Chapitre 2

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Durant plusieurs jours, la jeune femme aida les villageois pour leurs plantations. Ce n’était pas une tâche facile, elle ne savait comment s’y prendre avec ces plantes fragiles et belles, mais elle s’en sortait plutôt bien. Retourner la terre avec ses mains n’étaient pas une tâche très compliqué pour elle. De plus, elle n’usait pas énormément de ses muscles et ne se faisait pas plus de mal. C’était d’ailleurs rapidement devenue sa sorti quotidienne et agréable, il arrivait même qu’elle se déplace pour rien. Ils n’allaient pas planter des fleurs et autres végétaux partout dans le village ? Alors elle en prenait soin en les arrosant, en laissant tomber le liquide transparent sur chaque petite pousse qui sortait de terre.

Ce n’était qu’après quelques jours - voire semaines - qu’elle eut le droit à une activité plus « intéressante ». Barnatt lui avait proposé un cours sur sa médecine. Évidemment, ce n’était pas des leçons très avancée, mais il y avait tout de même une complicité à cela. Skyrah savait donc faire quelques médicaments simples et rapides - ça pouvait toujours servir en cas de problème. Elle savait faire un pansement à base de feuilles réparatricez pour la peau. Elle devait en premier lieu les écraser dans de l’eau jusqu’à en former une patte et ensuite l’étaler délicatement sur la blessure. Elle s’amusait. Et grâce à cela, elle remboursait petit à petit toute l’aide que lui avait apporté ce ville et ses habitants.

Le temps passait tranquillement, comme une brise légère de printemps. Ses plaies se refermaient à leurs rythmes et très vite elle put faire des taches plus compliquées qu’avant. Elle portait des sceaux d’eau qu’ils remplissaient dans la rivière à seulement quelques minutes à pieds. Ils avaient l’eau courante dans les maisons, mais préféraient utiliser celle de rivière pour certaines taches - surtout lorsqu’il avait des problèmes avec l’eau de chez eux. Ce village était totalement indépendant et créer ses propres resources. Il était rare de voir les habitants partir pour la grande ville.

La jeune femme fit l’une de ses dernières visites chez Barnatt. Comme elle en avait l’habitude, elle s’assît sur le lit et enleva ses gants. Le médecin ausculta les dernières blessures encore visibles. La pièce était silencieuse, Skyrah décida donc de briser le calme.

- Barnatt, j’ai une question, commença-t-elle en attirant l’attention du blond à lunettes.

- Je t’écoute, fit-il en se redressant afin de récupérer le bandage qu’il lui avait confié.

- Pourquoi es-tu devenu médecin ?

En réalité, elle avait hésité à lui poser cette question, de peur de parler d’un sujet possiblement sensible. Elle se détendit presque immédiatement lorsqu’elle le vit rire face à elle. Il appliqua la crème sur les blessures de son bras gauche avant de répondre.
C’est une bonne question, argua-t-il, et je vais y répondre avec plaisir.

Barnatt se redressa sur sa chaise afin de faire face à Skyrah. Au départ, ils ne se contentaient que de faire leur travail, la jeune attendait patiemment et l’homme auscultait les blessures. Mais avec le temps, eux aussi s’étaient rapprochés. Ils n’y avaient plus ce silence pesant entre eux.

- Disons que mon passé n’est pas aussi beau qu’il en a l’air.

Elle était toute ouïe et le regardait sans dire un mot. Les yeux de l’homme avaient changé, ils étaient plus doux, plus mélancoliques.

