à la disposition du Son allant de ceux de la douche aux vêtements prêtés. Rien n'expliquait son profond sommeil, Wooseok était allé jusqu'à renifler à pleins poumons les fleurs afin de s'assurer que leur pollen n'était pas soporifique mais non, rien. Aucun indice expliquant le coma de Dongju qui semblait cauchemarder dans son inconscient.

« - Je ne comprends pas... »

Tout en soupirant, le serviteur se laissa tomber sur une chaise au chevet de son maître. Il prit le gant de toilette sur le front du plus jeune pour l'humidifier à nouveau car le noble avait une petite fièvre depuis la tombée de la nuit. Imbibant d'eau fraîche le tissu, ce fut avec la plus grande délicatesse que Wooseok le déposa au même endroit tout en détaillant le visage de celui qu'il servait afin d'avoir peut-être un indice. Hélas, tout était comme hier. Sa peau était blême, de la sueur perlait sur ses tempes tandis que ses paupières tressaillaient comme si un mauvais rêve se déroulait dans son esprit.

« - Devrais-je prévenir le prince Kim ? S'il apprend pour vos maux, il va être follement inquiet... Peut-être que je ne m'inquiète pour rien, vous êtes peut-être juste très fatigué. Pff... Je n'arrive même pas à me convaincre moi-même avec mes excuses stupides. »

Tout en se réinstallant contre le dossier de sa chaise, le domestique passa sa main dans ses cheveux châtains tout en mordant sa lèvre inférieure. Le garçon était en quête de réponse mais aucune ne lui venait à l'esprit. Il ne voulait pas inquiéter le prince Kim Geonhak pour de possible futilité mais, en même temps, il se sentait obligé d'aller le voir afin de lui faire part de la nouvelle. Après tout, il était l'époux de Dongju et tous les deux s'étaient énormément rapprochés ces derniers temps : ils ressemblaient presque à un véritable couple maintenant.

« - Que faire ? Que faire ? Je ne sais pas moi ! »

Wooseok se leva brusquement de sa chaise et, sous le mélange de colère et de frustration, il fit tomber le meuble dans un énorme bruit qui n'ébranla même pas le sommeil de Dongju. Le domestique n'arrivait plus à conserver un esprit clair depuis hier, ses yeux se remplissaient de larmes d'inquiétude tandis que sa lèvre commençait à saigner à force qu'il la mordillait d'angoisse. La gorge serrée, le servant avança jusqu'au lit tout en commençant à caresser les cheveux de ce noble qui était devenu ami avec un domestique. Les caresses étaient tendres et attentionnées, Wooseok faisait attention à ne pas tirer sur les cheveux platine du prince malgré les nœuds qui s'étaient formés dans son état comateux.

Le Tokësor avait été si attentionné avec le servant. Il lui avait montré une nouvelle vision du monde et des hautes classes de la noblesse. Il n'y avait pas que des monstres dans cet univers, des personnes aux cœurs pures et loyaux existaient bel et bien. De plus, Wooseok avait appris au côté de Dongju qu'il ne fallait pas se fier aux apparences et rumeurs qu'on pouvait entendre : certaines personnes étaient différentes, le visuel extérieur ne dévoilait pas l'intérieur de quelqu'un. Le jeune homme était tellement reconnaissant envers le prince qui lui avait montré tant de choses en si peu de temps : le monde paraissait moins terne et détestable en étant au côté de Son Dongju.

« - Réveille-toi. On doit finir cette enquête, aller au bout de ce pourquoi on se bat. Ce Royaume a besoin d'être éclairé et tu es notre lumière. Je... On a besoin de toi. »

La main descendant sur une des longues mèches blondes, Wooseok décala doucement le col du t-shirt du prince dévoilant un peu son cou. Et, aussitôt cette partie fut dévoilée que le domestique écarquilla des yeux en découvrant une ligne rouge identique à celle qu'avait le garçon lors de son premier jour au Palais : cette fameuse fois où il avait confronté le Roi Kim et que le domestique avait vu dans le prince un espoir de liberté. Les yeux exorbités, un désagréable frisson remonta la colonne vertébrale de l'homme qui recula brusquement du corps du noble tout en étouffant son cri : il venait de comprendre.

