7 - Ensorcelé

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Ren se rendit chez ses amis le vendredi soir, et il était prévu qu'il rentre le lundi matin, histoire de laisser à Léo le temps de souffler.

Lorsqu'il fit nuit, ils allumèrent une lampe de fortune et s'amusèrent à faire des ombres chinoises sur les murs qui s'épaississaient tous les jours. Les cinq enfants qui y vivaient apportaient sans cesse des branches, des feuilles, de la fougère et autres pour empêcher le froid de passer. Avec l'hiver qui approchait peu à peu, il y en avait bien besoin.

Puis, Sorah éteignit les feux en voyant que les autres commençaient à bailler. Il ne fallait pas veiller trop tard, demain ils continueraient la grande cabane ! Le jeune sorcier tenait à la finir avant lundi matin, ou du moins, le plus vite possible ! Avant l'hiver !

***

Le jeune garçon aux cheveux verts se réveilla en entendant son nom. Il grogna, il faisait encore nuit.

« Sorah...
- Hm ?
- J'ai mal... »

Le sorcier se redressa, encore endormi, et se dirigea vers Ren qui était censé dormir juste à côté de lui.

« Mal ?
- Partout...
- Ça pique ou ça brûle ?
- J'ai chaud.
- Pourtant c'est pas la chaleur... »

Sorah soupira et posa sa main sur le front de Ren, il la retira presque immédiatement.

« T'as de la fièvre, normal... »

Le sorcier grimaça, et pas qu'un peu, l'albinos était bouillant. Le soucis, c'est qu'on était en pleine nuit, donc déjà on peut pas appeler à l'aide et en plus, il n'avait pas un sou pour un médecin. Il ne lui restait plus qu'à préparer une recette dégueulasse de sa grand-mère. Dans le noir, sans réveiller les autres, c'était quasiment impossible. Il pouvait toujours aller chercher Léo, lui il pourrait peut-être faire quelque chose.

« Il faut que tu dormes, j'irai voir Léo demain.
- Non ! Pas Léo...
- Vous êtes chamaillés ?
- Non... il a de la famille...
- Ah je vois... donc je suis coincé avec toi...
- Désolé...
- T'inquiète pas, moi, je vais m'en sortir... toi par contre, va falloir que tu t'accroches jusqu'à demain matin, je peux pas faire grand-chose maintenant...
- Tes pouvoirs...
- Ça fait des années que je ne m'en suis pas servi, je ne peux pas faire ça comme ça ! »

Ren gémit, il suffoquait. Chacun de ses membres le brûlaient. Sorah serra les dents, ils allaient jamais tenir la nuit à ce rythme là, et pourtant il le fallait.

« Sorah... Je t'en prie...
- Zuri... Je peux pas faire ça comme ça, si je me rate ça me fera une belle jambe. »

L'albinos toussa et attrapa la manche de Sorah. Ses poumons le brûlaient affreusement.

« S'il te plait... »

Le sorcier soupira et s'assit en tailleur.

« Bon d'accord, de toutes façons... si je te laisse comme ça sans rien faire, je m'en voudrais aussi... je ne te promets rien mais je ferais de mon mieux. »

Deux éclats de lumières jaunâtres, tirant sur le vert s'illuminèrent dans l'obscurité de la nuit. Le sorcier inspira profondément, il fallait qu'il se concentre. Si on lui avait qu'il se resservirait sa magie dans une situation pareille, il se serait entraîné avant... mais là, c'était urgent, et il ne devait pas se tromper. Il posa une de ses mains sur le front de Ren et l'autre sur sa poitrine. À peine eut-il commencé à utiliser son pouvoir qu'un éclat rouge jaillit pour le repousser. Il se recula vivement et la lumière rougeâtre disparut. C'était clair, il ne pouvait rien faire.

« Zuri... tu connais un autre sorcier ?
- Ma mère... et celui que j'ai tué.
- T'es pas malade, vieux, c'est juste un sort qu'on t'a lancé. Je peux rien faire, il faut juste trouver un sorcier ou une union de sorcier plus puissant que le lanceur. Enfin "juste", c'est plus simple à dire qu'à faire. Tu dois tenir jusqu'à demain matin ! »

L'albinos soupira faiblement.

« Je peux te causer en attendant si ça peut t'aider.
- S'il te plait... »

Et c'est ainsi que Sorah passa sa nuit à parler avec Zuri, qui répondait rarement à l'appel, juste de quoi rassurer le sorcier.

Lorsque les premiers rayons du soleil apparurent par dessus les toits, les quatre endormis commencèrent à s'agiter. Sorah leur fit signe de garder le silence, sa longue l'avait rendu de mauvais poil et les garçons le comprirent aux premiers coup d'œil. Ils sortirent presque aussitôt dehors, ils savaient qu'il ne valait mieux pas trainer dans les pattes du sorcier lorsqu'il était comme ça. Arthur osait tout de même lui demandait s'il avait besoin de quelque chose, l'autre fit un effort pour lui répondre gentiment. Il avait juste besoin d'eau et de quelques plantes qu'il lista au dragon garou. En attendant que sa commande soit exécutée, il se permit de reposer ses yeux quelques instants. Mais sa langue, elle, était toujours active et Zuri l'écoutait toujours. Ça lui permettait de se concentrer sur autre chose que la douleur.

