Chapitre 14 - Rayons de Lunes sur la canopée

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng


Le groupe avait été logé dans la partie dédiée aux invités, dans l'aile ouest du Palais.

Pas les plus luxueux quartiers, ceux-ci se trouvant en dessous de l'étage royale dans le donjon même, mais loin d'être les plus moches.

Ils avaient le confort d'avoir une suite chacun, avec un lit de mousse changé chaque jour, emprisonné dans un tissu doux. Il était recouvert de couvertures en laine de mouton teinte dans des couleurs pâles et apaisantes, et de gros cousins rembourrés de plumes d'oie qui craquaient doucement sous la tête, à la taie décorée de motifs harmonieux, s'accordant dans les mêmes teintes que les couvertures.

Le sol était dallé d'une pierre lisse et froide, recouverte de tapis travaillés. Du mobilier en bois noueux et sombre ornait la pièce, et les murs étaient décorés de quelques grands tableaux représentant d'ancien monarques.

Il y avait une salle adjacente où un bain immense se remplissant d'eau chaude lorsque l'on tirait une corde – Glaciale avait, elle, demandé si il était possible que l'eau qui coulait dans la sienne reste froide, et avait eut le plaisir de se couler dans un bain glacé-, côtoyait de nombreux miroirs de différentes tailles, au pourtour doré et travaillé, permettant de se regarder sous toutes les coutures.

Dans la chambre, un immense arc, entouré de rideaux voluptueux, laissait un libre accès à un grand balcon à la formidable vue sur, à droite, la forêt luxuriante et touffue, et à gauche, le village en contrebas, entouré de murailles, et avec la rivière serpentant entres les rues, dans laquelle les rayons de la lune se reflétait, offrant des éclats d'argent dans la nuit calme.

C'était là que s'était recueillie Glaciale, savourant la fraîche brise nocturne, quand on toqua à la porte.

-Glaciale ? C'est Cerise !

Celle-ci s'amusa quand l'Écaille de Forêt rajouta plus bas, pensant sans doute qu'on ne l'entendrait pas « j'espère ne pas m'être trompée de chambre cette fois. »

-Entre, je suis sur le balcon !

La Princesse entendit la porte s'ouvrir, puis des pas délicats, habitués à être silencieux dans le sol truffé de piège d'une forêt, venir jusqu'à elle.

-Je voulais te parler d'Assaillant. Dit-elle en traversant les fins rideaux.

Devant son petit museau remplis d'herbe à l'air anxieux, Glaciale s'inquiéta.

-Quoi ? Que se passe-t-il ? Il ne va pas bien ?

-Non, non, calme toi ! Se pressa de dire Cerise. Il va bien, c'en est même plus que surprenant. C'est que...

Elle fronça les sourcils, en regardant la roche du sol.

-Sa blessure est bizarre.

-Comment ça ? Tu me disais qu'il allait parfaitement bien !

-Oui ! Je sais, c'est que... c'est vraiment étrange... Elle rejette comme du pue, ce qui est tout à fait normal, mais... Il est noir.

Glaciale fronça les sourcils à son tour.

-Ce qui n'est pas normal je présume.

-Non, effectivement. Et puis...

Glaciale la regarda avec compassion.

-J'ai comme l'impression que quelque chose rentre en lui. Comme du poison...

-Mais... Ne me disais-tu pas qu'il allait bien ? Qu'il se remettait sur patte en un rien de temps ?

-Justement. Si c'était du poison, il ne serait pas censé réagir comme ça...

Glaciale souffla, se retourna pour aller s'appuyer contre le garde-corps du balcon, et regarda les Lunes.

La Lune Bleue avait depuis peu dépassé l'étape où elle était pleine à moitié, grossissant lentement pour bientôt devenir toute ronde et pleine. La Lune Rouge, elle, recommençait à apparaître dans le ciel comme un très fil et délicat croissant.

C'était le début de la saison Chaude, et elle commençait vraiment à en ressentir la chaleur comme difficilement supportable.

-Que pouvons nous faire ? Demanda-t-elle, lasse.

-Rien, si ce n'est attendre de voir comment les choses évolues.

-Très bien, merci Cerise de m'avoir prévenue. Et n'en parle pas aux autres tant que l'on n'est sûr de rien, d'accord ?

-Bien entendu...

Elle se retourna pour partir, et alors que ses pas l'avaient menée jusqu'à la moitié du chemin vers la sortie, Glaciale pût l'entendre jurer « Et puis crotte de cerf hein ! » et revenir vers elle.

-Ce n'est pas tout Glaciale.

Celle-ci quitta le ciel nocturne des yeux pour les poser sur elle.

-Je ne suis sûre de rien, mais il y a une chose qui me travaille.

La Princesse lui fit signe de continuer.

-Au village incendié... les dragons, ils sont morts égorgés, ce n'est pas le feu qui les a tué. Mais je n'en suis pas sûre, se pressa-t-elle de rajouter. Je ne pouvais pas faire d'autopsie, tu comprends...

-Pas une brûlure...seule survivante...

ça pouvait bien évidemment être les Sifflombres qui les avaient égorgés, et avaient ensuite mit feu au village. Mais de grands « et si... ? » résonnaient dans l'esprit de Glaciale. Elle pouvait cependant trouver des solutions logiques à tous les problèmes.

Pourquoi les aurait-ils égorgés alors qu'ils aime tant semer le chaos ? Peut-être qu'ils se sont défendus et les Sifflombres s'en sont débarrassés simplement ?

Cerise capta le regard de Glaciale, et la fixa, l'air grave.

-J'ai bien peur que nous ayons mit les pattes dans quelque chose qui nous dépasse.



Assaillant fut prit d'une quinte de toux, secouant tout son corps. Il cracha finalement à coté de lui, en laissa son corps retomber mollement sur sa couche avec un râle.

Il essaya de reprendre sa respiration, mais celle-ci était sifflante. Sa tête lui faisait affreusement souffrir. Le sang battait à ses tempes l'assommant presque.

Il ouvrit les yeux et laissa ses yeux s'habituer à la lumière aveuglante alentour.

Il s'en doutait par l'odeur, et il était bien dans une infirmerie.

Une nouvelle quinte de toux le prit. Il se rendit compte que ce qu'il cracha au sol était une bille noire.

Il porta alors la patte à son cou, se souvenant de pourquoi il était là.

-Oh !! Il s'est réveillé !

Il loucha sur une infirmière qui vint vers lui, en lançant à une autre :

-Faites venir Cerise !



Cerise était penchée sur Assaillant, à lui faire passer des tests sur son état, tous étrangement positifs, quand il y eut du grabuge dans les couloirs.

Cerise ne put que constater sa réactivité, avec ses oreilles tout de suite attentive à l'entente d'une voix qu'ils connaissaient très bien tous les deux.

Une tornade rouge rentra dans la salle, envoyant tout balader, et un poids tomba sur Assaillant.

-Je vais te tuer stupide Écaille de Foudre ! Lui hurla Tourmente.

Assaillant sentit la dragonne la serrer fort contre lui. Il en aurait presque étouffé.

-Ne me refais plus jamais ça.

Elle se détacha de lui et le fixa les yeux brillants.

-Je te le promet. Je suis désolé Tourmente.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro