iv. colère-tristesse et banc vert

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ezekiel a glissé sa lettre dans le livre de pavel ;
livre ouvert sur la table désertée entre les cours
livre de poésie inconnu des yeux rebelles,
livre souvenir comme un écrin de velours.
et puis, il est parti comme un voleur
recoudre son cœur ; 
apaiser la douleur vive, soigner la blessure 
et rire devant les points de suture.
ezekiel a une cicatrice contre le cœur,
petite trace de la désillusion des peurs.
il est parti, fuyant même la nuit 
et enrageant contre les jours de pluie.
il est doux, si simple de laisser tomber
de faire le gros dur,
de, secrètement, se détester 
et de se faire ordure.
men are trash, oui.
alors ezekiel ne veut plus être garçon ;
fille de la ville, il s'oublie dans la folie
et veut devenir autre, se demander pardon.
oh, s'il n'était pas un garçon de la ville,
s'il n'était pas si fragile.
il pense à ce garçon perdu, ce garçon-là
qui doit pleurer, brisé sous les lilas.
ezekiel pense à pavel qui abîme son livre
par sa faute ; livre-larmes.
ezekiel, lui, se réfugie dans le vacarme
de la musique, trop ivre.
il veut monter sur le toit,
le toit de pavel
celui sur lequel
il le regarde parfois.
mais avant, il court dans les rues de la ville,
avec son corps qui ne sera peut-être plus viril
et s'égare dans les livres 
des vitrines qui enivrent.
il achète le livre de poésie inconnu
dont il a retenu le nom 
comme on se souvient d'un amour imprévu.
et attend le soir pour connaître ce garçon.

pavel, le cœur en automne découvre le mot,
dans les ruelles de lettres 
et à travers les petites fenêtres,
découvre ce chagrin parmi tant d'autres, les maux.
il pleure sur le livre, sur cette poésie gâchée
et s'échoue sur la tendresse ratée
pourtant tant espérée.
il déchire le morceau de papier
et sa colère le mange 
comme le ferait un ange
avec un corps déchu.
pavel, le garçon perdu,
qui dans les rues de l'amour 
a compté les jours ;
jours solitude, jours béatitude.
si seulement ezekiel n'avait pas cette certitude.
pourtant, même avec le mot dévoré,
tellement rejeté et méprisé,
il a écrit un nouveau mot à ezekiel.
cette fois il ne l'a pas donné au ciel ;
il l'a laissé dans un livre sur le banc vert 
du parc d'à côté, celui de travers.
c'est le banc d'ezekiel
et des garçons de la ville,
quand les parents font des étincelles
et que les filles ont gardé leurs bas résilles.
c'est le banc où ezekiel va lire verlaine.
alors, pavel y dépose de nouveaux poèmes,
quelque chose de doux pour faire parler les je t'aime
et les lèvres vermeilles.
le petit mot dit, dans l'effort,
"vingt et une heure,
la lune sera éveillée.
et n'aies pas peur
de me faire pleurer
(d'accord ?)"

(aller ezekiel,
le monde compte sur toi
et le monde, cette fois,
c'est pavel)

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