Chapitre 17 : Avoir la tête brulée

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Cela faisait plus de deux mois que j'étais revenue à Okinawa. L'automne s'installait petit à petit et il faisait de plus en plus froid...

Et pour dire que les évènements qui m'ont attendu depuis ce retour n'ont pas été de tout repos.

Résumons les faits : Il y a cinq ans, mes amis et moi avions battu ce qui semblait être l'esprit de la mort et avions sauvé l'esprit de la naissance. Ce dernier nous a remercié en nous offrant chacun un pendentif et nous informa que le jour venue il referra appel à nous. Puis j'ai déménagé à Tokyo, j'ai perdu tout contact avec mes amis et j'ai fait mon adolescence dans la capitale du japon. Et suite au décès de mon père, cinq ans plus tard, je suis revenu à Okinawa avec ma mère et mon frère où j'ai retrouvé mes amis, qui la plupart ne sont plus amis et ont bien changé. Suite aux retrouvailles, l'esprit de la naissance est revenu en nous informant qu'on doit apprendre à contrôler nos pouvoirs lié à un élément afin de le protéger à nouveau de l'esprit de la mort. Il s'est changé en humain, sous le non d'Enerugi. Mon pouvoir, lié à l'eau s'est manifesté. Et Shuko, ma meilleure amie ayant reçu le don de la terre, a également réveillé son pouvoir.

Quant-aux-trois autres... C'était rien.

Feiya et Rei ne semblaient pas s'inquiéter. Voir, elles s'en fichaient. En revanche, ce n'était pas le cas de Kazeshi.

"Y'a toujours rien !" s'énervait-il alors que nous étions à l'extérieur.

-Ca va arriver, le rassura Shoku en souriant, ne t'en fait pas.

-Elle a raison, s'exclama Enerugi d'un ton joyeux, les pouvoirs arrivent quand les détenteurs sont prêts.

-Mais comment vous avez fait, vous deux ?

-Moi j'étais dans mon bain, lui répondis-je un peu gênée.

-Et moi j'étais au club de jardinage !

Nous étions devant le bâtiment scolaire, la journée était fini et il était temps de rentrer chez nous. Kazeshi attendait sa sœur, tandis que Enerugi, Shoku et moi restions là à discuter.

"Mais ce n'est pas juste !" rajouta notre détenteur du pouvoir de l'air. "Je dois me prendre un ventilateur à la figure pour que mes pouvoirs surgissent ?!"

-Calme-toi, petit frère. Moi non plus, mes pouvoirs ne sont pas encore apparus.

Les paroles soudains de Feiya qui était arrivée derrière a laissé un froid dans le groupe. Elle était devenue si rigide... Je ne la reconnaissais plus. Et son regard, derrière ses lunettes, était si dénué d'émotion...

"Euh bon... Je vais rentrer chez moi !" ajouta Shoku en détournant le regard. "En rentre ensemble, Enerugi-san ?"

-D'accord, buisson aimant !

-M'appelle pas comme ça !

-Je vais rentrer aussi, répondis-je en faisant un signe de la main. A demain.

-A demain Mizu-chan !

-A demain l'eau vivant, à demain le feu éclatant, à demain la tempête éclatante !

-ARRÊTES AVEC CES SURNOMS !

Et c'est ainsi qu'on rentrait chacun de notre coté. Bien que j'étais revenue, notre ancien groupe avait du mal à se reforger comme avant. Rei nous esquivait toujours, Feiya passait qu'en coup de vent... Et l'air de rien, je trouvais que Kazeshi était souvent dans ses pensées.

Ce n'était pas gagné.

Coté esprit de la mort qui voulait tuer Enerugi, Kameitsu, notre protégé nous en parlait plus. Ce n'était pas plus mal.

Mais il est temps de parler de ce qui se passait ce soir-là coté Feiya et Kazeshi.

Quand j'étais enfant, je me souvenais que les jumeaux étaient très proches. Ils étaient différents, mais très solidaires entre eux. Mais les Hatono n'avaient plus cette complicité. Et tout cela avait un lien avec mon absence pendant ces cinq dernières années.

"Ca m'énerve..." prononça Kazeshi en plaçant ses bras derrière sa tête. "Mizu et Shoku ont leurs pouvoirs déjà actifs ! C'est quand mon tour, bordel ?"

-Awamizu peut devenir une flaque et Shoku un arbre. Tu parles d'un pouvoir...

Alors qu'il marchait devant sa sœur sur le trottoir, Kazeshi s'arrêta soudainement avant de se tourner vers cette dernière.

"T'es sérieuse, là ?" fit-il d'un mauvais regard.

-Ben quoi ? Répondit sa sœur en relevant son nez de ses notes. C'est la vérité.

-Mais tu t'entends, sérieux ? Je sais que les années ont passés et que ton conseil étudiant t'a pas mal changé, mais t'as besoin d'être aussi aigrie ?

-Désolée de ne pas avoir la même énergie que toi à ce sujet.

C'est parfaitement impassible que Feiya reprit sa marche, suivit de son frère complètement dépité. Les deus adolescents empruntaient une ruelle afin de rentrer chez eux plus rapidement, tout en continuant de discuter sur le sujet qui fâche.

"Feiya, il faut que tu me dises sérieusement... Tu as un problème avec Mizu ?" demanda le jumeau en marchant aux cotés de sa sœur.

-Pourquoi j'aurais un problème avec Awamizu-chan ?

-Fais pas l'ignorante, sœurette. Tu es super froide avec elle, pas autant qu'avec Reidena mais tu semblais t'en ficher qu'elle soit revenue. Et tu l'appelles même plus par son surnom. Tu sais qu'elle n'aime pas qu'on l'appelle "Awamizu" !

