Il n'y a pas si longtemps....

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

(NDA: cet OS est sur un thème très sombre. Toute personne n'étant pas à l'aise avec la mort, les blessures, le sang, le gore, les propos homophobes, les injures et l'utilisation d'armes illégales ou l'univers de la Purge est invitée à quitter le livre.)

18/02/2021: 20h

"Ceci n'est pas un exercice.
Ce message d'alerte annonce le commencement de la Purge.
Certifié par le gouvernement des États-Unis d'Amérique.
L'usage d'armes de classe 4 ou inférieure est autorisé
pendant la purge
Toutes les autres armes sont interdites
Dès que retentira la sirène tout crime y compris celui d'homicide
Sera légal pendant les douze heures qui suivront
La police, les pompiers et les services d'urgence médical
Seront indisponibles jusqu'à 8 heures demain matin,
Heure ou la purge se terminera
Que dieu soit avec vous."

Un soupir résonna dans la pièce, et une silhouette féminine se leva du canapé qu'elle occupait.

La jeune femme alla allumer la lumière, rendant l'espace plus chaleureux, et éteignit là télévision d'un geste rageur.

Elle monta à l'étage du bâtiment vraisemblablement vide, et ferma tous les volets, puis partit en direction de sa chambre.

Elle s'arrêta devant son lit et, dans un énième soupir, se mit à pousser le matelas, jusqu'à ce que ce dernier bascule de l'autre côté du lit. Cela fait, elle s'empara d'un couteau qui traînait dans le tiroir de sa table de chevet, et se mit à découper minutieusement le tissu qui séparait le sommier du matelas.

Elle retira le carré de tissu précédemment découpé, et plongea sa main dans le trou, cherchant à tâtons l'objet qu'elle avait si précieusement caché.

Après quelques dizaines de secondes, sa main heurta l'objet tant convoité, et elle s'empressa de l'extraire de sa cachette, le révélant au grand jour.

La lumière se refléta sur la surface noire mat de son Glock17.

Elle regarda son arme pendant un moment, hésitant encore sur la marche à suivre, puis le rangea à sa ceinture, et se pencha à nouveau sur son lit, pour extraire cette fois ci une boîte carrée dont l'ancienne utilisation était celle d'une boite a biscuit commune.

Elle posa la boîte sur ses genoux, et l'ouvrit, dévoilant une multitude de munitions pour arme à feu, dont le seul témoin à part la femme était son chat en peluche posée à la tête du lit. Elle en prit une bonne quantité, chargea son arme et mit le reste dans une petite banane qu'elle gardait autour de sa taille, puis sortit de la chambre sans oublier d'éteindre la lumière.

Elle descendit précipitamment les escaliers, attrapa sa veste en cuir noir, un masque anti pollution, ainsi qu'un petit couteau suisse qu'elle glissa aussi dans sa banane.

Elle chaussa ses bottes au bout renforcé de métal, attrapa ses clés, et sortit de chez elle en soupirant une énième fois.

Elle referma la porte derrière elle et murmura:

-C'est partit...

Sa silhouette fine s'engagea dans l'allée, qui s'assombrissait au fur et à mesure que la Lune remplaçait son compagnon dans le ciel.

Elle marcha pendant un long moment, essayant de faire fi des hurlements et des coups de feu retentissant dans la ville.

Ce tableau digne des plus grands films d'horreur en ferait frémir plus d'un. Elle pouvait imaginer les cadavres traînant le longs de la rues, tués pour une simple revanche, un simple règlement de compte. Elle s'imaginait le sang qui s'engouffrait dans les égouts, dégoulinant des trottoirs, fuyant les corps que la vie avait déjà quitté.

Un frisson d'horreur lui échappa, mais elle continua de marcher. Elle ne savait pas ce qu'elle faisait, elle suivait juste son intuition. Et son intuition lui soufflait que quelqu'un aurait besoin d'elle. Quelqu'un qu'elle devrait aider et ce, quelque en soit le prix.