- Lorsque je n’avais qu’un jeune âge, mon père a succombé à des blessures dues à son travail. Il était pour moi le plus fort de tous les guerriers. Un jour, son ennemi n’était pas de taille, il le surpassait de loin. Mon père n’a pas voulu l’admettre et en a payé le prix fort. Il n’est pas mort sur le coup. Ce soir là, il est rentré à la maison en boitant et ensanglanté. Il a tenu quelques jours avant de donner son dernier souffle. Je voulais devenir un grand combattant, tout comme lui, pour lui faire honneur. Je me suis installé à Stivalls quelques temps après et, vers mes vingt ans, à épidémie a eu lieu, tuant des centaines de personnes en quelques jours. Les seuls guerriers à ce moment, étaient des médecins et guérisseurs.

Barnatt reprit son souffle en posant ses gants sur son bureau. Elle avait presque eu l’impression d’y voir ses yeux briller. Il commença à ranger ses ustensiles tout en continuant son récit. 

- Même le plus vaillant des combattants ne pouvait rien faire face à celà. Mon père a succombé aux blessures comme eux succombaient aux virus. Les médecins et guérisseurs étaient encore debout, prêt à se battre de toutes leurs forces, à leur manière, avec leurs armes. Ce n’était pas des épées, c’était la nature et la magie réparatrice. C’est à ce moment que j’ai commencé mes études, j'ai décidé de devenir médecin par amour des plantes et non guérisseur. Je suis devenue l’apprenti d’un des meilleurs médecins de Stivalls.

- Pourquoi être venu ici dans ce cas ? Tu aurais pu te créer un nom là-bas, demanda-t-elle.

Il se tourna vers elle et croisa les bras avec un petit sourire encré sur son visage.

- Certes. Mais ce n’était pas réellement ce que je voulais. Un jour, j’ai entendu parler d’un petit village, un des enfants était tombé malade, ils n’en connaissaient pas la cause exacte. Ils ont fait appel à un médecin ou guérisseur pour les aider. J’y suis allé. Le petit avait seulement avalé un aliment avarié. Mais les voir sans défense face aux maladies et blessures me faisait mal. Je n’ai pas pu m’empêcher de rester avec eux. Je suis donc devenu le médecin de ce petit village, Mahi. Et sache, avant de demander, que je suis très heureux ici.

- Je me disais simplement que si tu n’avais pas été là, j’aurais peut-être perdu la vie aussi.

- Ne pense pas à ce qui aurait pu arriver.

Elle se mit à sourire elle aussi écartant ses pensées noires dans un coin de sa tête.

- Tu as raison, en tout cas merci, ton histoire est très touchante. Je crois d’ailleurs que c’est parce que tu as vécu cela que tu es devenu ce que tu es.

En disant cela, un pic avait traversé son cœur. C’était son passé qui avait fait de lui qui il était. Dans ce cas là, qui était Skyrah ? Elle n’avait aucun passé, aucune histoire, ni prénom… seulement un vide perpétuel remuant chaque jour sa douleur. Elle était la femme tombée du ciel, rien d’autre.
Barnatt continua la conversation sans remarque le mal qu’elle cachait derrière son sourire. Aucun des habitants de Mahi pouvait l’aider, à quoi bon servirait de parler de celà ? Elle fit donc comme si de rien n’était et laissa ses doutes dans l’ombre.

Après avoir passé quelques jours chez Barnatt - ou du moins dans son cabinet qui servait de chambre à Skyrah - elle fut fin prête à quitter le village. Elle avait fait de son mieux pour aider chaque personne qui avait rendu sa vie meilleure et plus agréable. Ils étaient comme devenus sa famille, c’était après tout les premiers visages qu’elle voyait depuis sa perte de mémoire. Skyrah allait partir vers la capitale de la magie. Elle avait peur et était même empli de doute. Comment allait-elle s’en sortir seule ? Elle avait toujours fait les choses accompagnée à Mahi, mais là, elle allait se retrouver telle une souris perdue. Il lui était difficile de tout reprendre à zéro. Réapprendre à vivre était une tâche compliquée. Mais la jeune femme ne comptait pas abandonner si vite, elle espérait seulement ne pas craquer une fois là-bas.

