Chapitre 3

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C'est presque aberrant, quelqu'un ne peut pas disparaître comme ça, elle est forcément quelque part, ça ne doit même pas faire dix minutes qu'elle est partie ! Il lui est forcément arrivé quelque chose. Surtout qu'il n'y a personne ici, elle n'a pas pu se faire agresser, en plus, je l'aurai sûrement entendu crier ou quelque chose comme ça. Le plus probable, ce serait presque qu'elle soit rentrée dans l'hôpital qui est seulement à une rue de là, mais le hic, c'est qu'elle n'aurait jamais fait une chose pareille de son plein gré, surtout sans avoir mal.

Mais il faut tout de même que je vérifie, que je sache. Je traverse la rue en courant tout en essayant de l'appeler sur son téléphone. Elle ne décroche pas bien-sûr et j'ai beau insister, je n'ai aucune réponse. Je rentre dans le hall des urgences et je me dirige directement à l'accueil.

— Excusez-moi, est-ce qu'une fille serait venue ici ? J'étais avec elle il y a dix minutes, elle s'est blessée et je ne la retrouve plus.

Je ne sais même pas si dans la panique, mes propos ont le moindre sens. Vu la surprise de l'infirmière, rien n'est moins sûr, elle paraît presque effrayée.

— Désolée monsieur, mais il n'y a personne qui n'est venu. La personne que vous recherchez était gravement blessée ? s'inquiète-t-elle en me regardant fixement.

C'est alors que je réagis que mes vêtements sont encore couverts de sang et que je dois être dans un piteux état.

— Non, enfin un peu, il aurait fallu qu'elle vienne ici, mais elle ne voulait pas.

— Quand est-ce que vous l'avez vu la dernière fois ?

— Dans le parc en face.

— Asseyez-vous là, je vais appeler la police, m'annonce l'infirmière de plus en plus inquiète.

— Non, je ne reste pas là, il faut que je la cherche, affirmé-je en ressortant aussi vite que je suis rentré.

De retour dans la rue, je ne suis pas plus rassuré qu'avant, au contraire même, je commence à paniquer. Et si quelqu'un lui avait vraiment fait du mal ? Je ne voudrais pas y croire, mais il faut bien que je me rende à l'évidence, il s'est forcément passé quelque chose et elle n'aurait jamais disparu de son plein gré. À nouveau, je l'appelle, fouillant le parc en courant, tentant de la voir. Mais encore une fois, il n'y a pas la moindre trace d'elle. Parfois, j'ai l'impression de la voir, mais l'instant d'après, elle disparaît, telle une illusion. Mon cœur bat à tout rompre face à une conclusion : elle a disparu. Je ne m'arrête même pas en entendant les sirènes de police, il faut que je la retrouve.

— Jeune homme ? m'interpelle l'un des policiers en s'approchant de moi alors que je cherche toujours.

Je m'arrête, comprenant bien qu'ils vont m'aider à retrouver Kamala.

— Veuillez nous accompagner.

— Non, refusé-je. Il faut que je la retrouve, elle a disparu.

— De qui parlez-vous ? m'interroge-t-il calmement, ne semblant pas vouloir me faire peur.

— Kamala, Kamala Crow.

— Venez, jeune homme, nous allons prendre le relais.

— Non ! Il faut que je la retrouve, elle ne peut pas être partie.

— Nous allons nous en occuper, ne vous en faites pas, nous allons la retrouver d'accord ? Tout va bien se passer. Maintenant, venez, il faut que nous comprenions très exactement ce qu'il s'est passé.

Je n'ai pas envie de partir, en faisant ça, j'ai beaucoup trop l'impression d'abandonner Kamala, mais je me doute bien que vu le regard du policier, je n'ai absolument pas le choix, j'ai assez insisté, si je continue, je vais avoir de problème pour insubordination. Je hoche la tête, ne voulant pas parler, commençant à avoir de plus en plus peur pour Kamala. Et je suis l'homme jusqu'à l'un des véhicules de police garés à quelques mètres seulement. Quand il ouvre la portière arrière, je commence un peu à sentir l'embrouille, mais je ne peux pas trop en vouloir au policier, il fait seulement son boulot et il faut bien avouer que j'ai la tête du coupable en étant ainsi couvert de sang, surtout que c'est celui de Kamala et qu'elle vient de disparaître.

— Asseyez-vous à l'arrière, je vais vous emmener au commissariat pour prendre votre déposition, m'annonce-t-il alors.

Je ne tente pas de m'insurger et je m'installe sagement à l'arrière du véhicule. C'est une sensation très étrange d'être face à une grille, comme si j'avais commis un crime grave. J'en ai fait des conneries dans ma vie, mais pas une seule fois je n'aurais cru que j'allais être embarqué par la police en étant suspecté de quelque chose de grave. Après peut-être qu'ils ne m'accusent pas encore, mais il faut bien reconnaître qu'actuellement, vu le peu d'éléments qui sont à leur disposition, ils ont forcément atteint cette supposition.

De tous les policiers qu'il y a sur place, seul celui qui est venu me chercher monte dans la voiture pour me mener au poste le plus proche, les autres, doivent poursuivre les recherches au plus vite avec les éléments qu'ils ont déjà à leur disposition. Le trajet est assez court et je suis clairement soulagé en descendant, au moins, j'ai un peu moins l'impression d'être enfermé et d'être l'ennemi public numéro un. Bien-sûr, je suis encadré jusqu'au poste de police et deux autres militaires arrivent en soutien dès que je pénètre dans le bâtiment, mais je ne suis plus en cage. On me conduit dans une salle, qui n'est sans doute pas faite pour les interrogatoires, puisque c'est un simple bureau, mais ils n'ont peut-être rien d'autre sur place ou alors ils veulent me laisser une certaine impression d'innocence. Tant qu'ils ne m'annoncent pas mes droits et qu'ils me demandent pas de faire appel à un avocat, tout va bien.

On me demande de m'asseoir sur la chaise face au bureau et l'homme qui m'accompagne depuis le début s'installe en face. Avant même de prendre la parole, il lance un enregistrement sur un magnétophone.

— Jeune homme, je suppose que vous savez pourquoi vous êtes là ? Nous avons été alertés d'une disparition, celle de Kamala Crow et il semblerait que vous êtes la dernière personne à l'avoir vu. Pourriez-vous d'abord me décliner votre identité en entier.

— Pâris Roselin Mike Wilson.

— Date de naissance ?

— 29 mars 2004.

Je sais déjà que c'est la mesure classique pour pouvoir convier l'un des témoins à nouveau en cas de besoin, mais c'est vraiment très perturbant d'être de nouveau dans cette situation. J'espère tout de même que mes antécédents en termes de témoignage ne vont pas me porter préjudice, ce serait bien le comble. Je n'ai jamais détesté ma sœur, mais si son départ me place sur les principaux suspects au niveau de la disparition de Kamala, je vais très sérieusement en vouloir à Ophélie.

— Votre adresse ?

— 87 Parkdale Drive à Leslie Vale.

— Bien, maintenant, auriez-vous l'identité exacte de cette Kamala Crow ?

— C'est Kamala Tracy Crow, je ne me souviens plus de son troisième nom par contre...

— Ce n'est rien, ça devrait suffire pour l'identifier. Connaîtriez-vous sa date de naissance ?

— Le 12 juin 2004.

— Elle est donc majeure aujourd'hui ? vérifie-t-il par acquit de conscience.