Elle vérifia que son arme était bien chargée, par réflexe, et décida que la garder à la main serait plus prudent.

Elle coupa par une ruelle peu fréquentée, préférant éviter les grandes avenues, qui étaient sûrement devenues des scènes de boucheries, les scènes où se déroulait le spectacle de l'atrocité dont les hommes étaient capables.

Elle continua d'avancer, le torse droit et la marche assurée, se repérant aux panneaux qui décoraient les bords de la route.

Dans cette ruelle, elle découvrit un premier cadavre, une fille d'à peu près son âge, qui avait été manifestement dépouillée de ses objets de valeurs.

La terreur et la douleur se mélangeaient sur le visage de la jeune aux yeux sans vie. La brune s'arrêta un instant, et s'accroupit à côté d'elle, puis vint lui fermer les yeux doucement, priant, pour une fois, pour l'existence d'une vie après la mort.

Elle se releva, épousseta son bas et reprit sa marche, les yeux fixés droit sur la route, droit vers un objectif qu'elle ignorait encore.

Le temps s'écoulait, sans qu'elle ne s'arrête de marcher. Elle sentait qu'elle s'approchait de son but. Elle sentait aussi que le temps commençait à presser. Elle accéléra le pas.

Soudain, un cri près d'elle l'immobilisa.

Elle sortit de la ruelle, et tomba sur deux jeunes filles, sûrement plus jeunes qu'elle, qui se retrouvait encerclées par trois hommes armés. L'un des trois s'avança, et pointa son arme vers elles, s'exclamant dans un rire gras dénué d'humanité :

-Ben tiens, depuis le temps que je rêvais d'envoyer des créatures du diables comme vous en enfer! Cette histoire de Purge n'était pas une si mauvaise idée que ça au final, j'aurais débarrassé notre Terre de deux lesbiennes indignes de vivre! Bon voyage jusqu'en enfer les monstres!

La brune vit le monstre qui s'auto-proclamait homme charger son arme, et sa réaction fut instinctive.

Un coup de feu se fit entendre. Un corps s'écroula.

Celui du monstre en face d'elle.

Elle baissa doucement son arme, tandis que le jeune couple se retournait vers elle, les yeux écquarquillés. Elle leur intima de partir d'un coup de tête, que qu'elles firent, et regarda les deux hommes restant.

Un regard froid, sans émotion.

Deux coups de feux consécutifs. Deux nouveaux morts qui tombent. Trois marques furent tracées.

La jeune femme se détourna des corps sans vie,emprunta les chemin inverse, son arme toujours à la main et murmura, comme pour elle même :

-Courage, tout sera fini à la fin de la journée.

Elle ne réfléchissait plus, cela l'aurait mené à sa perte. Elle se contentait d'agir, tel un automate. De prendre la vie de gens qu'elle ne connaissait pas, dont elle ne connaissait pas le passé. Elle se permettait de décider si telle personne avait le droit de vivre, où non.

Elle n'avait pas le choix. Elle ne l'avait plus.

Elle tourna à droit, empruntant une nouvelle rue. Encore une intersection. Elle prit à gauche.

Sans raison elle se mit à courir. Elle passa devant les devantures des magasins fermés, elle ne croisa personne, seulement un chat errant, qui se réfugia dans une poubelle au moment où il la vit.

Elle arriva devant un bâtiment. Bâtiment qu'elle ne connaissait que trop bien, pour y avoir été entraînée pendant quasiment deux ans, avant de le quitter, sans regret.

Et elle les vit, entourés de quatres hommes, manifestement armés, de la même manière qu'elle.

Elle vit la peur sur leur visage. Non, en réalité elle ne vit pas la peur, elle vit la terreur. La vraie, celle qui te fait pâlir à en devenir transparent, qui te donne les nausées. Celle qui te convaint que c'est la dernière fois que tu ressens quoique ce soit.

Elle entendit les hommes les menacer, les insulter, charger leurs armes.

Quatres nouvelles marques tracées, et elle tira.

Quatres fois.

