Vers minuit, alors que Louna sent de moins en moins l'effet de l'alcool, la bande s'est éclipsée dans la salle de bain pour faire une contre-soirée.

Pour éviter Noé, Lou' s'est mise le plus loin possible de lui dans la pièce. Elle ne s'est pas non plus installée à côté de Raphaël, qui se tape des barres avec les autres garçons. Finalement, il n'est pas du genre très démonstratif en public.

Seulement, alors que tout le monde discute depuis un long moment, Ségolène craque. Elle commence à pleurer devant tous, en demandant à ce qu'il y ait le moins de personnes possibles auprès d'elle la minute qui suit. Sans attendre Alice et Rose ont commencé à éjecter les autres de la pièce.

—    Lou', tu peux rester ? supplie son amie, assise au bord de la baignoire.

La brune reste auprès d'elle.

Puis, leur amie se délivre.

Ségolène a rompu par appel à vingt-deux heures, un peu après que Louna et elle soient arrivées à la soirée. C'est Ovide qui l'avait appelé comme d'habitude. Mais Ségo', qui avait la discussion avec Lou' fraîchement en tête, n'a pas réussi à se contenir. Donc elle lui dit qu'elle préférait rompre aujourd'hui, et aller le voir, une dernière fois, la semaine prochaine pour se rendre leurs affaires.

—    Hey, t'inquiète pas, on est là, rassure Alice en lui frottant le dos.

Rose lui cherche un verre d'eau pendant que Lou' la regarde silencieusement. Elle doit réagir, la rassurer, la réconforter. Tout ce qu'elle trouve à faire, c'est lui tendre ses bras ouverts.

—    Je te trouve incroyablement courageuse Ségo'. T'as eu la force de t'écouter, prononce Louna.

Ségolène fond alors dans ses bras. Et Lou' sent que ça lui fait un bien fou. Les autres filles se joignent au câlin, pendant que les garçons s'inquiètent. C'est Ilyes, le premier, qui entrouvre la porte. Il est visiblement paniqué quand il croise les yeux de Lou'.

—    Venez, se contente-t-elle de lancer.

Et tous tentent maladroitement de faire un câlin collectif à Ségolène. Noé, lui, garde la porte pour que personne n'entre. Quelques minutes plus tard, les corps des sept amis tous compressés, Ségo' éclate de rire. Elle doit se sentir étouffée physiquement par leur affection.

Puis tous commencent à se décoller et la brune annonce, tout en essuyant son mascara :

—    Pfiouu, les gens, j'ai vraiment cassé. Je l'ai fait...

Les garçons sont choqués. Mais leur amie sourit désormais.

—    Le plus triste, c'est que je me sens soulagée.

Sans attendre et d'un commun accord, tous ont entrepris un deuxième gros câlin groupé. « On t'aime » chuchote ensuite Louna, profondément inspirée par le courage de son amie.