La conversation fit de nouveau arrêter les jumeaux Hatono dans leurs marches, mais cette fois-ci dans une ruelle située entre deux larges murs à l'abri des regards.

Ils se regardaient dans les yeux. Un l'accusateur, et l'autre l'accusée.

Feiya finit par détourner le regard et replacer une mèche de cheveux derrière l'oreille.

"On a grandit, Kazeshi. Je n'ai plus... le même affection qu'avant." répondit-elle à voix basse.

-Mais bon sang, elle faisait partie des nôtres ! Je comprend qu'avec ce qui s'est passé, tu ne veux plus voir Rei en peinture. Mais Mizu elle-

-Raaah mais arrête de l'appeler comme ça !

Ce haussement de ton de la part de la jumelle fit sursauter un bref instant Kazeshi. Mais ce dernier prit le même ton lors de la discussion :

"Mais ça va pas de gueuler comme ça ?! C'est quoi ton problème, à la fin ?!"

-Mais tu m'énerves ! "Mizu", "Mizu", "Mizu". Tu as que ce nom-là à la bouche depuis un mois ! C'est bon, on a compris qu'elle est revenue ! Elle est revenue comme une fleur, elle n'a pas changé ELLE, toujours la même ELLE. Ca va, quoi !

Le ton montait de plus en plus. Chose qui surprenait Kazeshi. Il était très rare qu'ils se disputaient. Mais au fond, il comprit que sa sœur avait un véritable problème.

"Je rêves ou tu es jalouse ?!" fit Kazeshi en bougeant ses bras. "C'est TOI qui a décidé de te disputer avec Reidena, c'est TOI qui a décidée de lâcher le groupe, et c'est TOI qui a décidée de devenir une intello en t'enfermant avec les délégués !"

-Tais-toi...

-Non, je ne me tais pas ! Y'en a marre que tu rejettes la faute sur tout le monde ! Tu as rejeté la faute sur Mizu quand le groupe s'est brisé, alors que c'est toi qui a commencé en devenant infernale ! Tu as rejetée la faute sur Reidena quand elle t'aurait vu faire "un truc" dont j'ignore encore l'existence. Et tu as rejetée la faute sur Shoku quand elle a voulu jouer le médiateur car "ça ne la regardait pas".

-Arrêtes !

-J'arrêtes pas ! Regarde la vérité en face ! Tu nous caches un truc, aux parents et à moi pendant des années ! Tu t'en es disputé avec Reidena et Shoku, tu t'es enfermée sur toi-même alors qu'on aurait pu t'aider ! Et j'ai enfin compris pourquoi tu t'enfermes sur toi-même pendant des années...

-Je ne veux plus t'entendre...!

-Assumes, Feiya. Les parents sont ouverts d'esprit. Et je parie que les filles le sont aussi...

-LA FEEEEEERME !!!

Et la limite de l'émotion, Feiya explosa de rage. En hurlant de colère, des flammes d'un rouge pétant apparu sur sa tête comme une mauvaise émotion. Sauf que c'était la vérité, ses cheveux s'embrasaient subitement.

Kazeshi sursauta à la vue des flammes voyants. Et la dispute prit fin par l'alerte de ce dernier :

"Merde ! Feiya, tes cheveux !"

Quand Feiya réalisa, elle eu un soudain sursaut et une mine apeurée. Son crâne brûlait littéralement.

"Aaaaaah !"

Son frère avait retiré sa veste et la plaqua sur la tête de sa sœur. Quant-à-Feiya, elle se laissa faire tellement elle était tétanisée.

Les flammes disparues assez rapidement, laissant la veste en lambeau. Les deux adolescents genoux à terre, Kazeshi retira doucement le reste de tissus et aperçu avec surprise...

Que les cheveux et le crâne de Feiya étaient intactes.

Le feu avait seulement brûlé l'élastique qu'elle avait, laissant ses cheveux lâches reprendre leurs places... Et la veste de Kazeshi.

"Merde... T'es pas blessé." fit-il les yeux écarquillés vers sa sœur. "Ca va...?"

Elle releva doucement la tête, encore sous l'émotion. Feiya en avait même les larmes aux yeux.

"Je... Oui. Je n'ai pas eu mal... Tu crois que..."

Et les deux réalisant, leurs regards se portaient vers le pendentifs de Feiya. Son collier au joyau rouge, s'illuminaient de mille feu. Et les paroles d'Enerugi revenaient en mémoire de Feiya : "J'ai senti que malgré ton coté intelligent, tu as un coté chaud et explosif qui sommeil en toi ! L'élément du feu est idéal, à créer des flammes plus chaud que la lave !"

"Le pouvoir du feu..." dit-elle d'un souffle.

Le pendentif finit par s'éteindre. Les jumeaux se relevaient, tandis que Kazeshi regardait sa veste brûlée.

"Bon. Je vais devoir inventer une excuse aux parents." prononça-t-il.

-Je... Navrée.

-C'est pas grave. Bon à noter : Ne pète pas un câble à l'école pour éviter de cramer tout le lycée.

-Très drôle, petit frère.

Et la tension apaisée, les jumeaux Hatono reprenaient leurs routes pour rentrer chez eux.

Ce soir-là, le pouvoir de Feiya s'était réveillé. Plus que Kazeshi avec l'élément de l'air et Reidena l'élément de la foudre.

...

"Je vois... Le pouvoir du feu... Ces deux gamins faisaient partie du groupe de mioches..."

...

"L'esprit de la naissance doit être donc avec eux..."

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