Les quatres agresseurs s'écoulèrent, la vie les ayant quitté avant même qu'ils ne touchent le sol.

Et la femme sortit de l'ombre, son arme à la main, qu'elle rechargea devant les yeux mi-horrifiés, mi-soulagés des huit personnes qu'elle venait de sauver.

Huit personnes pour qui elle devrait donner sa vie, à l'instar de son père adoptif, qu'elle vit gisant par terre, sans vie, à quelques mètres de là. Elle ferma les yeux pendant un instant, mais, n'ayant pas le temps pour le deuil, elle reprit sa contenance et tourna le dos au cadavre, affrontant le regard hagard des hommes qu'elle venait de sauver.

-Pendant ces dix heures restantes, je serais là pour vous protéger.

Cette promesse permit à la jeune fille de s'accrocher aux dernières volonté de son père, celui qui lui avait sauvé la vie, dans le passé, avec pour seul remède miracle son sourire et son dévouement, dans l'éducation de l'enfant qui n'était même pas le sien. Celui qui était mort en remplissant son rôle, en protégeant les jeunes musiciens qu'il aidait depuis 3 ans.

Les huits de réagirent pas, trop choqués d'avoir vu quatres personnes perdre leur vies en face d'eux.

Puis, le leader s'avança, et jaugea la jeune fille du regard. Il vit son intention. Il vit le regard qu'elle leur portait. Et il comprit qu'ils seraient plus en sécurité avec qu'elle qu'avec n'importe qui d'autre.

Alors, doucement, il s'approcha d'elle, et lui tendit lentement la main, qu'elle serra en retour.

-Jae.

-Sae-mi.

Et par cet échange, il sut que la jeune femme ne trahirait sa promesse pour rien au monde.

Le reste du groupe s'avança alors, et se presentèrent un à un, ne se doutant pas que la jeune femme les connaissait déjà tous. Ils n'avaient pas le temps pour les formalités, alors ils firent court. Et la jeune femme ouvrit à nouveau la voie, leur ordonnant de rester groupés.

Ils repartirent en sens inverse, mais la jeune femme décida de contourner la ruelle où elle avait abattu les trois hommes. Elle recalcula leur itinéraire et comprit que le rallongement n'était pas très important. Alors, elle s'engagea dans une autre ruelle ouvrant la voie pour éviter d'autres mauvaises surprises.

Elle aurait dû rester à l'arrière.

À l'instant où elle s'engageait dans la ruelle, une jeune fille lui tomba dessus, complètement apeurée. La jeune brune recula prestement, et interrogea l'inconue du regard. Son interlocutrice reconnut les personnes derrière elles, et souffla de soulagement, avant de s'approcher d'elle et de se courber en signe de remerciement.

-J'avais très peur qu'il leur soit arrivé quelque chose, je vous remercie de les avoir sauvé, je n'aurais pas supporté qu'ils aient été blessés!

Sae-mi s'écarta d'elle, sur ses gardes. Quelque chose ne tournait pas rond. Et elle en eut la confirmation en entendant un cri derrière elle. Elle se figea un dixième de secondes.

Ellie.

Elle se retourna instantanément et vit le plus jeune du groupe qui s'était fait attrapé par une deuxième fille, qui le menaçait d'un couteau sous la gorge.

Elle s'immobilisa à nouveau en sentant le froid métallique particulier d'une lame se poser sur sa gorge, et inclina légèrement la tête, de sorte à croiser le regard fou de la femme qui l'avait piégé. Cette dernière prit la parole.

-Grâce à cette putain de Purge je vais enfin pouvoir avoir Ellie pour moi, alors ne bouges pas, tu n'as pas idée de ce que je suis capable de-

Elle n'eut pas le temps de finir.

Sae-mi avait déjà pressé son arme sur le crâne et la femme, et avait appuyé sur la gâchette sans hésitation, le regard encore plus morne qu'avant. Le corps de la femme au couteau tomba, et la jeune brune tangua légèrement, prise d'une violente accouphène à cause de la proximité du bruit du coup de feu.

