Chapitre 1

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Les tambours trimbalaient leurs sons graves dans toute la forêt pendant que nous chantions à tue-tête. Mon bassin bougeait au rythme de la musique et de la joie. Un sourire aux lèvres, j'éclatai de rire quand ma sœur se trémoussait près de moi.

Pas à pas, pas à pas, je me rapproche de toi

Je laisse passer le temps

Je m'en fais pas, je m'en fais pas

J'aime quand tu m'embrasses

J'aime quand tu m'enlaces

Je vois ta malice mais toujours avec classe

Soudain, l'air changea de sens puis se tut.

Hypothèse une : une tempête se préparait.

Hypothèse deux : des étrangers arrivaient vers nous.

Hypothèse trois : un animal sauvage autre qu'un loup-garou nous avait prises pour proie.

La seconde hypothèse était la plus plausible sachant que nous attendions des invités. Je continuai de chanter alors que nous étions toutes les cinq nues près d'une chute d'eau en pleine forêt. La période estivale nous avait donné envie de nous rafraichir près d'un point d'eau.

– Des hommes viennent par ici Amanda, informa Juliette. Je vais transmettre à Papa par télépathie. Ils n'étaient pas censés arriver avant deux heures au moins.

Une par une, les membres de la meute de mon père adoptif sortirent de l'eau et s'habillèrent. Je fis la moue en restant nue. Rester en tenue d'Adam ne me posait plus aucun problème depuis mon enlèvement il y a plus de deux ans. Les cicatrices qui ornaient mon corps faisaient partie de ma vie, de mes erreurs du passé. 'Ne t'éloigne pas du territoire', un ordre qu'on m'avait répété un bon nombre de fois, mais ce jour-là, il avait fallu que je désobéisse et me fasse capturer...

Oui, tu sais que je te regarde depuis un moment

Je veux danser avec toi maintenant

J'ai déjà remarqué comment tes yeux m'appelaient

Donne moi le chemin je le suivrai

Toi, tu es comme un aimant et moi le métal et me rapprocher de toi devient vital, juste d'y penser

Je sens mon cœur qui bat

Moi, je ne suis pas dans mon état normal

Car ce que je ressens n'est pas très banal

Je sais que je pourrai très bien vivre avec ça

J'arrêtai de chanter quand mon regard croisa celui de l'homme devant les autres loups-garous. C'était un Alpha, j'en étais certaine après avoir passé toute ma vie aux côtés d'un loup-garou qui était le chef d'une meute. Mais ce qui m'hypnotisait était ses yeux. Ils étaient sombres, mais une lueur dorée illuminait le contour de l'iris. Son loup se manifestait. Cela ne montrait qu'une seule chose, j'étais son âme-soeur. Mais avant de trop m'avancer dans mon affirmation, je devais le prouver.

– Vous êtes en avance Alpha Léo, annonça ma sœur en se plaçant devant moi.

Elle me protégeait, mais elle me cachait la vue sur ce merveilleux spécimen de loup-garou Alpha. Je m'approchai d'elle et plaquai ma poitrine contre son dos alors que mes bras lui enlaçaient la taille. Elle avait gagné en muscles. Ce n'était pas étonnant avec tous ces entraînements qu'elle s'obligeait à faire.

Son corps s'était tendu. Elle tourna lentement la tête vers la mienne qui était posée sur son épaule. Je savais qu'elle était énervée, mais je pouvais enfin voir l'Alpha de la tête aux pieds. Et c'était un sacré spectacle.

– Amanda ? grogna-t-elle entre ses dents.

Je souris et lui fis un bisou sur la joue avant de la lâcher.

– Je vais voir Papa ! lançai-je en reprenant ma robe posée sur un rocher.

J'entendis des grognements, mais les ignorai. J'enfilai le vêtement tout en marchant. Je savais que je fonçais dans un arbre alors que ma robe était coincée sur ma tête, mais comme toujours, Juliette cria de m'arrêter. Je souris, évitai le tronc puis partis en chantonnant un air.

La meute de mon père était bien cachée entre les arbres. C'était même un miracle qu'ils aient trouvé un moyen de construire des habitations dans un endroit aussi naturel. Je saluai les enfants qui me tournaient autour. Arrivée devant une sorte de cabane, je rentrai sans toquer et criai pour que mon père m'entende, même si je savais qu'avec son ouïe plus développée que le mien, il pouvait m'entendre quand je parlais d'une autre pièce.

