Chapitre 33 - Welcome

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Dans une semaine c'est Noël. Nous n'avons pas fait de sapin jusqu'à maintenant. En même temps Mathyas n'a plus fêter Noël depuis le décès de sa sœur. Je ne sais pas trop comment il va accueillir cette fête. Surtout que j'ai acheté un petit sapin, tout petit pour ne pas le brusquer. Pour ma part c'est le premier sans Noa. Je lui ai acheté un cadeau, je vais lui déposer le lendemain de Noël. Ça me fait bizarre. Mais ai-je le choix ? J'ai également pris un cadeau pour Mathyas, je ne sais pas ce que nous ferons pour le réveillon. Peut-être que nous le passerons avec Luis. Il a déménagé peu après que j'ai pu acheter le petit local, il y a environ trois semaines. Enfin, c'est Mathyas qui a exigé de le payer, sinon moi je pouvais tout juste le louer. Nous avons d'ailleurs eu une grande conversation sur nos biens respectifs. Lui est riche et moi je n'ai pas grand chose vu que j'ai tout dépensé avec mon père.

Du coup nous lançons notre petit commerce aujourd'hui. J'ai tellement hâte. Je suis juste devant la devanture avec le nom « Chez Ambre & Luis » et j'en suis fière. Nous avons choisi un nom simple, sans fioriture, qui nous ressemble. Nous avons fait une collection mariée pour poursuivre la création de ma robe. Nous avons fais des vêtements pour les garçons et demoiselles d'honneur également. Et là j'ai de nouveau dessiné une collection femme enceinte car la sœur de Luis l'est et qu'il souhaite l'habiller lui-même, collection qui sera exposée en vitrine. J'ai beaucoup d'inspiration depuis que j'ai acheté ce local. Je n'avais pas dessiné depuis tellement de temps, et Mathyas me soutient énormément.

J'ai rendez-vous avec Luis et Mathyas devant la boutique pour faire la grande ouverture. Mathyas avait des rendez-vous professionnels ce matin, il ne devrait pas tarder. Je tourne la tête en entendant des pas. Luis. Il est rayonnant. Il me serre dans ses bras une fois à mes côtés.

— Ambre ! C'est enfin le grand jour !

— Oui. Enfin, je ne pense pas que nous aurons grand monde aujourd'hui.

— Mais si ! On a déjà eu pleins de commande sur internet, et nous sommes super bien situé. Les gens vont venir.

— J'espère que tu as raison.

Je souris et me tourne lorsque j'aperçois la voiture de Mathyas. Mon bel apollon sort de sa belle voiture de luxe tellement élégamment. Loin du solitaire du voilier. Il attache le bouton de son costume bleu foncé tout en s'avançant vers nous.

— Ambre, arrête de baver s'il te plaît.

Luis rit et je lui fais une grimace avant d'enlacer le cou de Mathyas et d'embrasser ses lèvres.

— Bonjour mon amour.

Je passe mes mains sur le bord de sa veste. Bon sang, pourquoi ne sommes pas nous à la maison ? Je lui aurais sauté dessus directement. Il me sourit, ce qui le rend encore plus sexy, puis il serre la main de Luis en lui disant bonjour. 

Lorsque Mathyas observe notre boutique, Luis me fait un signe pour me faire comprendre qu'il lui donne chaud, bien évidemment ! Je me retiens de rire et regarde Mathyas. Il caresse mon dos.

— J'aime beaucoup le nom.

— Allez on ouvre.

Je souris et je tends les clés à Luis, lui laissant l'honneur d'ouvrir la grille. Il appuie sur le bouton et le rideau de fer s'ouvre doucement laissant apparaitre notre vitrine, que nous avons eu du mal à disposer hier soir. D'un côté, le coin mariage et de l'autre le coin casual. J'adore. Je ne peux m'empêcher de prendre une photo.

Mathyas me prend mon téléphone des mains et nous demande d'aller nous placer devant pour immortaliser l'instant. Luis m'attrape dans ses bras et nous sourions tous les deux vers Mathyas. Puis il m'embrasse la tête.

