Chapitre 34

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Cela faisait plusieurs minutes que Azkiel était parti. Skyrah n'arrivait pas à se sortir sa réaction de la tête. Elle ne s'attendait pas à ce silence blessant. Et surtout, elle ne pensait pas que ça pourrait autant l'affecter. Alors sans réfléchir, elle se leva et le rejoignit.

Le son de ses pas était avalé par la nuit. Il lui avait fallut une petite marche avant de le voir dos à elle. L'elfe était assit au sol en tailleur, ses coudes appuyés sur ses genoux. Il semblait fixer l'horizon. Mais peut-être regardait-il seulement le vide ?

Elle prit place à ses côtés. Il ne bougea pas d'un centimètre.

- Je suis désolée, murmura-t-elle en rapprochant ses jambes pour les enlacer. Tu avais raison. J'aurais dû t'écouter.

Il laissa s'écouler quelques minutes avant de répondre. Sa voix était roque et grave.

- Je l'ai vu te poignarder en plein cœur. J'ai vu ton sang se répandre sur ta tenue blanche. J'ai vu ton visage rougir parce qu'elle t'étranglait. Je t'ai vu tomber alors qu'elle retirait son arme. Et toi... tu m'as sourit.

Elle frissonna. Elle entendait sa voix se briser malgré ses efforts pour le cacher.

- Qu'est-ce qui t'est passé par la tête ? A croire que tu attendais ta mort.

Il avait eu vraiment mal. Oh oui. Rare était les fois où il avait ressenti une douleur pareille. Il l'avait vu mourir et la croyait disparu. Azkiel ne pensait d'ailleurs pas possible de ressentir une chose pareille. Mais la preuve en était là. Pourquoi était-il si attaché à une pauvre humaine rencontré il y avait quelques semaines ? Il avait finit par approcher cette étrange femme aux cheveux blancs. Pourtant, lui seul savait à quel point il tentait de ne pas céder à ce genre d'émotion, surtout face aux humains.

- Je pensais... reprit Skyrah, je pensais réussir. (Elle afficha un sourire triste, se moquant de sa propre stupidité.) Elle a tué tant de personnes qui me sont chères. Quand je l'ai vu, je n'ai eu qu'une chose en tête. Je voulais à tout prix les venger. Mais j'ai faillit. Une seconde fois. J'ai été entraînée pour être la meilleure. Pour être celle qui protège le Grand Cristal, cœur de Xadis. Pourtant je n'ai fait qu'échouer dans cette quête. Tu as raison, j'ai été lâche de croire que la mort m'enlèverait ce poids. 

Elle leva la tête vers le ciel pour contenir ses larmes parmi les étoiles. Pourquoi était-il si simple pour elle de se confier à lui ? De montrer ce qu'elle tentait de cacher au monde ? Elle se laissa faire. Et ne vit pas qu'il la regardait.

- Je voulais tant protéger Xadis, que j'ai finit par le tuer...

Les larmes coulaient à flots. Elle les essuya malgré les gouttes qui continuaient de ruisseler sur ses joues.

- Tu as raison, continua-t-elle la voix brisée par le chagrin. J'ai cru un instant que je pourrais tous les revoir. Que je pourrais abandonner la tâche que la reine m'a confié. Mais je me suis réveillée. Et je...

Elle s'arrêta pour respirer. L'air lui manquait. Puis se tournant vers lui, elle plongea ses yeux dans ceux de l'elfe. Malgré la nuit, elle arrivait à y voir la douceur dont il faisait preuve. Il l'écoutait dans le calme.

- Je me suis réveillée chez mon amie... Justie. Sauf qu'elle n'était pas là. Parce que mon cœur battait encore. Malgré la blessure mortelle que m'a infligé Keirah.

Elle tremblait de douleur. Une blessure qui ne se voyait pas. Une blessure que son corps n'arrivait pas à guérir. Qu'il n'arrivait plus à contenir.

