Chapitre XXIX

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Alors que je pensais être au bout de mes surprises sur Idan, me voilà assise dans une tribune en bois, coincée entre Thomas et Elyane. Le soleil permanent au-dessus de ma tête me fait mal au crâne, tout comme fixer le carré d'herbe central. On se croirait à un match de football...sauf que c'est la "Cour Martiale d'Idan". Un nom très pompeux pour de simple gradins et un terrain d'herbe boueuse. À mes côtés, ni Elyane, ni Thomas ne parlait. De ce qu'ils m'avaient dit, le crime commis -hypothétiquement- par Aoile est capital et la sanction risque d'être salée. T'Shael est assis près des jurés, un peu plus bas, afin de "défendre son point de vue".

Toute cette procédure me donne envie de vomir. Comment Elyane, Thomas, T'Shael, même Arynn peuvent croire qu'Aoile a commis un crime de sang froid ? Depuis que je la connais, elle n'a fait que nous protéger. À sa manière, certes, mais ce était que de la protection. Je ne sais pas quel grief la famille Flint à contre elle, mais ça n'a aucun rapport avec ce fichu meurtre ! Qui plus est, ils ont refusé que j'aille la voir quand elle a été enfermée et que je prenne sa défense.

— Que font-il ? C'est long, grimace Elyne avec une pointe de dégout dans la voix.

Je ne comprends pas Elyane. Pourquoi cette haine ? Pourquoi vouloir absolument humilier mon amie ?

— Elle sera déclarée innocente. Je le sais, je réponds simplement, le coeur battant.

Mes pensées sont avec Aoile maintenant. Je ne pense si à la main de Thomas sur mon épaule, ni à l'agressivité d'Elyane, ni même au petit groupe d'individu qui s'est infiltré chez Edgar.

— Si tu le dis, crache Elyane.

Je ne réponds rien, me concentrant sur mon entourage. Un procès doit être la chose la plus attractive au monde, car tout Idan y est. Soudain, les gens commencent à bouger en face de nous. Sur la petite tribune en bois, un homme s'y dresse. Sans aucun doute, c'est Edgar. Son regard froid, retransmis par des écrans géants flottant au-dessus de nous, ses cheveux violet foncé formant une sorte de tricorne sur sa tête, il a juste l'air ridicule.

— Mes cher concitoyens, nous sommes ici pour juger un crime commis par notre invité de marque. En effet, la Princesse des Enfers s'est rendue coupable de meurtre. L'accusé ayant avoué son crime, nous nous contenterons de lui accorder une dernière ovation publique avant la sentence capitale, lâche-t-il.

Je me lève aussitôt, le souffle court. Pendant tout son discours, j'attendais le moment où il dirait les mots tant attendu. Mais rien. Derrière lui, quelques rangs plus haut, j'aperçois Arynn qui le fixe avec fureur. J'aimerai tant hurler, pour le voir vieillir et mourir devant mes yeux.

— Je vous l'avais dit, s'exclame fièrement Elyane.

La tension ayant atteint son maximum, je la relâche sous le regard hébété de Thomas et choqué d'Elyane. Cette dernière porte sa main à sa joue qui commence à rougir tandis que mes yeux continuent de la fusiller. Je m'approche d'elle autant que je le peux sans avoir envie de la tuer, afin qu'elle voit, dans mes iris, toute la haine que je lui porte.

— Si vous voulez la tuer, il faudra me passer dessus, je gronde.

Aussitôt, Thomas m'écarte en me prenant les épaules. Je me dégage de cette pression et lève les mains vers le ciel, signifiant que je ne me débattrai pas.

- Elyane, ça suffit ! Maman, je t'en prie, qu'est-ce qui te prend ? Ce n'est pas Aoile ! Elle ne tuerait pas comme ça, juste pour s'amuser ! Enfin maman, tu la connais depuis plus longtemps que nous, jamais tu ne la persecuterai ainsi, s'écrie Thomas.

Je lis sa peine dans son regard et sa détresse me fend le coeur. Lui aussi, tout comme T'Shael, cherche en Elyane la femme que nous nommions mère. Cette dernière ricane et s'éloigne de nous, de seulement quelques pas. Dans l'arène, Aoile est arrivée. Même sortie de prison, salie et fatiguée, elle ne perd pas de sa préstence et de sa majesté. Elle est même plus royale que dans mes souvenirs. Elle lève ses paumes vers le ciel, demandant le silence.

