Chapitre 6

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Avec Pâris, nous avons mis en place un plan pour mon retour. Nous ne sommes pas certain que ça marchera, mais en tout cas, ça vaut la peine d'essayer. Déjà, le point le plus important, il faut que ce soit Pâris qui gère mon retour, c'est la seule personne qui me voit et me connaît, mais il ne faut pas non plus qu'il se rende coupable de quoi que ce soit, il a déjà assez souffert de cette affaire. Il a affirmé qu'il s'en sortirait quoi que les gens pensent, mais je refuse d'être à nouveau responsable de ça. En plus, je suis à peu près certaine qu'il m'a dit ça uniquement pour me rassurer. De toute manière, nous lui avons trouvé un alibi : Djalu. Ce dernier revient le week-end du 22 et passera tout son week-end avec sa famille et Pâris. Pâris sera donc tout le week-end avec les Snow, fournissant un alibi inhabile si je réapparais à ce moment-là.

Le dernier point qui nous pose problème, c'est mon excuse à moi par rapport à ma disparition... Après tout, je ne pourrais pas revenir comme si de rien était sans aucune explication, il faut au moins justifier où j'étais pendant ces treize derniers mois. Au début, avec Pâris on aurait pensé dire à la police que j'étais partie faire un tour du monde, mais ça me ressemble tellement peu que ma famille n'y aurait jamais cru. La police pourrait y croire, il n'y aurait pas de problème, mais pour peu qu'elle interroge ma famille ou certain de mes proches... Même s'ils essayent de me protéger, ça risque d'être louche. Je pourrais aussi dire la vérité, au moins à ma famille, mais une fois de plus, avec une enquête, ça risque de poser problème et je n'ai pas envie de leur demander de mentir à la police pour moi. Déjà que Pâris risque d'être obliger de mentir, inutile d'en rajouter encore. Si ça se trouve, à mon retour, la police ne cherchera pas plus loin, mais dans le doute, mieux vaut prévenir que guérir. De toute manière, une chose est sûre, c'est qu'une fois que l'enquête sera définitivement terminé, je révélerais la vérité à ma famille, ils ont le droit de savoir et je n'ai pas envie de laisser toute la responsabilité de mon histoire à Pâris. Sans parler qu'avec un pouvoir comme le mien, c'est vite fait de risquer de disparaître à nouveau un jour

Et aujourd'hui, c'est le grand jour. Pâris est parti faire du vélo avec Djalu en centre-ville et moi, je vais aussi m'y promener comme si de rien était. Et une fois que tout le monde me reverra, je prétendrai être amnésique. C'est la meilleure excuse que j'ai trouvé. Ma famille pourra y croire et la police ne pourra pas avoir la moindre explication. Ça sera dur de faire semblant et beaucoup continueront de se poser des questions sur ce qui a pu se passer, mais au moins, je serais de retour. Et mon mensonge sera plutôt compréhensible et tiendra à peu près la route, en plus, j'aime beaucoup le fait que cette excuse conserve le côté surnaturel de mon histoire.

Par je ne sais trop quel miracle, Pâris me voit avant même que je ne l'aperçoive. Je l'entends alors m'appeler choquer. Sans vraiment attendre, il freine et descend de son vélo avant de se précipiter sur moi, laissant son vélo tomber. Derrière lui, Djalu l'appelle tout aussi plonger dans l'incompréhension :

— Pâris, mais qu'est-ce que tu... Kamala ! s'exclame-t-il dans un hoquet de surprise en me voyant à son tour.

Alors que Pâris me prend dans ses bras, j'entends Djalu abandonner à son tour son vélo pour me rejoindre. Si j'avais déjà pleurer en retrouvant Pâris pour la première fois, l'émotion de sentir le regard des piétons sur moi font à nouveau couler les larmes. Ça fait tellement longtemps.

— Kamala ? Où tu étais passé ? m'interroge Pâris quasiment sur le même ton que la première fois que nous nous sommes revu.

— Où j'étais passé ? répété-je en faisant semblant de ne pas comprendre.

— Tu as disparu pendant plus d'un an, remarque Djalu en me regardant sans comprendre.

Autour de nous, un mini attroupement se forme de personnes intriguées. Impossible de savoir si la plupart sont au courant de ma disparition ou s'ils sont juste curieux de la conversation étrange, mais en tout cas mon retour ne va pas rester discret longtemps. Tant mieux.

— Disparue ? Il y a plus d'un an ? On est le combien ?

Djalu et Pâris échange un regard, inquiets.

— Le 22 juillet... 2023, m'annonce Djalu désolé.

Je le regarde, essayant d'avoir l'air choqué, me demandant au passage si je ne devrais pas m'effondrer plutôt que de le regarder sans comprendre. Trop tard pour la réflexion et Pâris à de meilleur réflexe que moi, me soutenant par le coude, comme s'il avait peur que je tombe.

