Un jour,
En 2018.

T.W : suicide, harcèlement.

𖤍

Plongée dans ses pensées, assise au pied d'un immense sycomore, l'enfant crayonnait. Elle crayonnait tant et si bien qu'on l'appelait : « La petite fille aux crayons ».
Près d'elle, entre les racines de l'arbre, reposait une boîte blanche rayée d'un orange pâle brillant au soleil éclatant de l'après midi.
Dans cette boîte, elle cachait ses trésors et ses dessins, ceux que personne n'arrivait à comprendre.
Une fois, on lui avait demandé :

« Pourquoi as-tu peint cette feuille en noir ? Ça n'a aucun intérêt  ».

Alors la petite fille lui avait répondu :

« C'est une représentation de mes pensées et du chaos qui règne dans ma tête ».

Les rires avaient alors éclaté et les larmes de la petite fille aux crayons avaient coulé le long de ses joues.
Les mêmes que celles qui perlaient au bout de ses cils alors qu'elle fixait, de ses yeux voilés, un poisson aux reflets argentés fendre l'eau de sa nageoire dorsale afin de traverser le lac rouge à l'odeur métallique dans lequel stagnait le corps d'une âme incomprise ayant simplement trop souffert.

𖤍

La petite fille aux crayons.