1- La décision

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-Léo, vient par ici, nous devons te parler, m'interpela ma mère.

Je regardais ma mère dans le blanc des yeux, derrière elle, mon père me fixait d'un air sévère. Je sens que je vais prendre cher... Pourtant, je n'ai rien fait de mal, enfin je crois. J'ai de bonnes notes, toujours le premier de ma classe, j'ai toujours été poli, et courtois. Je ne prononce jamais un seul gros mot dans l'enceinte de notre maison surdimensionnée. Qu'est-ce que j'ai bien pu faire de mal ?

Je m'approche d'eux, méfiant. Nous nous dirigeons vers le salon spacieux. Mes parents s'installent sur le canapé en cuir blanc, tandis que je prend le fauteuil en face. La tension est palpable.

-Qu'est-ce qui se passe, maman ? je demande en fronçant mes sourcils bruns.

Elle me fixe, avec un léger sourire faux flottant sur son visage pâle. Ses cheveux blonds étaient tirés dans un chignon sévère. Ses yeux bleus me fixaient longuement. Lily White se tenait droite sur le canapé, son corps longiligne et fin semblait encore plus s'affiner avec son tailleur beige.
Mon père, Steven, à ses coté, semblait légèrement en colère. Il était avachit dans le sofa, son costume noir se froissait légèrement sur le bas de la veste.  Son visage carré entouré d'une barbe lui donnait un air très mature, ses cheveux dont j'avais hérité étaient toujours aussi bien coiffés. Ses yeux noirs, eux, semblaient brûler d'une flamme mystérieuse.

-Fils, on doit parler. Ta mère et moi en avons déjà beaucoup discuté tout les deux. Et il est temps qu'on t'en parle à ton tours.

Je commençais à me raidir un peu. Mais de quoi ils peuvent bien parler ?
Je serrais mes mains, dont les jointures blanchissaient un peu.
Ma mère prit de nouveau la parole :

-Léo, comment se passent tes cours ?

J'hésitais vraiment... C'était une question assez bizarre venant d'elle. Il devait y avoir un piège...

-Plutôt bien, je reste premier de la classe encore une fois, j'ai toujours des bonnes notes.

-Bien, bien... Et avec tes amis ?

Là, il y avait vraiment un piège. Elle déteste entendre parler de mes amis. Elle ne les aime pas.

Pourtant, ils étaient tous très gentils dans le fond. Certes on étaient très différents les uns des autres, et certains d'eux ne fumaient pas que de la cigarette, mais ont étaient tous très soudés et attachés les uns aux autres. Je pense que les deux seules personnes que mes parents apprécient sont mes meilleures amies, Yohane et Lise.
Lise est ma meilleure amie depuis le début du lycée, elle et moi, ça avait tout de suite accroché. On était tellement fusionnels que certains pensaient qu'on était en couple, ou frère et sœur. C'est une fille adorable, plus vielle que moi de deux mois, et qui adore Harry Potter. Elle ne vit que de ça, c'est aussi une grande rêveuse, toujours en train de chercher le prince charmant.
Yohane, elle est tout aussi spéciale, voire plus. Cette fille est tarée, mais vraiment. Elle est d'origine japonaise et adore les mangas. En particulier le yaoi, cette catégorie où les relations gays sont privilégiées. Elle a bien tentée de m'y faire accrocher, mais sans succès. Tout aussi tête en l'air que Lise, elle a néanmoins le chic pour changer de sujet toute les deux secondes.

Ces deux filles sont celles sur qui je peux le plus compter, on se connait sur le bout des doigts.

Ma mère continue de me fixer, attendant me réponse.

-Tout va bien, on s'entend toujours aussi bien avec Lise et Yohane, pourquoi ?

Ma mère semble ravie de cette réponse, ses yeux s'illuminent et un sourire sincère peint son visage pâle. Mon père, lui, reste de marbre.

-Et tes autres amis ? demande-t-il. Tu es toujours proche avec ces personnes non fréquentables ?