- Et si, fit-il en se rapprochant d'elle. Et si tu me parlais un peu d'elle ?

Comment, en une seule phrase, arrivait-il à la calmer de la sorte ? Pourquoi sa voix sonnait aussi belle et mélodieuse dans ses oreilles ? Pourquoi... pourquoi ? Elle avait l'impression qu'il avait prit son cœur dans ses mains afin de panser chacune de ses blessures. Elle le sentait se réchauffer. Et ses larmes s'arrêtèrent alors qu'elle fixait son visage. C'était peut-être la première fois de sa vie où elle arriva à parler de Justie sans pleurer.

Sans aucune gêne, elle avait même finit par poser sa tête contre l'épaule de l'elfe qui l'écoutait attentivement.
Skyrah savait que ce souvenir resterait gravé en sa mémoire. Celui où elle avait sourit naturellement. Celui où son cœur s'était réchauffé d'un sentiment nouveau.

Ils étaient en marche vers la maison de Nakanama et Zoden. Skyrah était retournée au camps avec Azkiel. Cette fois-ci, elle s'était laissée aller dans leur conversation et leur avait même offert quelques petits sourires sous le regard bienveillant de l'elfe qui - comme à son habitude - gardait le silence. Le lendemain, elle leur avait parlé de sa rencontre avec ces deux personnes de son groupe. Elle espérait seulement qu'avec eux, elle arrive à les convaincre de la suivre. Elle savait son choix égoïste mais elle ne pouvait partir sans avoir essayé.

Elle était donc devant leur maison. Son cœur battait la chamade alors qu'il ne lui suffisait que de toquer afin de les revoir. Skyrah avait vu les parents de Justie, confirmé que deux de ses camarades étaient encore en vie... n'étaient-ce pas des signes ? Elle le croyait. Son sourire de retour, elle était en tête de groupe alors qu'elle laissa son poing cogner contre le bois.
La blanche recula lorsqu'elle vit la porte bouger. Elle leva aussitôt les yeux vers la personne face à elle. Elle était si heureuse de les revoir !

- Naka je...

La femme ne la regarda que quelques secondes avant de se tourner pour parler à Zoden.

- Tu attendais de la visite ?

Le cœur de Skyrah se brisa. Non. Pire. Il explosa en morceau alors qu'elle les écoutait.

- Non pourquoi ? répondît l'homme dans la maison.

Elle était surprise. Choquée même. Ses membres tremblaient alors qu'elle essayait de comprendre ce qu'il se passait.

- C'est moi, reprit-elle tout de même la voix effacée. Okalie.

La femme fronça les sourcils et lui offrit un grand sourire.

- Oh ! Okalie !

- Oui !

- Vous venez chercher votre lettre c'est ça ? Attendez j'arrive de suite.

- Ma lettre ?

Nakanama disparu quelques secondes avant de lui tendre une enveloppe blanche. Son prénom était inscrit dessus.

- Je ne sais pas pourquoi elle est arrivée ici, mais la voici. Nous sommes désolé du dérangement.

Elle lui offrit un sourire qu'elle ne connaissait pas et ferma la porte en lui souhaitant une bonne journée. La blanche regarda sa lettre fermée. Ses larmes coulaient sur l'encre, troublant le prénom.

- Je ne comprends pas...

Tous ses amis la regardaient sans rien dire. Elle avait l'air si heureuse sur le chemin. Elle n'avait fait que parler d'eux. Énergie qu'ils n'avaient vu que lorsqu'elle était Skyrah, et encore...

- Je crois... je crois que j'ai besoin de m'asseoir, murmura-t-elle perdue et déboussolée.

Elle les avait vu. Ils allaient bien. Alors pourquoi... pourquoi semblaient-ils... pourquoi l'avaient-ils oublié ? Elle peinait à respirer alors qu'elle se calait contre un arbre. Æthnis face à elle tentait de la calmer.