— Merci Ambre ! Je réalise un rêve, avec ma meilleure amie. Que demander de plus !

— Merci à toi, de t'être lancé avec moi.

Je souris en lui embrassant la joue. Ça ne pouvait pas être quelqu'un d'autre que lui pour faire ça. Luis va ouvrir la porte et je rejoins Mathyas.

— Bravo chérie. C'est super.

— Merci d'être là.

— Je n'aurais pas loupé ça, voyons.

Je le regarde en souriant et je l'emmène visiter la boutique. Il observe tout, les mains dans les poches avant de nous regarder.

— Je pourrais vous rattacher à l'entreprise que j'ai. Je n'y fais strictement rien, mais peut-être que ça pourrait vous servir pour vous faire un nom...

Il gère une grande entreprise européenne, ce serait beaucoup trop pour notre petit business. Mais ça nous donnerait un petit coup de pouce. Luis le remercie plusieurs fois et je souris en passant ma main dans son dos.

Nous finissons de visiter et Mathyas rentre à la maison pendant que nous gardons la boutique cet après-midi. La gérante de la boutique de produits locaux, celle qui m'avait proposé un petit boulot, est venue me rendre visiter et me féliciter. Nous serons juste à côté. Elle nous a même passé une petite commande pour sa fille qui est enceinte. Je m'occupe de dessiner tout l'après-midi, nous devons avancer au maximum pour avoir une collection complète et Luis est à la fabrication.

***

Ça y est nous sommes à la veille de Noël. Mathyas n'a pas trop mal accepté mon petit sapin. Nous avons super bien travaillé cette semaine avec Luis. Nous avons envoyer pleins de commandes. J'ai récupéré le petit cadeau de Mathyas et je rentre à la maison. Il a dû préparer le dîner. Luis ne dîne pas avec nous au final. Il va passer son week-end dans sa famille à quelques heures d'ici. 

Je rentre à la maison et ça sent extrêmement bon. La lumière est tamisée et il a allumé le petit sapin. Il est trop adorable. Je pose mon manteau avant d'aller à la cuisine. Il est aux fourneaux magnifiquement vêtu d'un jean noir et d'une chemise de la même couleur, retroussée aux manches. Je pose le sac près du canapé avant d'aller le rejoindre. Il tourne la tête vers moi et me sourit. Je passe ma main dans son dos en l'embrassant.

— Bonsoir mon amour. Ça sent délicieusement bon.

— Bonjour chérie. Tu peux t'installer ça va être prêt.

Je souris et l'observe terminer puis se laver les mains. Je me dirige à la table qu'il a joliment décoré. Je sais qu'il se donne du mal pour moi. Hier soir il m'a retrouvé en pleurs et ça lui a fait mal. Mais c'est horriblement difficile pour moi de ne pas être avec mon père et Noa pour la toute première fois. Alors il essaie de rendre ça moins difficile. Il nous serre un verre de vin chacun avant de s'asseoir en face de moi. Il me demande comment s'est passé ma journée tout en commençant à manger l'entrée : du saumon. J'adore ça.

— On a eu du monde à la boutique aujourd'hui c'était super. Nous avons expédié encore pas mal de commande. Ça commence à prendre forme en à peine plus d'une semaine, c'est plus que ce que j'espérais.

— Je suis tellement content pour toi.

— Et toi ?

— Je suis resté à la maison, je n'ai pas fais grand chose pour le coup. Juste préparer le dîner.

Je souris en tapotant le pied de mon verre en le regardant manger. Il termine son assiette alors que je n'ai pas commencé la mienne.

Il me regarde en haussant un sourcil, montrant son inquiétude soudaine.

— Ambre, ça ne va pas ? Tu n'as pas touché à ton assiette, ni à ton vin.

— Euh oui oui ça va. Mais euh... J'ai peur de ne pas avoir de place pour le reste.

— Ambre, le but de Noël c'est d'avoir l'estomac à en exploser, non ?