Paniquant, ses prunelles n'arrêtaient pas de fixer cette marque de strangulation rouge et son cerveau n'arrêtait pas de lui hurler que c'était le Roi Kim qui était la cause du coma de Dongju : c'était lui le coupable, encore. Savait-il ? Se doutait-il de l'enquête en cours ? Avait-il compris que le prince Son possédait des informations compromettantes sur lui ? Connaissait-il l'implication de Wooseok dans tout cela ? Et Seoho ? Des centaines de questions parasitèrent le cerveau du domestique qui ne savait pas quoi faire. Sa respiration était haletante, son regard fou à cause de la terreur qui se propageait dans son corps tandis que ses anciennes blessures redevenaient douloureuses en pensant simplement au Roi Kim : le tyran savait marquer les gens physiquement mais aussi mentalement.

« - Geonhak. »

Ce fut la seule chose que Wooseok put souffler avant de partir en courant de la chambre en abandonnant le jeune prince. Il devait trouver de l'aide, avoir l'avis de quelqu'un d'autre afin de savoir s'il se trompait ou non. Au fond de lui, le serviteur voudrait avoir tort mais sa raison lui chantait que non, tout ceci était correct et le souverain pouvait mettre un terme à la vie de Dongju sans même croiser son regard. Après tout, il était sur son territoire. Le château était sien, sa puissance imprégnée les murs faisant que ses pouvoirs étaient décuplés en ce lieu : le tyran était capable des plus atroces châtiments dans cet endroit, Dongju n'était en sécurité nulle part ici.

Haletant, ses vêtements collant à son corps, Wooseok discerna la porte de la chambre du prince Kim et il puisa dans ses ultimes forces afin de l'atteindre au plus vite. Sa vue était trouble, des points noirs dansaient dans son champ de vision tandis que ses jambes semblaient lourdes mais le servant se dépassait pour le bien de son maître. Il attrapa la poignée, la tourna vivement puis déboula dans la pièce faiblement décorer pour découvrir que cette dernière était... vide.

« - Dommage pour toi, ricana une voix derrière lui. Geonhak et son pathétique domestique sont partis il y a peu. Une affaire urgente que le prince se doit de régler seul. Cela nous laisse pleinement le temps de discuter, Kim Wooseok. »

Le concerné se pétrifia, la peur devint prédominante en lui tandis qu'il sentait le souffle de son interlocuteur contre son oreille. Une main se déposa sur son épaule mais cela était tout sauf réconfortant, au contraire, le garçon se sentait lourd et il avait la sensation qu'on l'écrasait vers le sol afin de le rapetissir tout en lui rappelant qu'il était faible et vulnérable dans ces lieux, lui aussi. L'autre personne fit quelques pas, ses semelles claquaient sur le sol et elles rejoignirent le champ de vision du pauvre homme qui tremblait comme une feuille.

Wooseok baissa la tête, ses yeux ne voulaient pas croiser la silhouette de ce monstre mais l'autre n'était pas d'accord puisqu'il attrapa le menton du plus petit afin que leurs iris puissent se croiser ce qui fit déglutir le servant qui sentait que son cœur battait bien trop vite.

C'était le Roi Kim en face de lui et les prunelles gris foncé du tyran scintillaient de méchanceté tandis que celles vairons du plus jeune étaient brillantes de larme de terreur : un spectacle particulièrement plaisant pour le monstre.

« - Moi qui croyais t'avoir bien dressé, souffla le plus âgé. Tant d'années d'éducation mises à la poubelle à cause de ces quelques mois passés au côté de ce Dongju. Qu'est-ce que tu me déçois Wooseok... Dire que mon sang coule dans tes veines. Quelle honte. »

Le dernier mot fut ponctué d'une claque qui fit pivoter le visage du garçon qui couina de douleur tout en laissant une larme couler sur sa joue. C'était douloureux, une sensation de chaleur se diffusait là où le garçon avait été frappé et il se doutait que la zone devait être rouge aux vues du choc. Le Roi l'obligea à croiser à nouveau son regard et Wooseok n'arrivait pas à se rebeller : c'était comme si son corps ne lui répondait plus tant la peur que lui procurait ce tyran était forte, la soumission était totale.

