Éléphantidophobie

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Défi de :  InternalPower / ship : Brigrim / thème : éléphant / point de vue : externe/Rosgrim.

Attention, l'OS qui va suivre n'a été relu qu'une seule fois. Il y a peut-être des fautes parsemées par-ci par-là. Si vous en voyez, faites-le-moi remarquer ! :3

**********

... et le soleil orangé se réflétait dans leurs pupilles noires qui lui promirent une fin violente...

Rosgrim se réveilla en sursaut. D'un mouvement désordonné, son coude vint cogner la tête du lit ; il ramena son bras à lui, grimaçant. À côté de lui, dans le lit, un ronflement surpris s'éleva, bientôt suivi d'une tête.

- Rendors-toi, Bri', marmonna-t-il.

- Y s'est passé un truc ? demanda Brioche d'une voix pâteuse.

- Rien. Dors.

- Mais j'ai entendu un "boum"...

- C'était moi, j'ai bougé. T'inquiète pas et retourne dormir.

- Hmmkay...

Rosgrim vit son colocataire reposer sa tête sur le second oreiller qu'ils avaient difficilement fait passer dans le lit la veille au soir ; à peine se fut-il allongé qu'il parut replonger dans le sommeil. Le plus vieux tenta de faire de même, mais les images de son cauchemar dansaient encore sous ses paupières et il renonça vite à son idée. Sa main plongea sur le côté du lit, par terre, pour récupérer son téléphone bazardé là la veille. 6h21, y lut-il. Il soupira. Pas une heure pour se lever, surtout un dimanche...

Néanmoins, il s'extirpa précautionneusement des couvertures, évitant de réveiller son ami, et se leva. Marchant au radar, il prit la direction de la cuisine, s'éclairant de l'écran de son téléphone. Allumer la lumière aurait pu réveiller Brioche.

Rosgrim jeta un regard à la cafetière qui lui faisait de l'œil, soupira avec dépit. La machine était très mignonne et très utile, mais bruyante comme un Airbus au démarrage. Même si son coloc dormait plutôt bien en général, il y avait des limites à la profondeur de son sommeil. Il opta donc pour une casserole dans laquelle il mit de l'eau à bouillir, puis sortit un reste de café en poudre d'une étagère. Une chance que Brioche l'ait empêché de jeter la boîte aux trois quarts vide l'autre jour... Rosgrim n'avait pas voulu discuter face aux yeux suppliants de son ami blablatant sur la protection des innocents grains de café moulus. Maintenant, il l'en remerciait silencieusement.

En écoutant le blop-blop lent de l'eau, il réfléchit à ce qu'il pouvait faire pour tuer le temps jusqu'au réveil de Brioche. Peut-être surfer sur Internet, ça restait une valeur sûre... ou jeter un coup d'œil à l'accident de la veille qui les avait forcés à partager le même lit cette nuit. Un accident impliquant le lit tout neuf que les deux amis avaient enfin réussi à financer, un défaut de fabrication et les grosses fesses de Grim.

L'eau atteignit l'ébullition ; Rosgrim saisit une tasse et acheva la préparation de son café. Il saisit la tasse brûlante, se retourna, décidant de prendre la solution de la facilité et la direction du bureau...

... et la lumière fut.

La rétine agressée, surpris, Rosgrim faillit renverser son café. De l'autre côté de la petite cuisine, à côté de l'interrupteur, Brioche, torse nu et en caleçon, le regardait avec de tout petits yeux. Lui non plus, visiblement, il n'était pas habitué à la lumière. Il mit d'ailleurs un peu plus longtemps que Rosgrim à s'y faire, continuant cependant à le regarder avec une expression indéchiffrable. Quelque part entre "t'as des explications à me donner", "je vais t'éventrer", "j'ai un pipi" et "je suis mal réveillé"...

Rosgrim fut le premier à dissiper le silence de plus en plus gênant. Il se racla la gorge maladroitement, et demanda :

- Je... t'ai réveillé ?

- Non... enfin oui, mais... mais c'est pas grave.

Plus étrange que jamais, le silence revint. Rosgrim prit une gorgée de café, plissant le nez quand l'amertume piqua sa langue. Brioche finit par soupirer.

- C'était un cauchemar ?

- Quoi ? Ah, heu, oui, répondit Rosgrim. Rien d'important.

- C'est important si ça t'a réveillé...

- Peut-être, éluda-t-il.

- Alors raconte !

- M'en souviens plus.

Rosgrim baissa obstinément les yeux sur son café. C'était un mensonge éhonté, bien sûr qu'il se souvenait du cauchemar. Mais ça n'avait rien à voir avec Brioche. Chacun sa vie privée tout de même.

Sauf que son colocataire ne l'entendait pas de cette oreille. En quelques pas, il vint à lui, lui arracha pratiquement sa tasse de café des mains pour la poser à côté de lui. L'air sérieux, il posa ses deux mains sur les épaules de Rosgrim et articula, les yeux rivés sur lui mais la tête un peu tournée pour lui épargner son haleine du matin :

- Tu racontes. Maintenant.

- Ne me donne pas d'ordres ! réagit Rosgrim, piqué au vif. Depuis quand c'est le plus jeune qui a autorité sur son aîné ?

- Quand tu sors des arguments aussi moisis, t'as quelque chose à cacher, pouffa Brioche. Allez, raconte !

Rosgrim baissa les yeux alors qu'il sentait les mains de son ami s'alourdir sur ses épaules. Rosissant sous le début de barbe qu'il avait oublié de raser la veille, il marmonna :

- Si tu te moques de moi, je te jure que je déménage.

