14 octobre bis,

Car l'impression d'avoir survécu à une bataille est grande, je crois que commencer une nouvelle page pour exactement la même date est justifiée.

La mamie de Claire est un monstre. Je pensais être préparé mentalement mais c'était pire qu'espéré. J'ai cru ne jamais retrouver ma liberté, je me suis condamné dès avoir passé la porte de la cuisine.

J'ai eu l'impression d'être dans un cocon doux où rien ne pourrait jamais m'arriver, me toucher, m'abattre. Claire souriait tellement fort et son papi était si content que j'ai eu l'impression de voir des rayons de soleil.

J'ai dû boire trois thés et je crois que je commence à ressentir les conséquences. J'ai l'impression d'être seul au monde maintenant. La maison est tellement calme, comme si tout ce qui attirait la lumière s'est éteint ou comme un long sommeil dans lequel chaque recoin s'est plongé.

Je crois que j'arrive pas à dormir, je revois encore tout. Puis l'arrivée ici, l'odeur de la maison, le vieux cadre juste à côté des clés et le grincement de l'escalier lorsque Claire a voulu me montrer ma chambre. Je me souviens de tout.

Claire veut me montrer quelque chose demain. J'angoisse. À mort. J'arrive pas à dormir. Je crois que les insomnies c'est pour maintenant. Au fond, c'est pas grave.

Malo.