Chapitre 58

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« - Prends soin d'eux en mon absence, Hyung.

- Ne t'en fais pas petit frère, on va partir se cacher le temps que Dongju se remette sur pied. Il ne nous fera rien, je serai là pour m'assurer de la sécurité de Youngjo et Wooseok.

- Ne t'oublie pas, souffla Geonhak en serrant la main de Seoho. Tu es aussi sur sa liste, ta vie aussi se retrouve menacée.

- Certes mais moi j'ai la chance d'être aimé par le peuple comme notre mère. Il pourra s'en prendre à moi mais il ne peut pas m'éliminer contrairement aux autres. »

Le plus vieux sourit légèrement à son petit frère afin de le rassurer un minimum avant son départ. Les bagages étaient chargés dans le téléporteur, Youngjo terminait de taper les lignes de codes pour les envoyer à Gaïa tandis que Wooseok faisait ses au revoir à Dongju qui était dans un état plus « vivant ». Le domestique enlaça son ami qui lui répondit en serrant doucement son haut ce qui soulagea le traumatisé qui se sentait affreusement coupable.

« - Ce... N'est p-pas... t-ta fau... te. »

Ce furent les paroles bafouillées par le jeune prince du Lotus avec sa pauvre voix abîmée, il avait tant hurlé lors de ses horribles jours d'enferment que ses cordes vocales s'étaient retrouvées fortement impactées. Néanmoins, son timbre vocal revenait petit à petit, le prince arrivait à articuler quelques phrases dans ses moments de lucidité lorsque le voile obscur du désespoir ne voilait plus ses prunelles emplies de souffrance.

Une larme roula sur la joue de Wooseok qui se sépara légèrement afin d'observer les doux traits de son maître qui peinait à esquisser un rictus. Le coin droit de sa lèvre réussit doucement à se redresser et ce geste toucha davantage le servant qui s'excusait une fois de plus dans un souffle. Attendri, le noble porta sa main tremblante au visage de son ami pour essuyer la perle de cristal qui roulait sur sa joue : Wooseok était bien plus beau lorsqu'il souriait.

« - J-je... reviendrais. Plu... Plus fort. A-attend-m... Moi.

- Bien-sûr que j'attendrai. Je t'ai promis de t'accompagner jusqu'au bout de cette aventure, jamais je ne briserais ma promesse, mon prince.

- P-prend soi... soin d-de... toi. »

Doucement, Dongju se décala de son ami tandis que Geonhak câlinait fortement Youngjo qui tentait, tant bien que mal, de rassurer son ami en lui répétant que tout irait bien et qu'il serait loin des attaques surprises du Roi. Seoho connaissait les environs mieux que quiconque, il savait où le Roi ne les trouverait pas ce qui leur permettrait d'être en sécurité jusqu'au retour du couple princier.

« - On se reverra très vite.

- Tu as intérêt à rester en vie.

- Je n'ai pas le choix. Sans moi tu seras perdu mon poussin, se moqua Youngjo en pinçant la joue de son futur Roi. »

Les deux amis d'enfance se taquinaient doucement puis ils furent obligés de passer au revoir car le téléporteur était fin prête à accueillir les deux humains. Observant la lumière émanant de la machine, Geonhak sentit son cœur s'accélérer tandis que Dongju s'approchait doucement de lui : s'apprêtaient-ils réellement à contester les ordres de son père ? Allaient-ils véritablement partir malgré les menaces proférées par son géniteur ? Le Ajri savait parfaitement que les propos de son paternel n'étaient pas des simples paroles lançaient en l'air : elles étaient véridiques et, à son retour, quelque chose se serait passé au Palais. Mais quoi ? Il ne pouvait pas savoir. Toutefois, Geonhak avait pris certaines précautions en mettant à l'abri son frère ainsi que les deux domestiques qui étaient devenus de véritables compagnons de vie.

