Code Lyoko fan fiction

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Bon alors cette fanfic n'est pas de moi mais je l'ai trouvé sur code lyoko.frn son auteur se surnome shaka et il en a écrit d'autres aussi géniale les unes que les autres, alors j'ai décidé de vous faire partager cette histoire. Il n'est pas au courant et si il décide que je n'ai pas le droit de publier sa création, je la supprimerai.
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Un léger craquement...Le bruit des pas qui s'enfoncent dans la neige vierge, la tassant sous la masse de l'être qui foule le sol, brisant la pureté d'un paysage recouvert d'une couche nouvelle, d'un manteau d'innocence...Les chaussures qui marquaient la neige appartenaient à un homme à l'allure bien sombre, pourtant en union avec le paysage nacré ! Même le plus pur des enfants n'aurait su s'accorder avec autant de perfection aux longs champs blancs que l'Hiver avait engendrés !L'Hiver ? Ce n'était que le 1er novembre... La Toussaint... Le jour où l'on pleure les morts !Cette année l'Hiver avait, par son rude assaut, dévoré les pâles journées automnales, comme la vieillesse, au moindre signal, avale la jeunesse ! Le rythme des saisons reste pareil à celui de la vie.
A mesure qu'Ulrich se rapprochait du cimetière, d'autres traces de pas se fixaient aux siennes, défigurant la seule beauté du paysage enneigé. Il était midi et le soleil était à son zénith... Pourtant, impossible de le savoir ! Les nuages avaient pactisé avec l'Hiver tel que leur masse grisâtre et triste servait de bouclier contre les rayons solaires. Les tombes étaient privées de soleil, privées de vie...
L'Hiver avait eu ses conséquences ; avec un froid pareil, bien peu de familles viendraient pleurer leurs morts.Ulrich pénétra dans le cimetière, presque désert...Un couple se tenait près d'une sépulture, l'air morose, mais non abattu. Une autre vision émut Ulrich : Deux grands-mères se tenaient près de deux tombes ! Leur amour éternel leur avait donné la force de braver la Saison la plus cruelle et de venir saluer leurs maris défunts ! Toutes deux se murmuraient à voix basse pour soulager leur cœur qui était à vif. Elles étaient venues ensemble pour se réconforter et se donner un courage qui aurait pu leur faire défaut ! Elles serraient très fort les alliances qu'elles portaient sur leurs vieux doigts depuis des décennies déjà !
Ulrich s'arracha à cette vision d'horreur. Lui avait aimé mais ne portera jamais d'alliance à son doigt en témoignage ! Il ne l'avait pas mérité, il avait trop traîné, le destin le lui avait fait payer...
Ulrich avait toujours écarté le souvenir de la mort d'Aelita et de Yumi, de même qu'il n'était jamais venir se recueillir sur leurs tombes... Il avait désormais 22 ans et le drame datait de 8 ans, il s'était décidé à venir dans ce cimetière, ignorant s'il en sortirait indemne.
Il se força à plonger dans sa mémoire et d'y retrouver ses souvenirs ! Il revit...

***
Le réseau, un soir d'hiver.
Ses amis, en tenue de guerre.
Lui-même, prêt au combat
XANA, empruntant une forme
Une forme, trop terrifiante
Terrifiante, il n'osait...
Oser, de peur de s'en rappeler.
La lutte avait été brûlante, Odd avait été dévirtualisé...
La lutte avait été ardente, XANA avait été sans pitié...
La lutte avait été traînante, Ulrich avait été terrassé...
Il revit, le scanner s'ouvrant sur le monde réel ! Il avait couru dans le monte-charge et l'avais lancé. Dans le laboratoire, des cris s'élevaient ! Une clameur de douleur, une clameur de pitié !
Ulrich revit la scène de ses hantises ! Il revit d'une part, un homme xanatifié ruant la tête, le corps, le cou d'Odd de coups violents et sans scrupules, d'autre part Jérémie hurlant à Aelita de ne pas se sacrifier avec XANA, trop absorbé pour même songer à venir en aide à Odd !