— Oui oui bien sûr. Mais comme ce fameux soir où on a été malade, non merci.

Je souris. Ça me fait de la peine de gâcher ça en réalité. Il sourit en prenant son verre et me regarde.

— Eh bien on trinque alors... À notre premier Noël ensemble, à mon premier Noël depuis des années tout court...

— Merci de le fêter pour moi, Mathyas... Merci d'être là. Je t'aime.

Je prends mon verre pour trinquer avec lui et il boit une gorgée ensuite. Je repose mon verre et il me regarde sans comprendre.

— Ambre...

— Je suis enceinte Mathyas.

Je ferme les yeux pour ne pas voir sa réaction. Je ne voulais pas lâcher ça comme ça, de façon aussi brute. Il n'est pas habitué à ça, il n'est pas prêt pour ça en plus. Je ne l'étais pas non plus. C'était un véritable choc sur le moment. Et c'est la raison du pourquoi je ne bois pas mon verre de vin que j'adore habituellement et que je ne mange pas le saumon cru.

Il y a un grand silence qui parait durer une éternité. Je rouvre les yeux pour le regarder. Il n'a pas bougé et me regarde. Je n'arrive pas à savoir ce qu'il pense. J'enchaîne, mais je crois que je vais pleurer. Mes hormones sont à vif depuis quelques jours.

— Je suis désolée Mathyas... Je sais que ce n'était pas du tout prévu. Je sais que l'on va trop vite. Je sais que je ne suis pas prête et toi non plus... Mais il est là...

Je renifle et cache mes yeux. Je pleure silencieusement face à son lourd silence. S'il me dit que c'est trop pour lui, qu'il ne veut pas de cet enfant, je ne sais pas comment je vais réagir. J'ai déjà eu du mal à accepter ce test de grossesse positif.

J'essuie mes yeux et je relève la tête lorsque je sens ses mains sur moi. Ma vue brouillée le voit accroupi devant moi. Il prend mes mains dans les siennes tout en me regardant. Il ne dit rien. Rien du tout, mais il ne s'est pas enfuit. Il est là. Il passe sa main sur ma joue, essuyant une larme de son pouce puis il se redresse et m'embrasse. Son baiser est long, appuyé et rassurant. Il glisse sa main sur ma nuque tout en appuyant son front contre le mien.

— Je suis désolée Mathyas...

— Ambre... Ne sois pas désolée, arrête...

— Ce n'est pas ce qu'on avait prévu...

— Dis-moi ce qu'on avait prévu depuis qu'on s'est rencontré ? Je n'avais pas prévu de reparler, je n'avais pas prévu de tomber amoureux ni même de vivre avec toi... et encore moins de devenir ton mari. Et pourtant c'est ce que j'ai désiré par dessus tout... Je n'ai rien prémédité. Alors ne t'excuse pas pour ça... S'il te plaît.

Il vient poser son autre main avec un peu d'hésitation sur mon ventre et mes larmes reviennent à nouveau.

— J'ai peur Mathyas...

— Tu n'es pas seule cette fois-ci Ambre. Je suis là avec toi. Je ne t'abandonnerai pas.

Il me prend dans ses bras et me serre contre lui. Je passe mes bras autour de son cou en soupirant et je renifle. Il est toujours là.

Il redresse mon visage vers le sien et me caresse les joues, arrangeant mes cheveux.

— Tu le sais depuis quand ?

— Ce fameux jour où on a été malade tous les deux. Moi ça s'est arrêté plus rapidement que toi, mais j'étais nauséeuse au réveil et j'avais un retard. Du coup j'ai fais un test... Et ce matin j'avais rendez-vous avec un gynécologue. J'en suis à presque dix semaines...

— Déjà ? Wawouh...

Je le regarde qui se relève et il se rassoit devant moi et finit son verre d'une traite avant de se frotter la tête.

— Tu avais peur de ma réaction ?

— Euh oui un peu...

