Chapitre 2

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J'enfile mon manteau et sors. Je frissonne. Il fait froid. L'hiver est toujours une saison difficile pour tout le monde. Les animaux qui hibernent ont de la chance. Je ferme à clef la porte de ma maison et souffle sur mes doigts pour les réchauffer. J'en ai encore besoin ce soir, s'ils pouvaient ne pas geler, cela pourrait être une bonne idée.

Je range les mains dans les poches de mon manteau et le mit en route. Je dois m'occuper d'une certaine Annette Olyve. Elle habite dans la Rue des Bouleaux. Ce n'est pas très loin, je ne devrais pas en avoir pour longtemps. Longeant les murs des maisons, j'avance prudemment. La ville a beau dormir, il y a toujours des personnes en pleine crise d'insomnie. Comme l'autre jeune homme. J'aurais peut-être dû le tuer la première fois. Cela aurait été plus prudent mais les risques pour le moment sont faibles. Il ne sait rien. Et puis, quel intérêt ?

J'arrive devant la maison. La porte est fermée à clef. Je sais qu'elle a deux enfants, je dois y faire attention. S'il y a bien des personnes vraiment imprévisible, ce sont eux. Elle n'a plus de mari, donc de ce côté-là je suis tranquille. J'ai reçu un plan de la maison en même temps que mon avis de mission, ça allait assez simple.

Je sors une épingle et ouvre silencieusement la porte après avoir vérifié qu'il n'y avait personne derrière. Je la pousse doucement, elle ne grince pas. J'ai de la chance. L'huile coûte plutôt chère et graisser les gonds était loin d'être une activité que j'affectionne.

Je rentre silencieusement. Les escaliers qui montent à l'étage sont juste en face. Il n'y a personne au rez-de-chaussée au vu du silence qui règne. Les marches grognent dès que je pose le pied dessus. Je le retire immédiatement. Je recule, prends de l'élan et saute la quinzaine de marche quatre à quatre. Je fais du bruit ainsi aussi mais moins que si je les monte une par une.

Devant, il y deux portes. Celle de gauche est le grenier. Ma cible se trouve dans la pièce de droite. Je pousse la porte qui est aussi silencieuse que la première, et me glisse à l'intérieur. La mère dort entourée de ses deux filles. Je ne peux pas me permettre de les réveiller. Déjà que retrouver le cadavre de leur maman dans leur lit sera bien assez dur demain. Je m'approche et dégaine mon poignard. Je vérifie que les deux petites dorment une dernière fois, inspire profondément et d'un coup sec, transperce la poitrine de la femme. Même si elle ne meure pas sur le coup, elle se videra de son sang bien assez tôt. Je m'enfuis silencieusement. Mission accomplie !

***

Je m'allonge. Je repense à l'autre gamin. La vérité c'est qu'il en sait déjà bien assez pour me poser problème. Mais il est muet, et quelque part, ça m'arrange bien. Ça limite les risques mais je dois me montrer très prudent. Il semble honnête, mais ce ne sont que les apparences, ce n'est pas dit qu'il reste silencieux longtemps. Pour l'instant, j'ai l'impression qu'il a vraiment besoin du pain que je lui donne. C'est probablement la raison pour laquelle il se tient à carreau.

Je soupire. Peut-être que j'aurais dû le tuer dès le départ ? Est-ce que c'était un mauvais choix de le laisser vivre ? Est-ce que le tuer aurait été une bonne chose ? Non, ça ne peut pas l'être. Tuer n'est pas une solution. Ce soir-là, il voulait vivre et moi aussi. Je n'avais aucune obligation d'en terminer avec lui alors cela me semblait normal de conclure un accord. Cela nous arrange tous les deux en plus. Je pense que j'ai fait un bon choix.

***

Je me réveille en sursaut. Encore ce fichu cauchemar. Je soupire et me lève. C'est encore et toujours les personnes que je tue qui viennent hanter mes nuits.

Après m'être préparé, je sors dehors. Les premiers rayons percent au-dessus des maisons. L'herbe est blanche suite au froid de la nuit. Je plains ce qui dorme dans la rue.

Je me dirige vers la boulangerie la plus proche. Les rues s'éveillent peu à peu. C'est à ce moment là de la journée où il faut être attentif à ce qui vient d'en haut. Les gens jettent leurs pots de chambre par les fenêtres.

Je parviens à me faufiler entre les chutes de crotte et de pipi jusqu'à la boulangerie.