« - M-merci. »

La respiration de Dongju atterrit dans la nuque du prince Ajri qui se mit à frissonner brusquement alors que son mari déposa un tendre baiser sur sa joue le faisant rougir brusquement. Le plus petit avait toujours une mine abominable, ses yeux étaient gonflés et rougis par les pleurs, son corps affreusement amaigri lui donnait une dégaine de squelette tandis que les traits de son visage étaient creusés par la fatigue et la peur.

Geonhak avait un peu honte de ramener son époux chez lui dans un tel état. La famille Son allait surement énormément en vouloir au Ajri et il se préparait déjà à recevoir des paroles dures à son arrivée voire un refus qu'il puisse habiter au Palais Tokësor durant leur séjour. Après tout, ne méritait-il pas un tel traitement ? Il aurait dû protéger Dongju, le sauver des griffes du Roi Kim.

La main osseuse du plus jeune vint enlacer celle rugueuse, à cause des entraînements, de son amant et ce fut le Tokësor qui avança en premier vers le portail de lumière dans le but de rejoindre les siens. Les hématomes violines étaient parfaitement visibles à la base de sa nuque, l'éclatant lueur blanche dévoilait toutes les marques de violence subie par le garçon ce qui fit déglutir les personnes dans la pièce : qu'avait-il réellement vécu dans les prisons royales ?

Les deux silhouettes princières entrèrent dans le faisceau, une douce chaleur les enveloppa et leurs corps commencèrent à se distordre, se pixéliser pour finalement traverser des centaines et centaines de kilomètres en une fraction de seconde. Ce n'était point une chose très agréable, Geonhak avait toujours une sensation de nausée lorsqu'il prenait un téléporteur : son corps n'aimait pas trop ce moyen de transport. Hélas, il n'y avait pas de réelle alternative pour les voyages entre Royaume puisque le bateau mettait des semaines à traverser les océans et que le vol était impossible pour le prince.

« - Je déteste ça. »

Ce fut plus fort que lui, le Ajri lâcha ses mots tout en sentant un haut-le-cœur le secouer tandis qu'il se pliait en deux. Sa tête lui tournait, sa peau pâlit vivement et le mal du transport se diffusa faisant remonter son petit déjeuner jusqu'à ses lèvres mais Dongju vint sauver son amant avec un simple contact physique. La main du plus jeune se déposa sur l'épaule de son mari avant de s'illuminer en diffusant un doux sentiment d'apaisement dans l'enveloppe du plus vieux qui se sentait immédiatement bien mieux.

« - Tu vas mieux ?

- Oui, beaucoup. Merci Dongju. J'aurais sûrement vo..., soudain le futur roi s'arrêta dans son dialogue en se retournant vivement vers son dongsaeng qui l'observait sans comprendre. Tu parles ?! »

Détaillant son ami dans tous les sens, le Ajri fut ébahi en voyant la peau crème du Son sans la moindre imperfection. Il remonta les manches et le bas de pantalon du plus petit afin de l'inspecter sous tous les angles mais ce qu'il remarqua fut l'absence de blessures et autres marques de sa souffrance à Zéphyr. Seuls ses yeux étaient témoins de son mal-être, ses iris étaient ternes et mates et plus aucun éclat d'allégresse scintillait en eux.

« C-comment ? Je... T-tu...

- Je suis chez moi. Ici, je suis proche du cœur de Gaïa et l'énergie magique de mon peuple est extrêmement forte ce qui décuple mes pouvoirs.

- Même ta cicatrice dans le dos a disparu ?

- Non... Elle est bien trop importante. Je vais avoir besoin de quelques heures pour la régresser et une bonne journée pour qu'elle puisse totalement disparaître.

- Je... C'est fascinant. Je me sens si inculte sur Gaïa. J'ai l'impression que tant de choses m'échappent et...