« - Tu es aussi pathétique que ton idiote de mère. Comment a-t-elle pu croire que je l'aimais ? Tss... En plus de cela, elle a donné naissance à un avorton comme toi. J'ai bien fait de la tuer. Donner naissance à un gosse aussi inutile. Elle aurait eu tellement honte. Tu es minable, Wooseok. »

Une nouvelle claque fut donnée, puis une troisième... Et les coups suivirent tandis que le domestique restait difficilement debout en absorbant le choc tout en essayant de ne rien laisser paraître. Hélas, les larmes trahissaient son affliction et le Roi lui cracha à la figure en découvrant ce détail pathétique. Wooseok se sentait si mal et il savait, au fond de lui, que ce traitement n'était que le début de ses problèmes. A cet instant, trois hommes entrèrent dans la chambre. Deux vinrent se placer au côté du serviteur tandis que le troisième se courbait devant le Roi qui donna expéditivement les ordres.

« - Amenez le en prison. Rappelez-lui ce qu'il est, je pense qu'il a oublié qu'il ne vaut rien dans ce Monde.

- Oui, sa Majesté.

- Et toi, il pointa le troisième homme tandis que les deux autres attrapaient fermement Wooseok, nettoie cet endroit. Assure-toi que Geonhak ne remarque pas que des personnes sont venues ici.

- Cela sera fait tout de suite, sa Majesté !

- Dépêchez-vous. »

On tira Wooseok en dehors de la pièce et ce dernier se laissa faire comme si quelque chose venait de se briser en lui, que toute sa volonté avait volé en éclat sous les coups ne laissant plus qu'une coquille vide n'arrivant même plus à bouger un doigt. Ses jambes traînaient sur le carrelage ivoire tandis que son corps était tiré jusqu'à un couloir à l'écart vers une petite porte tout aussi blanche que le reste. L'un des soldats déverrouilla la serrure puis poussa la paroi de bois dévoilant des escaliers s'enfonçant dans les profondeurs du palais. Hélas, Wooseok connaissait bien ce lieu et il craignait que ce soit la dernière fois qu'il les côtoyait.

On le fit descendre l'escalier sous la menace et, plus il s'enfonçait, plus il pouvait ouïr des gémissements et des cris appelant à l'aide ou à cesser les actions en cours. Wooseok se sentait mal, son esprit traumatisé lui imposait des souvenirs datant de plusieurs années auparavant lorsqu'il était dans ces prisons pour d'autres raisons. Il avait pourtant juré, en quittant ses lieux, qu'il n'y remettrait jamais les pieds.

« - La liberté a un prix... Dongju la paye de sa vie, je dois en faire de même. »

C'était ce à quoi pensait Wooseok à l'instant où la porte de sa cage fut ouverte. On le força à rentrer dedans mais le garçon n'insista pas trop et il se mit à quatre pattes. Son corps pénétra dans ce petit espace et il fut obligé de se recroqueviller sur lui-même pour que la porte puisse se refermer. Le cadenas fut placé, les soldats partirent tandis que les plaintes résonnaient dans le lieu rappelant d'horribles instants à Wooseok qui enlaçait ses jambes pour les coller à son torse tandis que des larmes perlaient sur ses joues : il avait horriblement peur.

Les traumatismes refirent surface, l'angoisse vint enserrer son corps si fragile et abîmé puis la voix du Roi Kim résonnait dans son esprit en lui rappelant qu'il n'était rien, que sa pathétique existence ne valait rien et que sa mort ne serait pleurée par personne dans ce monde.

Wooseok était un servant comme les autres, un sans avenir et une erreur de cette société impitoyable. Sa naissance n'était pas voulue, sa mère avait péri sous les coups du tyran qu'était le Roi Kim en apprenant qu'elle avait eu un enfant après un de leur rapport plus ou moins consenti. Le jeune servant n'aurait jamais dû être un vivant de ce monde, son géniteur lui rappelait sans cesse cela tout en le frappant jusqu'au sang lorsqu'il n'était encore qu'un enfant sans mère.

Dans les profondeurs du Palais de Zéphyr, Wooseok pleurait sa vie. Puis, à la surface, Dongju papillonnait des yeux tandis qu'une larme perlait sur sa joue sans qu'il ne puisse connaître la raison de cette dernière. Quelque chose hurlait au fond de lui, son cœur se serrait douloureusement tout comme sa gorge lui donnant l'impression qu'une mauvaise nouvelle allait s'abattre sur lui. Observant les quatre coins de sa chambre, le prince ne vit à aucun instant Wooseok et il trouva cela étrange puisque son domestique était toujours à son chevet lorsqu'il se réveillait.

Inquiet, Dongju bascula ses jambes vers le sol mais, à peine avait-il fait ce geste, que le monde se mit à tourner autour de lui. Une pression se fit sentir au niveau de son cou et, comme-ci une force le tirait en arrière, son dos rencontra à nouveau le matelas tandis que sa respiration se coupait brusquement. Les yeux écarquillés, les mains au niveau de sa nuque afin de retirer cette chose qui obstruait sa respiration, Dongju chercha du regard la personne responsable de tout cela et il n'eut pas à regarder bien loin puisque la porte s'ouvrit.

« - V... Vo... Vous... »

Faiblement, le Tokësor souffla ses mots malgré sa respiration de plus en plus inexistante tandis que le Roi entrait dans la pièce avec, dans sa main gauche, une pièce d'échec : un fou blanc. Le souverain avait un rictus moqueur sur le visage tandis qu'il déposa le pion sur la table de Dongju puis il s'approcha de ce dernier.

« - Eh bien, tu as mauvaise mine mon cher prince Son Dongju. Quelque chose vous gêne ? Vous respirez difficilement.

- J... vais... t... tu... er...

- Allons, un peu de courtoisie très cher. Ce n'est pas comme si j'étais en train de t'étrangler avec un filet d'air. »

Le Roi Kim leva sa main en riant puis il fixa cette dernière une seconde avant de reposer son regard empli de noirceur sur le corps de Dongju qui suffoquait.

« - Oups ! C'est peut-être le cas en fait. Quelle tête en l'air je suis. »

Dongju voyait rouge, cet homme le mettait hors de lui et il souhaitait si fort le voir mort. Tentant de se débattre contre ce sort qui l'affaiblissait de plus en plus, il posa une question qui lui brûlait les lèvres.

« - Où... est... Woo... Seok...

- Qui ça ? Je n'ai pas compris, articule donc.

- En... Foi... Ré.

- Allons, ton langage. Un prince ne se doit pas de parler ainsi. »

Dans un élan d'énergie lié à la haine qui l'habitait, Dongju réussit à donner un coup de pied que le Roi esquiva aisément aux vues de la faiblesse de son adversaire qui était privé d'oxygène.

« - Assez joué, lâcha le Roi d'une voix grave et sérieuse qui fit frissonner le plus jeune. Si tu veux retrouver ton pathétique serviteur, il va falloir que tu paies le prix de sa libération. Actuellement, il va bien mais... Si tu traînes trop, plus grave lui arrivera.

- Co... m... ment...

- Trouve l'entrée de la prison. Descend y, un soldat t'attendra là-bas. Tu auras juste à donner ton identité pour payer à la place de ton domestique.

- Com... pris...

- Sache-le, prince Son Dongju. Sa dette est grande, il a trahi son Royaume en t'aidant et te soutenant. Plusieurs jours de corrections seront faits pour qu'il soit lavé de son crime. J'espère que tu es fort car ce qui t'attend là-bas... Certains disent que c'est pire que la mort. »

Le tyran sourit sur ce dernier commentaire en fixant avec malveillance le jeune prince qui avait le visage entièrement rouge à cause de l'étouffement.

« - Je te laisse une heure ! Bonne chance à toi, mon adversaire. »

Le Roi Kim s'en alla en laissant son fou blanc sur la table de Dongju. Le sort fut levé, l'air put à nouveau rentrer dans les poumons du garçon qui toussa fortement tandis que l'oxygène revenait en lui et que sa respiration s'affola. Tout en restant allongé sur son lit, les mains autour de son cou afin de s'assurer que plus rien ne l'entourait, le prince sentit la peur se propager en lui tandis qu'il voyait le véritable visage de son opposant : il était un monstre prêt à tout.

Essayant de retrouver une respiration correcte, Dongju réfléchit à la proposition du souverain de Zéphyr et il était évident qu'il allait se rendre dans les cachots. Jamais il ne laisserait ce pauvre Wooseok payer alors qu'il n'était pas le dirigeant de cette mission. C'était le Tokësor qui avait lancé cette quête : il était le seul et l'unique responsable.

« - Wooseok, j'arrive. Je vais te protéger. Plus jamais il ne te fera de mal, pas tant que je serais en vie. Je te le promets. »

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