Mauvaise journée

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"Whose to say that it's you to blame ?

It's the people above you,

The one who say that they love you."

Pain - Hollywood Undead.

Alec, un mois et demi plus tôt...

De la musique plein les tympans, je laisse mon regard se perdre dans les nuages blancs aux teintes orangées alors que je rentre chez moi. La journée a été longue, carrément épuisante, et le seul truc dont j'ai envie maintenant, c'est que l'eau bouillante de ma douche lave la pression qui suinte par tous les pores de ma peau. Mes fenêtres fêlées apparaissent à quelques mètres devant moi ; je prends une grande inspiration et jette de nouveau un coup d'œil au ciel rougissant, comme s'il pouvait m'encourager. À la seconde où ma main se pose sur la poignée de la porte d'entrée, un bruit de verre brisé explose et surpasse la colère de Manafest, que je mets en pause en arrachant les écouteurs de mes oreilles.

Le cœur battant, je me précipite à l'intérieur du taudis dans lequel j'habite depuis mes cinq ans. La table basse est renversée, un trou béant dévore l'écran de la vieille télé de mon grand-père. Petit à petit, mes nerfs se réchauffent, le sang pulse violemment dans mes veines, et toute la haine qui dormait au creux de ma poitrine se réveille. Un bruit sourd retentit, suivi d'un cri, et mon corps réagit avant que je ne puisse m'en rendre compte. Lorsque j'arrive dans la chambre de ma mère, sa lèvre ensanglantée me fait perdre tout contrôle.

Fulminant, je me retourne d'un geste vif pour me jeter sur le connard qui déchire notre famille depuis tant d'années. Les effluves d'alcool qui se dégagent de son haleine putride décuplent ma colère, m'empêchant de retenir mes coups. Malgré son mètre quatre-vingt-douze, il peine à essuyer mes attaques et s'écroule sur le sol dans un grognement lamentable. Son état semi-léthargique me met hors de moi et la bombe à retardement finit par exploser pour enflammer mon corps d'une rage irrépressible. Mon poing s'abat contre la mâchoire de mon géniteur encore et encore, jusqu'à ce que quelques globules rouges giclent sur la moquette grise de la pièce.

Des cris aigus résonnent derrière moi, m'obligeant à cesser de vomir ma hargne sur l'ivrogne pitoyable qui me sert de père. Mon souffle est court, mes mains tremblent toujours de fureur, mais le regard affolé de ma mère me vide de toute mon énergie. Je la dévisage alors que ses prunelles sont rivées vers l'enfoiré qui lui a encore dévasté le cerveau avec ses belles paroles. Elle tente de replacer ses cheveux en désordre derrière ses oreilles, mais son corps secoué de spasmes ne lui rend pas la tâche facile. Pourtant, elle se relève et se dirige vers lui pour l'aider à se redresser.

— Mais ça va pas ! T'aurais pu le tuer ! s'égosille-t-elle en fixant l'hémoglobine qui macule le sol.

— J'aurais pu le... Attends, t'es en train de prendre la défense de ce salopard ?

Une agressivité sourde vibre dans ma voix, et ce bâtard se met à rire. Mes muscles se tendent, ma mâchoire devient tranchante, mes doigts se referment dangereusement sur mes paumes.

— Ne parle pas de lui comme ça, Alexander, je te préviens. C'est ton père !

— Ouais, et mon père prend ma mère pour un putain de punching-ball !

Je fais de grands gestes, je brasse de l'air, je tente de décharger un peu de haine de mes épaules, mais tout le monde sait que les bourrasques ne font qu'alimenter les incendies. Mes cris rauques résonnent dans toute la maison, et la femme que j'ai un jour considérée comme ma mère évite à tout prix de croiser le voile sombre qui recouvre mes yeux. Elle s'éclipse dans la salle de bain, sans doute pour trouver de quoi soigner son protégé, et je ne peux plus me contenir.

— T'attends de finir comme Kate pour réagir ?!

Un sanglot éclate dans la pièce d'à côté et la culpabilité m'attrape à la gorge.

— Regarde dans quel état tu mets ta mère. Tu l'entends pleurer, à cause de toi ? Tu n'es qu'un bon à rien, Alec. Un poison pour cette famille.

Mon sang ne fait qu'un tour, je chope mon géniteur par le col de son tee-shirt dégueulasse puis le plaque contre le chambranle en bois de la porte.

— Toi, je te déconseille de l'ouvrir. T'es tellement misérable que t'es pas foutu de t'en prendre à un adversaire à ta taille. T'es qu'un lâche, un minable.

Focalisé sur ma rage bouillante, je ne vois pas arriver la morsure brutale qui s'abat sur mon abdomen. Le souffle coupé, je lâche son maillot et recule de deux pas, plié en deux. L'ivrogne s'approche de moi en vacillant pour me gratifier d'un second coup dans l'estomac. La douleur fait céder mes genoux, et je m'effondre sur le sol. Alors qu'il défait sa ceinture, l'angoisse m'attrape à la gorge.

— Va-t'en, Alexander.

Le doigt fin de ma mère désigne la porte d'entrée, ses yeux rouges me fixent avec une intensité infinie, mais je ne bouge pas. Je suis comme choqué, incapable de me dire que c'est bien à moi qu'elle parle.

— Dehors ! Sors de ma maison, je ne veux plus te voir ici ! hurle-t-elle, le visage noyé par ce liquide salé que je ne connais que trop bien.

Les dents serrées, je me relève en silence, sans tenir compte de la brûlure qui ravage désormais mes côtes. Je récupère ma veste noire qui traîne sur le canapé en cuir vert foncé, ma musique, puis quitte cette satanée baraque. Les nuages m'accueillent tristement ; le mauve qui les recouvre fait écho à ma peau qui ne va pas tarder à s'empourprer. Je leur adresse un faible sourire avant d'enclencher de nouveau la colère digitale qui s'acharne dans mes écouteurs. La voix de Deuce ne me soulage pas vraiment, mais elle m'aide à oublier ce qui vient de se passer. Elle me fait oublier qu'il gagnera toujours.

À force de marcher en regardant la nuit reprendre ses droits sur le monde, j'arrive devant l'hôpital. Sans réfléchir, je traverse le parking, contourne l'accueil et entre par-derrière. Je monte les escaliers quatre à quatre puis m'arrête devant les soins intensifs. La paume sur la porte, je me ravise au dernier moment. Comme toujours. Après quelques secondes, je finis par continuer mon ascension vers le toit du bâtiment, mais lorsque je l'atteins, un haut-le-cœur fait chavirer mon thorax. Un garçon est là, debout, sur le rebord, les bras écartés. Un stress incontrôlable fait trembler chacune des cellules de mon pauvre corps fatigué, et je m'immobilise.

— C'est vraiment une journée de merde, soufflé-je.



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Alors, maintenant que vous en savez un peu plus sur Alec, que pensez-vous de lui ?

C'est la première fois que j'écris une histoire avec des bonds dans le temps comme ça, alors n'hésitez pas à me dire si c'est dur à comprendre, dur à suivre ou si ma façon de faire est bancale.

En tout cas j'espère que j'arrive à vous embarquer et que vous serez présent.e.s samedi pour la suite !

A très vite les potos !

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