imprimer les chairs

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les mots sont plus grands l'été
je les préfère aux mots d'hiver 
ils reflètent les sensations,
les offrent à qui veut bien les éprouver 
j'aime les sensations plus que de raison 
le soleil qui brûle sur ma peau mais mon corps qui reste, qui ne se dégage pas 
l'eau froide qui effleure, qui englobe et envahit bientôt, le corps, la sensibilité du ventre et du torse 
la sueur qui dégouline dans le dos, qui donne envie de disparaître, de ne plus subir
le corps lourd de tout ce qui le compose, de tout ce qu'il reçoit
le corps lourd, orageux qui attend l'orage comme un fou, qui vit pour cet abattement soudain de tout un monde 
le corps qui halète, râle, gémit, vainement, presque silencieusement, ce corps qui n'en finit plus de souffrir et de se détester 
parce que l'été, les corps se donnent à voir à eux-mêmes 
et les cicatrices réclament ce soleil qu'on ne leur laisse pas mériter
on abandonne des mots sur ce qu'il reste de nos corps, comme si déjà ils n'étaient plus rien, étaient morts
on mortifie les corps, ne les laisse pas vivre et les mots sont témoins de cet évitement de l'existence 
qui veut se défaire d'elle-même, partir loin et commencer sa propre absence
les mots d’été nous laissent apercevoir les conditions des corps, leur errance infinie, qui ne souhaite jamais savoir sa fin
l’été est un déversement de mots sur les corps qui se parent d’amour,
se perdent dans leurs charmes et leurs aspirations
l’été, les corps ne ressemblent plus à rien, ne sont que fracas et désordre
les mots rendent tout possible ; 
je t’écris et ton existence devient une réalité
je pourrai faire revivre les morts et donner un corps aux mirages
je le dis souvent, je l’écris toujours : 
tout est dans les mots, tout y reste
alors l’été j’écris dans la folie, dans la latence du monde
et les léthargies de chacun
j’écris les mots que l’on dit tous
et ceux qui sont tus, réduits à néant dans un silence qui n’existe plus
je ne dis plus rien, écris tout et comme un animal sauvage esseulé et affamé
je hurle après les mots
je hurle à la mort pour les retrouver
pour qu’ils ne soient pas capable de mon abandon
j’écris ; j’écris ; j’écris ;
ça serait une pagaille de ne pas le faire, une atrocité 
l’été écrire devient plus simple, envisageable
et je comprends que mon existence est possible
qu’aucune vie m’est inaccessible 
et je raffole de ce sentiment immense de raviver les images et les sensations
pour que l'oubli n'est aucune emprise sur elles

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