Ulrich avait tenté de bouger, son énergie était drainée par ses deux luttes dans deux Univers différents. Il avait pu se mouvoir et s'était élancé, mais il était trop tard ! Un puissant rayonnement avait giclé des écrans de Jérémie, inondant la pièce ! Le génie avait étouffé un cri, le pantin de XANA s'était effondré sur le sol, aussi inerte qu'Odd.
Ulrich s'était approché de ce dernier. Il avait jeté un coup d'œil rapide à un Jérémie pétrifié qui tremblait de toute part. Il avait ensuite jeté un regard au visage déformé d'Odd...
***
Ulrich rouvrit soudainement les yeux! Il fut éblouit par le contraste entre la blancheur du décor et la noirceur des souvenirs qu'il venait d'abandonner. Le froid n'était pas seul responsable de ses frissons.
Il n'osa pas se remémorer les atrocités qu'il avait vues ce jour là... Mais les pires horreurs, ce n'étaient pas celle qui était visible ; c'étaient les morts de Yumi et Aelita...
Ulrich n'avait jamais eu d'explication; la seule chose qu'il avait comprise, c'est qu'Aelita s'était sacrifiée pour détruire XANA et que Yumi l'y avait aidé, payant aussi de sa vie.
William et Franz aussi en avaient perdu la vie... Mais ça, Ulrich n'en avait cure... L'être humain peut aimer, mais seulement d'un amour égoïste ; c'est le seul pouvant s'accorder avec sa nature...
La mort de Yumi et Aelita, elle, l'avait mis en déprime pendant 5 ans et avait conduit Jérémie à l'asile.
***
Trois semaines avaient passé avant qu'Ulrich ne put être mis au courant du sort d'Odd et Jérémie. Dans un hôpital, il avait vu Odd, allongé. Ses innombrables blessures avaient été soignées pourtant son visage semblait toujours difforme aux yeux d'Ulrich. Un médecin était arrivé.
- Jeune homme ?
- Quand se réveillera-t-il, Monsieur ?
- Il est désormais et probablement jusqu'à la fin de ses jours, paraplégique.
- Paraplégique ? C'est à dire ?
Le médecin soupira et en s'en allant, il articula :
- A l'état végétatif...
***
Ulrich se tenait à présent devant une modeste tombe. Moisie. Personne n'était venu l'entretenir depuis des années. Les bonnes gens du voisinage avaient jugé bon de laisser les feuilles mortes s'y entreposer, puisque plus nul n'y venait... Mieux valait qu'elles gisent sur cette tombe plutôt que celle de leur famille !
Ulrich s'occupa de gratter la neige et l'humus gelé qui se trouvait en dessous ! Le nom Aelita était gravé en doré... Un doré qui avait perdu tout son éclat, désormais aussi morne que le temps d'aujourd'hui !
Alors qu'il passa la main vers la croix au dessus de la tombe, un rayon de soleil apparut. Il alla déposer sa timide lumière sur un visage, qu'Ulrich venait de dégager de sa prison glacée : Une photo d'Aelita ; Radieuse ; Belle ; Souriante ; Jeune ; Aelita.
Ulrich resta dix minutes agenouillé devant cette photo. Il bloquait inconsciemment tout souvenir qui tentait d'entrer dans son esprit... Ils étaient nombreux. Mais Ulrich, sachant qu'il en souffrirait, réprima la révolte et se laissa bercer par ce doux sourire...
Quand il sortit de sa léthargie, il finit de déblayer la tombe et déposa une gerbe de rose, délicatement. La rose et le rose des cheveux d'Aelita se répondaient parfaitement. Ulrich se promit de ne plus laisser cette tombe dépérir. D'un air un peu plus résolu, il se releva et prit la direction d'une seconde tombe...
***
- Mme je voudrais voir Jérémie Belpois s'il vous plait...
- Vous êtes le jeune homme qui vient nous demander ça chaque jour ?
- ... Euh nan, je...
- Vous perdez votre temps, jeune homme, le docteur nous a mis en garde contre vous et l'état du patient est trop instable ! Même ses parents n'ont pas pu lui faire décrocher un mot cohérent !
