les jeunes gens sont d'or, iels ne sont que lumière
mais dans la nuit, quand les corps se donnent à voir, quand les étoffes tombent lentement,
iels deviennent rouges
leurs corps se baignent dans les contrastes des néons, dans les couleurs sensuelles du monde
leurs corps resplendissent davantage la nuit,
ils s'étirent dans les souffrances de la lune, sa tendre lueur pâle
les jeunes gens aspirent à la beauté,
iels s'y noient, se débattent tels des fauves
toutes griffes dehors, montrent les crocs ;
la beauté est doucereuse, dangereuse
la beauté des corps des jeunes gens est écarlate,
elle rougit d'elle-même, de sa propre existence
et elle rit de la vanité qu'elle aimerait avoir ;
les jeunes gens aspirent à la beauté mais ne la perçoivent que dans les corps des autres
alors iels font l'amour à des corps, tout cet amas de corps — beaux — pour tenter d'y voir plus clair dans leur propre magnificence
(oh comme iels aimeraient pouvoir la voir — l'avoir)
l'amour des jeunes gens est passionné, il découle des coups de cœur, des états d'âme
il est fragile comme un miroir, de la porcelaine et brille comme une ombre
les jeunes gens ont le corps velours,
iels touchent à la jouissance les soirs où iels voudraient mourir ;
pour se sentir vivre et quitter leurs corps en même temps, au même instant
leurs dos se cambrent dans les chambres d'adolescent.es, lorsque les parents ne dorment pas encore
leurs voix s'échappent par les fenêtres ouvertes sur les nuits d'été
les jeunes gens sont timides, en apparence
iels sont maladroit.es, ne connaissent pas l'amour ; ne savent pas le faire
iels ont les corps lourds, pesants
les corps pensants, déjà perdants
iels ont les corps velours, écrasants et écrasés
et dans le rouge des nuits de colère, les nuits qui veulent se suicider, qui ne savent endormir la haine de soi-même, iels se découvrent
les corps sont de longs fils qu'on démêle peu à peu, avec patience et discrétion ;
c'est avec amour que les corps se découvrent velours
et, c'est après l'amour le plus rouge et les draps froissés,
quand on se dit j'ai aimé te faire l'amour — en d'autres termes, j'ai aimé t'aimer —
que le velours est retiré, décousu, déchiré, détruit ;
les jeunes gens ne connaissent pas l'amour d'elleux-mêmes avant de le faire avec un.e autre
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