Chapitre 23

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Suzanne s'aperçut qu'il était bientôt 23h, et qu'elle n'avait pas encore mangé. C'est seulement en levant un instant les yeux de son ouvrage qu'elle remarqua que la faim lui tiraillait l'estomac. Jusqu'alors très concentrée, enfermée dans sa bulle, elle n'avait pas sentit le temps glisser sur sa peau. Lorsqu'elle se leva, des fourmis lui envahirent les mollets, fruits d'une position gardée bien trop longtemps. Elle se dirigea vers le grammscenceur en pestant intérieurement. Pourquoi cela ne fonctionnait pas ? Elle en toucherait un mot aux jumeaux, qui sauraient certainement l'aider. Elle bailla. Ce serait pour demain. Arrivée au réfectoire, elle vit Sylvain qui nettoyait les tables.

"Oh, je vais manger dans mon appartement, je ne veux pas t'embêter.

- Ce n'est rien ! Je peux dresser une table pour toi.

- Non merci, ça ira. Toi aussi tu dois avoir envie d'aller te coucher. Tu veux de l'aide ?

- Ne t'inquiète pas, j'ai presque terminé.

- Vous n'étiez pas censés avoir un équipement automatique, au fait ?

- Il arrive demain. En attendant, on fait tout à la main... Voilà, j'ai fini !

- Bonne nuit alors !"

Suzanne n'avait pas fait deux pas dans son appartement que des voix s'élevèrent depuis la chambre.

"Ah ! Elle est rentrée.

- Suzanne !"

Violette et Soan accoururent dans la cuisine.

"Marc et Peter ont disparu !"

*

"C'est pas vrai ! Encore ?

- Quand est-ce que ça va s'arrêter ?

- Je ne sais même pas si c'est possible.

- Granny devrait pouvoir nous apprendre à contrôler ça... elle ne disparait pas sans arrêt, elle.

- Granny ?

- Suzanne...

- Je ne peux rien dire, je l'appelle Mamouchka, rit Peter.

- Bon, tant qu'on est là... Il doit bien y avoir quelque chose à faire dans cette maison ! Ou alors on pourrait aller se promener dans Londres ou... Minute, les gramms fonctionnent dans le passé ?

- Il n'y a qu'une façon de le savoir !"

Marc approuva d'un signe de tête et s'avança vers un gramms positionné sur le paillasson. Il se plaça sur le premier cercle noir et demanda "Téléportation".

Un écran apparut, et il sélectionna sa villa.

"Accès autorisé" annonça une voix métallique.

Marc fit un pas de côté pour éviter le tourbillon qui surgit.

"Ce que je peux être stupide !

- Quoi ?

- L'accès à ma maison est sécurisé. S'il nous est autorisé, c'est que je suis chez moi.

- Et... ?

- Gran... Suzanne ne t'as pas mis en garde ? Il ne faut surtout, surtout, SURTOUT jamais que l'on rencontre nos nous du passé.

- Pourtant, lors de l'incendie, je ne me suis ni vu ni entendu.

- Peter, tu étais à deux doigts de mourir. À mon avis, tu étais trop obnubilé par la flamme pour voir quoi que ce soit.

- Tu dois avoir raison, lâcha-t-il en luttant contre les souvenirs qui affluaient. Enfin ! Que veux-tu faire ?

- Hmmm... JE SAIS ! s'exclama Marc. Suis le guide !" ordonna-t-il avec un clin d'œil.

Il entra une adresse et tira son père dans le tourbillon.

"Wow... Très bon choix, mon fils, approuva Peter en posant une main sur son épaule.

- À qui le dis-tu ? Je suis venu ici des dizaines de fois, impossible de me lasser !

- Ça a beaucoup changé depuis mon époque..." souffla Peter.

En effet, le zoo de Londres n'avait plus rien à voir avec ce qu'il avait connu. Des dragons plus vrais que nature tournoyaient dans le ciel, ailes déployées. Il fallut quelques instants à Peter pour comprendre que ces créatures étaient bien réelles. Il regarda son fils d'un air médusé tandis qu'il émettait un sifflement étrange, qu'il n'aurait jamais cru possible venant d'un humain. Les quatre créatures descendirent en piqué et se posèrent délicatement autour de lui.

"Hein ? Quoi ? Comment tu as fait ?

- Je n'ai pas le talent de maman, mais elle m'a appris les bases, expliqua-t-il sans voir qu'une langue d'un mètre se déployait pour le lécher. Beurk ! Je suis plein de bave maintenant !"

Marc était maintenant couvert d'une substance bleuté et visqueuse, à l'immonde odeur de soufre. Peter ne pouvait s'arrêter de rire devant ce spectacle, et n'était pas loin de se rouler par terre.

"Ne te plains pas, fit-il entre deux gloussements, c'est une preuve d'affection ! Tu devrais être honoré !"

Marc leva les yeux au ciel avant de le corriger.

"Ce n'est pas exactement une preuve d'affection. Les dragons de glace peuvent geler leur salive sur commande, alors quand un Dresseur les appelle, ils le lèchent pour pouvoir le tuer en cas de danger. Maman sait éviter ce genre de désagrément, mais pas moi.

- Mais tu es diplômé et dracologie, dis moi !

- Maman l'est, mais moi non.

- Attends, ... Quoi ? J'ai sorti ce mot au hasard ! Ça existe ? Mais je suis un génie !

- Il faut vraiment te refaire une éducation, soupira Marc.

- Dixit le type plein de bave de dragon ! riposta Peter en riant aux éclats. Excuse moi, mais ça ne t'apporte pas grande crédibilité."

Marc en récolta une poignée et la lança sur Peter avant qu'il ne puisse comprendre quoi que ce soit. Le projectile lui explosa en pleine figure.

"Hé ! se plaignit la victime. Je n'ai rien demandé, moi !

- Je lis dans ton regard l'envie irrépressible de prendre une douche à la salive de dragon, dit-il en projetant une seconde poignée.

- On ne m'a pas deux fois ! s'écria Peter en esquivant.

- C'est ce qu'on va voir !"

Il le poursuivit, l'arme en main, et commença à lui courir après comme un enfant. Au bout d'une dizaine de minutes, Peter leva la main en signe de trêve.

"Stop", supplia-t-il, à bout de souffle.

C'était peine perdue. Une dernière boule de bave vint s'écraser sur son torse.

"Mon tee-shirt ! geint Peter

- Ne te plains pas, c'est une preuve d'affection ! Tu devrais être honoré, ironisa Marc avec un sourire en coin.

- Au moins, j'aurais une excuse pour passer des heures sous la douche... Cette chose est d'une puanteur !

- Ne crois pas qu'une simple douche pourra avoir raison de l'odeur. Elle restera trois jours, enfin, si tu as de la chance.

- Quoi ? Et toi tu m'as balancé ça au visage sans scrupule !

- Je ne voulais pas être le seul à empester, s'esclaffa Marc.

- Je serai donc ton compagnon de malheur ! Des années durant on racontera l'atrocité olfactive que subirent les habitants de Victor !

- Tu n'en fais pas un peu trop ?

- Absolument pas.

- ...Ça te dirais un petit vol à dos de dragon ?

- Tu plaisantes ?

- J'ai l'air de plaisanter ? Voler sur un dragon de glace c'est génial, même quand on sent l'oeuf pourri.

- Mais j'ai le vertige !

- Oh, tu exagères, c'est quand même pour ça je t'ai emmené ici !

- Comme tu voudras, mais c'est à tes risques et périls : tu as l'entière responsabilité de tes tympans.''

Marc ne comprit cette phrase que quelques minutes plus tard, alors que les hurlements stridents de son père lui détruisaient les oreilles.

"Arrête de crier ! On n'a même pas décollé."

Peter ouvrit un œil, et remarqua que le dragon avait encore les deux pieds au sol. Il cessa de s'égosiller, mais se cramponna fermement à son fils.

"Décrispe toi ! Tu es tendu comme un arc !

- Plus facile à dire qu'à faire, maugréa-t-il en parvenant tout de même à se détendre un peu.

- Redresse toi... et resserre un tout petit peu les mollets ! ... Voilà, parfait. On peut décoller."

Peter sentit l'air glisser sur son visage, et garda les paupières soudées, terrifié à l'idée de voir le vide au dessous de lui.

"Tu peux ouvrir les yeux, tu sais..."

Il prit une profonde inspiration avant d'obtempérer. Et il ne regretta pas. Les étoiles scintillaient au dessus de lui et se reflétaient dans les écailles transparentes et légèrement bleutées du dragon. La créature se mouvait tranquillement, au rythme régulier du battement de ses ailes. Ils traversaient le ciel peint à l'encre noire comme une ombre glisse sur un mur. Le flanc de l'animal était étonnamment chaud, et protégeait les jambes de Peter de la fraîcheur de la nuit. Il goûta au moment présent. Des minutes passèrent. Ou peut-être était-ce des heures ? Peu importait en vérité. Et soudain...

"Ça tourne.

- Comment ?

- Ma tête. Ça tourne."

Puis ce fut le noir.









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