Avant son départ, quelques villageois lui offrirent encore leur aide précieuse, chacun à leur manière. Certains lui avaient donné une sacoche, d’autres des provisions afin de se nourrir pour sur la route, et encore de l’argent… Assez pour passer quelques nuits là-bas mais il allait lui falloir trouver du travail si elle voulait survivre.

Son cœur battait à tout rompre en pensant au fait qu’elle allait réellement quitter le village pour l’inconnu. Elle fit ses au revoir à tout le monde en prenant soin de les remercier tous pour leur aide. Puis elle se retourna et passa les petites barrières de bois qui encerclaient Mahi. Elle faisait un pas après l’autre en entendant les voix s’éloigner d’elle. La jeune femme tenait fermentant la anse du sac comme si celle-ci lui permettait d’avancer pas à pas sans se retourner.

Skyrah regardait les alentours profitant du paysage. Elle marchait sur un chemin de terre accompagné de cailloux et parsemé de brins d’herbes ci et là. Elle écoutait calmement ses pieds faire bouger les rocailles dans de petits cliquetis agréables. Elle respirait l’air frais et se laisser caresser par les rayons de soleil qui passait à traverser les feuilles d’arbres. C’était aussi agréable qu’au village, même si ces seuls compagnons étaient des végétaux. Alors qu’elle se perdait peu à peu dans son observation du paysage, des pas rapides et lourds se rapprochaient d’elle.

- Skyrah ! cria l’arrivant derrière elle - qu’elle reconnu au son de sa voix.

Elle se tourna alors pour faire face à son interlocuteur essoufflé qui s’arrêta face à elle. Il prit un temps de pause pour reprendre de l’air et se redressa afin de la regarder. La jeune femme remarqua surtout ce bout de tissus marron entouré de ficelle qui contenait quelque chose, mais elle ne savait quoi.

- Cadmus ? s’étonna-t-elle tout de même de le voir.

Il lui tendit le paquet.

- Prends ceci, la vie en dehors du village est plus dangereuse que tu ne le penses. Et puis, ayant perdu tout souvenir, il est préférable que tu ne voyages pas sans moyen de te défendre, argua l’homme avec de l’inquiétude dans le regard.
Skyrah récupéra donc l’objet et le découvrit : une épée. Celle-ci possédait un beau manche noir de jais et sous le fourreau se tenait une lame aiguisée qui reflétait le soleil. Pourquoi donc aurait-elle besoin d’une arme ? La vie dont on lui parlait ne paraissait pas dangereuse. Et puis, elle ne savait s’en servir comme il fallait. N’était-il pas dangereux de porter ceci sans savoir comment la manier ? Elle fronça les sourcils en voyant cela, elle ne comprenait guère exactement ce qu’il entendait.

- Merci, prononça-t-elle tout de même avec hésitation.

- J’espère que tu n’en n’auras pas besoin, continua Cadmus en portant son regard vers l’épée. Mais je me sentirais mieux si je te savais prête aux dangers.

- Je ne comprends pas, pourquoi être aussi inquiet ? Je pars pour la grande ville. Il n’est pas impossible de croiser des personnes mal-intentionnées mais… n’est-ce pas trop ?

Il dirigea ses yeux vers les pupilles turquoises de la jeune femme.

- Ce n’est pas de la ville dont tu dois te méfier Skyrah, argua le chef, mais de l’extérieur de celle-ci.

- Comment ça ?

Que voulait-il dire ? Qu’y avait-il dehors pour qu’il soit si inquiet ? Elle ne comprenait déjà pas grand chose à ce qui l’entourait, mais Cadmus venait de rajouter nombre de question trottant dans sa tête sans explications claires. C’était si difficile de tout comprendre en si peu de temps.

- Autre fois, la paix et le calme étaient les mots pas lesquels nous appelions nos forêt. Mais depuis quelques temps, les animaux ont commencé à muter et attaquer les passants, expliqua l’homme, même les plus inoffensifs sont devenus dangereux. On raconte que leurs yeux baignent dans une cruauté sans pareille.

