Chapitre 6

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Le chant des oiseaux s'élevait dans les airs, les hirondelles revenaient de leur longue migration formant des nuées noires dans le ciel azur. Les individus virevoltaient gracieusement dans le ciel en passant devant les nuages cotonneux tandis que leur plumage était réchauffé par les rayons de l'astre d'Apollon. Puis, les premiers Ajri vinrent à la rencontre des migrateurs étendant leurs ailes sur plusieurs mètres. Les êtres célestes discutèrent dans une langue commune, une communication entre oiseaux et humains que seul le peuple de Zéphyr pouvait effectuer.

Les piaillements des retrouvailles furent joyeux, les sourires se dessinèrent sur les Ajri heureux du retour des hirondelles : ces oiseaux étaient particulièrement amicaux, beaucoup appréciaient leur compagnie. Hélas, un groupe d'enfants apparut brisant la tranquillité des retrouvailles.

Battant de leurs ailes en pleine croissance, les bambins se dirigeaient sûrement vers l'école et ils n'avaient rien trouvé de mieux à faire que de traverser la nuée de volatiles afin de s'occuper sur le trajet. Les hirondelles jurèrent, les adultes Ajri sermonnèrent les petits qui gagnèrent en altitude tout en riant à gorge déployée : de vrais oisillons immatures.

Tout en haut de sa tour d'argent, Geonhak observait avec lassitude ce spectacle printanier. Les jours s'allongeaient, le peuple des airs revenait maintenant que la chaleur s'accentuait et la Nature fleurissait : le prince de Zéphyr détestait le printemps. Pourtant, il s'agissait de la saison favorite des Ajri d'après un sondage sorti dans les journaux royaux.

« - En quoi est-ce beau ? L'hiver va me manquer... »

Le jeune prince soupira tout en s'accoudant davantage sur son balcon. Sa frange platine, devenue un peu trop longue, tombait devant ses iris orageuses à cause de son état légèrement irrité. Sa paume droite tenait son menton alors qu'il fixait le bal des oiseaux, quelques rapaces vinrent le saluer respectueusement et il répondit d'un simple hochement de tête avant que les prédateurs ne repartent en direction de leur nid : leurs oisillons devaient attendre la béqueter.

Les aigles, buses et autres hiboux étaient bien les rares à se courber en face du futur Roi de Zéphyr, la faune aérienne n'appréciait guère Kim Geonhak et son caractère aussi glacial que l'hiver. Les Ajri étaient reconnus pour leur chaleur, leur jovialité et surtout leur impulsivité, mais, le prince ne possédait que la dernière caractéristique du peuple de l'Air et il s'agissait d'un défaut bien handicapant. Soupirant une énième fois en réalisant que les effluves printanières et chaleurs estivales s'approchaient, une voix vint titiller ses oreilles en renforçant sa mauvaise humeur.

« - Oh ! Vous êtes de retour ! Quelle joie que vous revenez enfin au Royaume chers Hirondelles. Le voyage n'a pas été trop compliqué ? Les pertes peu nombreuses, je l'espère ? »

Dans le ciel turquoise, une forme flamboyante venait d'apparaître : le prince Lee Seoho, le frère adoptif de Geonhak. La chevelure ébène du garçon dénotée avec son origine Ajri, il était si rare qu'un enfant du Ciel ait la chevelure aussi sombre que la nuit noire, mais ses ailes montraient son appartenance à Zéphyr. Elles étaient superbes, une merveille de l'évolution. Seoho avait un plumage rouge feu se dégradant en une teinte dorée à l'extrémité de ses plumes et de nombreuses ondulations or se mêlait au carmin donnant l'impression que ses ailes brûlées : l'adopté ressemblait à un Phoenix.

« - Prince Lee, quelle joie de vous voir, piailla une hirondelle gênée de voir le jeune homme en face d'elle. Le voyage était très bon, le nombre de perte se compte sur quelques plumes seulement. Nous avons eu de la chance, peu de perturbations au-dessus des océans.

- Me voilà soulagé ! Je n'aurais point supporter de voir qu'une petite dizaine des vôtres revenir. Les Hirondelles sont de si bonnes compagnes aux Ajri.

- Mon prince ! Vous nous gênez. »

Les oiseaux battirent des ailes tandis que certaines cachaient leur bec sous leur plumage à cause des rougeurs qui leur montaient : Seoho était bien un des rares à mettre le peuple des airs dans un tel état. Le prince rit de manière adorable, la chaleur de l'éclat de sa voix fit accélérer les battements de cœur de ceux qui pouvaient l'ouïr tout en diffusant une sensation de bien-être en eux. Zéphyr voudrait tellement que le prince Lee puisse prendre la place du fils Kim...