Ulrich soupira. L'infirmière était moins stricte que le docteur qui l'envoyait sans cesse paître. Ulrich s'assit sur une chaise. D'un air suppliant il demanda :
- Comment va-t-il ?
L'infirmière soupira à son tour.
- Son état s'aggrave. D'après ce qu'on a pu obtenir, il culpabilise. Il refuse de dire pourquoi. Il marmonne des paroles dénuées de sens !
- C'est-à-dire...
L'infirmière reconsidéra Ulrich d'un regard suspicieux. Elle demanda :
- Vous le connaissiez bien ?
- C'était un ami. On était tout un groupe. Deux filles, ce sont celles qui sont portées disparues. Trois garçons, moi, Jérémie, et celui qui est devenu paraplégique.
Une larme perla dans l'œil d'Ulrich. Le garçon fut surpris qu'il lui en reste encore une. Il pensait avoir pleuré toute celles de son corps. L'infirmière le contempla d'un air profondément attristé.
- C'est donc ça cette histoire horrible dont on a parlé aux infos...
- Oui... C'étaient mes seuls amis.
- J'en suis désolée... Votre famille sait que vous êtes ici ?
- Ma famille sait rien de moi. Ma vraie famille je l'ai perdue, il y a trois semaines.
L'infirmière parut profondément émue.
- Le docteur n'étant pas la durant une heure, je peux peut-être vous permettre de voir votre ami...
Ulrich jeta un regard crédule à son interlocutrice, incapable de prononcer un mot !
- Mais promettez moi de sortir si il entre en transe, ce ne serait pas un spectacle pour vous !
***
La tombe de Yumi paraissait moins piteuse que celle d'Aelita.
Ulrich fit cette constatation après avoir déblayé toute la neige qui cachait le lieu de repos de celle qu'il avait toujours aimé !
Il sourit devant la photo de Yumi et posa un bouquet de roses noires sur la tombe.
- T'as jamais aimé le rose, hein ?
Il avait parlé seul.
Il se sentait bien et mal à la fois.
Le froid de sa vie s'extirpait de son cœur en un torrent furieux. Du sourire de Yumi émanait une force capable de pourfendre le torrent, de le remonter à sa source...
mais incapable de le tarir. Alors qu'il pensait à Yumi, à Odd, à Aelita... Jérémie lui revint aussi à l'esprit.
***
Jérémie était recroquevillé dans un coin d'une chambre vétuste. Il tremblait de toute part et marmonnait des paroles sans fins. Il ne portait pas ses lunettes, ses yeux s'éclipsaient, effacés par des cernes chargées de maux et de tourments. Ulrich ne reconnaissait pas son ami. Il lui paraissait encore plus maigre que d'habitude, presque squelettique. Quand Ulrich s'approcha de l'épave de Jérémie, il interpréta par le rouge de ses yeux que lui aussi avait du beaucoup pleurer !
Celui-ci bégayait en un incompréhensible jargon... Des petits cris plaintifs s'alternaient avec des gémissements suraigus et des longues élégies. Il se mordillait le bout du pouce gauche à tel point que son ongle se craquait par endroit. Ses marmonnements s'enchaînaient à un rythme effréné, laissant l'idée d'une transe infinie...
- Jérémie... Jérémie, tu m'entends ?
Les borborygmes s'intensifièrent de la part de Jérémie qui n'avait même pas porté un coup d'œil à Ulrich...
- Jérémie... J'ai besoin de toi... C'est Odd...
A l'évocation du nom d'Odd, Jérémie adressa un regard exorbité à Ulrich et poussa un long cri ! Ulrich fut totalement pris au dépourvu alors que Jérémie se recroquevillait dans un coin de son lit répétant ses gueulantes qui ébruitaient tous les environs !
Ulrich cria à son tour :
- Jérémie ! Odd est devenu paraplégique !Mais Jérémie hurlait encore et toujours plus fort...
- Pardon, geint-il, pardon ! On aurait du éteindre tout de suite ! C'est ma faute, pardon ! Pardon, c'est ma faute!
- Jérémie ! Il faut que tu lances un retour dans le temps ! Tu comprends?!