- Ils ont changé du jour au lendemain ?

- L’équilibre tout entier a basculé. Je ne saurais t’en dire plus, mais garde à l’esprit que le monde est dangereux.

Dangereux. Était-ce la première fois qu’elle entendait ce mot depuis son réveil ? Celui-ci lui avait donné des sueurs froides dans tout le corps. Elle pensait vivre dans un monde simple et beau, ou la nature et les habitants étaient paisibles. Elle s’attendait à un calme constant qui lui permettrait de se créer de nouveau souvenir. Avait-elle était trop naïve ? Ou rêvait-elle simplement trop ? Elle revenait à la réalité, une réalité dure et injuste.

- Très bien, répondit-elle, merci pour tout.

Cadmus se mit à sourire. Il était rassuré dorénavant.

- Ne me remercie pas, bon voyage, fit-il.

- Je reviendrais vous rendre visite un de ses quatre.

- Tu seras la bienvenue, sourit Cadmus en croisant les bras. À bientôt Skyrah.

Elle se retourna afin de continuer son chemin vers cette belle capitale dont ils avaient fait tant d’éloges. Mais elle n’était pas parvenue à éloigner de ses pensées les mises en gardes du chef de Mahi. Le monde avait subit d’énormes changements chamboulant tout être vivant de Xadis. Pour quelles raisons ? Que c’était-il passé pour en arriver là ? Depuis combien de temps exactement le monde mourait de cette façon ? Elle était d’autant plus perdue. Elle avait l’impression de ne pas avancer. À chaque fois qu’elle croyait en connaître plus, d’autres mystères venaient embrumer sa vision et la faisait dériver. Skyrah souffla à s’en vider les poumons. Ce n’était qu’en redressant la tête qu’elle vit les trois tours flottantes de Stivalls. Elle y était. Il ne lui manquait plus que quelques pas et elle y serait enfin.

Son pas était devenu plus rapide et elle se retrouva vite devant une grande porte dont la continuité formait un mur autour de Stivalls. Devant celle-ci, se tenaient deux gardes, debout et le dos droit. Leurs carrures étaient évidemment bien impressionnantes face à la jeune femme. Elle s’était -  involontairement - crispée en les voyant. Skyrah ne savait que dire afin d’entrer sans encombres.

Les yeux des deux hommes dévièrent sur elle et ils la regardèrent sans rien dire. Le silence vint rapidement peser sur les épaules de Skyrah qui attendait une réaction de leur part. Puis ils finirent tout de même par se décaler et les deux portes massives grognèrent. Elles s’ouvraient face à elle et la lumière vint obscurcir sa vision le temps de quelques secondes. Une fois habituée, elle pu voir avec contemplation cette magnifique ville de la magie.

La foule sonnait dans la rue principale menant directement aux trois tours de cristal - qui s’élevaient au dessus d’un petit bâtiment de même type. Elle fit quelques pas et entendit rapidement les portes se fermer derrière elle. Ce n’était guère comme elle l’avait imaginé, c’était mieux.

Tout était animé, les voix venaient se répercuter sur les murs et créaient ensembles une symphonie de vie dont elle n'avait pas l'habitude. Les marchands avaient ouverts leurs échoppes et criaient pour se faire entendre des passants. Skyrah n'avait pas bougé et fixait simplement les alentours comme submergée par tous ce qu'elle voyait. Cadmus avait raison, la grande ville était bien différente de Mahi. Mais elle aimait celà. La jeune femme avait hâte de commencer sa vie ici, elle avait hâte d'en apprendre plus sur Stivalls, sur ces trois tours de cristal... elle était prête à tout réapprendre.

C'est alors qu'elle commença son premier pas dans la Capitale de la magie et de la nature. Elle y était pour de bon.

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