- Peut-être devrais-tu lire cette lettre ? émît-elle en lui montrant le papier qu'elle tenait si fermement qu'il se froissait.

Elle acquiesça.

Azkiel et Zéphyr restèrent en retrait tout en regardant les deux femmes au sol dans un silence glaçant. Skyrah ôta ses gants sans se soucier de sa cicatrice - qu'elle voulait tant cacher. Et commença lentement à déchirer le papier de ses ongles. Puis d'un geste prudent, elle déplia la lettre pour commencer à parcourir les inscriptions.

« Ma chère Okalie,

Nous sommes sincèrement désolé. Je sais que ça a dû être horriblement dur de nous voir comme cela. Mais laisse moi t'expliquer.

La Grande Guerre a été un traumatisme pour tout le monde. Et je ne doute pas que toi aussi, tu en gardes des séquelles. Je n'arrive pas à vivre comme je l'ai tant voulu. Le groupe du Cristal restera à jamais ma famille, soit en certaine. Mais je n'y arrivais plus. Comme je te l'ai dit. Avec Zoden, nous n'arrivons plus à vivre normalement.

C'est donc avec difficulté - mais le bon choix j'en suis sûre - que nous avons décidé de boire une potion d'oubli. Ça me peine à dire mais je me sens en sécurité en te sachant en vie. Je suis navrée de te laisser un tel poids. C'était notre seule chance de vivre heureux. Et on a décidé de sacrifier tous nos bons souvenirs pour ça.

Je crois en toi Okalie. Je sais que tu mèneras à bien la mission qui nous a été confiée. Et je compte sur toi pour venir nous voir de temps en temps. Même sans souvenir, je suis persuadée que nous t'accueillerons avec plaisir ! Prends soin de notre passé, je te prie. N'oublie pas ce que nous avons vécu ensemble. Laisse une trace de notre existence.

Tu nous manque déjà.

Nakanama et Zoden. »

Elle ne respirait plus. Sa vue était devenue impossible tant les larmes affluaient dans ses yeux. Ils venaient eux aussi de la quitter. Il n'y avait plus de retour arrière. Elle était dorénavant bien seule. Seule à connaître toute la vérité. Seule à les connaître eux. À s'en souvenir. Sa gorge se serra d'autant plus alors qu'elle fermait la lettre pour la remettre dans l'enveloppe. Nakanama avait même prit soin de dessiner - à l'arrière - le symbole de la Prière. Ils avaient tous été choisi par la fleur esprit. Ils avaient finit par découvrir leur marque et les mettre côte à côte comme symbole de courage et de force. Ils formaient un cercle en hurlant « Cristal » sans se soucier de qui pourrait bien les entendre. C'était leur symbole. Celui qui était aussi présent sur chacun de leur uniforme. Son uniforme. Le dernier restant.

Elle se mordit la lèvre afin de contenir sa douleur. C'était finit pour eux aussi. Nakanama et Zoden n'existaient plus que dans le passé. Elle se leva en ignorant l'aide de Æthnis. Elle garda la lettre qu'elle rangea dans sa sacoche et fit quelques pas avant de se retourner vers la maison de bois.

Ils souriaient. Elle les voyait de loin à travers la petite fenêtre. Ils avaient l'air... enfin heureux. C'était pour le mieux. Pour eux. Elle cligna des yeux plusieurs fois. Elle savait que c'était un adieu. Lorsqu'elle se retournera pour partir, elle devra dire à dieu à son passé. Ils n'étaient pas morts, mais c'était tout aussi douloureux. Elle remercia ses amis de la patience dont ils faisaient preuve. Puis, après un énième regard vers cette fenêtre, elle baissa les yeux et partit sans rien ajouter. Son cœur était lourd et brisé. Une nouvelle fois. Pourquoi la vie se voulait-elle si dure ?

- Je ne vous oublierais pas. Jamais, avait-elle chuchoté aux cieux.

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