- C'est vrai. J'ai tué cet homme. Je ne le regrette pas non plus. Je l'ai fais par choix, mais également par devoir. Ceux qui me connaissent savent que j'ai le sens de l'honneur et que par conséquent, tuer un homme de sang-froid m'est impossible. Cet homme était un espion Dullhahan, chargé de reporter l'arrivée de la Banshee à Idan. Vous trouverez chez lui des papiers qui le prouvent. Je l'ai tué pour pousser ses alliés à sortir de l'ombre. Et j'ai réussi, termine Aoile en levant les yeux vers nous.

Ses beaux yeux gris fixent un point à mes côtés. Mes yeux suivent ce chemin et se mettent à observer la chevelure brune d'Elyane. Mon coeur commence à pomper plus fort, essayant de deviner ce qu'Aoile veut me dire. Je vois Elyane descendre vers cette arène, avec la grâce d'une reine et le regard froid d'un assassin. Mon coeur bat de plus en plus vite, comprenant que quelque chose ne va pas. Elle n'agit pas normalement. À mes côtés, Thomas se lève, bouche-bée devant ce comportement. Elyane se tourne alors vers nous et son sourire me donne la nausée. Je ne connais que trop bien ce sourire. Ses yeux virent au rouge et d'un seul coup, ses cheveux foncés prennent une teinte plus blonde. Sa petite taille s'affine pour être aussi imposante que celle de sa fille tandis que sa peau blanchit également. Sur ses lèvres, un beau rouge à lèvre carmin accentue le côté démoniaque de son sourire.

- Comme c'est bon de te revoir Sam, minaude-t-elle avec un battement de cil.

Mon coeur arrête de battre quand elle prononce mon prénom. Elle fait un pas dans ma direction et je suis incapable de bouger. Dame Madera me fait désormais face et son ongle parfaitement manucuré caresse ma joue, créant en moi une puissante envie de vomir. Elle a dans le regard l'air tendre d'une mère et je crois presque voir une larme couler de son oeil rouge. L'espace d'un instant, j'ai envie de briser la distance qui nous sépare et la serrer dans mes bras. C'est une mère après tout. Une mère qui a perdu sa capacité d'aimer.

- Mère, hurle Aoile d'en bas.

Aussitôt, les yeux de Dame Madera reprennent leur haine originelle et habituelle, avant qu'elle ne se détourne de moi pour descendre en courant vers sa fille. Sortant de ma torpeur, je pose ma main sur la joue qu'elle a touché, espérant pouvoir enlever le souvenir de son ongle sur ma peau. Mon coeur se ressère violement dans ma poitrine, me faisant tomber à genoux. Elles vont se battre à nouveau. Vais-je devoir regarder Aoile mourir une nouvelle fois ? Ma tête me hurle que non tandis que mon coeur se déchire.

Un bruit de métal se fait entendre et je remarque que les deux femmes ont une lame en main. Thomas enroule son bras autour de ma taille et me relève. Mes yeux ne quittent plus ma meilleure amie, qui elle fixe sa mère avec haine. Une première fois, les deux lames se frappent, crachant des étincelles. Dame Madera pousse un cri de rage et repart à l'assaut, tandis qu'Aoile se met en position de combat. Leurs différences me sautent aux yeux tandis que le combat continue sous le silence de la Cour Martiale. Aoile est toujours calme, seuls ses yeux trahissent sa colère. Ses mouvements sont rapides, secs et précis, rendant sa mère folle de rage. De son côté, Dame Madera attaque avec sa force, dictée par sa haine.

Sortant de son aveuglement, la démone se met à son tour à attaquer comme un soldat, forçant Aoile à redoubler d'effort pour ne pas se blesser. Les coups fusent, les coupures également mais leurs corps guérissent trop vite pour les voir. J'ai perdu la notion du temps. Se battent-elles depuis une heure ? Deux ? Dix minutes ? Je ne saurais le dire. Aucune ne semble percer les défenses de l'autre. D'un coup, je vois Aoile ployer le genoux devant sa mère. L'épée au niveau du front, tenue des deux mains -une sur la garde, l'autre sur la lame-, Aoile semble avoir du mal à contenir les assauts ravageurs de sa génitrice.

D'un revers d'épée, Dame Madera projette l'épée d'Aoile loin derrière elles deux et mon coeur s'arrête net. Mon souffle est irrégulier. À genoux, Aoile fixe sa mère qui semble ravie.

- Tend le cou et meurt dignement, achève Dame Madera.

Le silence règne. Même les derniers oiseaux ont cessé de chanter. Aoile tourne la tête vers les gradins. Ses yeux percutent les miens avec tellement d'intensité que je crois fondre. Ses iris me hurlent quelque chose que je ne peux entendre, concentrée sur cette unique larme roulant sur sa joue. Je veux m'approcher, lui enlever, pouvoir faire quelque chose, bon sang ! Mais je suis obligée de rester immobile, observant avec rage cette scène avec un sentiment de déjà-vu. Elle détourne les yeux et le temps semble ralentir. L'épée de la démone se soulève, passant au-dessus de sa tête. Le soleil éclaire les symboles gravés dans la lame, les symboles angéliques. Du fond de ma gorge, un cri puissant gonfle tandis que les larmes roulent sur ma joue. Comme en slow-motion, je vois Aoile baisser la tête et son souffle de réddition résonne dans ma tête. Je vois le sourire de Dame Madera s'élargir. Quand mon cri franchit mes lèvres, mes yeux se ferment et le bruit du métal tranchant la chair se fait entendre.

J'entends mon propre cri traverser le ciel, telle une plainte à l'Univers. À Dieu lui-même, qu'il ne laisse pas sa petite-fille mourir ! À mes côtés, j'entends Thomas soupirer et rire. Rire ? Je rouvre les yeux et aperçois Aoile debout, la tête sur les épaules. Devant elle, Dame Madera gît sur le sol, sa tête à plusieurs centimètres. Sa lame angélique est posée sur sa main, tandis que celle d'Aoile, que je croyais loin derrière, est de retour dans les mains de sa propriétaire. Mon amie se tourne à nouveau vers moi et je lis dans son regard un mélange de soulagement et de tristesse. Une seconde larme entame sa descente sur sa joue et cette fois, je cours dans les escaliers pour la rejoindre.

Je cours sans m'arrêter, jusqu'à sentir contre moi le corps d'Aoile. Ses cheveux lâchés balayent mon visage qui vient se poser sur sa joue. J'entends les cris, peut-être de joie, des habitants d'Idan quand d'un coup, tout s'arrête. Je remarque alors les ailes grises d'Aoile autour de nous, nous coupant du reste du monde. Mes larmes coulent sans que je ne puisse les arrêter, tandis qu'un léger rire sort de ma bouche. Je ressors de mon étreinte sans qu'Aoile y est répondu -hormis avec ses ailes- et lui efface doucement la larme, arrivée à sa joue.

- Tu l'as vaincu, je murmure, soulagée.

Aoile hoche la tête et fixe sa lame, toujours dans sa main. Elle relève a moitié la tête, un sourire sur les lèvres.

- Les Princesses ne capitulent jamais Sam, rétorque-t-elle, les yeux brillants.

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Bonjouuuuuur !
Une chose : bon anniversaire Kellya !
Ensuite : comment ça va ? Pas trop torturé ? J'avais pensé à finir le chapitre quand l'épée tranche une tête, mais vous auriez deviné qu'elle n'était pas morte donc bon xD

Bref, quand je vous avais dit "Août Émotions", je ne rigolais pas ! Entre Arynn et Aoile, notre Samantha ne laisse aucun répit à son coeur ! Donc voilà, voilà, la partie avance. Ceux qui pensent que Dame Madera va revenir : oui. Elle peut mourir, mais tant que ce n'est pas fait d'une manière spéciale, elle reviendra (OH SHIIIIIIIT).

Les questions du chapitre (que vous attendez tous, bande de fieffés coquins) !
-> Samantha dans ce chapitre ? Comment vous la trouvez ? Trop niaise, trop gamine, pas assez mature ? Dites-moi tout ^^
-> Aoile ! Enfin une victoire face à sa maman 😏 comment l'avez-vous trouvé ? Que s'est-il passé après que Sam est fermé les yeux ?
-> Elyane : alors ? Vous vous attendiez pas a ça hein ? Mais alors... OU ELLE EST ?!
-> Thomas : notre héro ? On est d'accord, c'est notre héro xD
-> Dame Madera et son petit moment de faiblesse ? Chut, j'ai adoré leur petit moment avec Sam okay ?! Ouais j'arrive pas à faire des personnages foncièrement méchant *sniff*. Ils ont tous une part de gentillesse.

N'hésitez pas à balancer vos théories sur la suite, vos envies et ce que vous avez pensé du chapitre et des personnages ❤

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