Elle pu rétablir son équilibre après quelques secondes, et s'avança vers la deuxième femme, qui maintenait encore le plus jeune du groupe en otage, fixant le corps de sa partenaire sans vie, les yeux exorbités, sous le choc.

Elle se reprit en voyant la brune s'approcher, et hurla:

-N'APPROCHES PAS!! N'APPROCHES PAS OU JE LE TUE!

Alors, Sae-mi s'arrêta d'avancer.

Elle leva simplement son arme, en direction du jeune otage. Elle le regarda dans les yeux, et tira.

Elle maintint le contact visuel avec un Ellie complètement bouleversé, sûrement traumatisé, pendant que le corps de la fan obsessive s'effondrait derrière lui.

Puis, elle s'approcha de lui, et prit doucement ses mains, comme une grande sœur.

-Je suis désolée que tu ais du vivre ca Ellie. Je suis sincèrement désolée de t'avoir infliger une peur pareil. La faute est sur moi, j'aurais dû surveiller nos arrières. Ne t'inquiètes pas, tout sera fini à la fin de la journée.

Doucement, le jeune pianiste reprit doucement contact avec le monde réel, et hocha difficilement la tête.

La jeune femme se détacha de lui, et du lever la tête pour créer un contact visuel, avant de tourner les talons pour reprendre sa marche, rechargeant son arme, et repassant de devant.

Elle prit un peu d'avance sur le groupe, et deux nouvelles marques se dessinèrent.

Ils traversèrent plusieurs rues et ruelles, à nouveau. À chaque fois, Sae-mi ouvrait la marche, puis revenait sur ses pas, pour s'assurer que les membres ne risquaient rien.

Ils empruntèrent une avenue un peu plus fréquentée, et la protectrice se fit encore plus vigilante.

Manifestement, cela ne suffit pas.

Une femme débarqua en courant, les cheveux en nid d'oiseau, des vêtements d'hôpital déchiré, et le regard fou.

Elle s'arrêta devant Sae-mi, et se mit soudainement à fixer derrière là jeune femme, avant de me mettre à hurler et à se frotter les yeux, tellement fort qu'elle menaçait de s'arracher la peau avec ses ongles

-ne m'approche pas... Ne m'approche pas.... Ne.... NON!!! PARS!!! PARS LOIN!!! SALE MONSTRE ! ÉLOIGNES TOI DE MOI!! ELOIGnes toi... Non... Restes.. reviens... Je te tue... Je dois... Je dois te tuer... Tu ne pourras plus m'approcher.. oui.. oui.. te tuer... Il faut... Il faut QUE JE TE TUE MOI MÊME !!!

Durant son monologue incessant, elle n'avait cessé de fixer un point fixe, derrière Sae-mi, un peu à droite de Jae.

Soudain, son regard déjanté se planta dans celui du leader du groupe, et elle s'avança rapidement vers lui, dévoilant le couteau qu'elle avait dans sa main droite.

Sae-mi réagit au quart de tour, et l'attrapa violemment quand la folle là dépassa, ne semblant même pas la voir. Elle fit plier la tête de la femme vers l'arrière, et tapa le plus violemment possible sur sa nuque, qui émit un craquement sinistre.

Et la malade enfuie de l'asile s'écroula comme une poupée de chiffon, morte sur le coup.

La brunette sentit le monde se mettre à tourner autour d'elle, et fixait ses mains.

Ses mains avec lesquelles elle avait tué quelq'un.

Tuer quelqu'un d'une balle et tuer quelqu'un de ses propres mains étaient très différents psychologiquement. Sae-mi s'en rendit compte à cet instant.

Il lui sembla voir ses mains se couvrir peu à peu de sang, et sa tête se mit à bourdonner violemment. Une forte nausée la prit, et un haut-le-cœur l'empêcha de parler.