« Bonjour !
- Bonjour Monsieur Lypon !
- Deux pains s'il vous plaît, les mêmes que d'habitude.
- Bien ! Cela fera douze pièces. »

Je fouille dans ma poche, ressors lesdites pièces et les pose sur le comptoir. La vendeuse me remercie et me donne la marchandise. Je la salue et sors. Je n'avais plus qu'à trouver le jeune chat. Enfin, j'avais la journée. Je pris le chemin du retour, j'allais déjà déposer mon pain, ensuite je le trouverai et pour finir, j'irais au château chercher une nouvelle mission.

***

J'espérais le trouver dans la rue où nous nous sommes rencontrés mais il n'est pas là. Un enfant muet, hein ? Ça ne doit pas être simple pour lui tous les jours. Enfin, c'est mieux que sourd ou aveugle.

Je continue à vagabonder dans les rues, je finirai bien par tomber dessus. J'aurais dû lui donner un lieu de rendez-vous plutôt que de lui donner des informations. J'approche de la taverne. Cet endroit pue l'alcool à des kilomètres à la ronde, c'est incroyable. Il n'y a même pas besoin d'avoir vu la pancarte pour savoir que c'est un rassemblement d'alcoolique en tout genre.

Au moment où je passe devant la porte, un groupe sort, complètement bourré. Je m'écarte de quelques pas, ne voulant me trouver sur leur chemin. Bien que la route soit droite, il marchait de travers, gueulant des mots incompréhensibles, c'était assez comique. Soudain, celui que je recherche déboule dans la rue. Il ne me voit pas et s'arrête devant les videurs de bouteilles. Il attrape l'un d'entre eux par la manche et le tire. Ce dernier s'écarte en piquant une gueulante. Pauvre gamin...

Je vois mon chat-garou muet agiter ses lèvres. Je suis trop loin pour entendre s'il parle vraiment alors je me rapproche doucement. Soudain, le vieux se met à hurler tout ce qu'il peut, ordonnant notamment au petit de se taire. Alors, il avait vraiment parlé ? Enfin, je ne pouvais pas en être certain, ça venait d'un bourré. Sans prévenir, ce dernier leva le bras dans le but de frapper le chat-garou blanc. Même si le voulait, je ne pourrais pas l'en empêcher, je suis trop loin alors je détourne simplement le regard. J'entends un claquement puis le petit tomber au sol. Je me rapproche encore un peu, des fois qu'il ait l'idée de recommencer mais il se met à nouveau à hurler dans la rue des paroles incompréhensibles. Je soupire. Comment est-ce que le gamin faisait pour le supporter, franchement ? Je ne devrais pas me mêler de ça et passer mon chemin, mais ça me fait mal de le regarder sans rien faire. L'homme tente à nouveau de frapper le petit. D'un bond, je me glisse entre lui et l'enfant et dévis son poing d'un mouvement de bras.

« Vous ne devriez pas frapper les enfants, ce sont des êtres très sensibles vous savez ? »

Il a l'air de se contreficher de ma remarque. Étrangement, je m'y attendais. Je fais signe au petit de partir. Il se relève et obéit. Je ne compte pas me battre, juste empêcher le gamin de se prendre un coup de plus.

L'autre saoul semble plutôt énervé de mon intervention et tente un coup de poing. Je saute en arrière pour l'éviter et lui tire la langue, histoire de gagner du temps. Vraiment fâché, il retente son coup avec plus de violence. Je l'évite à nouveau sans trop de problème. Il est bourré et j'ai tous mes reflex, ça n'a rien de compliqué. Je jette un regard en arrière, il a disparu. Parfait. Je fais volte-face et m'enfuis avant même qu'il ait pu retenter un coup.

Mon problème, c'est que je n'ai pas fait attention à la rue dans laquelle est parti l'enfant. Je n'ai plus qu'à repartir à sa recherche. Il ne doit pas être bien loin.

Ce n'est qu'après de longues minutes que le retrouva assis dans un coin, seul. Il me sourit en me voyant.

« Bonjour gamin. J'imagine qu'aujourd'hui encore tu n'es pas décidé à me dire ton nom. »

Il baisse les yeux. Je pose le pain près de lui.

« Si tu ne veux pas me le dire, je vais devoir t'en inventer un. »

Il lève un regard surpris dans ma direction.

« Hm... que dirais-tu de Ren ? »

Il sourit d'amusement. Je prends ça comme un oui.

« Bon eh bien c'est décidé. À partir de maintenant, je t'appelerai Ren. Sinon ça va ? »

Je lui désigne le bel œil au beurre noir qu'il avait récolté. Il me sourit.

« Désolé de ne pas être intervenu plus tôt. Tu le connaissais l'autre bonhomme ? »

Le chat-garou hocha la tête, désigna sa langue puis secoua son index en guise d'interdiction.

« Je ne suis pas sûr de comprendre... »

L'enfant prit un air désolé que je ne sus comment interpréter. En faite, je ne vois pas pourquoi il est désolé.

« Bon, je vais devoir te laisser, j'ai du boulot qui m'attend. Fait attention à toi, Ren ! »

Le chat hocha la tête et salua le tueur d'un mouvement de main.

***

Je m'arrête devant les gardes. Je leur décline mon identité, ayant l'habitude de ce contrôle. Ils me laissent passer, eux aussi ayant l'habitude de me voir. Je passe environ deux fois pas semaine, et cela fait plusieurs années que cela dure.

Je rentre dans l'immense château de pierre. Les murs sont peints aux couleurs des évènements de l'histoire du royaume. Cela avait beau faire des années que je passais ici, ces œuvres étaient toujours aussi impressionnantes. De part leur taille, mais aussi par leur précision. On pouvait voir les expressions de chaque visage, les nervures de chaque rocher, les joyaux sur la couronne des rois, les poils des animaux ; l'artiste était vraiment un génie.

Je quitte ma contemplation et longe les couloirs, que je connais par cœur à présent, jusqu'à la salle du trône. Je frappe quatre coups, comme on m'avait demandé de le faire lorsque j'avais commencé à travailler ici. C'était un code pour signaler au roi de qui il s'agissait.

« Entrez ! »

Je pousse doucement la porte et la referme soigneusement derrière moi. Je m'avance sur le tapis rouge, qui était toujours aussi propre malgré les années et pose un genou à terre pour saluer le roi, qui assis sur son trône, me toise. Il a l'habitude de le faire avec tout le monde, ça ne m'inquiète pas.

« Relève-toi ! »

J'obéis et remarque alors le Sir Ralphy. C'est le conseiller le plus proche du roi, il est très connu dans le royaume. C'est un petit brun dans un manteau rouge un peu grand pour lui. Ses yeux brillaient de malice, et personnellement, il ne m'inspire pas confiance. Enfin, le roi faisait bien ce qu'il voulait.

« Je viens chercher les prochaines missions, Majesté.
- Donne-les lui, Ralphy. »

Le petit bonhomme récupère une enveloppe fermée par un sceau rouge posée sur une discrète petite table. Je le suis du regard, ce qui n'échappe pas au regard du souverain.

« Tu devrais faire plus confiance aux personnes qui travaillent ici, si je les ai choisis c'est qu'elles sont un minimum digne de confiance.
- Je suis désolé. »

Je prends la lettre et la range dans ma poche, je verrai ce qu'elle contient chez moi.

« Tu as trouvé ?
- Pas encore, mes excuses.
- Je sais que ce n'est pas si simple, ne t'excuse pas. Tu peux disposer.
- Merci, je ferai de mon mieux. »

Je m'incline et sors de la pièce. À peine la porte refermée derrière moi, je soupire. Le roi veut que nous assurions notre relève en prenant des élèves. J'ai du mal à comprendre cette décision soudaine, mais les ordres sont les ordres. Cela faisait une semaine déjà. Je ne voyais pas où je pourrais un gamin pour devenir un Faucheur. Ce n'est pas vraiment le rêve d'un gamin...

Je sors du château, les mains dans les poches. Je devais pourtant y réfléchir sérieusement avant que le roi ne s'impatiente. Je n'ai pas beaucoup l'occasion de côtoyer des enfants ou des adolescents et ce n'est surtout pas mes enfants qui accepteront. Je pourrais récupérer un enfant esseulé, mais c'est trop risqué de proposer au premier venu. Il pourrait dévoilé le secret des Faucheurs dès que j'aurais le dos tourné. Je soupire... voilà un problème bien compliqué pour moi.

Je rentre sans faire de détour. Le soleil commence déjà à disparaître, dans une heure il ferait nuit. Ça me laisse un peu de temps pour préparer mon prochain meurtre. En vérité, je suis impatient de savoir qui et où, mais je dois attendre d'être à l'abri des regards pour ouvrir la lettre. Est-ce que ce sera un garou ? Un sorcier ? Ou bien, une fée ? Un homme ou une femme ? Ou peut-être un enfant ?

Je pousse la porte de chez moi et la referme. J'allume une bougie, m'assoie et sort les feuilles de l'enveloppe. Il y a trois personnes à tuer, toutes dans les rues sombres de la ville. Ça ne devrait pas poser trop de problème. Je ne suis pas sûr de pouvoir faire les trois ce soir, c'est un peu risqué.

Je rassemble mes affaires et me mets en route. La nuit promettait d'être sanglante.

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