***

Le samedi passa sans que Sorah ne quitte Zuri, et les quatre autres ne rentrèrent que lorsque la nuit fut tombée. Ils se couchèrent sans que le sorcier n'eut besoin de leur dire. Celui-ci avait fait avalé deux ou trois mélanges de plantes de force à l'albinos. Ils étaient tellement infects en même temps, quoique le chat garou avait fait moins de résistance qu'il ne s'y attendait. Les heures nocturnes s'écoulèrent lentement, sans que la langue du jeune aux cheveux verts ne s'arrête. Le dimanche passa aussi, identique au samedi. Les quatre se demandaient comment leur ami tenait. Et il tint une nuit de plus sans dormir ! Les quatre autres n'osaient même pas trop s'approcher, tous savaient de quoi était capable un Sorah qui n'avait pas dormi.

Léo ne se pointa qu'en début d'après-midi, inquiet que Ren ne rentre pas. En l'entendant, Sorah sortit de la cabane, content de respirer enfin un peu d'air frais mais peu enchanté de laisser Zuri seul. Le premier détail qui alerta le brun était les cernes du sorcier.

« Sorah ? Ça va ?
- Un peu fatigué.
- Et Ren ? Il est ici ?
- Pour l'instant ouais...
- Pour l'instant ?
- Ben il a quand même bien failli rejoindre l'autre monde. »

Sorah ricana nerveusement.

« Qu'est-ce qui se passe ?
- Trois fois rien.
- Ça ne m'amuse pas Sorah ! »

Le sorcier porta une main à son visage.

« Désolé, j'ai pas fermé l'œil du week-end, je ne fais pas toujours attention à ce que je dis... Ren est dans la cabane... et il a besoin d'aide. »

Léo grimpa dans la maison des cinq, et s'approcha du corps humide de transpiration de son élève.

« Ren ? Tu m'entends ? »

Un faible gémissement lui répondit.

« On va aller voir Ryan, d'accord ? Il va te soigner. »

Il enroula la couverture autour de l'albinos et le prit doucement sur son épaule. Il descendit.

« Tu l'emmènes ?
- Chez un docteur. Tu viens ? Tu me raconteras en route.
- Ça ressemble plus à un ordre qu'à une question. J'espère juste que ton docteur est sorcier.
- Oui. »

Ils se mirent en route. Sorah peinait à suivre l'allure de Léo, et somnolait quelques mètres derrière.

Au grand soulagement du jeune sorcier, Ryan n'habitait pas trop loin. C'est la rousse qui ouvrit.

« Ryan ! Tes beaux principes ! »

Sorah leva un sourcil. Où ça des principes ? Les trois rentrèrent. Alona les installa le temps que son frère surgisse. Le jeune garçon allait s'endormir sur sa chaise lorsqu'on lui demanda de raconter. Il avait parler tout le weekend sans s'interrompre, et à contrecœur, accéda à leur demande.

« Ça à commencer vendredi, il m'a réveillé dans la nuit. Il avait de la fièvre. Il est victime d'un sort, c'est pas une maladie. Et il est resté comme ça tout le week-end. Je lui ai filé deux ou trois trucs pour la douleur.
- Si c'est un sort, ça devrait être rapide. »

Le médecin installa Ren dans le canapé et tenta la même manœuvre que Sorah le vendredi. Deux éclats orangés jaillirent de ses mains et ils les apposa sur l'albinos. La même lueur rougeâtre contrecarra son pouvoir. Le jeune à la chevelure verte ricana.

« Rapide tu disais ?
- Alona, tu veux pas m'aider ?
- Bien sûr. »

La rousse s'accroupit à côté de son frère et les deux retentèrent l'opération... sans plus de succès. Sorah les regardait avec exaspération, si eux n'y arrivait pas, comment lui avait-il espérer y arriver le vendredi soir ? Il vit les deux retenter. S'ils n'y arrivaient pas la première fois, ils ne risquaient pas d'y arriver plus la deuxième, ni la troisième et toutes les autres fois.

Soudain, la voix de Ren lui revint en mémoire, quand il l'avait supplié de l'aider et d'utiliser son pouvoir. Il lui avait parlé pendant trois nuits et deux jours, il n'avait pas fermé l'œil... et tout ça, pour voir les deux autres échouer. Il se leva machinalement et s'assit à côté des deux autres. Il leur jeta un regard entendu et les trois tentèrent encore une fois de lever le sort. Sans plus de réussite. Est-ce que tous leurs efforts étaient vains ? Sorah serra les dents, il ne pouvait pas abandonner Zuri maintenant.

« On réessaie. »

Le sorcier ferma les yeux et se concentra. Il chercha tout au fond de lui sa rage. Il voulait sauver Zuri. Il lui avait dit que la puissance d'un monstre était formidable, il était temps qu'elle serve cette puissance. La colère qu'il avait sans cesse refouler en souriant, il fallait qu'elle jaillisse maintenant.