- Nan ! Nan, pas l'usine, pas l'usine ! C'est sa faute ! Pas l'usine ! Elles sont mortes ! C'est l'usine !
L'infirmière entra précipitamment pour implorer Ulrich de sortir de la pièce ! Ulrich ne pouvait s'y résoudre, il saisit Jérémie par les épaules. Il le secoua violemment en l'exhortant à réagir ! Plus les secousses se firent intenses, plus les beuglements explosaient, tonitruants.
Une flanquée de médecins firent irruption et si trois tentaient de maîtriser Jérémie et qu'un enguirlandait l'infirmière, les derniers prirent fermement Ulrich par le bras et l'expédièrent sans ménagement devant l'hôpital.Ulrich titubait quand il rentra...
Il trébucha et s'écroula à terre...
Fermant ses poings, il frappa le goudron, expédiant tout ce qu'il avait renfermé sur le bitume.
***
Ulrich acheva de se recueillir sur la tombe de son amour éternel ! Il s'en alla, le cœur meurtri, tandis que gravitaient autour de lui, des images d'Aelita et Yumi et une petite pensée pour Odd et Jérémie...
Ulrich releva la tête pour profiter d'un faible rayon de soleil qui éclairait un corps chétif accroupi sur une tombe déblayée. Jérémie ployait devant la dernière demeure de son éternel amour...
Ulrich pleura. Il pleura et ses larmes tombant sur la neige se joignaient à celle de Jérémie chutant sur la tombe... Il s'approcha en séchant ses yeux pour faire bonne figure et murmura :
- J'aurai espérer te revoir dans des conditions plus ... gaies...
- La simple vue du dernier de mes amis me comble, Ulrich !
Les amis s'enlacèrent puis s'assirent sur un banc...
- Je dois te remercier.
- Pourquoi ?
- Pour avoir déblayé la tombe d'Aelita. Je suis venu aujourd'hui parce que je me doutais que sa tombe serait recouverte. Je n'aurai pas osé la déblayer de peur de voir son visage m'apparaître...
- Et ? ...
- Et finalement, je suis heureux d'être fortuitement tombé dessus.
Ulrich sourit. Les deux amis échangèrent un regard avant de fixer leur pied.
- Alors, Odd, il devient quoi ?
- Il... Tu ne te souviens pas pourquoi j'étais venu te voir après l'attaque?
- J'ai mis 5 ans à tenter d'oublier tout cela sans réussir ! J'ai réussi à y enfouir, suffisamment pour ne pas m'en rappeler !
- Le xanatifié l'a bousillé... Les violents coups qu'il lui a assénés à la nuque l'ont laissé paraplégique!
Jérémie blêmit à tel point qu'Ulrich craignit de le voir repartir en folie. Il n'en fut rien... Jérémie déglutit difficilement...
- Tu voulais me voir pour ce que je pense ?
- Oui, un retour vers le passé...
- Ca ne ramènera pas Aelita et Yumi...
- Ca sauvera Odd... Du moins, cela le remettra...normal...
- Pour quoi tu ne l'as pas fait toi-même ? Tu ne l'as déjà fait une fois
- J'avais réussi à en lancer un de 24 heures en arrière. Là, c'est plusieurs années qu'il nous faut !
- Je ne sais pas si la machine supportera un tel exploit... Il y a des fortes possibilités qu'elle perde toutes ces données et soit hors service...
- On a pas le choix... Je ne supporterai pas de savoir Odd branché sur un appareil plus longtemps... On a pas spécialement grand chose à perdre.
Deux héros sortirent d'un cimetière ! Il était une heure, un après midi de novembre et la neige tombait...
***
- Ca va aller, Jérémie ?
Le génie frissonnait devant l'usine... Tremblait dans le monte-charge, blanchissait dans le labo.
- Ca va aller, oui...
Jérémie se précipita aux commandes et se précipita à rentrer les coordonnées ! Il n'avait rien perdu de ses aptitudes, cependant, de toute évidence, il voulait faire vite !
Ulrich resongeait aux innombrables fois que Jérémie les avait contactés pour qu'ils arrivent en vitesse à l'usine. Il se voyait décrochant à son portable pour s'entendre dire que XANA attaquait.