Si elle n'avait rien que disparu la veille, elle aurait eu le droit à la procédure de disparition de mineur, mais malheureusement, maintenant, aux yeux de la loi, sa disparition est beaucoup moins importante, après tout, elle est libre de ses mouvements. Ça n'empêchera pas l'enquête d'ouvrir, mais s'ils ne trouvent pas de preuve d'un enlèvement, le dossier sera classé, tout comme celui d'Ophélie. J'espère sincèrement qu'ils vont la retrouver et surtout qu'elle va bien... Je sais qu'elle ne serait pas partie de son plein gré, il lui est forcément arrivée quelque chose.

— Oui, confirmé-je triste.

— Aurait-il tout de même quelqu'un à prévenir de sa disparition ?

— Ses parents, mais je ne connais pas leur numéro.

— Peut-être leur adresse ?

— Ils habitent à Electrona, mais je ne connais pas l'adresse exacte, j'y suis seulement déjà allé.

— Ce n'est rien, nous allons trouver. Auriez-vous une photo de Kamala ?

— Oui, j'ai ça sur mon téléphone, il faut juste que j'en trouve une correcte, affirmé-je en sortant précipitamment mon portable.

Il me faut un peu de temps pour trouver une photo appropriée, surtout que ma main tremble légèrement à cause du stress, je me doute bien que plus je serai long, moins les enquêteurs pourront faire leur travail de recherche. Pendant que je fouille dans ma galerie photo, je m'en veux très honnêtement de ne pas l'avoir prise en photo plus régulièrement, j'aurai même pu avoir l'intelligence de la photographie aujourd'hui, ça aurait sans doute été encore mieux. Je me retrouve à me contenter d'une photo de cet été quand nous nous étions retrouvés sur la plage. Sa robe de plage n'est sans doute pas des plus appropriés pour un avis de recherche, mais au moins, on voit bien ses cheveux geais et sa peau colorée.

Je confie alors mon téléphone à l'agent de police qui s'occupe de transférer l'image à ses collègues avant de me rendre mon mobile.

— Pourriez-vous m'expliquer les circonstances de la disparition ?

Ne sachant pas exactement ce qu'il attend de ma part, j'explique brièvement que Kamala a été déposer le cadeau que je lui ai offert dans sa voiture, que j'ai reçu un appel de ma mère et que quand j'ai raccroché, elle n'était nulle part.

— Vous vous êtes introduit dans l'hôpital combien de temps à peu près après avoir réagi de sa disparition ?

— Je ne sais pas, peu de temps, c'est dans les premier endroits où je l'ai cherché, sans doute cinq minutes, gère plus.

— Vous avez dit à l'infirmière qu'elle était blessée, comme est-ce arrivé ?

Je lui raconte maintenant l'accident idiot qu'elle a eu, prenant bien soit de préciser le lieu, ainsi que son refus d'être soignée et je termine en donnant les détails des soins que je lui ai prodigué.

— Et elle n'avait pas mal ? s'étonne-t-il après que j'ai donné l'information.

— Non, enfant elle s'est sectionnée un nerf de la jambe et depuis, elle n'a presque plus aucune sensation. Mais je ne connais pas tous les détails, ses parents seront sûrement mieux informés que moi.

— Nous leur poserons la question. À quelle heure deviez-vous retrouver Kamala aujourd'hui ?

— Quatorze heures.

— Et vous étiez uniquement tous les deux ? Quelqu'un était au courant que vous alliez vous voir ?

— Oui, on était juste à deux. Et je ne sais pas exactement qui était au courant, sans doute sa famille, ses amies aussi peut-être, j'en ai parlé à Djalu, Djalu Snow, l'un de mes meilleurs amis, mais à priori, de mon côté, il n'y a que lui qui était au courant que j'allais voir Kamala. Peut-être aussi sa mère. Ekala Snow, mais je ne lui en ai pas parlé personnellement.

— Et votre famille n'était pas au courant ?

— Non. Je n'ai pas de bon rapport avec eux et je suis de toute manière seul chez moi.

— Vous vivez seul ?

— C'est ce que je viens de dire. Mes parents travaillent à l'étranger, ils ne sont donc pas là en ce moment.

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