— C'est quoi la dernière chose dont te souviens ? me demande-t-il, en essayant d'avoir un ton calme, même si l'inquiétude se fait clairement entendre dans sa voix.

Honnêtement, Pâris m'impressionne, je ne l'ai pas mis au courant de mon amnésie en tant qu'alibi, mais il réagit exactement comme il faut.

— Mon anniversaire... On était ensemble au parc... Tu m'as offert un livre, j'ai été le poser à ma voiture et... Qu'est-ce qu'il s'est passé ? ajouté-je en le regardant droit dans les yeux.

— Et tu ne te souviens de rien d'autres ? vérifie Pâris.

Je réponds par la négation. Le silence s'installe entre nous, personne n'osant me révéler que c'est à ce moment-là que j'ai disparu.

— On ferait mieux de l'emmener voir la police, remarque Djalu.

— Pourquoi ? m'étonné-je.

— C'est long à expliquer, affirme Pâris.

Sans plus attendre, nous partons à pied vers le commissariat. Celui où Pâris a été interroger l'année dernière. Pendant tout le trajet, les deux garçons m'encadrent, leur vélo à la main, semblant avoir peur que je m'évapore. Ils m'expliquent aussi une partie de ce qu'il s'est passé autour de ma disparition. En entendant que ma famille s'est inquiété, je demande à Pâris si je peux les appeler, ça me semble logique de faire ça, même si j'ai conscience que sûrement qu'ils ne pourraient pas encore m'entendre. Malgré tout, j'appelle mon père et ma mère avec le téléphone de Pâris, par principe, mais ni l'un ni l'autre ne décroche, ce qui n'est pas étonnant, ils doivent être à la plage avec ma sœur et ils ne connaissent pas le numéro de Pâris. De toute manière, ils apparenteront mon retour bien assez tôt, je ne doute pas que la police les préviendra très vite.

Devant le commissariat, en voyant que c'est l'un des hommes qui avait la charge de l'enquête qui se trouve à l'accueil, Pâris demande à Djalu d'aller les prévenir avant que lui et moi ne rentrons, craignant de faire face à des préjugés. Djalu semble étonner, malgré tout il obéit, comprenant également les raisons de son ami.

— Ça va aller, affirme Pâris en me serrant la main quand Djalu franchit les portes.

Je hoche la tête, essayant d'avoir l'air convaincue, sachant qu'il tente de me rassurer, mais aussi de se rassurer.

Moins d'une minute plus tard, le policier que Pâris avait reconnu, celui qui était chargé de ma disparition, plusieurs mois plus tôt, sort du commissariat. En me voyant, il écarquille les yeux, choqué.

J'ai bien cru que je ne ressortirai jamais du commisariat. Il devrait être onze heures quand nous y sommes arrivé et je ressors seulement huit heures plus tard. Je ne sais même pas si Pâris et Djalu sont déjà sorti ou pas encore. En tout cas, je ne les ai pas vu de l'après-midi. Pourtant j'ai vu du monde. Les policiers ont pris ma déposition, même s'il n'y avait pas grand-chose à dire vu le peu de chose que je prétend me souvenir. Ensuite un médecin légiste est venu m'ausculter, pour contrôler que tout va bien. De ce que j'en ai compris, je vais d'ailleurs parfaitement bien. J'ai une tension normale, pas d'arythmie cardiaque, des réflexes bons, aucune blessure, aucun signe de trauma crânien, pas de traces de liens, aucun hématome et je semble avoir un physique et un poids tout à fait normal. Il m'a également fait plusieurs prises de sang pour des analyses, mais je ne connais pas encore les résultats, même si ça m'étonnerait que j'ai des carences. En bref, à part mon amnésie, qui est d'ailleurs complètement bidon, je vais parfaitement bien. D'ailleurs un psychologue est également venu, pour diagnostiquer mon amnésie étant donné que le médecin légiste n'a trouvé aucune raison physique. Ils cherchent donc une source psychologique. Mais le psychologue a l'air bien embêté face à mon cas, soupçonnant un traumatisme psychologique important, mais n'étant pas capable de déterminer la cause. Je risque d'ailleurs d'avoir de nombreux rendez-vous avec une psychologue, mais ce n'est pas très grave.

Et de toute manière, cette journée est maintenant derrière moi. Tout ça est maintenant derrière moi. À la sortie du commissariat, toute ma famille m'attend, choqués et émus de me revoir enfin. Et moi ça me fait tellement plaisir de leur reparler enfin. Ils m'avaient tous tellement manqué. Ça me fait du bien de me dire que je vais quasiment pouvoir retrouver une vie normale, entourée, heureuse.

— Tout va bien, affirmé-je pour les rassurer. Tout ira bien maintenant.

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