L'éclat que fit apparaitre le jeune sorcier avait plus que triplé de taille, et avait prit une teinte plus foncée. Ils tentèrent encore une fois. La puissance qui les avait stoppés auparavant éclata d'un coup. Ils furent souffler en arrière. Sorah se releva, un peu désorienté et regarda les deux autres qui étaient déjà sur leurs deux jambes.

« On a réussi ?
- Oui ! »

Sorah eut juste le temps d'afficher un sourire, il s'effondra au sol, épuisé. Alona le rattrapa de justesse. Léo sourit, content que tout se termine bien. Il n'empêchait qu'il lui restait quelque chose à régler avec le garçon à la chevelure verte.

---

Le soir, Ren et Sorah se réveillèrent en même temps, ayant était mis dans le même lit, faute de place. L'albinos regarda l'autre.

« Merci Sorah.
- C'est rien t'inquiète.
- Pour moi, ce n'est pas rien. Sans toi, je ne serais pas ...
- Dis pas ça... »

La porte s'ouvrit d'un coup.

« Content que vous soyez réveillé ! Vous pouvez vous lever ou pas ? »

Sorah sortit du lit sans se poser de question, comme d'habitude. Ren l'imita, fut pris d'un vertige mais trouva vite son équilibre. Le roux sourit.

« Léo vous attend ! »

Les trois descendirent silencieusement. Sorah manqua de rater une marche, pas encore très réveillé. Ren le rattrapa de justesse. Les deux se lancèrent un regard complice avant d'apparaitre dans la pièce où était assis le brun et la rousse.

« Vous allez bien ?
- J'ai l'impression de dormir debout mais sinon ouais ! »

L'albinos sourit aux paroles de son ami et hocha la tête.

« Dis, Sorah, pourquoi vous ne m'avez pas prévenu ?
- Ben t'avais déjà de la famille à t'occuper, non ?
- C'est pas grave ça !
- T'as vu ça Zuri ?! »

Le sorcier bondit à l'oreille de l'albinos et lui chuchota quelques mots, en riant à moitié. Celui-ci sourit, mi amusé mi gêné.

« Sorah, la prochaine fois, j'aimerai que tu me préviennes. Famille ou pas.
- Pas à moi qu'il faut dire ça ! C'est lui le chef !
- C'est toi le chef Sorah...
- Certes mais tu m'as dit de pas le prévenir alors je t'ai écouté !
- C'est vrai.
- Eh mais attend ! Depuis quand je suis chef moi ?!
- Depuis toujours.
- Ah bon ?
- Ben... oui. T'avais pas remarqué ? Arthur, Gaby, Hélio et Liam t'obéissent au doigt et à l'œil.
- Ils font ce que je dis parce qu'ils ont envie de le faire, ça n'a rien à voir avec de l'autorité. »

Zuri lui sourit, Sorah sait gagner le respect des autres, et il ne s'en rendait même pas compte.

« On va y aller.
- Au revoir !
- Au revoir ! »

Les trois sortirent.

« N'empêche que t'es une sacrée pipelette, Sorah...
- Ouais j'ai battu mon record !
- Et de loin je pense !
- Ça c'est sûr ! Dis, tu as vraiment tout écouté ?
- Oui...
- Mince, y'avait des trucs j'aurais du me taire...
- Trop tard...
- Tant pis !
- De quoi vous parlez ?
- Souvenir de weekend.
- Ouais c'était vraiment mémorable. J'aurais jamais dit autant de bêtises en si peu de temps !
- Pour quelqu'un qui tenait plus debout tellement il était crevé, tu récupères vite Sorah...
- Je suis crevé ! Je suis juste trop fatigué pour ressentir la fatigue !
- Et une bêtise de plus...
- Mais c'est vrai ! »

L'albinos rit. Si Sorah n'existait pas, il faudrait l'inventer. Si Sorah n'existait pas, Ren n'existerait pas non plus. Si Sorah n'existait pas, le monde aurait été très différent...

Le sorcier repartit de son côté, et Ren et Léo rentrèrent.

« Ren ?
- Oui ?
- Tu sais que tu m'en parler si tu as des soucis, que les gamins soient ou pas.
- Hm.
- Dès que j'ai le dos tourné, il t'arrive une crasse...
- C'est que les crasses te fuient.
- Si c'était vrai, ça se saurait.
- Hm ?
- Enfin bref. »

Le chat garou le regarda, pourquoi abrégeait il la discussion ? Il décida donc de relancer la machine, espérant autre chose qu'un "bref".

« Et sinon toi ça a été ton weekend ?
- Comme d'habitude... »

Ren comprit que Léo n'était pas d'humeur bavarde et se tut. Est-ce qu'il lui en voulait ? Ou bien était-il juste fatigué par son weekend ? En tout cas, il ne valait mieux pas insister pour le moment. Le garou alla donc retrouvé Üko dans sa chambre. Le canidé semblait ravi de le revoir et se réfugia dans ses bras. Il remarqua une griffure sur le museau du renardeau, rien de grave. Il avait seulement du se le prendre dans un coin. Après un rapide jeu, l'albinos s'allongea, fatigué, et s'endormit presque immédiatement.

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