Chapitre 24 - Comme si on avait allumé la lumière

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Le serpent continua de couler entre les roches avec culot. Tourmente fut d'abord absorbée par ses écailles brillant d'un sombre éclat. Elles n'étaient pas juste noire, la lumière du petit matin dévoilait des reflets violets, verts, peut-être même jaunes.

Mais quand le serpent s'approcha de Glaciale, toujours dans les airs, elle sortit de sa torpeur et chargea sur lui, toutes serres rougeoyantes par sa Flamme dehors. Elle s'en saisit à la tête et au bas de son long et sinistre corps. L'animal se tordit dans tous les sens, enroulant sa queue autour des pattes de la dragonne rouge alors qu'elle le tenait devant elle. Une affreuse odeur de chaire calcinée accompagnait la fumée s'échappant des pattes de Tourmente.

Et bientôt, le serpent tomba mollement entre les griffes tueuses. Peu après, le reste du corps tomba au sol dans deux longs morceaux aux bouts brûlés, alors qu'il ne restait que des cendres dans les paumes de la Princesse.

Elle se reconnecta alors à la réalité, et vit tous ses amis désormais au sol cachant de leurs corps celui au sol de Vestige.

Elle put entendre Sable affolé, Arc-en-Ciel marmonnant avec inquiétude, Fusible posant des questions naïves sans être écouté, Granite grogner, Rafale penché sur la blessure sifflant devant le venin se propageant déjà si vite...

-Mais poussez-vous tous que je puisse voir, par Natura !

Tous s'écartèrent devant le cri tonitruant de Cerise. Tourmente elle s'avança pour voir.

La dragonne des Steppes avait été mordue à la patte droite, entre la patte et le coude. Le lieu de la morsure était facilement identifiable, par un trou aux bords nécrosés et suintant le pue. Une odeur nauséabonde s'en échappait déjà nettement.

-Une corde ! Hurla Cerise.

Assaillant se jeta à son sac plein de milles-et-une choses pour soigner et en sortit une corde de chanvre, qu'elle saisit sans attendra quand il lui tendit et enroula autour de la patte de la blessée.

-Un bâton !

On lui en tendit un, et elle s'en servit pour serrer plus encore son garrot. Vestige lâcha un râle de douleur.

-Tu... tu ne vas pas l'amputer ?!

-J'espère ne pas avoir à le faire, sans les outils nécessaires, ça risque de ne pas être très propre...

Sable blêmit à sa réponse.

-Mais non idiot, j'essaye juste d'empêcher le poison de se répandre !

Et Sable refit un pas en arrière, la tête basse et le museau froncé d'inquiétude.

-Cobra Sombre, cobra Sombre, cobra Sombre... Marmonna Cerise. Sève d'olivier et baie de quoi déjà...

-Je pense que tu parles des baies de ... Mais ça c'est pour le cobra Nocturne, Cerise... Il n'existe pas de remède pour le cobra Sombre.

Les larmes lui montèrent aux yeux.

-Non, non, non ! Ça n'arrivera pas. Par Divine ça n'arrivera pas !

Elle se pencha alors sur le sol, et se concentra. Son regard se ferma, focalisé sur un point sur le sol.

-Cerise ? Que... Demanda Glaciale avant de se couper.

Le sol semblait remuer. Elle allait faire pousser quelque chose.

« Mais quoi ? Sable a dit qu'il n'existait pas de remèdes... »

Une petite touffe de feuille poussa à ras le sol.



Cerise se concentra. Elle sentait la chaleur de son pouvoir au bout de ses doigts, les petites étincelles dorées qui semblait voleter discrètement à côté de sa création...

Deux petits boutons apparurent parmi les feuilles sombres, et le premier éclot. Une sorte de petit œillet, aux pétales serrés et fins, presque un peu transparents.

-Qu'est... Qu'est-ce que c'est, Cerise.

Elle regarda Sable dans les yeux.

-Le remède.

-Mais... Il n'en existe pas.

Elle cueillit la fleure.

-Cette plante n'existait pas jusqu'alors. Ça vaut le coup d'essayer non ?

Elle paraissait si sûre d'elle. Mais elle l'était. Elle pouvait sentir le pouvoir de cette plante, comme toutes les autres depuis quelques temps. Elle avait toujours perçut des forces plus ou moins fortes émanant des plantes, parfois saines, parfois malsaines. Elle avait toujours su si elle pouvait manger ce fruit inconnu sans danger.

Mais maintenant... C'est comme si elle avait toujours été dans le noir et qu'on avait allumé la lumière.



Tourmente vit la petite dragonne brune s'activer, sortir un flacon remplis d'une poudre blanche de son sac, ainsi qu'un bol, une fiole d'huile et de quoi broyer la plante.

