vi. chambre jacynthe et étreinte acacias

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les jambes se balancent dans le vide,
la nuit est calme, le ciel est à vif,
noir et immobile et le vent parfois agressif.
il ne fait pas froid, l'air est limpide.
il n'y a pas un mot qui se perd dans le lointain ;
pas une parole dans lucidité des sentiments.
c'est un dur moment
et chacun lutte contre son envie d'un valentin.
pavel a allumé une seconde cigarette,
la flamme a claqué contre l'obscurité
et, avec douceur, ils ont partagé
cette tentation, cette dangereuse comète.
puis ezekiel a repris ses mots,
se prenant un instant pour rimbaud :
"je me sens tiraillé, déchiré. mes entrailles sont bouleversées dans la douleur. elles connaissent cet envahissement qu'est l'hésitation. j'aimerai me séparer en deux pour ne plus avoir à supporter cet arrachement de mon propre être. tu dois penser que j'exagère... je suis sûr que tu penses ça."
il se tait, ne sait plus quoi dire,
oublie comme être, comme agir.
pavel le regarde intensément,
aveuglé par la sincérité de ses sentiments.
le regard est électrique ;
regarde bleu, regard nébuleux.
ezekiel aimerait rester silencieux,
s'allonger sur les mots mais pourtant explique :
"enfin…je ne suis sûr de rien. désolé, je dois t'embêter, je ne sais pas ce que je dis."
et là, les yeux turquoises de pavel 
glissent sur les lèvres vermeilles d'ezekiel
et tous deux rient comme deux amis.
ils rient avec passion, avec envie.
ils rient à en devenir rouges
— rouge coquelicot, rouge au revoir blues —
et se noient dans les yeux de l'autre
comme des enfants dans les joies de l'aube.
"je ne te pensais pas aussi timide."
sourit pavel, soudainement impavide.
"je ne le suis pas."
"ah bon ?"
"je le suis juste avec toi, je crois."
ça tombe comme une sentence, un rebond
et chacun reprend ses mots
et ne reste plus que les sourires parfaits.

imperceptiblement les corps se rapprochent :
les jambes se cognent dans le vide,
sans sursauts, résistance ou reproches
et les visages ont perdu leur teinte livide.
ils sont rosés, semblables à des fleurs,
fleurs du temps, fleurs des champs.
pavel s'agite un peu, un instant,
il ordonne avec douceur :
"mets de la musique."
"tu as une enceinte ?"
"j'en ai une en bas, dans ma chambre jacynthe"
"je peux venir avec toi ou tu es pudique ?"
petit rire sous les étoiles cachées
par les lampadaires de la ville,
qui rapproche les garçons désespérés
d'aimer achille.
une fois l'enceinte récupérée,
les corps se sont assis face à face,
les genoux collés, parfois effleurés 
et ont dévoré la musique avec audace.
"je suis heureux que tu sois là."
murmura soudain pavel
tout en contemplant le vide, le vague, le ciel.
"depuis le temps que je voulais être avec toi."
dit doucement ezekiel,
fixant le flou, le noir, le ciel.
"ah bon ?"
"oui. je te regarde parfois. en cours, dans les rues de cette foutue ville, sur ce toit. je passe souvent devant chez toi, en vélo pour savourer la vitesse et te voir comme dans un coup de vent, une vague qui s'écrase sur le sable."
"tu es surprenant ezekiel."
"oh tu dis mon prénom maintenant ?"
léger sourire 
sur les lèvres 
roses, lèvres rêves ;
sourires qui font rougir.
"il est joli ton prénom, c'est pour ça."
"il rime avec le tien surtout."
et comme dans un écho si doux 
pavel pose sa tête sur l'épaule d'ezekiel, comme ça, sous les acacias.

(si ce n'était qu'un leurre,
ce délicat soleil de flirt ?)

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