Chapitre 13 : Faire qu'un avec l'eau

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

...

"Des esprits élémentaires... Des pouvoirs... L'eau... Protéger..."

Ces mots étaient bloqués dans le fond de ma gorge, à force qu'ils se répétaient par le son de ma voix tandis que j'étais plongée dans mes pensées... et dans la baignoire de ma salle de bain.

Cela faisait une bonne heure que je trempais dans cette eau, à regarder le plafond de la pièce. Tout était calme dans la maison, Maman et Aisu étaient absents. J'ignorais où ils étaient en vue qu'ils n'étaient pas là quand je suis rentrée, et je m'en fichais. Les informations de la journée m'avaient trop perturbée pour me poser la question.

Je sentais l'eau devenir froide quand je bougeais mes membres hors de l'eau. Ceci semblait logique car ça faisait tellement longtemps que j'étais dans cette baignoire que j'avais les extrémités de mes doigts qui se fripaient.

La fraîcheur de l'eau ne me dérangeait pas. J'aimais toujours bien me baigner que ce soit dans une piscine, dans l'eau salée de la mer, ou juste en prenant mon bain.

Je finissais par pousser un soupir avant de finalement poser mon regard sur le pendentif que j'avais autour du cou, qui flottait sur l'eau et était détaché de mon buste.

Je me redressais légèrement et je prenais la pierre entouré de masse doré en main, pensive.

"Amis pour la vie... Ils avaient tous chacun leur collier autour du cou, mais... Pfff, ils ne sont même pas restés unis pendant mon absence."

J'étais horriblement déçue de tout ça. Je ne pouvais pas m'empêcher de repenser à la dispute qui a précédée les évènements. Surtout entre Reidena et Feiya. "Qu'est-ce qui c'est passé entre elles pour que ça détruise leur complicité ?" me demandais-je.

Il y avait aussi autre chose. Reidena avait aussi l'air d'en vouloir à Shoku et Kazeshi. Je repensais également à ce que j'avais précédemment suspectée, comme quoi peut-être que l'ancienne rivalité des deux filles au sujet du garçon Hatono aurait durcit au fil des années. A moins que ça n'avait absolument rien à voir.

"Je devrais demander à Shoku, pour en savoir plus..." marmonnais-je en ne quittant pas des yeux mon pendentif bleu.

Et finalement, je finis par m'assoupir dû à ce calme trop apaisant. C'était une chose rare que je m'endorme dans mon bain, mais c'était comme si ce que nous avait apprit l'esprit de lumière m'avait épuisé. Je ne m'étais jamais senti aussi fatiguée, même après un bon match de football de plusieurs heures.

En tant normal quand quelqu'un s'endorme pendant son bain, il finit une fois sur deux de s'enfoncer sous son eau et il se réveille au réflexe dès qu'il ne peut plus respirer de l'air.

Mais ce ne fut pas le cas pour moi.

Que mon corps entier s'immergeait sous l'eau ne m'alertait pas. En réalité, c'était comme si je ne faisais qu'un avec cette eau. Et quand je me réveillais, à peine j'ouvris mes yeux, je réalisais ce qui m'arrivait.

Oui j'étais en apnée, mais je ne ressentais aucun besoin d'oxygène. La première chose qui me marquait, qui m'empêchait d'avoir ce réflexe de revenir à la surface, et je continue de parler d'une baignoire pas profonde, c'était la pure sensation que je ressentais quand je vis clairement mon pendentif briller sous l'eau.

C'était exactement la même lueur qu'il y avait eu plutôt dans la journée, face à la réaction de la venue de cet esprit élémentaire de la naissance.

Ses mots me revenaient en tête : "... Je te sentais très connectée à cet élément. L'eau."

... Oui, ça avait un rapport avec le tuyau que j'avais utilisée face au monstre visqueux, ou plutôt l'esprit élémentaire de la mort. Mais il y avait vraiment que cela ?

Je ne savais pas pourquoi, mais je comprenais facilement que le pendentif réagissait éventuellement dû à la naissance de mes "pouvoirs". J'ai rarement quitté ce pendentif, et il n'avait jamais réagi au contact de l'eau. Il y avait alors une toute autre raison valable à cela.

Bien sûr, je finis par sortir de l'eau pour reprendre ma respiration. Entièrement trempée jusqu'aux cheveux, je reprenais mon souffle avant de lever ma main qui tenait le bijou. La pierre continuait de briller.

Evidemment je finissais par sortir de mon bain, ne voulant pas mourir de froid. Et dès que je me séchais entièrement le corps, la lueur de mon collier finit par disparaître pour s'éteindre. C'est devant le miroir de la salle de bain, entrain de frotter ma tête avec une serviette avec un peignoir sur le dos, que je fronçais des sourcils.

"C'est complètement fou, se qui ce passe." disais-je à voix basse.

Je ne pouvais pas en parler à ma mère ou mon frère. Ils croiraient que je suis folle. Alors je gardais le silence tout au long de la soirée.

Ayant mon pyjama sur moi, je finissais de réviser la leçon que nous avions apprit dans la journée. C'est assise devant mon bureau que je soupirais, contente d'avoir enfin terminé.

Néanmoins, la source de mes pensées revenait quand je n'avais plus rien d'autre en tête. J'observais ma bouteille rempli à moitié d'eau qui était posé sur mon vieux bureau.