Elle s'écroula à genoux et vomit tout ce qu'il lui restait dans son estomac, les mains tremblantes et le teint aussi pâle que la mort en personne. Elle se redressa doucement, et répéta plusieurs fois, comme pour se donner un pilier sur lequel elle pourrait s'appuyer :

-calme toi, tout sera fini à la fin de la journée, allez, accroche toi encore un peu, dans quelques heures ça sera fini..
Je dois les protéger jusqu'au bout, jusqu'à ce que ça soit terminé. Encore un effort...

Elle se releva petit à petit, et Jae s'accroupit rapidement à côté d'elle, pour l'aider à se redresser, lui adressant un regard inquiet.

Elle regarda sa montre, qui lui indiqua qu'il était déjà cinq heures et demi du matin. Elle réussit à reprendre une bouffée de courage et se leva complètement, s'appuyant néanmoins pas mal sur le plus vieux.

Elle s'éloigna de lui de quelques pas, trébuchant un peu, et posa son regard sur les septs autres membres qui l'a regardait avec un air allant d'inquiet à terrifié.

Elle capta le regard du compositeur du groupe, Sasha qui dérivait vers le corps de l'ex-internée et tapa sèchement dans des mains, le faisant sursauter et relever les yeux vers elle.

-Ne la regarde pas. Ce qui est arrivé ne peux pas être changé. On se remet en route, on y est presque.

Elle voulut recommencer à marcher mais se fit interrompre par une voix assez douce.

-Bientôt arrivé où?

-Chez moi. Vous y serez en sécurité le temps que cette folie se finisse.

Felix hocha doucement la tête, à l'instar des autres membres.

Le groupe se remit en route et le plus jeune australien ne put s'empêcher de jeter un oeil au cadavre, en frissonant d'horreur. Même morte, la femme conservait des yeux fous et un sourire complètement dément. Il sut à ce moment là que Morphée ne reviendrait pas le bercer pendant un long moment.

Sae-mi continua sa route et accéléra une nouvelle fois le pas, regardant autour d'elle sans arrêt, sa main serrant son arme avec le doigt sur la gâchette, prête à faire feu et à ôter des vies au moindre signe suspect.

Ils marchèrent pendant quelques minutes, coupant par des ruelles, évitant les passages trop utilisés, évitant aussi les ruelles sentant la mort.

Plusieurs fois, ils crurent se perdre, mais Sae-mi semblait si sûre d'elle qu'ils lui firent confiance et la laissèrent les mener, à travers des rues plus sombre et plus étroites les unes que les autres.

La jeune femme ne put malheureusement pas tout leur épargner, si bien qu'ils tombèrent à deux reprises sur des corps d'hommes ensanglantés, tués par balles ou par arme blanches, et traînant dans la rue. Elle n'aurait jamais pensé qu'ils y aurait eu autant de rancuniers, et autant de gens voulant régler leur compte à New York. Le nombre de morts semblait réellement impressionnant, et elle eut pitié pour les services de nettoyages qui passeraient le lendemain, et devraient affronter ces horreurs, et ramasser ces victimes de la folie malsaine de leur congénères.

La ruelle qu'ils empruntaient depuis maintenant deux bonnes minutes déboucha sur une place pavée à priori vide, mais Sae-mi les fit rester dans la ruelle tandis qu'elle sortait et vérifiait la sécurité de la place. Il était hors de question de les mettre en danger inutilement, et le nombre d'immeubles et de cachettes en hauteur permettait largement à n'importe quel tireur un tant soit peu précis de se cacher et de faire feu sur les gens débarquant ici.

Elle n'était pas dupe, elle savait qu'avec l'autorisation de tuer, les trafics illégaux, la vente d'organes et autres allaient exploser sur le marché noir, et avait pleinement conscience que lesdits organes viendraient bien de quelque part, et que de nombreux gens n'aurait aucun scrupule à tuer des innocents pour un peu de blé.

Elle eut parfaitement raison de se méfier, puisque à peine 15 secondes après être sortie de l'embranchement de la ruelle, qui lui procurait un abri, elle entendit une détonation, et sentit un courant d'air passer à quelques centimètres de son oreille.

Elle avait été prise pour cible, et, manifestement, l'auteur de l'attaque avait raté son coup.

Elle s'orienta face à la direction du tir, qui lui avait signalé la position approximative du tireur, et se cacha directement derrière une voiture qui était stationnée quelques mètres à côté.

Et alors débuta une guerre de nerfs.

Pendant de longues minutes, les deux essayaient de toucher l'autre sans y parvenir à cause de la mauvaise orientation, ou du manque d'exposition de l'autre.

Puis finalement, Sae-mi vit une faille. Elle attendit que l'homme sorte de sa cachette en le regardant à travers le pare-brise, et n'hésita pas quand elle le vit bouger.

Une balle fut tirée. En pleine tête.

L'homme inconnu s'écroula et Sae-mi se précipita pour vérifier, ne serait ce que par pure paranoïa, si elle ne l'avait pas raté.

Et effectivement, il était bel et bien mort. Sae-mi redescendit de là où se trouvait le corps.

Une nouvelle marque rejoignit les précédentes.

Elle fit signe aux membres, qui étaient restés terrés dans la ruelle dans un pur réflexe de survie, de la rejoindre, et ensemble, ils traversèrent l'avenue avant de reprendre une petite ruelle juste en face.

Enfin, Sae-mi reprit une autre ruelle, et reconnut directement l'environnement. Ils n'étaient plus très loin. À peine une minutes et ils seraient en sécurité.

Elle vérifia sa montre. Les coups de six heures avaient déjà été dépassés, et ce depuis un bon quart d'heure.

Elle continua de marcher et s'arrêta sur le perron de sa maison, qu'elle avait quitté il y avait déjà bien dix heures. Elle était impressionnée de l'allure à laquelle le temps avait filé.

Elle ouvrit la porte et les fit tous entrer, puis referma derrière elle. Avant de laisser qui que ce soit avancer, elle partit rapidement vérifier que tout était encore fermé, et que personne n'était entré.

La maison était telle qu'elle l'avait laissé.

Rassurée, la jeune femme conserva néanmoins son arme avec elle, et repartit en direction des garçons.

-Il vous reste un peu moins d'une heure quarante-cinq à tenir. Faîtes comme chez vous. Il y a de quoi manger, des endroits où dormir, une télé etc. J'ai des matelas en plus is besoin.

Les membres la regardèrent avec gratitudes et les plus jeunes s'inclinèrent en remerciement, chose qu'elle balaya d'un geste de la main.

Le groupe se dispersa lentement, restant néanmoins tous au rez de chaussée. Heureusement pour eux, la maison qu'elle habitait avec son père était trop grande pour deux personnes, et constituait donc un espace vivable pour 9 personnes.

Son père. Elle ferma les yeux en sentant son coeur s'alourdir. Elle habiterait seule désormais. Elle sentit une migraine arriver, et la maison lui sembla soudain trop grande, vraiment trop grande pour une personne.

Secouant la tête, elle repoussa ces pensées intrusives et décida de s'activer pour occuper son cerveau.

Elle monta à l'étage un instant, pour remettre en ordre l'étage, notamment son sommier et son matelas qu'elle avait démonté et poussé sur le côté pour récupérer l'arme qui avait prise bien trop de vies cette nuit. Elle regarda par la fenêtre, le soleil commençait timidement à montrer ses premiers rayons. Elle soupira de soulagement, de libération.

Elle redescendit en bas pour aller retrouver les garçons, mais leur leader manquait à l'appel.

Elle fit rapidement le tour du rez de chaussée et finit par le trouver dans une salle vide qu'elle utilisait en tant que fourre tout/bureau, regardant par la fenêtre d'un air songeur. Elle s'approcha de lui et s'installa en silence à ses côtés. Ensembles ils comtemplèrent le soleil gagner en confiance et se montrer complètement, faisant disparaître les quelques fins rayons qui l'avait précédé, les englobant dans sa vive lumière.

Jae se détourna de l'astre pour regarder la jeune femme.

