Chapitre 15 - Traumatisme

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Dans le chapitre précédent : Les Alphas décident du lieu etc pour la cérémonie des trois de libération des loups-garous emprisonnés.

« Les survivants seront ravis de se revoir. »

Je pinçai des lèvres et tentai de me calmer. Ils avaient raison. Nous faisions cela pour penser aux morts, mais aussi pour aider les survivants. Alex, Tim, Lucy...

Nous finalisâmes les derniers préparatifs avant que ma mère ne m'interpelle par le lien de meute.

« Il faut que tu viennes Adam et tout de suite. »

Quand je demandais plus de précisions, elle coupa le lien sûrement pour contrôler la menace, mais je lâchai un grognement. Je détestais quand elle faisait ça. Je laissai Luke avec les autres Alphas pendant que je me précipitais vers le bâtiment où logeaient les enfants.

O Luxna, faites que rien ne soit arrivé !

***

Le coeur battant, je regardai la scène devant moi. Lucy avait dans ses bras Elsa. Une enfant que nous avions retrouvée il y a quelques années. Ce que je ne comprenais pas, c'était pourquoi elle riait avec joie près de mon âme-sœur.

« Bon sang, qu'est-ce qu'il s'est passé ici ? Pourquoi les chaises et tables sont tombées ? envoyai-je par le lien à ma mère qui était dans la salle.

Ton âme-sœur, souffla-t-elle avec un air choqué. Elle est... Elle est impressionnante.

Maman ? questionnai-je.

Il y a quelques minutes, nous avons entendu des cris dans cette salle alors que nous étions à côté. Quand on est arrivés ici, Elsa était dans les bras de sa mère, mais tu sais que certains des enfants font beaucoup de cauchemars et sont proies à des flashbacks violents. Elsa n'arrêtait pas de crier dans les bras de sa mère alors que celle-ci ne savait plus quoi faire. J'ai tenté de prendre les choses en main, mais Elsa criait encore plus et là Lucy est arrivée et... elle a giflé Elsa...

Quoi ?!

Adam, ton âme-sœur a giflé une enfant... Après ça, elle s'est fait éjecter contre le mur, puis tu es arrivé. C'est complètement irréel, murmura ma mère en secouant la tête.

Pourquoi elle a éjecté contre le mur ? Qui a fait ça ? »

Mon loup grondait doucement à l'intérieur de moi. Personne ne touchait à mon âme-sœur ou ne lui faisait du mal. J'essayai de dissiper ma colère et attendis que Lucy se relève. Elle était face contre terre. Avec étonnement, je vis un sourire sincère et heureux sur son visage tandis qu'elle regardait les parents d'Elsa à l'autre bout de la salle prendre dans leur bras leur fille Elsa.

La joue d'Elsa enflait à vue d'oeil, même du seuil de la porte je pouvais le voir. Néanmoins le résultat était là. La petite fille s'était calmée. Elle ne criait plus, ne repensait plus à son passé où elle avait sûrement vécu des horreurs.

Je serrai des poings sous cette pensée. Elsa n'était pas la seule enfant à avoir été enlevée et à avoir subi des monstruosités il y a de cela deux ans. Une attaque nous avait privés de plusieurs petits et grands comme Alex.

« Maman ? » demanda Elsa d'une petite voix en direction de Lucy.

J'ouvris les yeux sous la surprise. Lucy m'avait dit qu'elle avait vécu avec plusieurs enfants dont certains l'appelaient maman... Elsa semblait être l'une d'entre elles.

Mon âme-soeur s'assit en tailleur, mais elle gardait ses yeux rivés vers le regard bleu de la petite fille. Je savais qu'elle avait repéré ma présence. Elle leva les bras vers sa protégée et celle-ci se précipita vers Lucy.

Leurs rires se mélangèrent pour n'en former qu'un. Choqué, personne n'osait bouger. Je ne l'avais jamais entendu rire aussi librement et avec joie. Une pointe de jalousie se dressa quand je me rendis compte que peut-être elle ne rirait jamais ainsi avec moi.

« Alors, que s'est-il passé ? murmura Lucy à Elsa tout en sachant que tout le monde pouvait entendre leur conversation.

– J'ai désobéi, répondit-elle d'une petite voix.

– Et quelle était la punition ?

– Le fouet... j'aime pas le fouet. Je préfère me faire taper dessus, ça fait moins mal.

– Oui, c'est clair, » dit Lucy en riant.

Ma mère avait pris un air horrifié tout en portant la main à sa bouche. Je vis du coin de ses yeux, les larmes qui commençaient à se forger. La mâchoire serrée, je me plaçai à côté d'elle pour lui donner le maximum de réconfort.

Le fouet... Les enfants avaient été fouettés. Qui ferait une chose pareille à des petits ? C'était inconcevable.

« Tes parents ont l'air gentils...

– Oui ! Ils sont trop bien ! Ils me grondent pas beaucoup et ils me tapent pas dessus quand je fais une bêtise.

– Oh, tu fais des bêtises toi ? »

Elsa rougit puis se cacha dans la poitrine de mon âme-soeur tandis qu'elle riait.

« Est-ce que tu leur as parlé, ma puce ?

– Non, dit-elle en secouant la tête. Je leur ai rien dit, mais j'ai pas envie de dire, maman.

– Pourquoi, chérie, je suis sûre qu'ils t'aiment beaucoup alors tu peux tout leur dire comme ça ils t'aideront. Et toi aussi jeune homme, » envoya-t-elle à l'attention de Marc, un autre enfant plus âgé qu'Elsa, mais qui je savais ne dormait pas sereinement.

Apparemment gêné, Marc émit un grognement alors que les filles rirent de son embarras. Je vis Lucy hausser des sourcils contre Elsa.

« Ils vont me détester après, souffla-t-elle.

– Pourquoi ? Ils t'aiment maintenant et ils t'aimeront pour toujours, la rassura-t-elle, mais Elsa secoua la tête.

– Parce que j'ai tué Maman, » chuchota-t-elle tellement bas que je n'étais pas sûre que les autres personnes l'avaient entendue.

Elle tremblait de tout son être et pleurait à chaudes larmes alors que Lucy s'était figée pendant un petit moment. Elsa parlait de sa mère biologique... Le couple dans notre meute qui l'avait adoptée ne pouvait pas avoir d'enfant. Et Elsa et sa sœur semblaient à l'aise avec ce couple donc je les avais autorisés à rester ensemble. À devenir des parents.

« Ce n'était pas ta faute, ils t'y ont obligé. Moi aussi, j'ai tué mon père. Mais je ne le voulais pas. C'est de leur faute, pas la mienne. D'accord ? » articula Lucy d'une voix ferme.

Elle avait tué son père ? Je restai choqué face à cette révélation. Que s'est-il passé dans cette prison pour qu'ils leur arrivent autant de monstruosité. Malgré ma colère, je tentai de rester calme. Je ne voulais pas effrayer les enfants dans la pièce.

Lucy relâcha Elsa pour qu'elle aille se plonger dans les bras de ses parents qui semblaient tout aussi choqués par ce qu'ils venaient d'apprendre.

« Je suis désolée pour la gifle, s'excusa mon âme-soeur envers les parents d'Elsa tout en se mettant debout.

– Pourquoi l'avoir giflé ? répliqua la mère adoptive d'Elsa, toujours en pleurs.

– Le meilleur moyen de faire face à la peur est la douleur. Elsa était paralysée et noyée par la peur donc je l'ai giflée pour qu'elle se réveille de son... flash-back. C'était ça ou elle continuait son cauchemar jusqu'à la perte de connaissance. »

Tout le monde la regardait comme si elle était une autre espèce. N'en pouvant plus de toute cette attention qu'elle recevait, j'intervins.

« Ça suffit ! Retournez tous dans vos maisons, » ordonnai-je d'une voix ferme.

Les spectateurs se mouvèrent relativement vite.

Maintenant seule avec Lucy, nous nous dirigeâmes en silence vers notre maison. Elle semblait mal à l'aise. Contrairement aux autres, je comprenais que je devais faire attention à ne pas l'éloigner encore plus de moi. Je ne pouvais pas exiger des réponses tout de suite et je n'étais pas sûre qu'elle me réponde si je lui posais des questions.

« Pourquoi étais-tu par terre ? » demandai-je d'une voix détachée.

Le soleil couché amenait une brise d'air frais. Les éclats des étoiles brillaient déjà dans le ciel qui deviendrait bientôt aussi sombre que mes cheveux. J'entendis Lucy soupirer avant de nous promener entre les plantes que mon frère avait pris soin de mettre sur le chemin.

Arrivés devant chez nous, nous entrâmes en silence. Son mutisme prolongé augmentait ma colère. Elle était têtue.

« J'ai roulé jusque là bas, » déblatéra-t-elle.

Instantanément, mes mains se refermèrent en un poing et l'encre de mes yeux s'agrandit. Elle était vraiment têtue et ma patience ne tenait qu'à un fil mince sur le point de céder.

Lucy recula un peu et se mordit la lèvre inférieure. Elle baissa la tête en signe de soumission, mais ça n'arrangeait pas l'état de mon loup. Il voulait savoir qui avait fait du mal à notre âme-sœur et tant que le sang ne serait pas répandu, il me ferait poser la question encore et encore.

« Si je te dis qui m'a envoyée dans le mur, tu le puniras, mais je ne veux pas de ça, » se justifia-t-elle d'une voix calme.

Je grognai vicieusement. Mon loup n'aimait pas qu'elle protège un homme. Un autre homme. J'allais bientôt me transformer, ce n'était qu'une question de minutes. La rage de ma moitié loup était trop forte pour que je le combatte.

Lucy fit un mouvement qui me surprit. Elle s'avança vers moi et entoura ses bras autour de mon cou. D'un geste vif, je lui entoura la taille et la portai. Machinalement, elle accrocha ses jambes autour de mon buste tandis que son coeur battait aussi vite que le mien. Mes mains se faufilèrent sous mon haut pour la toucher peau contre peau. Je la sentis se tendre sous mes caresses, mais c'était le seul moyen pour que je me calme. Heureusement, elle me laissa faire.

J'inhalai son odeur puis la relâcha doucement sachant qu'elle était inconfortable dans cette position. Si ça ne tenait qu'à moi, je l'aurais gardée près de moi, corps contre corps.

« Je ne le punirais pas, d'accord ? Alors, dis-moi qui t'a fait ça ? demandai-je doucement.

– J'ai giflé Elsa donc son père m'a balancée contre le mur. Ce qui est une réaction tout à fait normale vu ce que j'ai fait à sa fille, » insista-t-elle lourdement.

Je grognai de frustration, car je savais qu'elle avait raison. Le père d'Elsa ne faisait que protéger sa petite. Lucy laissa échapper un petit rire face à mon comportement enfantin. Je lui souris tendrement face à son rire enchanté. Elle dut se rendre compte de ce qu'elle avait fait, car elle déglutit avant de retirer ses jambes attachées à mon torse pour les mettre au sol. Avec une pointe de déception, je la relâchai.

Elle monta à l'étage et alla en vitesse dans la salle de bain. Je m'assis sur le lit et soupirai.

« Maman, tout va bien ?

Oui, ne te fais pas de souci. J'ai rangé la salle et Elsa va beaucoup mieux. Chéri, Lucy a vécu des choses horribles, je ne sais pas quoi exactement, mais comme tu l'as entendu, ils lui ont obligé à faire des atrocités...

Je sais maman, je sais. »

Mon âme-soeur sortit de la salle de bain à ce moment-là.

« Lucy, dis-je, gravement. Que t'ont-ils fait là-bas? »

Soudain, je la vis littéralement le souffle coupé. Je jurai dans ma tête avant de me précipiter vers elle pour la prendre dans mes bras.  

« Hé, oublie ça. Tu n'es pas obligée de me répondre d'accord. »

Nous restâmes ainsi pendant quelque temps dans un doux silence. Apaisé, je lui fis un baiser sur son front.

« Tu sais que tu es vraiment impossible, dis-je en souriant tandis qu'elle me fixait avec confusion. Tu n'arrêtes pas de me désobéir, tu t'enfuis avec ma mère je ne sais où, puis on vous retrouve avec des loups solitaires... J'ai vraiment cru que je t'avais perdu à ce moment-là. Tu me repousses et je ne sais pas pourquoi, mais je ne peux pas renoncer à toi. Tu es bien trop importante pour moi et la meute. »

– J'ai peur pour toi et les autres, avoua-t-elle.

– Pourquoi ? Ne les as-tu pas tous tués ? demandai-je à mon tour, confus.

– Non, il reste quelqu'un que je n'ai pas réussi à tuer, révéla-t-elle après un moment d'hésitation.

– Qui ça ? Qui n'as-tu pas réussi à tuer ? exigeai-je avec sérieux pour que je le tue de mes propres mains.

– Personne que tu connais, dit-elle en secouant la tête. Je ne sais même pas si je le reverrai un jour. »

Elle força un sourire, mais ça ressemblait à une grimace. Elle ne voulait pas me dire la vérité. Sûrement à cause de la peur. Je soupirai.

« Tu sais, maintenant que tu es à moi, je ne laisserai personne te faire du mal, dis-je. Lucy, il faut que je te parle à propos de demain. »

Elle me regarda étrangement.

« Tu as oublié ? Après-demain est la célébration des 3 ans de la libération des loups-garous. »

Je voyais la panique dans ses yeux verts, donc je resserrais ma prise sur elle en espérant qu'elle se détende un peu.

« Hé, calme-toi. Tu n'es pas obligé d'y aller.

– Je sais, désolée. Je ne m'étais pas rendu compte que c'était déjà dans deux jours. Je ne suis pas allée aux célébrations des un an et deux ans donc maintenant je dois y aller. Je veux revoir les autres, dit-elle, déterminée.

– D'accord, mais avant ça, je voudrais que tu intègres la meute. Il y aura beaucoup d'Alpha là-bas, je ne veux pas que les autres pensent que tu es libre. Je ne te demande pas de me laisser te marquer et compléter l'accouplement. Je veux juste que tu fasses la cérémonie d'intégration et je veux aussi te présenter aux autres membres de la meute. »

Je la laissai réfléchir. Je savais que c'était un grand pas pour elle, un grand changement. Après tout, elle avait été assez libre dans son ancienne meute et avant ça elle avait vécu seule, comme une louve solitaire. Et si elle n'intégrait pas notre meute dans les quelques jours à venir, elle deviendrait de nouveau une louve solitaire, et ça, moi et mon loup ne pouvions le concevoir. Lucy était notre âme-sœur.

Je retins donc mon souffle en espérant qu'elle accepte. C'était stupide. Moi, un Alpha, j'avais peur d'une simple réponse. Je commençai à devenir dépendant de Lucy. Trop dépendant.

« D'accord, on organise la cérémonie d'intégration demain ? »

J'hochai la tête, surpris, mais satisfait de sa réponse.

Nous nous endormîmes côte à côte, mais elle n'était plus aussi loin qu'avant. J'avais senti qu'elle s'était légèrement rapprochée de mon corps. Au milieu de nous, nos mains entrelacées semblaient définir notre lien. Un lien qui n'existait pas avant, mais qui s'était construit et qu'elle ne reniait pas.

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