Je l'attrapais ensuite de ma main gauche en fixant son contenu. Ce n'était que de l'eau en bouteille, mais depuis que cet esprit avait dit que j'étais liée à l'eau j'avais cette sorte de... connexion avec cet élément. La même que quand j'étais dans mon bain.

Ridicule, hein ?

Enfin, ça ne m'empêchait pas de dévisser le bouchon et d'en boire avant de me mettre au lit dû à l'heure tardive.

C'est lors de cette nuit où un rafale de vent se cognait contre la maison de manière bruyante, que je me réveillais au alentours de deux heures du matin suite à une petite faim nocturne. Aisu avait préparé pour le dîner un plat à base de sardine mais il avait oublié que je détestais manger du poisson, alors j'avais peu manger ce soir-là.

Je me levais de mon lit et je quittais ma chambre pour me rendre dans la cuisine le plus discrètement possible, afin de ne pas réveiller Maman ni Aisu. J'étais consciente que ma mère avait déjà beaucoup de mal à dormir depuis la mort de Papa, alors je ne voulais pas être responsable d'une insomnie.

Après m'être servie d'une boite de gâteaux, je revenais dans ma chambre avec mon grignotage en gardant les lumières éteintes. Je m'installais sur mon lit en croisant des jambes avant de me mettre à grignoter.

Mais l'envie était plus forte que tout. Je m'enfilais les gâteaux un à un et quand j'enchaînais par boire ce qui me restait d'eau dans ma bouteille je fis une fausse route. Prise par l'étouffement, je me redressais aussitôt et je me forçais à tousser bruyamment jusqu'à finalement cracher les miettes et les goutes qui bloquaient ma voies respiratoire.

A la suite, je reprenais une grosse respiration. J'en avais l'œil qui pleurait.

"Oh bordel... Ouf... Je devrais faire attention." disais-je entre mes souffles.

J'étais si canalisée par ma respiration redevenue calme que je remarquais à peine la lumière bleu de mon pendentif qui réagissait à nouveau.

D'un regard vers mon collier face à cette réaction, je fronçais des sourcils quand je remarquais une chose surprenante qui arrivait à mon bras gauche.

Il reluisait d'une couleur bleu brillante reflétant de l'eau. Mon avant bras était... entrain de se changer en eau !

Bien sûr, j'en sursautais en regardant mon membre agir de cette façon. Ma peau se disparaissait petit à petit pour laisser place à une eau toute bleu qui brillait et restait matérialisée à la forme de ma main et de mon bras. Quant-à-la sensation... Ca me faisait drôle, comme si une fourmi se baladait sur mon bras.

Dans la surprise aux yeux écarquillés, j'approchais ma seconde main. Non seulement je touchais cette eau froide, mais ma main passait à travers. En plus, je pouvais encore bouger ma main en eau. Bouger le poignet, gigoter mes doigts qui m'envoyaient des gouttes à la figure.

"C'est ça, le pouvoir de l'élément de l'eau ?" me demandais-je d'une voix soufflée.

En voyant que mon avant-bras faire des gouttes qui tombaient sur ma couverture, je me précipitais pour aller dans la salle de bain de manière discrète pour m'y enfermer et de me placer devant l'évier.

J'avais du mal à croire ce qui m'arrivait. Mais c'était purement réel. Il m'aura fallu plusieurs bonnes minutes, va savoir comment, pour que mon bras finisse par revenir à la normale. Mon collier cessait ensuite de briller.

Le reste de la nuit avait été des plus inconfortables. J'ai eu beaucoup de mal à retrouver le sommeil au point qu'il m'en manquait quelque heures.

...

Dès que j'arrivais à Misato high School en ce Mardi matin, je cherchais automatiquement l'un des quatre possesseurs de pendentif afin de lui raconter ce qui m'était arrivé. Mon premier réflexe était d'aller en direction de ma salle de classe, la 1-2, pensant trouver Kazeshi.

Et bingo, je trouvais mon camarade de classe à l'intérieur. Celui-ci posait tout juste son sac de cours sur le crochet de son pupitre.

"Kazeshi-kun !" l'appelais-je pour attirer son attention en le dirigeant vers lui.

Ce dernier se tourna, alerté par mon appel, avant d'esquisser un léger sourire en croisant des bras.

"Ah, salut Mizu. Qu'est-ce qu'il se passe ?" disait-il.

-Est-ce que tu sais si Shoku-chan est arrivée ?

-Je ne sais pas, je ne l'ai pas vue... Pourquoi ?

-Et ta sœur, elle est où ? Et Rei est arrivée, aussi ?

-Feiya est avec le conseil des étudiants, et j'en sais rien pour Seidenki... Mais qu'est-ce que tu as ?! Tu es toute affolée !

-J'ai que j'ai quelque chose à raconter à vous quatre ! C'est important !

-Quoi ? C'est en rapport avec hier ?

-Evidemment que c'est en rapport avec hier !

-Hey, arrêtes de bouger les bras comme ça !

J'étais si excitée que je m'agitais comme un asticot, au point que Kazeshi finissait par me faire baisser les bras dû à mon affolement. Je l'affolais lui-même.

"Mais arrêtes !"

-Mais c'est INCROYABLE, ce qui s'est passé !

-Mais dis, au lieu de t'agiter comme ça ! Tu me donnes le tournis !

Mais on était tous les deux loin d'imaginer ce qui allait se passer dans les secondes qui allaient suivre.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro