Chapitre 7 - Confusion

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Dans le chapitre précédent : 

Mon loup d'un air paniqué commença à descendre en vitesse les escaliers. J'espérai qu'elle soit en bas. Mais j'espérai surtout que mon âme-sœur n'était pas un rêve. Mes yeux scrutèrent le salon pour la voir assise sur la table basse avec une assiette. Mes épaules s'affaissèrent dans un grand soulagement. Elle était là. Elle était vivante. Elle était réelle.

Je me dirigeai vers elle à grandes enjambées puis la serrais dans mes bras. Je ne la lâchai plus comme si ma vie en dépendait. Son corps était crispé, mais j'étais tellement soulagée de l'avoir contre moi que je répugnais à la relâcher. Ma tête au creux de son cou, j'inspirai brusquement son odeur et murmurai son nom avec un soupir de soulagement.

« Adam, » m'appela-t-elle.

Elle semblait mal à l'aise. Je relâchai mon étreinte sans pour autant enlever les bras qui l'entouraient. Je la regardai droit dans les yeux pour vérifier qu'elle n'était pas un mirage. Subjugué, j'étais convaincu que les sentiments ressentis étaient authentiques. Réels.

Un raclement de gorge exagéré nous surprit tous les deux. Je me tournai pour voir Luke chez moi, avec un sourire aux lèvres. Je ne l'avais même pas entendu entrer... Je soupirai en pensant que cette femme m'accaparait vraiment tous mes sens.

***

Surpris, je tournai la tête pour voir qui nous avait interrompus. Trois hommes se trouvaient dans la pièce. Luke le Bêta, son frère Max qui lui ressemblait beaucoup avec ses cheveux blonds et Tim un excellent guerrier qui ne se ménageaient pas pour nous observer de leurs yeux rieurs. Dans un éclair de lucidité, je refermai mon étreinte autour de Lucy pour la protéger.

Lorsque mon loup comprit qu'il n'y avait aucun danger, je la laissai glisser hors de mes bras, mais un malheureux grognement se fit entendre. Toujours tête baissée, elle prit l'assiette de son petit-déjeuner déposée sur la table basse, puis fila dans la cuisine sous les rires discrets de mes hommes. Je voulais tellement leur coller une baffe pour se moquer de moi, mais je me calmai et les laissai à leurs enfantillages.

« Prenez des valises et montez-les dans ma chambre, ordonnai-je ce qui les fit instantanément moins rire.

– Alors comment se passe la cohabitation pour l'instant ? demanda Luke un peu trop curieux à mon goût tandis qu'on marchait.

– Bien. Pourquoi ?

– Sa réaction quand je lui ai dit qu'il y aurait au moins six gardes dehors ne l'a pas vraiment plus si je me souviens bien.

– C'est vrai, mais elle ne s'est pas plainte pour l'instant.

– Ouvertement, souffla Tim, un homme aux cheveux bruns qui avait l'honnêteté dans le sang.

– Tu penses qu'elle ne veut pas dire qu'elle est mal à l'aise ? lui demandai-je, étonné.

– Je pense qu'avoir autant d'hommes inconnus autour d'elle ne l'aide pas à se sentir mieux. Mais d'après ce que j'ai vu en arrivant, elle semble bien dans les bras de son âme-sœur. »

À cela, Luke et son frère Max éclatèrent de rire. Je secouai la tête en laissant échapper un sourire sur mes lèvres. Lucy était dans la cuisine en train de préparer un petit-déjeuner. À manger qu'elle n'avait pas besoin de faire. J'avais une femme de ménage et une excellente cuisinière qui pouvait s'adonner à ce genre de tâche, alors pourquoi, elle, mon âme-sœur, la femelle Alpha faisait la cuisine. Malgré ma colère, Luke ne se gêna pas pour se précipiter dans la salle.

« Ça sent bon par ici ! s'exclama-t-il, avec un enthousiasme que je ne partageais pas. Ce sont des pancakes. Pour nous ? »

– Tu n'étais pas obligée... commençai-je avec une pointe de colère alors qu'elle me fixa en haussant des épaules.

– Ça ne me dérange pas. J'aime bien cuisiner, répliqua-t-elle avec force pour bien me faire comprendre que c'était son choix.

– Quand j'y repense, le salon a l'air différent, murmura Luke d'un air songeur en dégustant son assiette. C'est super bon.

– Merci, et j'ai fait le ménage, » déclara-t-elle.

Ce fut la goutte d'eau de trop. La tension dans la pièce devenait plus lourde à cause de ma colère. Mon âme-sœur n'avait pas à faire le ménage. Surtout pas elle. Mon regard noir semblait l'effrayer un instant.

« Quand ça ? chuchotai-je d'une voix posée, mais dangereuse.

– À trois heures du matin, » répondit-elle, calmement.

J'allai répliquer, mais Tim, un de mes hommes, prit la parole.

« Elle ne dort que trois heures par nuit, Alpha, » expliqua-t-il.

Mes yeux s'agrandirent de surprise. Que trois heures ? C'était impossible. Qui pouvait vivre avec seulement trois heures de sommeil ? Le corps ne pouvait pas être assez reposé pour tenir debout. Lucy garda son regard sur Tim tandis que je la fixais avec interrogation.

« Tim, dit-elle dans un soupir.

– Lucy, » répliqua-t-il avec un de ses sourires sympathiques.

Mon âme-sœur s'avança pour qu'il la prenne dans ses bras puis éclata de rire quand il la souleva de terre. Je fus surpris de voir cette complicité entre eux. Ils étaient si tactiles. Tim était marié à sa femme qu'il adorait, je n'avais aucune crainte le concernant. Il ne la trahirait jamais. Soudain, je compris. Lucy et Tim se connaissaient. Ils avaient été ensemble dans cette prison ou ils se connaissaient bien avant, peut-être même qu'ils avaient été dans la même meute auparavant...

« Vous étiez ensemble dans... » dit Max.

Heureusement, il arrêta de parler, mais ses paroles avaient quand même mis un froid glacial dans la pièce.

« Tu es en vie, souffla Tim la tête sur sa nuque.

– Oui, toi aussi. »

Ils éclatèrent d'un rire joyeux comme il en était rare d'en entendre. Il la reposa à terre. Elle regarda ensuite Max. Elle fixa un peu trop intensément ses yeux d'un bleu ciel étincelant.

« Je suis Max Carter, se présenta-t-il.

– Mon petit frère ! ajouta Luke en entourant les épaules de son frère de ses bras.

– Alors ? » questionna Tim.

Elle fit un bref hochement de tête et lui sourit. Tim acquiesça de la tête en croisant ses bras, lui donnant un air sérieux.

« On peut leur faire confiance. »

Elle roula des yeux à ses paroles tandis que je ne comprenais plus rien à la conversation.

« On dirait ma louve, murmura-t-elle en croisant mes bras.

– En parlant d'elle, elle t'a forcé à venir ici, pas vrai ? demanda Tim alors que je retenais ma respiration en attendant sa réponse.

– Elle ne m'a pas forcée ! s'exclama-t-elle. J'ai accepté de venir. »

Je relâchai doucement mon souffle, soulagée de savoir de qu'elle puisse ressentir une quelconque envie de se retrouver à mes côtés.

« J'ai vu Dédé hier, mais je n'ai pas pu lui parler, » annonça-t-elle.

Je fronçai des sourcils à l'attente de ce nom masculin. Elle était à peine arrivée hier, et je ne me rappelai pas l'avoir vu parler à un autre homme que Luke et moi.

« Euh...est-ce qu'on peut s'incruster dans la conversation, » demanda Luke avec hésitation.

Son regard plongea dans les yeux marron de Tim comme si elle essayait de lui communiquer des informations secrètes. Je serrai des poings avant de me détendre. C'était normal qu'ils veuillent se parler. Ils étaient amis. Tim avait dû prendre soin d'elle pendant leur enlèvement.

Tout d'un coup, ils se tournèrent tous les deux vers moi en ouvrant la bouche. Mais, je les fis taire en levant ma main, comprenant leur besoin de discuter seul à seul.

« Tim, tu pourras lui faire le tour du territoire, mais je veux que vous reveniez ici avant le coucher du soleil, » stipulai-je d'une voix basse tout en le regardant dans les yeux.

Joyeuse, Lucy se précipita à l'étage. Pendant qu'elle montait les escaliers, je lui indiquai que ses affaires étaient dans notre chambre.

« Allez dehors, j'attends ici.

– Très bien Alpha, répondit Tim.

– Et Tim, pourquoi ne m'avoir rien dit ? demandai-je en le fixant.

– Je ne pouvais pas. Nous nous sommes fait une promesse dans cet enfer. Tout ce qui a été fait ou dit là-bas, personne ne peut le dire à part ceux qui le veulent. Vous êtes un bon Alpha, mais j'ai un peu de temps pour le voir, dit-il avec un sourire désolé. Lucy n'a fait que confirmer que vous étiez bons... »

Après cela, il sortit de ma maison. Luke et son frère Max avaient suivi notre interaction avec interrogation. J'étais soulagé que Tim soit aussi honnête avec moi et surtout qu'il me révèle tant de choses. Mais je ne comprenais pas en quoi la venue de Lucy avait confirmé ma bonté. Je laissai échapper un rire en pensant à cela. Aucun loup-garou n'était bon. Nous étions tous des meurtriers. Mais je supposais que j'étais bon par rapport aux monstres qu'il avait rencontrés lors de son emprisonnement.

J'arrêtai de penser à tout cela, et dis aux deux frères de sortir aussi. Ils s'exécutèrent sans un mot. J'attendis dans le hall d'entrée. Pendant que Lucy finissait de se préparer, je demandai par le lien de meute à l'assistante d'Alex si mon frère allait mieux. Elle me répondit de suite que ses blessures avaient guéri, mais qu'il s'était de nouveau terré dans son atelier. Je soupirai en entendant ses nouvelles. Alex aimait bien son atelier. Un peu trop même, mais c'était le prix à payer pour qu'il s'exprime et se sente mieux.

Je me rendis dans la cuisine pour faire la vaisselle, et revins dans le hall d'entrée. La jeune femme descendit des escaliers à ce moment-là. Je l'observai et allai ouvrir la bouche pour lui parler, mais aucun son ne sortit de ma gorge quand je l'aperçus vêtue d'un haut bleu et d'un jean. Ce qui me surprit le plus était son bras. Tatoué. Mes sourcils froncèrent d'incompréhension. Elle n'avait aucun tatouage quand elle était montée, ni même hier. Je la fixai en attendant une réponse du comment des tatouages étaient apparus sur son bras en moins d'une demi-heure.

« Ce sont des vrais ? » demandai-je en pointant du doigt son bras avec des tatouages de fleurs emmêlées.

Elle hocha la tête en guise de réponse. Mes traits restèrent figés par l'incrédulité totale. Elle avait vraiment des tatouages. Soudain, je la vis se moquer de moi avec discrétion. Et ce sourire lui changeait totalement son visage. Cette expression lui allait si bien.

« Pourquoi tu souris ? Tu te moques de moi ? » demandai-je avec une lueur de malice jouant dans mes yeux gris.

– Non, » répondit-elle alors que je savais qu'elle pensait le contraire.

Lucy se dirigea en direction de la porte d'entrée, mais avec ma vitesse de loup-garou, je lui attrapai la main. Surprise, elle se tourna vers moi puis je collai mon front contre le sien. Elle fronça des sourcils à mes gestes. L'avoir ainsi tout près de moi était si irréel. Un rêve éveillé. Tellement longtemps que je voulais rencontrer mon âme-sœur et elle était là devant moi. Enfin.

Je souris quand sa colère monta en pressant ma main dans la sienne. Elle n'était pas comme je me l'étais imaginé et elle était parfaite ainsi. Mieux qu'en rêve en vérité.

« Tu devrais toujours sourire, » chuchotai-je.

Nos lèvres n'étaient qu'un quelques centimètres de distance. Et je souhaitais tellement refermer ce fossé pour goûter à ses lèvres. Face à sa mine ahurie, je lui souris tendrement. Elle ravala sa salive puis ferma les yeux.

« Je ne peux pas... pas en repensant à mon passé, m'avoua-t-elle.

– Je t'aiderai. On peut y arriver. Tous les deux, » soufflai-je en déposant un baiser sur mon front.

Et je le pensais réellement. Maintenant qu'elle était sous mes yeux, je ferais tout pour elle. Je ne pouvais pas risquer de la perdre. Cela prendrait peut-être du temps, mais j'attendrais qu'elle se sente mieux. Je ferais le nécessaire pour qu'elle se sente mieux. C'était mon devoir d'âme-sœur après tout.

Tête baissée, je la vis observer sa bague ornant son majeur gauche. À l'horizontale, une petite flamme de couleur rouge décorait l'anneau en or. Cet objet discret occupait ses pensées. Et étrangement, il me rappelait la chaîne de Tim où pendait une petite aile blanche dessus.

Main dans la main, nous sortîmes de sa maison. Elle relâcha ma main pour aller vers Tim. Il fut surpris, mais se laissa entraîner par Lucy. Je les regardais s'en aller avec un soupir inquiet. Je fixai ensuite en direction des guerriers qui restaient pour la surveiller. Je leur ordonnai de la suivre à distance. Ils exécutèrent mes ordres rapidement. J'observai une dernière fois où ils étaient partis, puis m'en allai vers les autres guerriers en entraînement pour me combattre avec eux.

La journée se termina ainsi. Sous les combats et cris des guerriers. Un endroit que j'adorais moi même. C'était le seul moment où je pouvais m'entraîner à volonté. M'entraîner à devenir plus fort pour protéger les personnes que j'aimais. C'était ma seule motivation. Que le passé ne se reproduise plus jamais.


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