- Je ne me moquerai pas ! s'exclama Brioche. Promis, juré, craché !

Il retira ses mains, fit mine de cracher dans la droite et la tendit à Rosgrim. Celui eut un petit rire et la serra volontiers. De l'autre main, il prit son café, en but un peu et le reposa ; il s'éclaircit la voix et commença :

- Bon, alors... j'étais dans la savane. C'était plat et tout, l'herbe par terre était toute desséchée, vert-de-gris, et il y avait des arbres secs aussi, au bois un peu rouge...

- Comme dans Minecraft ? le coupa Brioche.

- Ouais, un peu. Bref, j'y étais, en plein milieu, et puis la terre a commencé à trembler... et j'ai senti qu'il y avait quelque chose qui s'approchait de moi dans mon dos.

Rosgrim frissonna à l'évocation de cette sensation. Il n'était pas particulièrement peureux en général, mais cette sensation-là lui avait causé des sueurs froides. En face de lui, Brioche le regardait comme un gamin, attendant la suite.

- Et donc, je me suis enfui sans me retourner, continua-t-il. C'était derrière moi, je le sentais... c'était gros, nombreux, et dangereux, et ça faisait trembler la terre. J'ai couru sans me retourner en espérant sortir de là, les semer, trouver un endroit où me cacher ou je ne sais pas, moi, juste leur échapper... mais il n'y avait rien.

Rosgrim prit une pause pour avaler un peu de café, tentant de se débarrasser des émotions fortes qui l'envahissaient à l'évocation de ces souvenirs. D'un ton se voulant ferme, il poursuivit :

- Ils se rapprochaient. Ils étaient juste derrière moi, au point où je sentais leur chaleur dans mon dos, et j'entendais des trucs craquer sous leurs pattes... comme des os. Et puis leur ombre était sur moi, elle était gigantesque... au final, je savais que je ne pouvais pas fuir, donc je me suis retourné... et j'ai vu...

- Tu as vu..? reprit Brioche, fasciné.

- J'ai vu... les éléphants.

Brioche sembla avoir un moment de bug, puis ses yeux s'illuminèrent. Il les ferma immédiatement, plaqua ses deux mains sur sa bouche, et assura à travers ses doigts :

- Je ne ris pas ! Je ne ris pas !

- Je le vois, que tu ris, patate, ronchonna Rosgrim.

- Pas du tout, tu ne vois rien ! Je ne ris pas ! Je suis sûr que ces éléphants... (il laissa échapper un petit rire sur ce mot mais sursauta et tenta de se reprendre)... je suis sûr qu'ils étaient terrifiants ! Vraiment !

- Ils l'étaient.

Le ton sombre de Rosgrim sembla refroidir un peu Brioche. Le barbu regarda sa tasse de café à demi vide et marmonna comme pour lui-même :

- Terrifiants. Ça n'a l'air de rien quand on les voit en images, mais un éléphant, c'est immense. D'un seul coup de patte, ça t'éclate le crâne, sans même faire exprès... et ceux-ci, en plus, ils avaient de longues défenses pointues. Ils m'auraient traversé comme du beurre s'ils avaient décidé de m'embrocher. Et puis d'un seul coup de trompe, ils m'auraient décapité tranquillement...

- Tu as peur des éléphants ?

Brioche avait posé la question tout innocemment mais sans la moindre once de moquerie. Il semblait à Rosgrim qu'il prenait au sérieux son cauchemar. Embarrassé par la question et la sollicitude qui s'en dégageait, il répondit :

- En quelque sorte... je les trouve dangereux. Et puis leur peau... (il frissonna) je ne sais pas, il y a un truc que je trouve dégoûtant dans cette peau épaisse, craquelée et toute grise... j'imagine que ma peau devienne comme ça quand je les vois...

Son ami resta sans mot. Rosgrim feignit un soupir pour cacher son angoisse et avala, cul sec, le reste du café qui refroidissait au fond du mug. Il tourna le dos à Brioche pour mettre la tasse à laver, et à peine l'eut-il posée que quelque chose s'écrasa contre son dos, alors que des bras se nouaient autour de son torse. Pris au dépourvu, les différentes sensations s'accumulant sans sens - les doigts de son ami qui se serraient sur son t-shirt, son torse nu à travers l'épaisseur dérisoire du tissu, sa barbe naissante sur sa nuque, son souffle à son oreille - Rosgrim émit un hoquet et bafouilla :

- Tu... mais tu... hein ? Tu fais quoi ? Hein ?

Brioche se dandina, rendant la situation encore plus loufoque, et répondit après une hésitation :

- Je savais pas quoi faire, mais quand une fille a peur de quelque chose, j'ai lu quelque part qu'elle a besoin d'être rassurée. Donc j'essaie de te rassurer. C'est... ça marche pas ?

- J'ai une gueule de fille ? répliqua Rosgrim, interloqué.

- Ça marche pas alors...

Brioche fit mine de desserrer les bras, mais son aîné posa doucement ses mains sur les siennes, leur imposant de ne pas bouger.

- C'est bon, fit Rosgrim. C'est pas si mal. Reste un peu comme ça... ça pourrait marcher après un délai, qui sait ?

**********

Oui, une happy end ! Oui, un OS de moins de 2000 mots ! Oui, une sorte de début de romance ! Fuh, je devrais me droguer au millepertuis plus souvent~

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