En haut des escaliers, j'enlaçai mon père adoptif et lui déposai un bisou sur la joue avant de me diriger vers ma chambre. J'entendis un vague soupir derrière moi. Mon père était un homme sérieux. Toujours trop sérieux. Il dirigeait la meute avec rigueur, mais laissait les membres faire des fêtes quand on le souhaitait. La bonne humeur était là.

Avec un grand sourire, je commençai à mettre des vêtements dans une valise, les objets d'hygiènes dans une autre avec quelques babioles qui me feraient office de souvenirs.

Une fois fait, je m'habillai d'un pantalon noir avec un haut à manches longues tout aussi sombre. J'attachai mes cheveux en une queue de cheval haute puis descendis pour rejoindre les Alphas. Ils étaient assis, les uns sur un côté de la table longue et rectangulaire et les autres de l'autre côté. Mon père avait continué de parler tandis que je me glissais entre les deux guerriers debout derrière mon Alpha.

Le regard d'Alpha Léo me fixa un instant avant de se détourner. Je souris doucement.

Hypothèse une : j'étais son âme-sœur.

Hypothèse deux : j'avais quelque chose sur le visage.

Hypothèse trois : le fait que je sois humaine le rendait curieux.

Hypothèse quatre : j'étais trop belle pour qu'il détourne le regard.

Mon hypothèse première était celle qui se confirmait petit à petit. Les loups-garous possédaient beaucoup de traditions. L'une d'elles était que chaque loup-garou mâle comme femelle avait dans ce monde un ou une âme-sœur. Une personne avec qui on pouvait enfanter. Deux personnes avec des gènes compatibles pour s'accoupler et se reproduire. C'était la clé de la survie de cette espèce. Si les loups-garous étaient présents, c'était grâce aux âmes sœurs trouvé.

Cependant, j'étais curieuse de savoir pourquoi il ne m'avait toujours pas dit que j'étais son âme-sœur. Un pincement au cœur me prit quand je pensais à l'hypothèse trois qui était trop banale. J'espérai rencontrer une âme-sœur, même si j'étais humaine.

– Il semblerait que vous n'avez pas vu ou senti votre âme-sœur pendant la visite. Nous sommes désolés. Peut-être que vous la trouverez dans une meute plus au sud, dit mon père avec respect.

Alpha Léo ne fit qu'hocher la tête avant de se lever. Pas une seule fois, il ne m'avait regardé avant de partir. Ils luttaient, je le savais. Il était impossible que je ressente cette attraction avec un loup-garou alors que lui ne ressentait rien. C'était impossible.

– Papa, comment sais-tu qu'il n'a pas trouvé son âme-sœur qu'il recherche depuis deux ans ?

– Ma petite, il se serait jeté sur elle. Mais je suis soulagé qu'il ne soit pas dans ma meute. Qui sait quelle vie elle aurait eue avec cet homme ? dit-il en secouant la tête de droite à gauche. Elle aurait vécu une vie de soumission sous cet Alpha qui ne fait que répandre le sang pour augmenter son territoire.

Je souris en lui déposant un bisou sur la joue. Les paroles de mon père étaient blessantes, mais il n'avait peut-être pas tort. Cependant, Léo n'avait encore jamais rencontré son âme-sœur. Avec un peu de chance, je pourrais le changer, l'adoucir dans ses actes.

Je trottinai jusqu'à l'extérieur de la maison. Léo était dos à moi, en train de discuter avec ses hommes. L'homme blond qui parlait s'arrêta en me voyant dans son champ visuel. Le dos de l'Alpha se crispa. Je souris intérieurement, il savait que je n'étais pas là pour rien.

– Alpha Léo ! Vous partez si rapidement alors que vous venez à peine arriver. Nous pourrions vous offrir au moins des chambres pour la nuit, dis-je tout en m'approchant de lui.

Pour confirmer ma première hypothèse, je devais le toucher. S'il y avait une chaleur et des pétillements sous mes doigts alors il était mon âme-sœur. Sinon, c'était mon hypothèse trois qui était la bonne.

Je levai mon bras pour toucher de mes doigts son dos. Je ne savais pas si la chemise empêcherait de ressentir sa chaleur, mais je devais tenter. Avec une vitesse incroyable, Léo fut à plusieurs mètres de moi. Je souris puis commençai à chanter sans le regarder.

Pas à pas, pas à pas, je me rapproche de toi,

Je laisse passer le temps

Je m'en fais pas, je m'en fais pas

C'est vrai que ta beauté est pour moi un dilemme,

J'ai trouvé la solution à ce problème

Je m'arrêtai en entendant la voix de mon père et de ma sœur dans mon dos. Ils me demandaient ce qu'il se passait, mais je ne répondais pas à leurs interrogations.

