Le vœu du chat noir

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Inspirée de la chanson éponyme interprétée par 96neko.

***

Je ne sais plus quand, je ne sais plus comment, je ne sais ni depuis quand ni pourquoi je suis dans cette boîte, au bord d'une route, dans ce carton inconfortable.

Tout ce que je sais, c'est que tu as toujours été là aussi, de l'autre côté de la route, dans ton propre carton.

Qu'il fasse beau, chaud à en regretter d'être poilu, qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il fasse si froid que mes coussinets me paraissent de glace... tu étais toujours là, en face de moi, avec ta fourrure blanche et tes yeux à peine ouverts. Me regardais-tu ? Ta tête était tournée vers moi. Te demandais-tu comment je pouvais avoir le poil si noir, toi qui étais immaculée ? J'ai bien essayé de te le demander mais tu ne m'as jamais répondu.


Les gens passaient devant nous, sans s'arrêter. Nous ne sommes pas les seuls chats abandonnés de cette ville. Mais je chantais, tous les soirs, espérant que quelqu'un entende ma prière et me prenne avec lui. Et tu étais là, semblant me regarder, sans jamais rien dire. M'entendais-tu ? Dormais-tu ? Je ne le savais pas. Je continuais de chanter.


Je ne sais plus quand, je ne sais plus depuis quand je chantais, pour les passants et pour toi, dans ce carton.

Mais un jour, une jeune fille au sourire radieux t'a pris dans ses bras et t'a sortie du carton.

"Hey, que fais-tu ? Tu la prends avec toi ? Et moi ? Attends... hey, attends, j'ai dit !"

Elle t'a caressée sans m'écouter miauler. Comme si je n'étais pas là. Et puis elle est partie, avec toi contre elle.

"Mais attends... hey..! Ne... ne nous sépare pas !"

Ta tête dépassait de son épaule. C'était comme si tu me regardais. Alors je t'ai regardée aussi, et j'ai finalement crié :

"Vas-y ! Ne t'en fais pas pour moi !"

Tu n'as pas répondu. J'ai regardé jusqu'à ce que tu disparaisses au coin de la rue. M'ignorer comme ça, jusqu'à la fin... je crois que je te déteste.


Les gens passaient devant moi, sans s'arrêter, et devant un carton désormais vide. Tu n'étais plus dans mon champ de vision comme tu l'avais été chaque jour. Je me sentais seul. Je t'en voulais d'être partie. Depuis ce jour-là, je n'ai plus chanté, parce que tu n'étais plus là, même si je n'étais pas sûr que tu m'écoutais.


Je ne sais plus combien de saisons ont passé. Je pensais souvent à toi. J'imaginais la famille que tu avais trouvée, les bons repas que tu mangeais, et le coussin chaud sur lequel tu dormais. Au fond, j'étais heureux pour toi.

L'hiver est revenu. Ce blanc que je déteste tellement tombe du ciel, recouvre toute la rue. J'aime pas le blanc. Il me rappelle ta fourrure.


Soudain, quelque chose tombe dans la neige.


Je bondis hors du carton quand je réalise ce que c'est. Je n'aurais jamais oublié ce poil blanc.

"Hey, qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce que tu fais là ?

C'était bien là-bas ? Les repas étaient comment ? Tu avais un coussin confortable ?

Ils étaient gentils avec toi ?

... est-ce que tu me détestes..?"

Le vent emporte toutes mes questions. Et tout à coup, de ton corps allongé s'élève un murmure.

"Ta chanson... chante-la pour moi..."


Je ne sais plus quand, je ne sais plus comment, je ne sais plus pourquoi ni combien de temps nous avions passé à nous regarder dans les yeux. Et tu me dis que tu m'écoutais depuis tout ce temps ?


Les gens passent devant nous, sans s'arrêter, alors que je chante de toutes mes forces.

"Hey, arrêtez-vous ! Mon amie est allongée là ! Elle ne se relève pas ! Prenez-la avec vous, aidez-la !"

Tu m'écoutes - tu m'écoutes, je le sais - avec tes yeux entrouverts. Mais tu es la seule. Les pas s'enfilent devant moi. Je chante jusqu'au matin, de toutes mes forces. Et au matin, enfin, tu fermes tes yeux, et cesses de m'entendre.


Au final, tu ne m'écouteras plus chanter, et me laisses encore seul. Je te déteste vraiment...

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