Soudain, un bruit de sanglot arracha Ulrich à ses chimères... Il réalisa que de chaudes larmes tombaient sur les touches vieillies du Superordinateur. Jérémie fondait...
Il était complètement incapable de stopper l'hémorragie de ses yeux. Ulrich comprit. Son ami était perturbé et de voir les écrans de contrôle vide, sans aucune trace d'Aelita, ce lui avait procuré un choc émotionnel trop intense à supporter. Il savait qu'il ne la trouverait pas, elle si douce, lui disant qu'elle l'avait attendu... Pourtant il se l'était figuré, il n'avait pas pu s'empêcher d'avoir un infime brin d'espoir que son amour éternel aux cheveux roses allait l'accueillir de son air joyeux.
Ces visions s'évaporaient de l'âme de Jérémie à travers les gouttes qui se déversaient de ses yeux. L'ancien génie était bouleversé, incapable d'affronter la réalité. Ulrich compatissait, mais il ne pouvait attendre. Il craignait de revoir Jérémie partir dans une crise de folie. Néanmoins, il laissa son ami dans le silence un instant. Il respectait sa peine et laissait l'eau salée fuir de ses paupières comme on laissait le sang couler d'une saignée, dans le temps.Dans le temps... Jérémie commença à marmonner de façon inquiétante, les mots : « Pardon » et « Ma faute » revenaient en boucle dans sa bouche.
Cette fois-ci, Ulrich ne les réprimanda pas ; une seconde scène se déroulait sous ses yeux : Yumi et Aelita était assise sur le sol froid du labo, jouant au jeu de go. Cette vision éternelle pour Ulrich, il la revit et contempla la beauté des deux jeunes filles, dans leur concentration... Hélas aucune des deux ne s'y trouvait. Si elles avaient été là, Aelita se serait précipité vers Jérémie pour le consoler. Yumi, elle aussi, serait venue vers Ulrich pour lui demander la raison de ses pleurs.
Ses pleurs ?
Ulrich pleurait à son tour. Paradoxalement, ses chaudes larmes étaient la seule chose qui le réchauffait, lui égaré dans la main décharnée et gelée des souvenirs brisés, laquelle resserrait sadiquement son étreinte...
- J... Jérémie... Il faut y aller.
Le jeune homme qui se nommait Jérémie avait posé ses bras sur l'accoudoir du fauteuil pour mieux y lover sa tête. Même elle, il ne la supportait plus.
Dans un effort surhumain, il se redressa et Ulrich eut l'impression d'apercevoir dans ses yeux la flamme du meneur qu'il fut jadis. Une impression ? Elle fut fugace...
Les dernières coordonnées furent rentrées aussi prestement que les lèvres de Jérémie tremblaient. Dans un dernier sanglot, il articula :
- Excuse moi, Aelita, je n'ai pas le courage de venir te rejoindre... Je... n'aurai jamais eu le courage de vivre sans toi mais je n'ai même pas été capable de venir te rejoindre... Je... Je n'suis qu'un gros naze...
Le discours devenait insupportable pour Ulrich... Chacun des mots arrivait comme un gong dans son crâne... Il ne pouvait les supporter. Il fermait les yeux, or le débit de parole lui parvenait encore et toujours... Il fallait que Jérémie se taise, il devait se taire !
Craquant mentalement, ne soutenant plus l'horrible pression, Ulrich rouvrit les paupières sur sa réalité pour lancer d'un claquement de langue bref et injonctif :
- Jérémie !
Dans une longue élégie, ce fut autour de l'opérateur de fermer les yeux, tandis que son bras fusait à une vitesse impressionnante vers la touche « entrée ».
Ulrich ne trouvait pas cette vitesse si impressionnante. L'action était décomposée par son cerveau, semblant diffusée au ralenti.
Dans la tête d'Ulrich, une drôle de musique s'éleva. Une musique entraînante et rapide, et pourtant... si triste. Le chant retentissait comme celui d'une sirène, hypnotique, endormant, nostalgique, mélancolique.