« - Faux-cul, jura entre ses dents Geonhak tout en fronçant ses sourcils avec contrariété.

- Ses mots ne sont pas très beaux, mon prince. Je sais que vous ne l'appréciez guère mais est-ce une bonne raison d'utiliser de tels noms d'oiseaux pour le décrire ? »

Entrant dans la pièce les bras chargés de vêtements, un jeune servant à la chevelure noire aux reflets flamboyants pénétra le lieu tout en souriant chaleureusement à Geonhak qui se détendit légèrement en découvrant la personne qui venait d'arriver. Les iris rubis du serviteur se posèrent quelques instants dans ceux gris orages de son souverain avant d'installer les habits sur une chaise tout en faisant signe au Kim de venir.

« - Je t'ai déjà dit de ne pas me vouvoyer, Youngjo.

- En privé seulement. Or, la fenêtre ainsi que la porte étant toujours ouvertes, je ne peux point me permettre de telles libertés mon prince.

- Si c'est de l'intimité que tu souhaites. »

Un courant d'air vint fermer l'entrée tout en faisant tourner la clef grâce à une force invisible tandis que Geonhak tourna le dos à Seoho qui planait dans le ciel en roucoulant sans vergogne avec d'autres êtres aériens. Une fois la fenêtre fermée, le prince s'approcha de son petit serviteur qui se mit à souffler tout en laissant ses épaules retomber de manière plus décontractée.

En quelques pas, Geonhak était au côté de Youngjo qui lui sourit de manière adorable ce qui décrocha un rictus au prince de glace : son servant, qui était en réalité un ami, était bien l'unique personne en qui il faisait confiance. Se perdant dans l'étendue vermeille des pupilles de son domestique, plus vieux de deux ans, il ne remarqua pas les mains de son ami s'activer afin de retirer le pyjama du prince.

« - Yah ! Pas touche !

- Faut que tu t'habilles gros bêta. Tu as entraînement dans vingt minutes à l'autre bout du château et tu t'étais encore perdu dans mes yeux. Une bien mauvaise habitude mon petit Geonhak-ie.

- ..., le prince eut un instant de blanc tandis que le servant reprit sa tâche en déboutonnant la chemise de satin de son maître. C'est fou comment une fois sûr qu'on est seul tu es différent.

- Après tant d'années d'amitié tu ne t'en rends compte que maintenant ?

- Quoi ? Non mais... c'est toujours aussi perturbant. »

Youngjo sourit simplement tout en retirant les manches du prince qui se laissa faire. Le tissu blanc glissa sur sa peau sucrée jusqu'à découvrir entièrement son torse dévoilant son dos vide : les ailes de Geonhak n'était point apparente. Le serviteur ne dit rien à ce sujet puisqu'il était le seul à connaître le secret du plumage du jeune Kim. Avec professionnalisme et douceur, le domestique vêtit son prince de sa tenue d'entraînement qui mettait toujours parfaitement en valeur sa musculature.

« - Te voilà tout beau mon poussin !

- Pourquoi tu continues de m'appeler poussin, se plaignit Geonhak en roulant des yeux.

- Parce que c'est ce que tu es, répondit Youngjo en arrangeant la frange de son ami. Un petit poussin adorable que les gens comprennent mal. Ils ne se rendent pas compte du Roi formidable que tu vas devenir.

- Mh... Je devrais céder ma place à l'autre abruti. Tout le monde l'aime, lui.

- Non, Geonhak. Ne te dévalorise pas encore ! Tu es un jeune prince incroyable avec de grandes capacités. Tu as le cœur sur la main. Regarde comment tu agis avec moi malgré mes origines. »

Youngjo avait attrapé l'épaule gauche du prince tandis que sa main droite venait de capturer son menton afin qu'il puisse plonger son regard rubis dans celui diamant du futur souverain. La détermination se lisait dans les pupilles du servant, il croyait en ses paroles et il voulait que son ami ait le même raisonnement que lui. Hélas, Kim Geonhak n'avait aucune assurance : son propre peuple avait détruit son aplomb.

« - Je serai toujours le vilain petit canard à leurs yeux. Seoho est leur véritable Roi, il l'aime tant.

- Je n'en ai strictement rien à foutre du prince Lee, conclut Youngjo d'une voix inhabituellement irritée. Geonhak, tu seras un bon Roi. Et puis, son timbre se radoucit, le petit canard devient un magnifique cygne à la fin de la fable. Tu seras leur cygne et ils verront tous combien tu es un Ajri majestueux.

- Youngjo...

- J'ai foi en toi. Je sais que tu as peur, que tu n'as aucune confiance en ta personne mais moi je suis certain de ton avenir. Tu seras un souverain formidable, Kim Geonhak. »

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