– Moi, Amanda Sinner, humaine, rej...

Avant que je puisse terminer la phrase de rejet entre deux âmes-sœurs, une main se plaqua devant ma bouche et mon dos fut collé à un tronc d'arbre. Les sensations de picotements étaient gênantes, mais la chaleur qui irradiait du corps de Léo devant moi était satisfaisante. Les yeux rieurs, je le fixai. Lui avait un regard menaçant.

Hypothèse une validée. J'étais soulagée. Cet homme était bel et bien ma moitié.

– Relâchez-la tout de suite, gronda mon père.

Léo retira la main de ma bouche. Je passai la langue sur mes lèvres en affichant un sourire. Je levai mes bras pour les mettre sur ses épaules et me penchai vers son visage.

– Eh bien, ce n'était pas si compliqué que ça non ?

La colère avait disparu de ses traits, laissant place à de la curiosité mêlée à de l'incompréhension. Je ne fis rien pour m'expliquer et me détachai de son corps pourtant si confortable.

– Les gars, mes affaires sont dans ma chambre, les valises sont prêtes à être embarquées ! m'écriai-je à l'attention des hommes de Léo.

Ceux-ci restèrent surpris. Ils attendaient les ordres de leur Alpha. Je soupirai puis me retournai vers mon père et ma sœur. Je trottinai vers eux et les pris dans mes bras. Ils étaient abasourdis.

– Impossible, chuchota mon père en me fixant.

– Allons, c'est pas la fin du monde, dis-je en lui envoyant un clin d'œil. Je vous téléphonerai ou vous enverrai un message dès que je pourrais !

Avec ça, je me retournai, mais mon père me prit le bras pour m'arrêter.

– Non, tu restes ici.

Un ordre. L'ordre d'un Alpha qui m'ancrait les pieds à la terre. Étant humaine, une espèce plus manipulable par la pensée, j'étais obligée de lui obéir. Je serrai les dents pour éviter de m'énerver.

– Papa, soufflai-je, peinée.

Ses yeux s'agrandirent puis il relâcha son emprise sur moi. Il ne s'excusa pas à voix haute, mais je voyais dans son regard qu'il était désolé de m'avoir faire cela. Il m'avait promis qu'il n'utiliserait pas sa force pour me contraindre à part si j'étais trop persistante. C'était le cas maintenant, mais ça n'empêchait pas la douleur que je ressentais au fond de mon esprit.

Ses bras paternels m'entourèrent avec bienveillance. Quand il se recula, je lui montrai un visage déterminé. Mon vrai visage. Seul mon père ne voyait pas que la façade, que le jeu que je jouais à chaque fois que je me comportais comme une enfant. Lui seul savait que j'étais loin d'être une fille sans cervelle comme certains membres de la meute le pensaient.

Mon père soupira avant de me relâcher. Ses mains formèrent des poings. L'impuissance. Même si je vivais avec une meute de loups-garous, je ne suivais pas leurs lois, mais les respectais dans la limite de mes possibilités. Je n'étais pas obligée de rester dans le territoire, je pouvais sortir et entrer autant de fois que je le souhaitais. Cependant, après mon enlèvement, j'avais mis un point d'honneur à ne plus traverser la limite de ces terres. Sauf maintenant où je me lançais dans une aventure au but inconnu pour les autres mais très ancré dans mon esprit.

Je m'éloignai de ma famille pour entrer dans une nouvelle meute. La peur me tenaillait le ventre, mais je fis un grand sourire et me précipitai vers les quatre hommes. L'Alpha et ses hommes. Ils étaient tous aussi terrifiants en apparence, mais je savais bien qu'il ne fallait pas se fier à leurs têtes menaçantes. J'avais déjà rencontré les vrais monstres, et j'espérai de tout mon cœur que ces hommes n'en étaient pas.

– Bon alors on y va ?! lançai-je, toujours le sourire aux lèvres.

Les hommes marchèrent enfin pour s'enfoncer dans la forêt et sortir du territoire. Avec des petits pas de danse, je les suivais.

Hypothèse une : tout allait mal se passer, j'allais mourir dans les jours à venir pour x raisons.

Hypothèse deux : tout allait bien se passer, j'allais vivre le grand amour.

Hypothèse trois : il y aurait un peu de bien et un peu de mal, c'est-à-dire que je ne savais pas du tout ce qu'il allait arriver.

Qu'est-ce que vous en pensez de ce début ?

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