— C'était plus toi qui n'en voulais pas, tu te souviens ?

— Oui... Mais il est là et je n'ai pas le choix... Et j'en suis heureuse maintenant.

Il prend ma main et la caresse avant de me l'embrasser. S'il avait piquer une crise ou qu'il n'en aurait pas voulu, je ne sais pas comment j'aurais réagi. Mais il est l'homme parfait c'est certain.

— Allez on passe au repas, sinon tu ne vas rien manger.

Il sourit en retirant nos assiettes et il échange mon verre de vin pour un verre d'eau puis nous sert notre dîner du réveillon.

***

Mathyas est assis sur le lit et il regarde son téléphone. Je prends le sac cadeau et je vais m'asseoir face à lui avant de lui tendre. Il me regarde en haussant un sourcil.

— On est le vingt-cinq... Joyeux Noël mon amour.

— Merci.

Il sourit en posant son téléphone avant d'ouvrir le sac. Il déchire le papier cadeau avant d'ouvrir la boite qui contient une montre de marque très élégante pour qu'il puisse la mettre avec ses beaux costumes.

— Tu n'as pas de montre, je me suis dis qu'avec tes costumes ça serait la pointe encore plus sexy.

Je souris et il rit en la regardant.

— C'est vrai oui. Je me suis toujours repérer par rapport au soleil. Merci beaucoup Ambre.

Il se penche vers moi pour m'embrasser. Trouver quelque chose qu'il n'a pas et dont il a besoin n'était pas simple du tout.

Il pose le sac et ouvre le tiroir de sa table de chevet et me tend une boite carré. Je souris en la prenant et passe mon doigt sur l'inscription : Cartier. Il est fou... Je l'ouvre et y découvre une sublime parure de bijoux en or blanc et en diamants. C'est juste magnifique. Je passe mon doigt sur le diamant du collier. Je ne pourrais jamais porté ça, c'est beaucoup trop beau.

— C'est magnifique Mathyas... Je n'ai pas de mot. Je... C'est beaucoup trop.

— Ne dis pas de bêtise Ambre. Tu mérites les plus belles choses qu'il y a sur cette terre.

Je pose le tout et me hisse sur ses genoux pour l'embrasser. Je passe mes doigts dans ses cheveux tout en lui faisant une multitude de baisers. Il descend sa main sur mon ventre lorsque nos lèvres se détachent. Je pose la mienne sur la sienne et il me regarde.

— Nous allons être parents...

J'acquiesce en souriant. Je n'ai pas envie de trop m'avancer, mais il m'en donne envie. Il a l'air heureux. Nous allons avoir un bébé ensemble... Il sourit en me serrant dans ses bras avant de nous allonger sur le lit. Il caresse mon visage et m'embrasse tendrement. C'était le jour parfait pour lui dire. Il est triste depuis plusieurs jours car nous sommes aux alentours de la date de décès de sa sœur et puis de sa mère. C'est une étape difficile pour lui même s'il ne me montre strictement rien. Je pense qu'il sait parfaitement cacher ce qu'il ressent. Mais ce soir il sourit, et c'est ce qui m'importe le plus au monde. Son bonheur.

***

POINT DE VUE MATHYAS

Nous sommes au mois de mai, il fait chaud. Je suis assis sur le sable blanc, regardant l'horizon. J'observe ma magnifique femme revenir vers moi après s'être mouillé les pieds. Je prends l'appareil photo pour immortaliser ce moment. Elle passe une main sur son ventre bien arrondi et je souris, l'aidant à s'asseoir à mes côtés.

— Je n'en peux plus, c'est une boite de nuit dans mon ventre.

Je souris en venant caresser son ventre, sentant des petits coups sous mes mains. C'est magique. Je me souviens encore de la première que j'ai senti un coup.

— Comment va ma princesse ?

— Elle appuie sur mon estomac constamment c'est une vraie coquine.

Je déplace ma main de l'autre côté de son ventre.

— Et mon petit bonhomme ? Toujours calme lui.

— Oui et j'en suis heureuse car sinon il appuie sur ma vessie.

Elle rit et je souris en la calinant. Nous avons été un peu choqué d'apprendre qu'ils étaient deux, mais ça n'a duré qu'un quart de seconde. Un garçon et une fille. Ça ne me fait plus peur. J'ai mon exposition permanente à Lisbonne et j'expose mes photos ici de façon permanente également. Et j'aurais de l'inspiration avec eux, je ne m'en fais pas du tout. J'ai de la chance de pouvoir travailler quand je veux et Ambre pourra poursuivre sa petite entreprise qui commence à très bien marcher. Et même en congé maternité, elle peut continuer à dessiner, à créer.

Elle s'allonge, en posant sa tête sur ma cuisse. Je passe mes doigts dans ses cheveux en la regardant. Elle caresse son ventre de ses deux mains.

— Il faut que l'on finisse la valise des bébés et la mienne. Et leur chambre aussi.

— Je finirais de monter les meubles ce soir et demain.

— Oui tu as le temps chéri. On a encore deux mois.

— Le médecin t'as dit que tu pourrais ne pas aller jusqu'à la fin de la grossesse.

— Oui bien sûr. Mais là je vais être à la maison tout le temps, ils vont rester au chaud encore au moins un mois.

— J'espère oui.

Je pose ma main sur son ventre en caressant sa tête de mon autre main. Sa grossesse s'est plutôt bien passée jusqu'à maintenant. Mis à part les premiers mois où elle a eu beaucoup de nausées et où elle dormait très mal sinon ça a été. Les hormones ne lui ont pas trop jouer de tour. Enfin je l'ai retrouvé plusieurs fois à pleurer sans raison, et c'était difficile de la consoler. J'ai essayé au maximum d'être là pour elle, même lorsqu'elle ne le voulait pas. 

Je joue avec mes doigts dans ses cheveux en regardant l'horizon, sentant notre fille donner des coups sous ma main. J'aime tellement les sentir. Lorsque je n'arrive pas à dormir, je pose mes mains sur son ventre pour les sentir bouger. Et ça m'apaise.

Elle passe sa main sur ma barbe et je la regarde.

— On rentre Mathyas ? J'ai faim.

— Oui allons-y ma belle.

Je l'aide à se redresser avant de me lever et de l'aider à se relever également. Elle arrange sa robe avant de me prendre la main et nous retournons à la maison. Je vais directement préparer le dîner pour la laisser se reposer un peu. Mais elle n'est pas de cet avis et monte préparer les affaires des bébés. 

Je nous prépare un repas rapide et installe tout à table avant de monter la chercher. Je la trouve dans la chambre des jumeaux assise sur la chaise à bascule avec un body rose posé sur son ventre et l'autre dans sa main. Je m'appuie contre le cadre de la porte.

— Ça va mon cœur ?

— Oui oui... Je me disais juste que bientôt je ne les aurais plus que pour moi toute seule. Ça passe tellement vite.

— Bientôt tu pourras les serrer dans tes bras et tu les auras quand même pour toi tout seule. Enfin je serais là quand même.

Je souris, tentant de la faire sourire un peu. Elle angoisse de se séparer d'eux de cette façon, c'est normal. Ça passera lorsqu'elle les tiendra dans ses bras.

— Allez viens dîner chérie.

Elle acquiesce avant de ranger les bodys et de se lever. Je caresse son dos pour aller jusqu'à la cuisine.

***

Je dessine assis sur la terrasse de notre chambre. Le soleil tape et ça fait du bien. Je relève la tête en entendant du bruit et je souris en voyant Ambre en sous-vêtements qui porte une de mes chemise, qu'elle n'arrive plus à fermer.

— Ambre. Le médecin t'as dis de rester allongé le plus possible.

— C'est bon on arrive à trente-six semaines, ils peuvent arriver quand ils veulent. Tu me manquais. Et en plus j'avais envie de faire pipi.