Une foule d'images et de souvenirs obscurcissait la vue d'Ulrich, dansant dans son âme, suivant le rythme ; tous paraissait en symbiose avec Ulrich : aussi lent, aussi triste. C'est quand le temps nous est compté qu'on apprécie les bonnes choses.
Le jeune homme savoura ce moment d'éternité onirique et tout lui apparut clair : Si la mort faisait partie de la vie, alors tout n'était que peine. Toute joie entraînait sa peine, toute peine n'apportait pas sa joie...
Le ballet des souvenirs ralentit et s'écarta pour en laisser passer un ! Le jour unique quand Yumi et Ulrich faillirent s'embrasser... Ulrich avait réintégré son corps d'adolescent et se tenait face à Yumi. Cette dernière fermait déjà ses paupières, puis approchait sa tête, ses lèvres... Ulrich suivit, et il sentit bientôt le souffle de Yumi près du sien. Avant de tout oublier, il ressentit la joie de pouvoir achever ce moment qui fut le plus beau de sa vie. Leurs lèvres allèrent entrer en contact...
La touche entrée avait été pressée, deux étages en dessous, le supercalculateur vrombit comme s'il mourrait de l'intérieur.Ulrich sentit encore l'air chaud que faisait voguer le souffle de Yumi, leur baiser était sur le point de naître...
Le flot blanc, rapide comme la lumière enveloppa Ulrich et fit exploser la réminiscence en des milliards d'étoiles flottant dans l'Oubli.
***
...
***
- Euh Stern, Ulrich Stern ? C'est toi ?
- Ouais, bah ça dépend qui le demande...
- Odd Della Robbia, son nouveau compagnon de chambre!
***
Intelligence artificielle ? ... ...Bah, pourquoi ils ne fonctionnent plus ces écrans de contrôle... Où est l'holomap ? C'est quand même pas hors service ? J'y crois pas !
***
- Euh ta copine, là...
- C'est pas MA copine, OK ?
Jérémie passe devant Stern, un gars de sa classe et un inconnu à la coiffure qui ne ressemble à rien...
***
M. Delmas est tendu, attendant les autorités pour une enquête. Yumi Ishiyama, une élève studieuse tombe morte en pleine cour de récréation... Une mort inexplicable. Les médecins ne relèvent pas de choc, pas de rupture d'anévrisme, elle est... morte, tout simplement.
La jeune fille n'avait pas d'amis et étaient toujours seule, son décès avait pu être étouffé pour ne pas effrayer les élèves...
Des coups résonnèrent à la porte.
- Entrez !
- Euh, bonjour Monsieur le proviseur
.- Bonsoir, Stern, j'espère que c'est important...
- Euh, c'est mon nouveau compagnon de chambre, Monsieur, il a introduit un chien dans le bâtiment. Il a ravagé ma chambre et...
- Della Robbia ?
- Oui Monsieur...
- Il se fait déjà remarquer... On m'avait prévenu...Le proviseur prit un papier et y gratta un bref : « 4 heures de colle pour Della Robbia ».
- Essayez de supporter le chien cette nuit Ulrich, j'appelle les parents de votre ami demain à la première heure... Et donnez cela à Jim pour moi...
***
Jérémie ne rencontrera jamais plus l'Intelligence Artificielle qu'il avait nommée Maya avant de tomber amoureux d'Aelita... Il ne lui fallu qu'une journée pour s'en remettre.
Les déclarations d'Ulrich plongèrent un froid irrémédiable entre lui et Odd.
L'enterrement de Yumi se fit en présence d'un prêtre et de la famille. Aucun ami n'était la pour pleurer la japonaise dans son habit blanc. Souvent les héros se croisèrent au collège Kadic. Ils ne s'adressèrent jamais la parole.
Ulrich le renfermé, Jérémie l'intello, Odd le m'as-tu vu... Qu'avaient-ils en commun ? Rien, ni aucun secret... Ils ne se connaissaient pas, ils ne se connaissaient plus...

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Et bah ! C'était longuement triste ! J'ai pleuré la première fois ! Sinon, j'ai dépassé les 1k de lecture sur ce livre alors merci beaucoup ! !!!

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