- DONGJU ! »

Dans le couloir menant à la salle de téléportation, des bruits de pas affolés résonnaient en écho sur le dallage de pierres beiges. Les cheveux en pétard, les vêtements mis à la va-vite et les pieds dénués de souliers, Dongmyeong entra en trombe dans la pièce pour sauter dans les bras de son frère jumeau. Surpris par un tel accueil, Geonhak eut un mouvement de recul et il eut presque le réflexe de s'interposer entre les deux frères pour protéger son mari tant l'attaque avait été rapide et brutale.

Dongju manqua de basculer en arrière mais son sosie sortit des racines d'orchidée du sol afin de soutenir le dos de son frère. L'odeur du futur Roi de Gaïa se mit à envelopper la pièce ce qui fit faiblement sourire le prince du Lotus qui se sentait enfin revivre : cette fragrance l'avait tant manqué. Cependant, l'odeur ne plaisait pas à tout le monde puisque Geonhak, peut habituer à une senteur d'une telle puissance magique, dut se rattraper à un meuble pour ne pas s'effondrer.

Sa tête lui tournait, ses jambes étaient cotonneuses tandis que ses sens se brouillaient à cause de l'odorant parasite. Les molécules montèrent à son cerveau en relâchant une quantité de dopamine astronomique ce qui eut le don d'envoyer Geonhak dans une autre dimension : il était littéralement drogué par la senteur de Dongmyeong.

« - Vous devriez vous calmer, mon prince, annonça une personne en entrant dans la pièce alors qu'une fragrance de laurier se diffusa atténuant vivement celle de l'orchidée.

- Par les vents, souffla Geonhak en se laissant glisser le long du tableau de contrôle pour s'asseoir sur le sol afin de retrouver ses esprits. Merci d'avoir arrêté cela.

- Ce n'est rien Prince Kim Geonhak. Notre futur souverain était un peu trop excité à l'idée de revoir son frère, sa fragrance a le don d'être puissante lors de ces instants d'allégresse.

- Oui... J-je suis désolé, bafouilla Dongmyeong en réalisant ce qui venait de se passer. Ce n'était pas dans mon intention de vous assommer de la sorte.

- Ce... Ce n'est rien. Ne vous en faites pas. »

Le Ajri avait le souffle court tandis que le dernier arrivé s'approcha de lui tout en demandant la permission pour le toucher afin de le soigner. Le noble accepta et il ferma les yeux quelques instants alors que l'homme à la chevelure argentée l'enveloppait d'un voile vert émeraude. Une senteur de laurier plus douce vint titiller le système olfactif du garçon qui sentait son corps se détendre mais les effets étaient moindre comparés aux pouvoirs qu'avait Dongju.

En parlant de ce dernier, il n'arrêtait pas de détailler le grisé qui déposait ses mains sur le torse du Ajri. Les joues se gonflant légèrement, le plus jeune croisa les bras sur son torse tout en observant l'autre faire : le prince du Lotus semblait légèrement contrarié par la scène qui se déroulait sous ses yeux. Dongmyeong, un peu interloqué, n'arrivait pas à comprendre ce qui n'allait pas jusqu'à ce que son jumeau finisse par prendre la parole.

« - Tout va bien ? Tu profites du corps de mon mari, Keonhee ?

- Hein, sursauta ce dernier tout en mettant un terme aux soins qu'il procurait au Ajri qui papillonna des yeux tout en remerciant son soigneur.

- Je te vois venir mais Geonhak est mon mari.

- C'est que tu fais des crises de jalousie, se moqua Dongmyeong. Je ne savais pas que votre relation avait tant évolué. »

Le sosie donna un petit coup fraternel dans l'épaule de Dongju qui rougit brusquement en fixant mauvaisement le membre de sa famille. Un puissant « Yah » quitta les lèvres de celui écrevisse tandis que Geonhak le fixait avec un doux sourire attendri : son époux semblait tellement plus heureux auprès de ses proches.