Je souris en m'écartant de la table et l'invite à s'asseoir sur mes genoux. Elle m'enlace le cou et je passe ma main sur son ventre. Ça y est nous arrivons dans la dernière ligne droite. Au rendez-vous des sept mois de grossesse, Ambre a été obligée de ralentir la cadence, étant obligée de rester le plus possible allongée. Ça n'a pas été simple.

— Et puis ça va. Je n'ai pas de contraction.

— D'accord.

J'embrasse son bras et je la caresse doucement en la regardant.

— Tu es tellement belle avec ma chemise. Je peux te prendre en photo ?

Elle sourit en arrangeant mes cheveux.

— Bien sûr. J'adore être ton modèle.

Elle se lève et va se placer contre la barrière. Le soleil se reflète sur ses cheveux blonds. Bon sang ce qu'elle peut être magnifique. J'attrape mon appareil photo dans la chambre et je la prends en photo sous plusieurs angles. Elle est ma plus belle inspiration. Elle me rejoint ensuite pour regarder les photos.

— Elles sont superbes, tu as un talent fou.

— Je pourrais exposer certaines des photos ? Celles où l'on ne voit que ton ventre par exemple.

— Même ma tête si tu veux. Il y en a beaucoup où on ne voit même pas mon visage. Bien sûr que tu peux mon amour.

Je souris en regardant le gros plan que j'ai fais sur elle, alors qu'elle sourit aux anges, les yeux fermés. J'en ai de la chance.

Je sursaute en la sentant s'accrocher à mon bras et je pose l'appareil photo pour me tourner vers elle. Elle se tient le ventre et une grimace se dessine sur son visage.

— Ambre ! Qu'est-ce qui se passe ?

— Ça va, ça va... Une bonne grosse contraction.

— Tu vois c'est déjà trop, allez viens te coucher.

Je l'aide à rentrer à l'intérieur et va l'allonger sur le lit. Elle souffle en caressant son ventre.

— Je vais prendre un bain pour me soulager.

— Je vais te le préparer. Ne bouge pas.

J'embrasse son front avant d'aller dans la salle de bain, faire couler son bain. Je l'aide ensuite à s'installer dedans avant de la laisser se détendre.

Je l'entends m'appeler peu après pour l'aider à en sortir. Je noue une serviette autour d'elle et je câline ses bras.

— Ça va un peu mieux chérie ?

— Pas vraiment...

— Je t'emmène à l'hôpital si ça continue.

Elle acquiesce tristement et je l'aide à s'habiller puis je la couche dans notre lit et va lui préparer son déjeuner. Je sens bien que nous allons finir la journée à l'hôpital aujourd'hui. Lorsque je remonte, Ambre caresse son ventre en respirant plus rapidement. Je m'assois au bord du lit et la regarde. Je prends sa main et la câline.

— Allez je t'emmène à l'hôpital. Quitte à ce que l'on y aille pour rien.

— Les contractions sont espacées... Mais ça fait trop mal.

— Je vais chercher tes affaires.

Je l'aide à s'asseoir au bord du lit avant d'aller chercher ses chaussures. Je l'aide à se lever et à descendre les escaliers lentement puis je vais l'installer dans la voiture. Je prends sa valise et je monte au volant pour nous conduire jusqu'à l'hôpital. Elle souffre en silence. 

Je me gare à l'entrée des urgences et je l'aide à descendre et à aller jusqu'à l'accueil des urgences maternité. Je suis obligée de la laisser quelques minutes pour aller garer la voiture. Je crois qu'aujourd'hui nous serons bientôt quatre.

FIN POINT DE VUE MATHYAS.

Je suis allongée sur un brancard. Je ne sais pas dans quelle position je suis le mieux. Allongée je me sens mal, debout c'est insupportable, assise n'en parlons même pas. Mathyas s'occupe de tous les papiers. La sage-femme m'a examiné rapidement et c'est certainement pour ce soir. Tout allait bien au réveil ce matin et tout d'un coup voilà. C'est encore trop tôt, mais je sais que nous avons un bon terme au moins. J'espère qu'ils seront assez gros pour ne pas rester hospitalisés. Les contractions me font un mal de chien. La porte s'ouvre à nouveau et c'est Mathyas enfin. Il pose ma valise et vient près de moi, il me prend la main et me regarde.

