Chapitre trois : Premier contact.

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« - Quand j'ai rencontré le mari de maman Anne, je ne savais pas vraiment sur quel pied danser. J'ai juste senti qu'il fallait que je la protège autant que possible. »

~

Joëlle pédalait dans les rues étroites tandis qu'Anne se tenait à elle, installée sur le porte bagage. La jeune femme regardait curieusement l'autre. Joëlle avait quelque chose de surprenant. Le fait qu'elle portait un pantalon, tout d'abord. Bien que ça soit autorisé elle avait toujours du mal avec cette vision. De plus, la jeune femme avait les cheveux courts, arrangés comme ceux d'un homme sous sa casquette qui faisait déjà un peu vieillotte.

Anne devait l'avouer, elle trouvait que Joëlle avait une prestance folle ainsi, et elle avait également beaucoup de courage à son goût, la jeune femme n'hésitait pas à répondre à chaque homme qui lui faisait un commentaire.

« - Maintenant je dois passer par où ?

- Vous pouvez me laisser ici...

- Mais non ! Je vais vous déposer devant chez vous tout de même, c'est moi qui ait offert de vous raccompagner. Et il faut que vous changiez ces chaussures au plus vite ou vos pieds seront abîmés, j'ai la capacité de vous évitez de marcher. »

Anne sourit très légèrement.

« - Ce sera à droite, remontez un peu la rue jusqu'au numéro 17.

- Très bien. Quelqu'un vous attend ?

- Peut-être la domestique, et très sûrement mon mari. Il n'est pas d'accord pour que j'aille aux réunions du groupe de lecture.

- Ah ! Les hommes ! Ils ne changeront jamais.

- Vous avez un mari, Joëlle ?

- Certainement pas, et je n'en veux pas ! Pour dire vrai je rêverais d'avoir une femme, mais ce n'est pas correct. Je suis bien seule dans ce cas ! »

Anne ne put s'empêcher de sourire en l'entendant. Joëlle lui ressemblait beaucoup, maintenant qu'elle y pensait. Elle aussi rêvait d'une femme, jeune, et la voici mariée à un homme qui est déjà bien vieux pour elle.

Joëlle posa pied à terre devant le domicile d'Anne et se tourna, lui tendant une main pour l'aider à descendre, toujours sur la selle. Anne sourit et déposa doucement sa main délicate dans celle de Joëlle pour s'y appuyer et se lever du porte bagage. Elle lissa un peu sa longue jupe et n'eut pas le temps de remercier Joëlle que la porte de sa maison s'ouvrit en un éclair, dévoilant un homme en colère.

« - Oh ! Je vois pourquoi tu tiens tant à aller à ces réunions stupides ! »

L'homme s'approcha des deux femmes et prit la sienne par les épaules, la secouant un peu.

« - Tu vois cet homme en secret, hein ?! »

Il regarda Joëlle un instant et donna un coup de pied dans son vélo, faisant tomber le véhicule et la jeune femme qui poussa un petit cri étouffé. Elle se redressa d'un seul coup et regarda l'homme d'un air menaçant.

« - Vous êtes pas bien mon vieux ! Vous molestez souvent des jeunes femmes au milieu de la rue parce qu'elles vous ont ramené votre épouse ?! »

Marcel eut un horrible rictus, serrant un peu plus les frêles épaules d'Anne entre ses doigts.

« - Quel type de jeune femme fréquentable s'habille et se coiffe comme un homme ainsi ? Quel genre de jeunes femmes fréquentes-tu à ce maudit groupe, Anne ? Ne me dit pas que tu veux devenir comme cette androgyne ? »

Joëlle écarquilla les yeux.

« - Je vous demande pardon ? Monsieur je ne vous trouve pas très correct avec les personnes que vous venez de rencontrer ! J'ai pris la peine de vous ramener votre épouse afin qu'elle ne s'abîme pas les pieds avec des chaussures inadaptées et vous me poussez au sol et m'insultez ainsi ? Vous êtes d'une grossièreté inatteignable et d'une rare inhospitalité, il faudra penser à vous faire soigner ! Au plaisir de vous revoir, Anne, et je ne vous dis pas au revoir, monsieur. »

Joëlle ramassa son vélo et déguerpit, en colère. Anne s'en voulait, elle aurait dû insister pour que Joëlle la dépose plus loin. Elle savait que la rencontre avec son mari n'avait aucune chance de bien se passer. L'homme détestait le changement, ce qui était différent, et les gens. Alors les gens différents suivant ou provoquant le lent changement de la société comme Joëlle étaient certainement loin de trouver grâce à ses yeux.

Marcel entraîna Anne à l'intérieur, serrant son bras dans son immonde main abîmée d'une poigne ferme. Il jeta sa femme au sol au milieu du salon sans aucun ménagement.

« - Il me semble t'avoir expressément dit de ne pas te rendre à ce groupe de lecture, tu m'as déjà désobéit en y allant, mais tu amènes en plus cette horrible personne devant notre porte ?! Qui pourrait dire si c'est un homme ou une femme ?! »

Anne baissa la tête en mordant légèrement sa lèvre. Elle désirait plus que tout en ce moment posséder ne serait-ce qu'un centième du courage de sa nouvelle amie pour oser répondre à l'homme.

Mais elles étaient très loin d'être le même type de personne sur ce plan là. Anne ne possédait pas le courage nécessaire à répondre à l'homme face à elle. Elle était enfermée dans son mariage, et répondre à son mari ne pouvait être qu'une mauvaise idée et rendre les choses pires.

« - N'oublie là que tu n'es ici que pour être jolie et me donner un enfant. Rends toi utile. »
L'homme attrapa le bras de sa femme violemment pour la lever et la tirer vers la chambre conjugale. Anne n'essaya pas une seule seconde de se rebeller. Depuis son mariage avec cet homme, elle était habituée à vivre ça. Elle ne s'était même jamais posé la question de si cet acte devait être agréable pour elle ou non.

Tout ce qu'elle savait, c'est qu'il ne l'avait jamais été jusqu'à aujourd'hui. Pourquoi est-ce que cela devrait changer un jour ?

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