La culpabilité vint ronger le noble qui se demanda si c'était une bonne idée de le ramener à Zéphyr après leur séjour. Là-bas, au Royaume de l'Air, il serait malheureux. Sa place n'était pas dans ce dédale d'ivoire aux côtés de personnes terrorisées par un tyran sans pitié. Non, Dongju devait vivre à Gaïa, dans la Nature et la simplicité au côté de sa famille et ses amis.

« - Mon fils ! »

Le Roi et la Reine Son arrivèrent soudainement dans la pièce et, immédiatement, ils vinrent enlacer leur enfant avec une quantité d'amour incroyable. Un sublime sourire était dessiné sur leur visage, leurs yeux pétillaient d'allégresse tandis que l'enfant répondait avec joie au câlin offert par ses géniteurs : c'était donc cela une famille heureuse.

Spectateur, Geonhak admirait ce tableau d'une grande beauté. Les retrouvailles se faisaient dans l'Amour et le partage. Tout n'était que douceur et protection. La mère de Dongju lui caressait la joue en disant qu'il avait trop maigri tandis que son père ébouriffait la longue chevelure décolorée de son fils en le taquinant tendrement. Dongmyeong s'était ajouté à l'accolade en embêtant son frère puisqu'il lâcha que ce dernier était jaloux lorsque quelqu'un s'approchait de son mari.

Cette scène familiale, jamais Geonhak n'y avait eu le droit. Son père n'était pas dans cet esprit de foyer chaleureux. Lui avait toujours voulu que son fils soit un soldat connaissant toutes les manières de tuer un Homme. On ne l'avait jamais enlacé de la sorte puisqu'on avait interdit à sa mère de venir le voir car son fils devait apprendre à se débrouiller seul. Une famille, le Ajri n'en avait jamais eu et il ne savait pas réellement à quoi cela ressemblait. Du moins, jusqu'à aujourd'hui.

Les yeux brillants, il renifla une première fois en détournant le regard dès qu'il sentit ses yeux devenir trop piquant à son goût. Tout en se redressant, le prince préféra attraper ses bagages tout en demandant doucement à Keonhee où il pouvait déposer ses affaires. Surpris, le Lee eut un moment d'absence avant de se ressaisir en attrapant le bagage de Dongju.

« - Je... Ce n'est pas votre rôle de faire cela, prince Kim Geonhak.

- Autant me rendre utile un minimum. Et puis, le Ajri lança un coup d'œil à la petite famille avant de détourner le regard, je voudrais leur laisser un peu d'intimité. Donc si vous pouviez me guider ?

- Je vois. Suivez-moi donc. »

Ce fut ainsi que Geonhak s'éclipsa de la salle de téléportation en tirant sa valise tandis que Keonhee s'occupait de celle de son ami d'enfance. Le trajet fut silencieux, le futur gradé n'arrêtait pas de lancer des coups d'œil peu discrets à l'habitant de Zéphyr qui semblait ailleurs. Ses yeux gris étaient brillants de larmes, sa lèvre inférieure formait une légère moue et sa main libre n'arrêtait pas de bouger d'anxiété. Quelque chose tracassait le futur Roi. Mais quoi ? Keonhee ne le savait pas et il ne se sentait pas capable de demander une telle chose. Après tout, ils ne se connaissaient pas.

Le Lee guida donc simplement le prince jusqu'à ses quartiers puis il le laissa tranquille en rejoignant les appartements de Dongju pour y déposer sa valise. Mais, avant de quitter les lieux, le soldat Tokësor murmura quelques mots au noble tout en lui disant que s'il avait besoin de la moindre chose, il serait là.

« - Merci beaucoup mais je pense que ça ira. J'ai juste besoin de repos à cause du voyage. »

Et ce fut sur ses mots que Geonhak alla s'allonger sur son lit en déposant son avant-bras devant son visage. Alors c'était donc cela une vraie famille.

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