-Merci encore de nous avoir protégé. J'espère que tout ira bien pour toi dorénavant. Il hésita un instant, avant de continuer. Je suis vraiment désolé pour Monsieur Wilson. C'était ton père n'est ce pas?

Sae-mi lui fit un sourire doux en hochant la tête.

-C'est fini maintenant, tout est fini. J'espère que vous passerez au dessus des traumatismes que cette nuit aura causé.

Le plus vieux approuva d'un grave hochement de tête.

La brune se détourna alors dans l'objectif de repartir, mais Jae lui attrapa l'avant bras sans trop réfléchir. Il fronça les sourcils en sentant la jeune femme se tendre et rapidement tenter de retirer son bras de son emprise.

Il l'a tira doucement vers lui, puis regarda la plus jeune, inquiet sans vouloir être intrusif. La jeune femme lui lança un regard neutre, mais retroussa sa manche, et le laissa comptempler les douzes marques ornant son avant bras, semblant fraîches, mais espacées chacunes de quelques heures.

Jae la regarda, inquiet et surpris, et elle lui fit un sourire triste.

-J'ai tué trois hommes avant d'arriver jusqu'à vous. Je ne me serais jamais permise de prendre autant de vies sans y apporter une contrepartie, aussi légère soit elle.

Une lueur de compréhension traversa les prunelles du leader, qui hocha lentement la tête, avant de relâcher son bras.

-Je comprends.

Quelque chose le dérangeait, mais il ne savait pas quoi.

Sae-mi s'étira légèrement, avant de rabattre sa manche, et de regarder à nouveau sa montre.

-Il est sept heures cinquante cinq. Vous allez bientôt pouvoir sortir, et repartir chez vous.

Jae hocha la tête, toujours dans ses pensées, et elle lui offrit un nouveau sourire, avant de partir.

Des pas se firent entendre dans l'escalier, signalant au plus vieux que la jeune était en train de monter.

C'est alors qu'il comprit ce qu'il le dérangeait.

Il refit le compte, encore une fois, et de rendit à l'évidence, avant de partir au pas de course, se dirigeant vers les escaliers.

Il y avait douze marques. Sae-mi n'avait tué que onze personnes.

L'église du coin sonna les coups de huit heures, et un coup de feu résonna dans la maison.

Jae était dans les escaliers.

Il accélèra son pas et défonca la porte de la chambre de la brune qui les avait sauvés sans aucune manières.

Devant lui, se trouvait le corps sans vie de la jeune femme.

Un pistolet à la main, un sourire apaisé sur les lèvres, les yeux fermés, Sae-mi semblait dormir profondément.

La traînée de sang s'écoulant de sa temps hurlait silencieusement le contraire.

Le jeune homme tomba à genoux et plaça ses mains sur sa bouche, comme pour empêcher le cri silencieux qui menaçait de s'échapper, fixant le corps de la brunette dans un état de choc total.

Il s'approcha d'elle, et sentit les larmes dévaler ses joues, alors qu'il s'accroupissait auprès du corps de la dernière victime de la folie de cette nuit.

-La douzième marque était pour toi...



~FIN~










---------------------------------------------------------
4073 mots

Voilà donc la fin de mon OS! C'est la première fois que j'en faisais un, c'est la première fois que je faisais une sad end, et c'est la première fois que j'écrivais sur un univers aussi glauque et sombre! Il est d'ailleurs tiré d'un rêve que j'ai fait il y a quelques temps. Désolée des potentielles fautes qu'il pourrait y avoir, j'espère aussi que tout était clair, j'avais fait un brouillon mais certains faits sont plus sous entendus que d'autres. Que dire de plus, j'espère que vous avez aimé, et si vous n'avez pas compris quelque chose, n'hésitez pas à le dire en commentaire, il est possible que je poste un commentaire explicatif si je vois que les lecteurs n'ont pas tout compris ☺️.

En espérant que ça vous ait plu (bien que ca sorte de mon style d'ordinaire)!

Byee!

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro