« - À l'époque, j'étais mariée à un homme plus vieux que moi depuis déjà un bon moment... »

~

« - ANNE ! Je n'y crois pas, où est cette teigne ?! »

La brunette s'était cachée dans un coin, priant pour que son mari ne la trouve pas. Elle entendit ses pas lourds passer devant son placard pour entrer dans sa chambre. Elle sortit rapidement pour fermer la porte et la verrouiller.

« - ANNE ! OUVRE LA PORTE ! TU N'IRAS PAS À CE GROUPE DE LECTURE, TU M'ENTENDS ?! »

La jeune femme rit et se hâta de sortir de la grande maison. Elle se dirigea vers la vieille femme de ménage et posa la clé de sa chambre dans sa main.

« - Attendez une vingtaine de minutes et allez ouvrir la porte à monsieur, je serais de retour ce soir. Au revoir Marie-Christine.

- Madame, attendez ! »

La jeune femme était déjà partie, tenant un peu sa longue jupe pour pouvoir trottiner. Elle se tourna une fois dans la rue pour faire un signe de la main à son mari qui la regardait d'un air accusateur par la fenêtre. Elle sourit un peu, voyant l'homme devenir fou, puis elle se tourna à nouveau pour courir vers son groupe de lecture.

Son mari détestait savoir qu'il avait une femme curieuse et instruite. Pour lui, une femme avec de l'esprit était une menace directe, et son mariage ne pourrait pas survivre.

Pour cause, bien que riche, l'homme était sot. Il voulait que sa femme ait le moins d'esprit possible afin de pouvoir la garder avec lui, mais la jeune brunette était très rusée et savait lui tendre des pièges afin de sortir pour s'instruire avec d'autres femmes presque aussi rebelles qu'elle.

« - Anne ! Nous t'attendions.

- Je vous prie de m'excuser, Marcel m'a retenue. Vous savez à quel point il hait que je vienne ici.

- Évidemment. Les hommes haïssent les femmes avec suffisamment d'esprit pour les surpasser. Bien, asseyez vous mesdames. »

Les jeunes femmes se réunirent sur les canapés du salon de thé pour s'asseoir tranquillement.

« - Bien. Aujourd'hui j'aimerais entendre vos retours sur notre lecture de notre dernière réunion. »

Le salon de thé s'emplit bientôt d'un petit bruit de fond provoqué par les jeunes femmes discutant de leurs dernières lectures. Anne lit l'un des derniers poèmes qu'elle avait écrit, et leur réunion se termina ainsi.