-Sable remplit moi ça d'un quart d'eau. Dit-elle en lui tendant le bol.

Pendant qu'il s'exécutait, tremblant, elle hacha la fleur, et arracha la plante pour en prendre la racine et la broyer. Elle saisit le bol remplis par les soins de l'Écaille de Rivière, et y versa la poudre blanche. De la farine ?

Elle mélangea de sa griffe, et y ajouta la fleur et la bouillie de racine.

Et sans attendre, elle appliqua le cataplasme sur la blessure de Vestige.

Celle-ci hurla.

Elle se secoua dans tous les sens, incapable de réellement bouger sa patte ankylosée par le garrot, et tomba dans les pommes.

Cerise prit son pouls.

-Ça s'est calmé... Peut-être qu'elle va survivre.

Pendant qu'elle disait ça, un palmier poussa, étendant de très grande feuilles au soleil froid de ce désert.

-Rafale, tresse ça. On doit partir d'ici.

Elle regarda Glaciale, lui signifiant que c'était son tour de reprendre les rênes.

En très peu de temps le groupe fut prêt à repartir. Granite et Assaillant portaient le hamac de feuille tressé, Vestige tel un corps mou au fond, sa tête dodelinant aux gré des coups d'ailes des deux dragons.

Les rôles avaient tournés depuis la dernière fois.

Comme ayant eut la même idée, Glaciale à côté de la princesse rouge marmonna :

-J'espère que l'on aura plus à faire ce foutu brancard...



Ils virent le surlendemain une étendue scintillante à l'horizon, vite suivit d'effluves salées.

Vestige ne s'était pas réveillée, mais son état semblait s'être améliorée, bien que la morsure ne soit toujours pas belle à voir. Elle dormait d'un sommeil agité, le front plissé. Combattre ce puissant poison était très dur pour son corps.

Mais normalement impossible.

Tourmente se rendait compte de ce que cela pouvait représenter, même si elle était moins habile d'esprit que Sable ou Glaciale. Elle avait bien entendu Sable discuter doucement le soir avec Cerise quand elle s'occupait de la dragonne des Plaines, et Granite venir l'interroger, par rapport à son rêve, cette petite fleur...

Mais ça avait toujours été la même réponse :

-Je ne suis pas sûre de mes pouvoirs. C'était peut-être un heureux hasard. Il me faudra beaucoup d'entraînement et d'expérience avant qu'on puisse compter sur ça. Et puis... on a une mission plus importante à accomplir pour le moment, vous ne pensez pas ?

Tous les « Oui, mais imagines... » de Sable n'avaient servis à rien.

D'abord aider ces dragons. Après on pourrait se pencher sur ce sujet.

Ils avaient traversé la mer étonnamment calme - « ça doit être due aux îles qui entoure cette mer » avait avancé Sable, Arc-en-Ciel faisant la remarque – et avaient atteint une île de taille moyenne lorsque la nuit tombait.

La végétation y était luxuriante, et Arc-en-ciel et Cerise semblèrent très heureuse de pouvoir s'enfoncer dans les fourrées.

Ce soir là, la Lune Rouge était pleine, alors ils n'eurent pas trop de mal à suivre les deux dragonnes à travers les feuillages.

-Stop ! Chuchota Granite.

Plus un mouvement de la part du groupe. Même Fusible avait obéit.

-Je crois il y a de la lumière là bas.

Par des signes discrets, Glaciale, Tourmente et Cerise se défirent du groupe pour aller vers la source de lumière.

Ils entendirent d'abord les bruits, puis virent la clairière. Au centre, des dragons dansaient autour d'un feu de joie, d'autres jouaient des percussions et d'instruments étrangers à la dragonne rouge. Le clan du Feu avait une préférence pour les instruments à vent ou à cordes, et étaient pratiquement tous fait avec des métaux, leur donnant un son bien particulier, et très loin de celui qu'elle entendait là. Ces instruments étaient plus tonitruants, entraînants.

Les danseurs portaient un étrange masque, tout blanc, troué seulement pour les yeux, et surplombé d'une grande sphère pâle et qui captait la lumière du feu, la rendant presque ensanglantée par moments. Pleins de bibelots étaient accrochés à leurs pattes, ailes, queue, et tintaient au rythme de leurs mouvements.

-Ils semblent fêter quelque chose. Souffla Cerise.

-Je pense qu'on ferait mieux de retourner sur la plage. On pourrait allumer un feu pour qu'ils nous repère facilement. Passer pour des intrus n'est pas une bonne entrée en matière...

Ils se reculèrent en silence. Tourmente se stoppa, à l'instar de Cerise et Glaciale, quand elle sentit quelque chose la piquer dans le flan.

-Personne ne bouge.

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