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Louna le repère de loin, avec son énorme valise. Elle traverse au feu vert, compte les secondes avant qu'il ne la voie. Puis, le temps se décompose quand leurs regards se mêlent. 

— Hey.

Noé lui fait la bise devant le conservatoire. Ils se regardent, penauds, sans savoir trop quoi se dire.

— Merci d'être venu, se contente-t-il de lancer.

La brune l'observe, décompose ses traits, compte ses fossettes. Le silence est inhabituel mais compréhensible. Alors elle n'arrive pas à contenir son sourire quand le brun grimace. Ils n'ont pas l'habitude d'être gênés l'un avec l'autre.

Le pire, c'est que tout devrait avoir changé. Mais c'est toujours la même situation : un crush non-réciproque douloureux et toujours cette légèreté confuse quand il est tout près d'elle.

— Tiens, c'est pour toi.

Des madeleines. Un sachet à moitié entamé trône dans sa main droite désormais. Elle l'interroge du regard.

— Je t'en ai gardé quelques uns. Je me disais que t'allais avoir faim sans prendre de goûter sur le train.

La brune n'arrive pas à trouver une réponse convenable, alors elle se contente de hocher la tête.

— Pourquoi tu voulais me voir ? demande-t-elle finalement.

Noé se frotte l'œil, soupire puis fourre ses mains dans ses poches. Il stresse.

— Je voulais savoir si t'allais bien. Enfin, t'as compris quoi.

La brune soupire. C'est injuste ce qu'il fait, là tout de suite.

— Tu peux arrêter d'être aussi gentil Noé ?

Elle déplore cette attention si particulière, minutieuse et volontaire. Même avec un cœur écrabouillé, il arrive encore à lui donner cette impression d'être différente... émotion vague liée au simple fait qu'ils soient Lou et Noé, rien qu'eux deux sur Terre.

— Désolé.

Ils se partagent une madeleine, debout sur le trottoir.

— Ça va, t'inquiète pas.

— On est encore amis ?

Elle n'arrive pas à croire qu'il pose cette question.

— T'es bête : oui.

Il sourit. Les deux se comprennent.

— OK, je vais devoir partir.

— File.

Mais Noé reste face à elle. Yeux dans les yeux. Étincelle contre étincelle.

— T'as quelque chose à me dire, toi de ton côté ?

Même là tout de suite, il arrive à être à l'écoute, à lire en Louna et tout ce qu'elle cache au plus profond d'elle-même.

— Si je te le dis, on pourra plus être Lou' et Noé, rien que « Lou' et Noé », répond-elle en faisant référence au pavé.

Il soupire.

— Louna...

Elle rit nerveusement.

— Si je t'en parle, je vais avoir l'air bien conne. Me confier sur le fait que tu m'as fait mal au cœur, c'est naze.

Noé pose une main sur son bras. Le contact la fait frémir. Il la retire.

— Moi je m'en fous qu'on soit naze. Je veux juste savoir si tu vas bien.

Silence. Elle sait qu'il doit vraiment partir. Et le pire c'est que la scène ne sonne pas si dramatique qu'elle en a l'air. C'est juste... doux. Alors que tout le corps de Lou' est crispé, elle sent qu'elle peut encore se noyer dans cet océan familier de tendresse.

— Je vais avoir besoin d'un peu de temps pour composer avec ce que je ressens. Mais, ouais, je suis un peu amochée. C'est juste que c'est con que la seule personne avec qui j'arrive à m'ouvrir vraiment, c'est toi. Mais je vais pas m'ouvrir à toi sur toi. Fin c'est complètement délirant. Donc, la seule chose que je peux te dire, c'est que je vais avoir besoin de temps.

Louna sourit tristement.

— Et de madeleines.

Il sourit aussi. C'est toujours pareil. Elle a les yeux qui brillent.

— On en reparle si tu veux. Fin, t'as capté. Je suis désolé de devoir fuir au ski comme ça. Fin bref, je te laisse du temps. Mais j'espère qu'on reste amis. Fin, t'as compris.

C'est la première fois qu'il bute autant sur ses mots.

Elle le rassure avec une petite tape sur l'épaule.

— T'inquiète Noé. On reste amis.

Le dire fait très mal. Mais elle garde le sourire.

Quand il part, c'est le moment idéal pour que toutes les émotions de Lou' se précipitent d'un seul coup sur son cœur. Le pauvre, il a tant à supporter ces derniers jours. Mais rien que de voir celui qu'elle aime, son coeur se trouble autant qu'il ne s'allège. 

Et c'est ça qui rend dingue Louna. Réaliser qu'elle est tellement attachée, qu'elle a même besoin de lui pour se détacher de ses propres ressentis.

Et que ça va être difficile mais nécessaire d'arrêter d'aimer, ainsi.






nda:

(attention double update)

(j'espère que vous êtes bien installés et protégés chez vous, que tout se passe bien.

je pense fort à vous et je suis méga crevée en rédigeant ces deux chapitres!!!


je vous nem,

elo)

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