— Ça va Ambre ?

J'acquiesce en soufflant, ne pouvant pas vraiment parler, souhaitant économiser mon énergie à autre chose. Mais je me force tout de même.

— Tu ne les laisse pas... Si je ne peux pas les voir... Tu les suis.

— Oui bien sûr ne t'en fais pas.

Il passe sa main dans mes cheveux en me regardant.

La sage-femme entre de nouveau pour m'examiner et j'ai enfin le droit à la péridurale. Pourvu que ça se calme. L'anesthésiste revient quelques minutes après elle pour effectuer son geste. 

Après de longues minutes et surtout après avoir eu assez mal, je commence à ne plus sentir le bas de mon corps. Je peux enfin souffler. Mathyas m'humidifie le front puis s'assoit à mes côtés.

— Ambre. Nous ne sommes pas fixé sur les prénoms. On ne savait pas encore si nous restions sur ceux-là ou non.

Nous avions beaucoup d'idée, mais pour la fille nous souhaitions rester en raccord avec le mien c'est-à-dire le nom d'une pierre précieuse. Nous avons donc hésiter entre Jade et Oriane. Et pour le petit garçon nous étions plutôt parti sur Leandro. Je voulais qu'on lui donne le second prénom de Mathyas, mais il n'a pas voulu. Alors nous sommes partis sur un prénom portugais.

— On garde Leandro... Et j'ai un petit penchant pour Oriane... C'est moins commun que Jade.

— Pas de problème, chérie.

Et voilà... Je n'ai plus qu'à prendre mon mal en patience. Pourvu que tout se passe bien et que mes bébés aillent bien.

***

Dans un dernier effort de poussée, je m'écroule en arrière, les larmes coulant sur mon visage lorsque j'entends le cri de mon bébé. Je n'en peux plus. Cela fait je ne sais combien de temps que j'ai commencé le travail. Mathyas m'essuie le visage, me répétant combien je suis fantastique. On ne me montre pas Leandro et je dois me remettre à pousser. Oriane est sur le point de sortir. Mathyas m'encourage, il me soutient comme toujours. La sage-femme m'interdit de pousser à nouveau et je reprends mon souffle. Et un deuxième cri plus aigu emplit la pièce. Ma fille.

La sage-femme me la met directement en peau à peau et je rencontre la plus belle des princesses. Mon dieu ce qu'elle est belle. Je passe mes mains dessus, tremblant. Elle est là. Rapidement on me rapporte Leandro que l'on place contre sa sœur. Il est plus petit que Oriane, mais ils se ressemblent énormément. Je sens les lèvres de Mathyas sur ma tête et je relève mon visage vers le sien. Ses yeux sont remplis de larmes, prêtes à dévaler son visage et il m'embrasse longuement tout en me répétant merci.

Il est heureux. Réellement heureux. Et je le comprends aujourd'hui. 

Il y a un peu plus d'un an désormais, lorsqu'il m'a fait défaillir sur place avec son regard intense et presque méchant, je n'aurais jamais imaginé que nous en arriverions là. Nous sommes passés par tant de choses, par tant d'angoisses, par tant de questions. Mais nous y sommes arrivés, ensemble. Et aujourd'hui nous ne sommes plus deux, mais quatre et nous avons les deux plus belles merveilles au monde. Notre amour s'est concrétisé par ces deux petits êtres. 

Mathyas en a parcouru du chemin, et moi aussi. Il y a un an je ne vivais que pour payer les traites de mon père et pour survivre, aujourd'hui j'ai une famille rien qu'à moi. Je suis plus qu'heureuse et d'avoir réussi à voir Mathyas heureux est la plus grande bénédiction qui soit.

Plus rien ne peux entraver notre bonheur.

*****

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