Je fronce les sourcils et contracte ma mâchoire. Si il y a bien une chose que je déteste, c'est qu'on dise du mal de mes amis.

-Ces personnes sont tout à fait fréquentables, et peu importe votre avis, vous ne pourrez pas m'empêcher de les voir, rétorquais-je.

Une lueur de défi s'alluma dans les yeux de mon géniteur. Il me regarda fixement.

-Figure toi, Léo, que nous avions prévu cette réaction, ta mère et moi. C'est de cela qu'on voulait te parler, nous avons engager un garçon de ton âge, qui est à ton lycée. Désormais, il te suivra comme ton ombre et il t'empêchera de voir ces personnes indignes de notre famille.

Mes yeux s'agrandirent. Non... Ils n'avaient pas fait ça ?
Si, ils l'avaient fait.

-Entre, Evan.

Evan ?  Ce Evan ? 

Je déglutis. Mon dieu, qu'est-ce qu'il va m'arriver encore ? Je sens arriver les ennuis gros comme un camion.
Le léger bruit de pas sur le parquet me fait tourner la tête. Une grande silhouette se dessine dans l'encadrement de la porte.
Il porte un élégant costume noir, avec une chemise qui trace parfaitement les courbes droites mais élégantes de son corps. Je souffle un coup. Mon dieu, si il est habillé ainsi, c'est un riche. Pourvu qu'il soit beau ! Je n'ose pas lever les yeux vers son visage... Si il est moche ? Non, impossible. Si mes parents l'on choisit, il a forcement du charisme. Mes yeux bleus rencontrent les siens, couleur gris perle. Mon ventre se tord dans une douce douleur lorsque mon esprit s'enflamme en imaginant toutes les choses que ce corps de rêve, qui se tient face à moi, pourrait me faire. Mes joues s'empourprent lorsque des images malsaines survolent mon esprit.

Bon sang, ressaisis-toi ! On dirait une gamine pucelle de quatorze ans en chaleur devant son chanteur préféré !

Ma jambe se met à tressauter de gêne, ou d'impatience... Tu as hâte qu'il te saute dessus hein ?  Roh la ferme ! Oui, OK ? Dieu qu'il est beau...

Ces doux yeux gris sont entourés de longs cils noirs. Sa peau sans imperfections semble douce, de là où je suis. Ces beaux cheveux foncés sont épais et coiffés dans une coiffure à la mode. Dieu que j'ai envie de passer la main dedans, ou même de sentir l'odeur de son shampoing. Ça doit forcement sentir un truc de mec. Si viril... J'adore. Calme, la pucelle !

-Monsieur, Madame White. C'est un plaisir de vous voir à nouveau.

-Evan, ça l'est toujours pour nous aussi. Si vous voulez bien nous excuser, Steven à une conférence dans une heure. Nous devons y être avant, en tant qu'invités d'honneur du premier ministre, dit ma mère.

Bon sang, qu'est-ce que je pouvais détester leurs obligations de personnes riches et célèbres.

Ils se levèrent. Et sortirent, me laissant seul avec Apollon. Ses yeux gris rencontrèrent de nouveau les miens. Il s'approcha de moi, d'un pas déterminé. Mon dieu, il va me faire quoi ?

La chaleur  monte dans mes joues, et pas que. Mon ventre se tord délicieusement et une douce chaleur irradie dans  mon bas ventre. Non, pas maintenant ! Tout doux Bijou ! Je serre les jambes et la gauche tressaute encore inconfortablement. Pourquoi elle ne s'arrête pas ? Son regard de braise ne me lâche pas. Pitié, aidez-moi, je brûle...

Il se pencha sur le fauteuil, les mains sur l'accoudoir de chaque côté de mon corps. Bon sang, l'odeur de son eau de Cologne emplis mes narines... Un léger couinement m'échappa.

-Écoute moi bien, gamin. Je suis juste là parce que tes parents payent une blinde pour ta garde. Alors le petit fils à papa va bien se tenir tranquille et tout se passera bien.

Il tourna les talons et sorti de la pièce.

Au secours...

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