Au conservatoire, ce mardi, Louna est arrivée plus tôt pour ne pas croiser Noé. Mais le brun a eu la même idée, et sans faire attention, Lou' réalise qu'ils sont peut-être les seuls à attendre que les cours commencent, vingt minutes en avance.

La brune met ses écouteurs et fait mine d'être occupée avec son portable. Le grand brun, lui, est au distributeur en train de se prendre quelque chose à boire et à manger. Elle se force pour ne pas le regarder.

Le temps paraît très long.

— Tiens, pour toi.

Elle pensait qu'il la fuirait. Mais rien du tout. Noé n'a même pas peur de se rapprocher et de lui tendre un des deux Kinder Bueno qu'il ne compte pas manger.

Louna décoche un sourire naturellement puis, réalise qu'elle est en train d'être attendrie, et se ressaisit en serrant de nouveau ses lèvres. Le brun a posé la barre dans ses mains, sans rien dire de plus. Elle n'enlève cependant pas ses écouteurs, le remercie d'un simple hochement de tête.

Noé s'adosse ensuite au mur, juste à côté d'elle et met également ses écouteurs.

Même en froid, Lou' n'arrive pas à être gênée.

Elle le regarde discrètement croquer dans son Kinder Bueno et taper du pied en rythme avec la musique. La brune repense alors aux pubs qu'elle voyait passer à la télé, petite. Les pubs à la con où tout le monde se battait pour avoir ces barres de chocolat, avant de les partager, pour faire la paix. Ils en avaient déjà discuté en appel, quand il parlait de tout et de rien.

— T'as fait exprès de prendre des Kinder Bueno ? demande-t-elle en croquant dans le sien.

Il lui montre une pub de la barre chocolatée en vidéo.

— Ouais, pour faire la paix, comme dans les pubs, répond-t-il en souriant.

Louna soupire intérieurement. Ils se connaissent trop bien, s'en est presque accablant. Elle lui donne alors un coup de coude amical.

— T'es chiant, se contente-t-elle de répondre en souriant.

Encore des sourires.

Elle espère que ses yeux brillent moins que ceux du brun.

Mais Lou' voit sa salle s'ouvrir. Elle ramasse ses affaires. Aujourd'hui, elle ne séchera rien avec lui. La brune observe Noé et sa guitare, ses yeux attendris. Ils ne peuvent s'empêcher de rester amis.

— Je préférais les madeleines, achève-t-elle.

Louna évite toutefois de se retourner, en sachant très bien qu'il est en train de lui sourire, avec ses fossettes et même peut-être un léger rire.

Ils se sont parlés. Et ce n'était même pas gênant.

Argh, qu'est-ce qu'il est chiant à être adorable aussi.